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EAN : 9782207164952
176 pages
Denoël (15/02/2023)
3.53/5   98 notes
Résumé :
Une résidence réservée aux femmes à Tokyo, un secret derrière chaque porte, une clé qui peut tous les libérer... La résidence K, manoir de briques rouges abritant des femmes célibataires, apparaît aux habitants de Tokyo comme une demeure tranquille pour dames respectables, mais cache en réalité un sinistre passé. Lorsque le passe-partout qui ouvre les cent cinquante chambres de la résidence disparaît mystérieusement de la loge de la gardienne, les locataires retienn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Cette autrice japonaise morte en 2016 fut également chanteuse et actrice. Au Japon, elle est considérée comme une des grandes romancières du polar japonais. le passe partout fut écrit en 1962 et c'est avec ce titre que je la découvre.
Une résidence exclusivement réservée aux femmes célibataires c'est déjà assez inusité. C'est tranquille, surveillé et sécuritaire pour ces femmes respectables qui ont choisi d'y vivre. Et derrière chaque porte on risque de trouver des secrets, des vies particulières, des jardins intimes, non révélés jusqu'à ce que le passe partout qui ouvre les cent cinquante portes de la Résidence K disparaisse. Et il disparaît presque pile au moment où d'importants travaux, du genre déplacer la résidence sont en marche.
J'ai trouvé dans ce récit une densité inattendue, un enchainement de hasards déconcertants et déroutants. Ces femmes qui ont choisi la solitude pour des années et des années peuvent être des plus surprenantes. Et Masago Tokawa a trouvé le ton et les mots justes pour nous en faire le portrait sans faire baisser la tension qui s'est installée au fil de la lecture. Plus qu'une découverte ce titre c'est une pépite.
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Cette réédition d'un roman publié en 1962 est une vraie petite pépite pour ceux qui aiment les romans à suspense, avec un faux air d'Agatha Christie.
L'histoire se déroule dans une résidence japonaise de Tokyo où ne vivent que des femmes seules.
Alors que d'importants travaux sont prévus, les secrets de plusieurs résidentes risquent d'être mis à jour, surtout que le passe-partout des gardiennes, cette clé permettant d'ouvrir toutes les portes des appartements a disparu.
Quelqu'un a donc accès à la totalité des logements des résidentes, à leur intimité et leurs secrets les plus sombres.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce court roman où le suspense est bien distillé.
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Le passe-partout ? Oui, une clef universelle, bien pratique pour pénétrer, si nécessaire, dans les 150 chambres que compte la résidence K, une résidence pour femmes célibataires au coeur de Tokyo, dans les années d'après guerre. Dans cet immeuble de briques rouges, ces dames, apparemment bien sous tous rapports et d'âges variés, vivent tranquillement. Certaines travaillent à l'extérieur, d'autres sont déjà retraitées et tentent tant bien que mal de meubler le vide de leur existence. Mais ne cacheraient-elles pas des mystères et des secrets inavoués ?

L'autrice nous plonge dans un huis clos énigmatique, une microsociété de femmes où règne une atmosphère équivoque. le jour où le passe-partout disparait l'inquiétude monte et les soupçons apparaissent, surtout qu'il se produit des phénomènes étranges.

Ce roman "noir" qui rappelle ceux de Georges Simenon est bien construit, écrit dans un style simple et sobre avec des phrases courtes et un rythme soutenu. L'autrice accroche le lecteur dès le prologue, dérangeant et intrigant. Un accident de la circulation, un rapt d'enfant, une lourde valise, un décès... L'immeuble de la résidence K doit être déplacé d'une dizaine de mètres afin de permettre d'importants travaux de voierie. Cet événement exceptionnel inquiète toutes les locataires mais est le point central du roman. Les chapitres situent progressivement leur action avant et après.

J'ai aimé m'immerger dans cet univers de femmes, un peu étriqué, et partager leur solitude. L'écrivaine nous raconte plusieurs histoires, des tranches de vie, qui semblent n'avoir aucun lien entre elles. Pourtant au fur et mesure que le suspense s'accroit, on se rend compte qu'elle nous entraîne sur des fausses pistes, nous manipule allègrement jusqu'à un dénouement improbable.

