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André Barsacq (Traducteur)
Denoël (01/01/1958)
3.6/5   5 notes
Résumé :
De même que Tchékhov est l'auteur de nouvelles qui sont devenues les modèles du genre, il a composé des "petites" pièces qui, étudiées par tous les élèves des conservatoires et écoles de théâtre, sont parmi les plus grandes du répertoire mondial.
Il les a écrites pour la plupart en 1888 et 1889, soit entre la première et la deuxième version d'Ivanov, au moment où il s'interrogeait avec le plus d'acuité sur le théâtre.
Exemples de finesse et de légèreté... >Voir plus
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Que lire après 7 pièces en un acteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Anton Tchékhov nous a laissé un total de neuf pièces en un acte achevées et quelques fragments. On peut scinder ces neufs pièces en deux catégories : les farces, au nombre de six, et les études dramatiques, pour lesquelles je ne vous ferai pas l'injure de les compter à votre place.

Les sept pièces retenues ici appartiennent toutes à la catégorie des farces sauf le Chant du Cygne. Au risque d'en froisser certains, j'ose prétendre sans peur que, dans l'ensemble, on est loin, très loin, du grand Tchékhov d'Oncle Vania.

Concernant les farces, ça se veut drôle, probablement, mais ça ne l'est pas. Je ne peux même pas dire que j'aie pu esquisser des sourires. Mécanique lourde, prévisible, répliques sans trop d'intérêt, à de rares exceptions près.

Les deux pièces que j'ai le mieux aimé étaient les deux premières, le Chant du Cygne et L'Ours pour lesquelles ma notation irait sans doute jusqu'à 3 étoiles. Toutes les autres sont à deux voire moins, d'où ma note d'ensemble assez basse.

Le Chant du Cygne n'est donc pas une pièce comique. L'on y assiste à la grande remise en question d'un acteur âgé, sur le déclin, qui s'interroge sur son art et sur le sens qu'il a donné à sa vie durant toutes ses années de scène. Cette pièce fait écho, mais de façon faible à La Mouette, où cette thématique est mieux développée.

L'Ours nous met en présence un créancier qui vient réclamer une somme d'argent à une jeune veuve. Cette dernière, plutôt prude et de belles manières, lui confesse qu'elle ne pourra recouvrer sa créance que dans quelques jours. Or, lui, a un besoin urgent de la somme aujourd'hui même. S'ensuit donc une empoignade verbale de toute beauté où fourmillent quelques belles répliques pour se finir d'une façon quelque peu inattendue.

Une Demande En Mariage surfe sur l'éternelle âpreté au gain et l'étroitesse d'esprit de ces propriétaires terriens que fustige souvent Tchékhov. Toujours est-il que toute la pièce est un crêpage de chignon sur des peccadilles, qui interdisent même au fiancé de formuler sa demande auprès de la jeune fille convoitée. Très faible intérêt selon moi.

Le Tragédien Malgré Lui, c'est encore pire, du gros, lourd et gras qui tache... Un quasi monologue où un citadin de la classe moyenne, qui vient passer son été en datcha à la campagne, égrène les mille misères que cette vie de villégiature lui cause auprès de son épouse tyrannique. On est au fond du trou de Tchékhov d'après moi.

La Noce, un peu à la manière d'Une Demande En Mariage, se prétend une caricature des classes moyennes qui veulent faire comme les " grands ", en mettre plein la vue, mais qui n'en ont ni les moyens ni les manières. le passage avec le capitaine de frégate, assez drôle au tout début, devient catastrophique et d'un lourdingue absolu vers la fin.

Le Jubilé nous transporte dans une banque où, là encore, Tchékhov s'en prend au vernis derrière lequel se cachent les personnages " respectables " et essaie de l'écailler. Mais c'est encore de la grosse mécanique redondante, pas drôle et qui ne présente pas beaucoup d'intérêt à mes yeux.

Enfin, le clou, Les Méfaits du Tabac, une autre pièce creuse où l'auteur n'a rien ou à peu près à nous dire, tout comme son protagoniste principal. C'est un monologue, un peu comme le Tragédien Malgré Lui, où un mari, complètement phagocyté par sa femme, tenancière d'un pensionnat-école de musique, est mandé par son épouse pour faire une énième conférence de bienfaisance. le brave factotum va donc s'exécuter, en ayant bien évidemment pas la moindre idée de ce dont il va pouvoir parler devant un auditoire qui, de toute façon, ne l'écoutera pas. Or, accablé par la férule de sa despotique épouse, il pète un câble et balance à l'assemblée les secrets du caractère de sa femme et de ses pitoyables relations avec elle. Bref, il parle de tout, sauf peut-être des méfaits du tabac...

En somme, pour ce qui est du recueil, à mon avis du mauvais Tchékhov, voire très mauvais, quand on sait ce dont il est capable dans ses excellentes pièces. Si vous ne connaissez pas du tout l'auteur, passez votre route et reportez-vous plus volontiers sur Oncle Vania, La Cerisaie ou encore La Mouette, des pièces d'une tout autre épaisseur. Mais ce n'est bien sûr qu'un avis en un acte, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Délicieuses comédies en un Acte de Tchékhov sur l'amour, les relations sociales, l'indépendance etc...
Des pièces simples, contenant tous les ressorts du comique, efficaces et aussi sympathiques à lire qu'à voir jouer par des comédiens.

