Un tome bien étrange qui m'a encore laissé un drôle de sentiment en tête après l'avoir refermé. A un tome de la fin, j'ai encore du mal à cerner les propos et surtout ce que pense
Akane Torikai de tout ça...
Le tome s'ouvre quand même sur la terrible agression dont Misuzu a été victime. Par un sursaut de je ne sais quoi, son "amie" lui vient en aide, mais est-ce vraiment le cas ? Ne fait-elle pas ça à nouveau pour couvrir Hayafuji ? J'ai été frappée par ses excuses cependant, je pensais que ça allait dans le bon sens, mais après la façon dont elle couvre Reina m'a fait douter. Quelle ambiguïté. Ça montre bien combien s'est difficile d'être dans une relation aussi toxique.
En revanche, pitié ne trouvez pas d'excuses à Hayafuji. C'est trop facile de lui inventer un passé d'enfant ayant assisté aux violences de son père sur sa mère. C'est trop facile de justifier encore un acte de violence envers les femmes en disant que c'est parce que lui-même a été traumatisé. J'ai vraiment beaucoup de mal avec ce discours qui semble dédouaner les hommes, leur trouver des excuses pour atténuer leurs horreurs. Non toutes les personnages qui ont été témoins ou victimes de violences ne le deviennent pas, c'est faux ! Et il serait bon de le dire pour une fois.
Cela prouve bien l'ambiguïté du discours de l'autrice. D'ailleurs, elle tient à nouveau des propos qui m'ont dérangé sur les victimes, les faisant passer trop souvent pour des faibles, soit des êtres ayant renoncé à être forts par peur de la suite, soit des êtres qui de toute façon restent faibles même quand ils se rebellent. Là aussi, il n'y a pas de fatalité. Non, les hommes ne sont pas systématiquement plus forts que les femmes. C'est complètement archaïque de penser ainsi !
Akane Torikai m'a ainsi plus d'une fois révoltée dans ses propos. Je ne sais pas si c'est ce qu'elle pense ou si elle les insère juste pour nous faire réagir, mais ça me dérange. J'attends donc le dernier tome pour juger de cet aspect et ce sera probablement ce qui fera pencher la balance pour que je recommande ou non ce titre.
En ce qui concerne le reste, j'ai été touchée par l'après agression et le parcours de Misuzu. C'est extrêmement dur de la voir prendre ainsi sur elle, déclarer qu'elle est juste tombée, reprendre le boulot au contact des autres après ce qu'elle vient de vivre. Mais c'est beau de la voir se relever, s'affirmer, tenter d'aller de l'avant. J'ai juste du mal avec sa relation avec Nizuma. C'était vraiment mon ancre dans la série, ce qui me faisait tenir et aimer celle-ci, car j'y voyais un espoir pour elle. Je peux comprendre qu'elle doute après ce qu'elle vient de vivre mais c'est dommage de faire reposer ça sur lui.
Il faut dire quand même que l'autrice nous sort l'artillerie lourde niveau drama autour de Nizuma. Misato, qui vient également une situation terrible (quand je dis qu'il y a trop de drama...) cherche également en lui une bouée de sauvetage alors que Nizuma ne le souhaite pas. C'est terrible de la voir s'accrocher ainsi et tout foutre en l'air entre lui et Misuzu surtout avec le dernier coup de pute qu'elle fait dans les dernières pages. Je veux bien qu'elle se sente mal dans sa vie mais j'en ai un peu mare de ce genre de personnage de "méchant" ultra cliché. Cela manque cruellement de nuance et c'est surtout vu et revu, en fait.
A un tome de la fin, malgré les émotions fortes que le titre suscite en moi, en révolte et rejet, En proie au silence peine à me convaincre. L'écriture d'
Akane Torikai manque trop de sensibilité pour moi, elle est trop ambigüe dans son propos envers les hommes comme les femmes, elle contient également trop de clichés pour apporter des tensions dramatiques. Bref, elle ne me touche pas et m'irrite au contraire. Cependant les réactions qu'elle suscite me donnent quand même envie d'aller jusqu'au bout pour voir justement quel sera le message final et s'il ne me fera pas voir le titre autrement. On garde espoir.
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