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EAN : 9782290125434
371 pages
J'ai lu (16/09/1999)
4.21/5   210 notes
Résumé :
Il y a Boo, âgé de sept ans, avec ses yeux d'un vert étrange.Il ne parle pas, mais reste des heures en conversation avec un serpent.

Loti, du même âge, qui n'arrive pas à lire mais devine les coeurs. Et Tomaso, dix ans, qui ne sait plus s'adresser aux autres sans les insulter. Enfin, Claudia, qui a douze ans. Qui est enceinte.


Ensemble, ils forment une classe unique avec une singulière institutrice qui leur enseigne ce qui n'ex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Témoignage non conventionnel, sans langue de bois, débordant de sincérité, d'une psychopédagogue américaine des années 80 qui raconte son vécu d'institutrice pour enfants "perturbés". Sous cette définition, on retrouve quatre enfants âgés de 7 à 12 ans, en difficulté sur le plan social et/ ou scolaire, aux profils aussi différents que : garçon atteint de trouble autistique, fillette de 8 ans cérébrolésée suite à de la maltraitance parentale, ce qui l'empêche de pouvoir accéder à la lecture, jeune fille d'à peine douze ans, excellente élève, mais... déjà enceinte, ou garçon de 11 ans balloté de foyer en foyer, qui exprime son mal-être en explosions de violence.
L'écriture est fluide, l'auteure écrit comme elle parle, comme elle vit. Elle nous épate par son courage, son imagination, son empathie sans limites, son obstination, sa grande honnêteté émotionnelle et intellectuelle.
Sur le plan humain, c'est passionnant, ce récit de l'évolution des relations humaines, des caractères, et très humanisant.
Sur le plan plus intellectuel, c(est un documentaire très enrichissant sur les pathologies infantiles, sur leur origine, leur expression, leur traitement. Il est très intéressant de constater les (heureusement!) très grands progrès qui ont été réalisés en matière de prise en charge de ces problématiques (du moins en France ; je n'ai aucune idée de la situation aux Etats-Unis sous l'ère Trumpienne...), même si encore beaucoup reste à faire.
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Torey Hayden nous livre ici un témoignage autobiographique, sur une année scolaire entière dans laquelle, elle s'occupe de quatre enfants qui sont tous différents, mais liés par une chose : Ils sont trop différents des autres pour pouvoir intégrer une classe "normale". Entre Boo, qui est autiste, qui parle en faisant soit des onomatopées soit en répétant ce qu'il a déjà entendu, puis Lori qui ne peux pas lire suite à des lésions aux cerveaux, Tomaso, qui s'énerve tout le temps et qui ne dit presque que des insultes envers les autres et enfin Claudia, qui déjà à douze ans est enceinte, on est servi. Et puis au centre de tout ça il y a Torey. La "maitresse", celle qui essaiera d'améliorer leur condition et de les aider.