Tchékhov traduit dans ses pièces les raisons de sa reconversion professionnelle. Rappelons qu'il admirait Tolstoï et la littérature. Il abandonna sa carrière de médecin pour la comédie, espérant par le rire soigner les âmes souffrantes et en peine. Noble projet, au temps d'une Russie exsangue, au tsarisme finissant.

Ces courtes pièces ne sont peut être pas de grands chefs d'oeuvre mais permettent au lecteur de passer un bon moment au théâtre.

J'aime particulièrement la dernière pièce " les méfaits du tabac".


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
CHIPOUTCHINE : Ce matin, j'ai eu la visite de votre épouse, qui s'est encore plainte de vous. Elle a dit qu'hier soir vous les avez poursuivies, votre belle-sœur et elle, avec un couteau. Kouzma Nikolaïtch, à quoi ça ressemble ? Aïe aïe aïe !
KHIRINE : J'oserai, à l'occasion du jubilé, Andreï Andréïtch, vous adresser une requête. Je vous demande, ne serait-ce qu'eu égard à mon travail de forçat, de ne pas vous mêler de ma vie de famille. Je vous le demande !
CHIPOUTCHINE : Vous avez un caractère impossible, Kouzma Nikolaïtch ! Comme homme, vous êtes très bien, au-dessus de tout éloge, mais, avec les femmes, vous êtes pire que Jack l'Éventreur. Je vous jure. Je ne comprends pas, comment se fait-il que vous les détestiez à ce point ?
KHIRINE : Et moi, voilà ce que je ne comprends pas : vous, comment se fait-il que vous les aimiez à ce point ?

LE JUBILÉ.
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TOLKATCHOV : Comme tu sais, de dix heures à seize heures, on trime au bureau. La chaleur, la touffeur, les mouches et une pagaille, mon vieux, à ne pas croire. Le secrétaire est en congé, Khrapov est parti se marier, au bureau, les gratte-papier ne rêvent que datchas, amours et théâtre amateur. Tout le monde est là, endormi, épuisé, vanné, rien à tirer de personne… Le secrétaires est remplacé par un quidam sourd de l'oreille gauche, et amoureux en plus ; les solliciteurs sont abrutis, pressés, toujours à courir on ne sait où, et ça se fâche, et ça menace — c'est un capharnaüm des trente-six mille diables. Un de ces bazars, un vrai sabbat de sorcières. Et le travail — l'enfer ; toujours la même chose, toujours la même chose , requête, rapport, requête, rapport — morne comme la pluie.

LE TRAGÉDIEN MALGRÉ LUI.
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TOLKATCHOV : J'arrive à la ville. Il faudrait, après tous mes labeurs, bien boire et bien manger, et ronfler n'est-ce pas ? Mais il n'en sera rien. Ma chère petite femme me guette depuis longtemps. À peine ai-je avalé ma soupe, elle happe l'esclave de Dieu que je suis, et veut filer, mon cher, à un vague spectacle d'amateurs ou à un cercle de danses !… Ne songe pas à protester ! Tu es un mari, et le mot mari, en langage de villégiature, signifie une bête muette sur laquelle on peut monter, et à laquelle on peut faire traîner des fardeaux tant que l'on veut, sans craindre que la société protectrice des animaux n'intervienne.

LE TRAGÉDIEN MALGRÉ LUI.
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SVÉTLOVIDOV : Je me souviens, je me tiens devant elle, comme en ce moment devant toi… Elle est belle, cette fois-là, comme elle ne l'a jamais été, elle me regarde, et, ce regard, même dans la tombe, je ne pourrai pas l'oublier… La caresse, le velours, la profondeur, l'éclat de la jeunesse ! En voûté, heureux, je tombe à genoux devant elle, je demande le bonheur… Et elle… elle dit : abandonnez la scène ! A-ban-don-nez la scène !… Tu comprends ? Elle pouvait aimer un acteur, mais,être sa femme, jamais ! Je me souviens, je jouais, ce jour-là… C'était un rôle vulgaire, un rôle de bouffon… Je jouais et je sentais mes yeux s'ouvrir… J'ai compris, ce jour-là, que l'art sacré, ça n'existe pas, que, tout ça, c'est délire et mensonge, que j'étais un esclave, un jouet à distraire les oisifs, un bouffon, un bateleur ! Je l'ai compris, ce jour-là, le public ! De ce jour-là, plus jamais je n'y ai cru, aux applaudissements, aux gerbes, aux pâmoisons…

LE CHANT DU CYGNE, II.
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SVÉTLOVIDOV : La vieillesse… On plastronne, on se pavane, on fait le mariolle, la vie, n'empêche, elle a passé… soixante-huit ans, c'est déjà ding ding, on ferme ! Plus de retour en arrière… On a vidé la bouteille, il en reste juste un peu au fond… Il reste juste la lie… Eh oui… C'est comme ça, mon pauvre Vassili… Content ou pas, le rôle du macchabée, il est temps de se mettre à le répéter. Cette bonne vieille mort, elle est derrière la porte…

LE CHANT DU CYGNE.
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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