Masako Togawa, femme de lettres, féministe, chanteuse, actrice, est considérée comme une des cheffes de file du roman policier japonais, pourtant elle est méconnue en France. Ce roman publié localement en 1962 vient seulement d'être traduit en français et publié. C'est une chance.

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1951, résidence K, à Tokyo. Une résidence exclusivement pour femmes, des femmes vieillissantes et a priori bien sages qui ne reçoivent pas d'hommes. Pourtant, Mme Chikako Ueda, ancienne institutrice, qui vit au 4ème étage, s'est arrangée, en faisant croire à une visite de sa cousine pour recevoir un homme, affublé d'une écharpe rouge. Il porte une lourde valise. Dedans, un enfant…mort. Ils vont ensemble aller l'enterrer à la cave. Les deux gardiennes n'y ont vu que du feu. Quelques jours après, le chauffeur d'un camion renverse celle qu'il croit être une femme, bien attirante avec son écharpe rouge. Elle…ou plutôt il décède. Quelques semaines auparavant, l'enfant d'un commandant de l'armée d'occupation américaine et de sa femme japonaise avait été enlevé. Sans nouvelles de son fils, il finira par divorcer et rentrer aux Etats-Unis.

Quelques années plus tard, on s'apprête à déplacer la résidence K sur des rails, seule la cave devant évidemment rester au même endroit. Les femmes de l'époque sont toujours là, nous allons suivre les petits secrets de sept d'entre elles, dont les deux gardiennes. La vieille gardienne Tôjo observe que les femmes sont chagrinées, et plus très tranquilles depuis que le passe-partout accédant à toutes les chambres a disparu, deux mois plus tôt…Déjà quatre mois, et six mois plus tôt, le passe a servi, dans le dos des occupantes, et pour des motifs mystérieux…

Ces quelques femmes que nous suivons, dans cette résidence qui en compte 150, ont tous quelque chose à se reprocher, lié à leur passé. Ces femmes désormais âgées, de condition modeste, ont leurs petites manies. Curiosité malsaine, jalousie, vols et petites intrigues comblent une sorte de vide intérieur, comme des prétextes pour les extraire d'un sentiment de solitude et d'abandon. La plume de l'auteure est très agréable, l'écriture est à la fois simple et de qualité, et nous révèle peu à peu avec subtilité le passé souvent assez douloureux de ces femmes qui ont connu les drames de la vie, un moment où leur destin a basculé. On éprouve une forme de tendresse, le sourire aux lèvres, à l'évocation des travers de ces femmes imparfaites, avec leurs attitudes de vieilles biques intrigantes, à la fois malignes et maladroites, car elles se prennent souvent les pieds dans le tapis quant il s'agit de nuire à leurs voisines.

Une fois dépassé le slogan trop commercial du « suspense insoutenable », qui colle mal avec le ressenti post-lecture, ce roman est en vérité une belle surprise. C'est une bonne idée des éditions Denöel de nous faire découvrir cette auteure très connue au Japon, en avance sur son époque, vu ses idées féministes et avant-gardistes, dont pour ma part je n'avais jamais entendu parlé.

Je remercie donc l'éditeur, et babelio, pour cet envoi dans le cadre du dernier masse critique.
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Proposé au dernier masse critique Babelio, ce roman faisait parti de ma sélection. Faute de l'avoir gagné, il me fallait quand même le lire !
Le passe-partout de Masako Togawa est un roman noir japonais publié en 1962 et réédité le mois dernier.

L'histoire commence par un accident, où un travesti, fauché par un camion, perd la vie. On apprend que cet homme est attendu depuis 7 ans par une femme de la résidence K. On rentre ensuite dans une sorte de huis-clos dans cet immeuble aux quatre étages où ne résident que des femmes célibataires. Chacune a son espace privé et son jardin secret. Aussi la disparition du passe-partout attise toute l'attention des résidentes. Cette clé permettra alors de dévoiler la vie intimes de certaines locataires et surtout d'en occuper d'autres, avides de commérages.