Les personnages sont charmants. Et réellement vivants (heureusement vu que c'est une autobiographie). Torey, bien qu'à certains moments m'a énervé un peu pour son manque de courage, est géniale. Elle fait tout au feeling quasiment, et se débrouille avec tendresse et amour. Elle se préoccupe vraiment du sort des quatre gamins dont elle s'occupe, et j'adore comment elle les décrit. Comment elle les aime. C'est tendre, vrai et pur. Et à la fois tout innocent.
Ensuite il y a Boo. Je l'ai trouvé tout adorable et dans le fond assez drôle, même si c'est vraiment triste qu'il soit autiste et que finalement il parle pas vraiment. La façon dont Torey le décrit, m'a donné envie de le serrer très fort contre moi. Et chaque fois qu'il lui arrivait quelque chose de mal, j'avais le coeur tout gros et rempli de tristesse.
Puis, il y a Lori. Cette gamine est tout aussi adorable (et sa jumelle aussi bien qu'au début je ne l'aimais pas trop), même si elle ne peux pas lire, elle peux deviner les coeurs, elle arrive à comprendre les gens avec innocence alors qu'elle n'a que sept ans, et puis j'ai aimé ce qu'elle disait, ce qu'elle pensait.
Après, il y a Tomaso. Dès le début je l'ai trouvé tout mignon, et c'est sûrement parce que j'ai tendance à aimer les vilains petits garçons. Et puis, finalement, quand on découvre qu'il est pas si méchant que ça, on l'aime plus encore. Ce garçon a un coeur gros comme ça et il est tout aussi adorable que les autres.
Pour finir il y a Claudia. Bon, je reste stoïque face à elle, peut-être parce que dans le fond c'était la moins différente, et même si je l'ai trouvé mignonne, bah, elle m'a pas plus intéressée que ça, limite elle aurait pas été là je m'en serais moqué (mais finalement non, parce que j'adore comment elle est avec Boo)
Même après avoir fini ce livre, je ne sais pas qui je préfère entre les trois premiers. Ils sont trop différents et trop géniaux.
Aussi, je n'ai pas aimé tous les personnages, il ne faut pas croire ça (même si j'ai adoré les parents de Boo et le père de Lori), il y en a que j'ai eut envie de secouer, de lancer sous une voiture, et qui me donnait envie de crier. Par exemple, la maitresse de Lori, qui est trop stricte, trop conservatrice des traditions de l'école et qui ne comprend pas que Lori ne puisse pas lire. Il y a quelqu'un d'autre que je n'ai pas apprécié, même s'il apparait durant un seul passage. Ces personnages que j'ai détesté, finalement, étaient à deux extrèmes. Jugeant que tel enfant est trop dérangé donc qu'il n'est pas comme "nous" et donc qu'il ne ressens aucune émotion, ou l'inverse, jugeant que si cet enfant n'est pas assez dérangé, alors il est capable de tout faire comme nous, et rien que de penser à tout ça ça m'a donner envie de taper du pied.

Et puis, ce livre contient aussi des merveilleuses relations entre personnages. Surtout entre Torey et les enfants qui est juste magnifique, comment elle les apprivoise un par un et comment ils l'aiment. Certains passages m'ont donnés envie de pleurer tellement c'était beau. Ensuite, une relation que j'ai encore plus aimée, c'est celle qu'il y a entre Lori et Tomaso. Parce que finalement, on peut pas détester Lori, et Tomaso s'en rend bien compte et décide un peu d'être son pote. Et c'est trooop chou. Comment il lui parle, comment il réagit avec elle et tout. Après, j'ai trouvé que la relation de Boo et Claudia était aussi mignonne. Et surtout, celle de Libby (la soeur jumelle de Lori) et Lori est vraiment forte. Et puis bien sûr, celle du père des jumelles avec ces filles, et celle des parents de Boo, surtout la mère, parce qu'ils espèrent encore et encore et c'est beau.

Après, le livre se divise en plusieurs parties. Généralement Torey Hayden décrit un moment merveilleux qui s'est déroulé, puis ensuite les progrès de ces quatre petits élèves et après elle enchaine avec un évènement plus mauvais, et ainsi de suite jusqu'à la fin, tout en bizarrement partant souvent des fêtes qu'il y a tout le long de l'année. Ce style bien que répétitif, ne m'a pas dérangé.

Ensuite, je tiens à dire que tout ce que j'ai écris là, n'est pas assez descriptif de mes sentiments. Je n'arrive pas à placer les bons mots pour décrire ce que j'ai ressenti face à ces quatre enfants et leur maitresse, à part "c'est beau".

Et puis aussi, je voudrais parler de la couverture, qui finalement, pour moi, représente le mélange des quatre enfants. La bouille de Boo, le doux visage de Lori, l'atmosphère coloré de Claudia et la tristesse de Tomaso.
Et vu que je viens de parler du début (la couverture), autant parler de la fin. Je dois avouer que je ne voulais pas que ça se finisse et j'étais prête à rajouter des pages avec du scotch juste pour qu'il y aie encore une suite, mais finalement, l'épilogue est aussi beau que le reste du livre.

Bref, même si Les Enfants des Autres n'est pas devenu un de mes livres préférés, il reste un coup de coeur, parce que c'est juste trop magnifique et que je n'en ressors pas déçu du tout, et que je pense vraiment, que ce livre vaut la peine d'être lu.

