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EAN : 9780974607894
128 pages
Melville House (01/09/2004)
3.7/5   301 notes
Résumé :
Au début de l'été 1833, à peine âgé de seize ans, Vladimir rencontre l'amour pour la première fois dans la maison de campagne où il passe ses vacances.Mais la belle jeune fille qui l'a ébloui, plus âgée que lui, forte et indépendante, va bientôt le réduire au désespoir...
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 301 notes
« Premier amour » est sans doute le texte le plus connu de Tourgueniev. C'est pour cela que je me suis dit qu'il était la porte d'entrée idéale pour découvrir cet auteur. Je ressors ravie de cette lecture. Ce court roman qui explore les affres du premier émoi m'a beaucoup plu.

Si l'amour est le coeur même du roman de Tourgueniev, le récit est dénué de toute mièvrerie et ne ressemble absolument pas à une bluette à l'eau de rose. « Premier amour » ne joue pas dans le registre du badinage léger. L'amour est ici assez cruel, source de souffrance et même d'humiliation. L'auteur ne cherche pas à raconter une histoire romanesque qui divertira le lecteur avec des péripéties sentimentales au ton léger. Avec « Premier amour », Tourgueniev s'attache à observer l'évolution du sentiment amoureux de la façon la plus précise et réaliste possible, quasiment comme le ferait un scientifique. le récit est totalement centré sur les personnages, il ne laisse qu'une place très restreinte au décor. Les descriptions des lieux et paysages sont donc presque inexistants. le seul élément extérieur aux personnages qui nous est dépeint est le temps qu'il fait et cela dans le but de nous éclairer encore davantage sur les sentiments des personnages, les conditions climatiques s'accordant aux émotions des personnages ou au contraire offrant un décalage avec ceux-ci. Cette véritable dissection d'un amour de jeunesse est fine et subtile.

La forme est donc totalement en accord avec le fond, qualité que j'apprécie particulièrement. de plus, il y a dans « Premier amour » un sens du rythme remarquable qui rend la lecture vraiment prenante.
J'ai tellement aimé cette lecture qu'il est impensable que ne je lise pas d'autres livres de Tourgueniev. Une très belle découverte.

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Peut-être l'oeuvre la plus connue de Tourgueniev, "Premier amour" est un court roman (ou une longue nouvelle) qui dépeint les affres des premiers émois adolescents.

Si le thème est assez classique, le traitement qu'en fait l'auteur est aussi plein de sensibilité que de surprise dans son dénouement. le style de Tourgueniev est très accessible, proche de celui de Pouchkine de mon point de vue. Plutôt minimaliste quant aux décors, l'auteur s'attarde davantage sur les émotions et les caractères de ses personnages.

Vladimir Petrovitch a seize ans lorsque, résidant à la campagne avec ses parents fortunés, il s'éprend de sa voisine, nouvellement emménagée, de quelques années plus âgée que lui et qui a d'elle-même une assez haute opinion. Cette disposition d'esprit l'incline à séduire tous les hommes passant à sa portée et à se comporter comme une reine au milieu de sa cour d'adorateurs. Notre "héros", ingénu comme un poussin né de la veille, encore aveuglé par l'éclair du coup de foudre qui vient de le terrasser, plonge la tête la première dans la toile savamment tissée par l'élue de son coeur. Mais tel l'arroseur arrosé, gare aux âmes qui se jouent des sentiments d'autrui lorsqu'un amour profond et passionné habite enfin leur propre coeur...

Le roman est court, je ne vais donc pas en dévoiler davantage. Si j'ai prêté assez peu d'intérêt à la romance en elle-même, j'ai apprécié le style et la structure de l'oeuvre, tout comme l'évolution des sentiments, depuis l'extase jusqu'à l'indifférence, en passant par la joie, la souffrance et le ressentiment. C'est typiquement le genre de récit dont la brièveté nuit à l'attachement qu'on peut ressentir pour les personnages.

Je lui préfère le romanesque "Pères et fils" du même auteur.


Challenge XIXème siècle
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Vladimir tombe sous le charme de sa délicieuse voisine qui s'amuse d'une cour de soupirants, mais réalise rapidement que son amour n'est pas réciproque. Dans ce long monologue, Tourgueniev décrit admirablement les affres de la passion puis la jalousie lorsqu'il découvre l'identité de l'amant.
La chute bouleversante sonne comme un châtiment divin.


