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EAN : 9782226243843
214 pages
Albin Michel (29/08/2012)
3.57/5   14 notes
Résumé :
Avec cet essai, traduit dans de nombreux pays, Renata Salecl nous invite à repenser ce qui a été hissé au rang d'idéologie dominante : la liberté que nous aurions de choisir dans tous les domaines (partenaires amoureux, profession, procréation, apparence, consommation, mode de vie...)
Notre société moderne et individualiste nous fait croire que nous maîtrisons tous les aspects de notre vie, ce que nous voulons avoir, mais aussi ce que nous sommes ou voulons ê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans les sociétés occidentales, nous aurions le choix de tout : de son téléphone portable, de son look mais aussi de son corps, de son conjoint (qu'on peut sélectionner sur internet), de ses enfants et de leur éducation... Nous faisons de notre corps, de notre famille, de notre travail notre grand projet. Cette idéologie du choix et cette liberté, que nous aurions d'être ou de ne pas être ça ou ça, a une lourde contrepartie : la culpabilité. Car si nous échouons notamment à avoir un corps « parfait » et en bonne santé c'est notre unique responsabilité, si nous ne sommes pas apprécié au travail c'est notre très grande faute, si nous ne sommes pas heureux en amour (et que d'autres le sont) c'est que nous ne savons pas nous y prendre. D'ailleurs les livres de développement personnel prolifèrent pour nous expliquer comme TOUT réussir. Nous serions donc bien empotés de ne pas être beaux, heureux, riches et en bonne santé avec tous ces conseils avisés !. Dans la Tyrannie du choixRenata Salecl met le doigt où il faut : sur nos égo surdimensionnés qui prétendent pouvoir jouir sans fin avec l'aide de coachs en bonheur et d'un portefeuille un peu rempli . Slovène, elle découvre tardivement la société de consommation qui prétend apporter la satisfaction par l'acte d'acheter et en déduit, après analyse, qu'il ne s'agit que d'encourager le fantasme de la toute puissance : je peux tout ! Obsédés que nous sommes par nous-même nous négligeons le monde, le groupe, la solidarité et nous oublions que le changement vient de l'action collective. On gère son-soi au dépend du monde dans lequel on vit et qui en s'altérant nous atteindra irrémédiablement. La tyrannie du choix c'est perdre son temps à choisir ce qui ne peut l'être et perdre de vue l'essentiel. Lecture indispensable.
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L'idéologie dominante selon laquelle « l'individu est le maître ultime de sa vie, dont il est libre de déterminer chaque détail » implique que nous fassions des choix rationnels. Or nous ne sommes pas des êtres (totalement) rationnels. Renata Salecl propose donc dans cet ouvrage « d'examiner comment les choix s'opèrent souvent à un niveau inconscient et de mettre en évidence l'influence qu'exerce sur eux la société en général. » Psychanalyse et Sociologie au programme donc. Il est beaucoup question de désirs, d'inconscient, de l'Autre, de Freud et Lacan, d'hystériques et d'obsessionnels... J'ai eu du mal à suivre tout ce charabia psy. Je m'intéressais plus à la partie sociologique. Malheureusement même le 2e chapitre intitulé « Choisir à travers les yeux d'autrui » poussait loin l'analyse psychologique. Quand à la société, le chapitre était en fait rempli de faits divers tous plus extrêmes les uns que les autres. C'est pour ça que mon chapitre préféré est le premier, le plus général. Autant le dire tout de suite mon intérêt n'a ensuite fait que décroître, le dernier chapitre étant le pire au niveau métaphysique de l'inconscient. Reste deux chapitres moyens sur le choix d'un partenaire et le fait d'avoir des enfants ou pas. Là encore l'auteur se perd dans des digressions à la limite du hors-sujet. En tout cas encore des cas spectaculaires de GPA et de FIV alors que la simple possibilité de choisir de rester célibataire et de ne pas avoir d'enfant sans subir trop de rejet social me semble être une première dans l'histoire de l'humanité et quelque chose de beaucoup plus intéressant que les délires de riches ou de névrosés dont il est souvent question.
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j'avais beaucoup apprécié ce livre il résume très bien ma vision de la consommation, clair, accessible a tous
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critiques presse (1)
Lexpress
24 septembre 2012
Dans son remarquable essai, Renata Salecl, philosophe et criminologue, dénonce le nouveau culte du choix, l'horizon indépassable de nos vies contemporaines.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Dans la société actuelle, qui porte au pinacle le choix et l'idée que choisir est toujours dans l'intérêt des personnes, le problème n'est pas tant celui de la palette d'options disponible que celui de leur représentation.
Les choix existentiels sont décrits dans les mêmes termes que les choix de consommation : nous cherchons à trouver le "bon" mode de vie comme le bon papier peint ou l'après-shampoing parfait.
La culture du conseil qui prédomine actuellement présente la quête d'un conjoint dans les mêmes termes que la recherche d'une voiture :
il faut d'abord bien peser tous les avantages et inconvénients, puis rédiger scrupuleusement les clauses d'un contrat de mariage, réparer les choses quand cela tourne mal et, en dernier ressort, rendre le vieux modèle pour en acquérir un nouveau, avant de finir par se lasser de tous les tracas inhérents à l'engagement et décider d'opter pour un contrat de location temporaire.
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Quand une femme finit par décider d'avoir un enfant mais s'avère ensuite incapable de concevoir, elle subit un nouveau trauma.
Elle perd le sentiment que tout est possible.
Dans l'idéologie actuelle qui promeut que l'on peut "tout avoir", cette perte conduit directement à un sentiment d'impuissance.