Anecdote: L'amie qui m'a prêté ce livre, a pu suivre au fur et à mesure mes réactions que je lui envoyais par SMS. Je jure que j'ai failli aller chercher du scotch pour rajouter des pages. Lisez ce livre. S'il vous plait. Et tant pis si ça vous plait pas. Vous l'aurez lu. C'est déjà pas mal.
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Torey Hayden est une psychopédagogue, elle s'occupe d'une classe d'enfants perturbés. Il y a Lori, une fille de 7 ans qui n'arrive pas à lire. Il y a Boo, petit garçon du même âge, enfermé dans son monde. Ainsi que Tomaso, qui joue les bras durs et Claudia, une jeune fille de 12 ans timide qui s'est retrouvée enceinte. Elle se bat pour qu'ils puissent être comme les autres, ne pas se sentir différents. Pour qu'ils puissent s'ouvrir au monde, aimer les autres. Mais tout n'est pas facile : les parents, les autres professeurs n'ont pas forcément la même vision des choses…

Tranche de vie d'une femme forte, ce roman est un livre d'amour, de joie et d'espoir, mais aussi de dureté, de tristesse ; on se rend compte que la réalité n'est pas évidente pour tous. Les enfants des autres, ce sont aussi ses enfants, sa vie.

J'ai très envie de lire ses autres romans et témoignages. Celui-ci est absolument époustouflant !
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Poignant. Bouleversant. Touchant. Ce livre m'a mis dans tous mes états, il m'a fait rire, m'a émue, m'a fait pleurer, et m'a foutu dans des colères noires contre la plupart des adultes de ce livre (notamment la vieille prof au coeur de pierre et complètement arriérée et le médecin qui recoud le gamin sans faire d'anesthésie parce que ‘"ce genre de gosses ça ressent pas la douleur").

Bon cela peut aussi s'expliquer parce que ce livre date des années 1980, mais c'est frustrant de voir que des gens ont pu penser "ça ne sert à rien de dépenser notre argent pour des gosses retardés". BREF.
Hormis ça, les gamins sont hyper attachants, les quatre m'ont touché, leurs souffrances m'ont pris aux tripes, leurs joies m'ont ému, et j'avais envie de les prendre dans mes bras. Boo le gosse autiste difficile à cerner mais tellement attachant, Lori qui n'arrive pas à lire mais qui comprends très bien les autres, qui va leur parler, les aimer même s'ils sont différents, elle est adorable cette gosse, et j'ai eu envie de frapper plus d'une fois son institutrice. Il y a Claudia également, enceinte à 12 ans, et qu'on a un peu mis dans cette classe pour "la cacher", ses parents m'ont rendu dingue. Finalement il y a Tomaso, qui pique des grosses colères, qui se montrent menaçant parfois, colérique, mais qui a en fait le coeur sur le main.
Ce qu'il y a de plus beaux avec ces quatre gamins c'est qu'ils vont se soutenir, s'entraider, qu'ils vont être là les uns pour les autres, et ça c'était magnifique. L'amour que leur donne Torey est aussi sublime, même quand elle se retrouve face à un mur, elle va les aimer sans condition et essayer de leur apporter tout ce qu'elle peut pour les aider et qu'ils soient heureux. Torey se remet énormément en question, parfois elle manque vraiment de confiance en elle, et pourtant elle leur apporte beaucoup. Elle n'hésite pas à s'excuser quand elle se sent en tort, à leur faire confiance, à leur parler d'elle s'il elle sent qu'ils en ont besoin, à essayer de les comprendre, à les défendre et à les protéger.
Torey va parfois se confronter au système, à ce qui fait du mal aux gosses finalement, et c'est hyper dur de voir ce que les gens peuvent penser à cette époque des enfants handicapés (bon à notre époque on peut aussi entendre des trucs stupides).
Elle nous parle aussi de sa vie privée, on la voit moins présente mais quand même bien là et ça nous permet aussi de mieux connaître Torey, ses difficultés, ses angoisses, ses envies etc.
Ce livre est très humain finalement, Torey ne se pose pas comme "une guérisseuse", elle dit juste ce qu'elle fait, les résultats que ça donne (bon ou mauvais), comment elle se sent quand quelque chose arrive à un des gamins, ce qui la rend fier, ce qui la rend triste, ce qu'elle espère. En tout cas elle est admirable et se bat vraiment pour les quatre enfants, et ce livre est très beau.
La fin m'a émue et j'ai encore une fois fondue en larmes.
Un livre magnifique.
Lien : http://jetulis.wordpress.com..
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Torey, psychologue, a la responsabilité d'une classe d'apprentissage, elle prend en charge des enfants ayant des difficultés scolaires. Elle doit s'occuper de Boo, enfant autistique qui ne parle pas ou très peu, de Lori, qui a eu le crâne fracassé par son père violent et qui a des difficultés pour la lecture, de Tomaso enfant colérique qui a vu sa belle-mère tuer son père et son frère et enfin Claudia, 12 ans, jeune fille timide et discrète qui est enceinte.
A travers la vie de tout les jours en classe, on voit comment Torey s'en sort avec ces enfants si particulier, on voit aussi ses difficultés à résoudre certaines situations critiques.
On y trouve des récits très poignants surtout le passage où Boo se retrouve à l'hopitâl pour recoudre sa langue et où le médecin ne veut pas lui donner d'anti-douleur parce qu'il estime que comme il est autiste il ne ressent pas la douleur comme nous, on ne peut que s'indigner.
J'ai eu de la peine a lâché ce livre tellement j'aviaus envie de connaître la suite, et de savoir si ces 4 enfants s'en sortent.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Tu n’as qu’à regarder les gens d’une façon particulière pour savoir exactement ce qu’ils ressentent. T’es capable de comprendre ces sentiments-là, de deviner ce qui rend les gens heureux ou tristes. Et tu te préoccupes des autres. Depuis que je te connais, je t’ai toujours vue te préoccuper des autres. Et ça, crois-moi, c’est beaucoup plus important que de savoir lire. Malgré tout ce qui peut arriver, n’oublie jamais ça. Nous avons terriblement besoin de personnes qui se préoccupent des autres. Il y a plus de gens qu’il n’en faut pour lire tout ce qu’il y a à lire, mais on manque terriblement de gens qui se préoccupent des autres.