Dire qu'il s'agit d'un roman noir est exagéré. Peut-être il y a 60 ans et de surcroît au Japon ce roman pouvait interpeler, mais aujourd'hui il est difficile de le considérer comme tel. Il n'en reste pas moins distrayant. L'écriture est loin des classiques nippons mais l'immersion dans cet étrange immeuble nous rapproche de la culture japonaise.
J'aurais aimé entrer dans l'intimité de plus de résidentes, qui, seules, s'adaptent à leur solitude et trouvent à leur façon un sens à la vie.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Comme l’avait dit la femme, ce trou était idéal pour enterrer la valise.
Il lui tendit la lampe de poche avant de commencer à casser à la pelle le ciment dur comme de la pierre de l’un des sacs. Les morceaux s’entassaient sur le sol. Puis il dut faire de nombreuses allées et venues jusqu’au robinet, un petit seau de métal à la main. La conduite d’eau tremblait avec un bruit effrayant. Bientôt, le ciment eut la bonne consistance. La femme ouvrit la valise. La tête de l’enfant, cachée par la couverture, était complètement invisible. La femme prit la pelle, remplit la valise de ciment, puis la referma.
« On lui a fait un beau cercueil, déclara-t-elle posément, les deux mains sur le couvercle.
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Le feu était vert pour lui, il voulait en profiter. Juste avant le carrefour, il aperçut du coin de l’œil une femme avec une écharpe rouge qui lui rappela encore les joues des filles de sa terre natale. Est-ce pour cette raison que les pneus de son véhicule glissèrent sur les rails du tramway ? Impossible de le savoir. Mais lorsque le conducteur novice donna un coup de frein, son camion avait déjà dérapé : comme guidé par la main du destin, il fonçait droit sur la femme. La dernière chose qu’il vit avant de fermer les yeux fut son expression ébahie alors qu’elle était projetée contre son pare-brise.
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Mon exaspération n'était pas dirigée contre une personne ou une chose spécifique, mais contre le hasard qui avait voulu que soit modifié le déroulement des opérations. Le hasard, qui n'hésite pas à trahir les plannings soigneusement élaborés par les êtres humains et conduit, avec une complète indifférence, à des situations insensées.
Cela m'est insupportable, parce que j'ai l'impression que la grandeur de l'âme humaine est piétinée. Ce que l'être humain a décidé en conscience est nécessairement important, même lorsque le résultat qui en découle paraît ridicule.
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Elle se concentrait sur la destinataire, en se répétant son nom jusqu'à ce que quelque chose lui revienne à son propos. Les souvenirs remontaient en elle comme des son propos. bulles s'élevant d'un fond boueux. A un moment, une scène du passé lui apparaissait et s'animait dans sa mémoire.
Ce pouvait être l'instant où cette élève s'était figée quand elle l'avait croisée dans le couloir, l'instant où elle avait remarqué l'effort qu'une autre faisait pour comprendre quelque chose de difficile, ou l'attitude ridicule d'une lycéenne partie se réfugier dans le bureau du chef de gare parce que sa professeure de japonais l'avait vue chahuter sur le quai avec des collégiennes.
Ainsi les événements du passé de chacune de ses élèves lui revenaient avec netteté. Le texte des lettres de Yoneko était précis et impitoyable : leurs destinataires étaient stupéfaites de cette confrontation avec le passé ressuscité. Elle était le médium qui le faisait revenir et le dévoilait à ses élèves, qui l'avaient oublié. Celles qui lisaient les lettres étaient tellement choquées que la plupart n'avaient même pas l'idée de lui répondre.
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La sept cent unième lettre était adressée à une élève du nom de Kawauchi Ayako, née en 1930. Yoneko l'avait eue comme élève pendant les deux dernières années de sa scolarité, une période de confusion de l'immédiat après-guerre, où l'enseignement avait été affecté.
Les enseignants de sa génération avaient eu du mal à assimiler les nouvelles méthodes d'éducation imposées par l'armée d'occupation. Ils avaient reçu l'ordre de couvrir d'encre noire les passages des manuels scolaires liés au militarisme, mais d'enseigner des caractères condamnés à disparaître dans la réforme annoncée de l'écriture. Leurs élèves n'avaient pas mis longtemps à percevoir leur apathie et leur impuissance, auxquelles ils résistaient au nom d'une autre nouveauté, la liberté. Yoneko avait tenté de rétablir son autorité d'enseignante à une seule occasion.
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