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Le romancier russe ,Ivan Tourneguiev ,a une façon originale de décrire "les
amours inachevés".Ses romans sont empreints souvent de tristesse et de
mélancolie ."Le premier amour"est pour une grande part autobiographique .Son père est plus jeune que sa mère .Cette dernière est en possession d' une grande fortune .Elle est aussi une femme sévère .
Dans "Le premier amour", il s' agit d' un adolescent âgé de seize ans qui tombe amoureux d' une jeune femme ,Zénaide , âgée de vingt-un ans .Cette dernière est éprise, aussi, du père de l' adolescent .Alors s'instaure
entre le fils et le père , une rivalité amoureuse .
L' auteur décrit avec une grande pénétration psychologique , beaucoup de finesse et de délicatesse cette concurrence entre les deux amoureux .
. Bonne lecture .



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Trois hommes réunis à la fin d'une soirée mondaine décident pour se distraire un peu de se raconter leur premier amour. Mais la distraction tourne court, ces messieurs n'ayant pas connu les affres d'un amour précoce. Tous sauf un. Vladimir Pétrovitch. Mais l'homme n'est pas un bon orateur et décide de coucher ses souvenirs sur le papier. Rendez-vous est pris quinze jours plus tard pour la lecture de ces feuillets narrant les évènements de l'été 1833. Cette année-là, Vladimir avait seize ans et tombait fou amoureux de sa voisine, la princesse Zinaïda. Blonde comme les blés, le teint pâle mais le caractère bien affirmé, la jeune fille réunissait autour d'elle une cour de prétendants énamourés qu'elle aimait faire tourner en bourrique. Empressé comme les autres, Vladimir guettait les signes d'affection de Zinaïda mais la princesse ne l'aimait pas d'amour. Elle avait donné son coeur, son corps et son âme à un inconnu dont Vladimir ignorait tout…

Court roman ou longue nouvelle, Premier amour est une petite pépite romantique et dramatique. C'est la découverte de l'amour dans toute sa pureté mais aussi sa cruauté. Vladimir Pétrovitch est un narrateur consciencieux, soucieux du moindre détail, mêlant la description des sentiments à l'évocation de l'été moscovite et de sa nature enchanteresse. A quarante ans, il a pris de la distance avec ce premier amour malheureux. Rien de larmoyant ou de lyrique dans son ton mais la relation des faits dans leur banale réalité. Un adolescent s'éprend d'une jeune fille plus âgée que lui, une princesse désargentée qui vit dans le dénuement mais reste consciente de son rang, de sa beauté et de son pouvoir sur les hommes. Elle le mène par le bout du nez, il passe de l'espoir le plus euphorique au désespoir le plus noir et un jour il le retrouve distante, froide, moins prompte à jouer de sa séduction. La jeune fille est amoureuse d'un autre, un rival dont il voudra à tout prix connaître le nom et le visage. Evidemment, ce n'est pas un homme pour elle, évidemment il fera son malheur. Et à la fin de l'été, Vladimir retrouvera sa vie d'étudiant, laissant derrière lui ce premier amour au goût doux-amer, sans que jamais son souvenir ne s'efface.
Si parfois la littérature russe peut paraître effrayante, Tourgueniev est un auteur très abordable et son Premier amour est une bonne entrée en matière. Une lecture simple et facile, un sujet banal sublimé par une belle écriture.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Remarquez, toutefois que je n'étais pas seul à être amoureux d'elle : tous ceux qui l'approchaient étaient littéralement fous d'elle, et elle les tenait, en quelque sorte, en laisse, à ses pieds. Tour à tour, elle s'amusait à leur inspirer l'espoir et la crainte, les obligeait à agir comme des marionnettes et selon son humeur du moment (elle appelait cela "faire buter les hommes les uns contre les autres") ; ils ne songeaient même pas à résister et se soumettaient bénévolement à tous ses caprices.