Elle comprend les gens mieux que toutes les personnes que j’ai rencontré jusqu’ici. Elle lit dans les coeurs comme toi et moi nous lisons dans les livres.
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Je ne suis pas malade, je le suis jamais. (Elle s’interrompit un moment, puis elle tourna les yeux vers moi.) J’étais à l’hôpital de Falls City parce que j’ai tenté de me tuer samedi soir, la semaine dernière.
- Oh !
Dehors, il pleuvait, une pluie sombre et brumeuse qui insinuait en moi une sorte de nostalgie inexplcable. Me détournant de Claudia, je me levai pour aller à la fenêtre, me demandant comment toutes les grandes choses de la vie arrivent à se glisser si aisément dans les conversations ordinaires.
- Je n’pouvais plus tenir le coup, dit Claudia d’une voix neutre, sans émotion.
Dehors, la pluie tombait. Drue et froide.
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Boo demeurait un enfant féérique. Comme tant d’autistes que j’avais connus, il possédait une étrange beauté physique : il semblait trop beau pour appartenir à ce bas monde. Parfois je pensais que lui et d’autres comme lui étaient de ces enfants substitués dont parlent les contes de fées ; escamoté par enchantement de son univers de beauté lisse et froide pour être enfermé dans le mien, et il n’arrivait jamais tout à fait à concilier les deux.
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Je le regardais parler et j'essayais de me mettre dans la peau de Lori, mais ça m'était difficile. J'avais toujours été une bonne élève, qui n'avait jamais eu trop d'efforts à fournir. Je ne pouvais m'imaginer ce que ça devait être d'avoir sept ans et de n'avoir connu que des échecs durant la moitié de son existence; de se lever chaque matin et d'aller passer six heures dans un endroit où malgré tous ses efforts on ne peut réussir vraiment. Et, selon la législation scolaire, Lori avait encore devant elle au moins sept ans de cette torture, soit autant d'années qu'elle en avait vécues jusque-là. Certains assassins étaient condamnés à une peine moins lourde. Tout ce que Lori avait fait, elle, c'était de naître dans la mauvaise famille.
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N'empêche qu'il n'y en avait pas d'autres comme elle. Si son cerveau ne fonctionnait pas toujours parfaitement, son cœur, lui, ne faisait jamais défaut.
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