De fait, en matière de reproduction la notion de choix est un outil puissant.
Bien que celui que nous faisons d'avoir ou non des enfants soit souvent totalement inconscient, nous ne pouvons abandonner le sentiment de puissance qui résulte du seul fait de savoir que nous avons ce choix.
Il arrive parfois que les femmes qui découvrent qu'elles sont incapables biologiquement d'enfanter trouvent à se consoler en pensant que c'est leur propre décision. Et il n'est pas rare qu'un couple infertile continue à recourir à des méthodes contraceptives même après avoir appris qu'ils ne pouvaient pas concevoir. C'est là un indice de ce qu'ils considèrent toujours la reproduction comme une affaire de choix.
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Nous voyons dans l'argent une sorte de cordon sanitaire entre la déchéance et nous - comme s'il nous protégeait contre la maladie, l'infirmité, la solitude.
Mais en même temps c'est pour nous un plaisir sans égal que de le dépenser librement, en défiant la mort.
(...) Comme si le jeter soulageait l'angoisse qu'il fait naître.
Pourtant un sentiment de culpabilité nous attaque tout aussi vite, au point de réenclencher une thésaurisation obsessionnelle.
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Ce n'est pas un hasard si le capitalisme postindustriel proclame son adhésion à l'idéologie du choix, car elle lui permet avant tout de perpétuer sa domination.

(...) paradoxalement, pour qu'une idéologie particulière se maintienne, il n'est pas nécessaire que les gens la soutiennent activement ou croient en elle.
L'essentiel, c'est qu'ils n'expriment pas leurs doutes. (...)

Cette logique s'applique à l'idée de choix.
Admettons que nous ne pensions pas que nos choix soient illimités ou que nous soyons totalement capables de déterminer l'orientation de notre vie et nous modeler selon notre goût et à notre convenance ; il n'en reste pas moins que nous croyons que quelqu'un d'autre croit en ces idées, et donc nous n'exprimons pas notre désaccord.
Pour que l'idéologie du choix prenne un tel empire dans la société postindustrielle, il faut seulement que les gens gardent leurs doutes pour eux.
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A mesure que s'accroît notre sentiment d'être coupables de ce que nous sommes et habités constamment par l'obsession de nous "améliorer", nous arrivons de moins en moins à relativiser et prendre la distance nécessaire pour lancer le moindre changement social.

Les efforts que nous consacrons à notre amélioration individuelle nous font perdre l'énergie et la capacité à prendre une part active à ce changement sous quelque forme que ce soit, et nous vivons dans la hantise perpétuelle de l'échec. Nous ne pourrons apaiser cette angoisse que si nous comprenons d'abord comment elle a commencé et comment elle s'entretient.
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