Chapitre 9, Flammarion, 1988, p. 82
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Magnifique passage où la nature reflète comme un miroir les sentiments du personnage, empli d'un amour de plus en plus passionnel :
Je dis à mon domestique que je me déshabillerais et me coucherais moi-même et j'éteignis la bougie. Mais je ne me déshabillai pas et ne me couchai pas.
Je m'assis sur le bord d'une chaise et restai longtemps ainsi, comme dans un enchantement. Ce que je ressentais était si nouveau et si doux... Je restais assis, regardant à peine autour de moi, sans bouger, respirant lentement et seulement par instants riant silencieusement au souvenir de la soirée ou bien me glaçant intérieurement à l'idée que j'étais amoureux, que c'était lui, c'était cet amour-là qui était venu. Le visage de Zénaïde flottait doucement devant moi dans l'obscurité, il flottait et ne se dissolvait pas ; ses lèvres me souriaient toujours de la même façon mystérieuse, ses yeux me regardaient un peu de côté, d'un air interrogateur, pensif et tendre... comme au moment où j'avais pris congé d'elle. Enfin, je me levai, m'approchai sur la pointe des pieds de mon lit et avec précaution, sans me déshabiller, je posai ma tête sur l'oreiller comme si j'avais eu peur, par un mouvement trop vif, de troubler ce dont j'étais empli...
Je me couchai, mais ne fermai même pas les yeux. Je remarquai bientôt que quelques faibles reflets de lumière pénétraient sans arrêt dans ma chambre. Je me soulevai et regardai par la fenêtre. Les croisillons se détachaient nettement des vitres dont la blancheur était mystérieuse et trouble. "C'est l'orage", pensai-je, et c'était bien l'orage, mais il passait très loin, si loin qu'on n'entendait même pas le tonnerre ; seuls, des éclairs éclataient sans cesse dans le ciel, peu lumineux, longs, comme ramifiés : plutôt que d'éclater, ils frémissaient et tressautaient comme l'aile d'un oiseau mourant... Je me levai, m'approchai de la fenêtre et restai là jusqu'au matin... Les éclairs ne cessèrent pas un instant ; ce fut ce qu'on appelle dans le peuple une nuit de moineaux. Je regardais la campagne sablonneuse et muette, la masse sombre du jardin Niéskoutchny , les façades jaunâtres des immeubles lointains, qui semblaient aussi tressaillir à chaque éclat faible d'un éclair. Je regardais et ne pouvais détacher mes regards de ce spectacle ; ces éclairs muets, ces lueurs retenues semblaient répondre aux élans muets et secrets qui éclataient aussi en moi. Le jour commença à se lever ; l'aube vint avec ses taches pourpres. L'approche du soleil faisait blêmir et cesser les éclairs, ils tressaillaient de plus en plus rarement et ils finirent par disparaître, submergés par la lumière raisonnable et franche du jour qui se levait...
Mes propres éclairs disparurent également dans mon âme. Je ressentis soudain une grande fatigue et un grand calme... mais l'image de Zénaïde continua à voltiger, triomphante, au-dessus de mon coeur. Cette image semblait apaisée : comme un cygne qui a pris son envol, qui s'est arraché aux herbes des marais, elle était détachée des autres figures disgracieuses qui l'entouraient et, en m'endormant, je tombai à ses pieds pour la dernière fois, en une ultime adoration confiante...
Oh ! sentiments timides, douce mélodie, bonté et apaisement d'une âme qui a été touchée, joie languide des premiers attendrissements de l'amour, où êtes-vous, où êtes-vous ?
Traduction de Françoise Flamant et Edith Scherrer, chapitre 7
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En réalité, je m’assis sur une chaise et restai longtemps immobile, comme sous l’effet d’un charme. Ce que j’éprouvais était si neuf, si doux… Je ne bougeais pas, regardant à peine autour de moi, la respiration lente. Tantôt, je riais tout bas en évoquant un souvenir récent, tantôt je frémissais en songeant que j’étais amoureux et que c’était bien cela l’amour. Le beau visage de Zinaïda surgissait devant mes yeux, dans l’obscurité, flottait doucement, se déplaçait, mais sans disparaître. Ses lèvres ébauchaient le même sourire énigmatique, ses yeux me regardaient, légèrement à la dérobée, interrogateurs, pensifs et câlins…comme à l’instant des adieux. En fin de compte, je me levai, marchai jusqu’à mon lit, sur la pointe des pieds, en évitant tout mouvement brusqué, comme pour ne pas brouiller l’image, et posai ma tête sur l’oreiller, sans me dévêtir…
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L’un des « pensums » voulut que je restasse avec elle, sous un châle, afin de lui confesser mon « secret ».
Nos deux visages se trouvèrent tout à coup isolés du reste du monde, enveloppés dans une obscurité étouffante, opaque, parfumée ; ses yeux brillaient comme deux étoiles dans cette pénombre ; ses lèvres entrouvertes exhalaient leur tiédeur, découvrant ses dents blanches ; ses cheveux me frôlaient, me brûlaient. Je me taisais. Elle me souriait d’un air énigmatique et moqueur. En fin de compte, elle me souffla :
« Eh bien ? »

(Chapitre 7)
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Il faisait un temps superbe, ensoleillé, et modérément chaud ; un vent frais et joyeux errait au-dessus de la terre, folâtrait et bruissait, mais avec retenue. Je marchais longtemps à travers monts et bois, profondément insatisfait, car le but de ma randonnée avait été de m'adonner à la mélancolie, et voilà que la jeunesse, la splendeur du soleil, la fraîcheur de l'air, le plaisir d'une marche rapide, la molle volupté de s'allonger dans l'herbe dense, loin de tous les regards, voilà que tout cela prenait le dessus et me faisait oublier mon chagrin... (p. 61)
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