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EAN : 9782373852028
311 pages
Les éditions du Sonneur (12/03/2020)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Salué par la critique littéraire, la presse sportive et les pugilistes eux-mêmes, Le Boxeur (The Bruiser en anglais), publié en 1936, est l'une des oeuvres de fiction les plus informées de la littérature consacrée au « noble art ». On y retrouve le rythme trépidant, les phrases courtes et suggestives, les dialogues authentiques et la rude humanité de l'auteur de Vagabonds de la vie, Circus Parade et Les Assoiffés.
Jim Tully combattit en professionnel entre 1... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En ouvrant « le Boxeur », que Jim Tully a écrit en 1936 après avoir lui-même combattu, je souhaitais comprendre un peu mieux le « noble art », ce sport de coups : Pourquoi (et à mon niveau : comment peut-on) aimer le pratiquer, ou même le regarder ? Ne se prend-on pas assez de coup dans la vie ? Où est le plaisir à voir les autres en prendre ? S'imagine-t-on les donner ? Est-ce une sorte d'exutoire autorisé et encadré ?
L'histoire est celle de Shane Rory, un vagabond qui apprend à boxer sur le tas pour gagner de l'argent lors de combats organisés pour les paris. On suit son ascension de ville en ville, au gré des trains de marchandises qu'il emprunte. Il s'entraine dans les salles qui veulent bien l'accueillir, sert de partenaire aux plus anciens, commence à se faire un nom dans le milieu, sans autre but que gagner sa croûte, même s'il en ressent de plus en plus une certaine fierté.


C'est lorsqu'il est confronté aux magouilles du circuit, à un match trafiqué qu'il va perdre, que sa motivation bascule. Atteint dans son coeur et sa fierté, il décide de montrer au monde entier qu'il est le meilleur. Pourtant, sa rencontre avec un ancien champion, rendu quasi-légume par les combats, l'interrogera sur l'intérêt de sacrifier sa vie de cette manière pour finir seul, en asile.
On ne le comprend pas tout de suite, mais ce sont ses discussions d'apparence anodines avec celle qu'il aime (qui est visiblement en plein oedipe, mais c'est une autre histoire) qui lui donneront LA raison de remonter sur le ring. Plus déterminé que jamais, il nous offrira alors le combat final : celui du championnat des poids lourds, où la majorité le parie déjà perdant…


*****

Même pour les novices hypersensibles comme moi, c'est une belle peinture de l'époque, de ce milieu fermé, du contexte économique et social dans lequel il s'est développé, de l'ambiance lors des combats et avec les journalistes. On finit par s'attacher à la fine équipe qui se monte au fil des péripéties. Décrits par cet ancien boxeur, on visualise les mouvements, les presque-pas de danse ; le ballet du ring.


Shane n'étant pas le narrateur, je ne pensais pas pouvoir pénétrer ses motivations profondes (autres que l'argent), ni les sentiments qui le poussent à continuer malgré ses tourments. A cela s'ajoute un récit constitué de nombreux dialogues, en langage très parlé, qui laissent peu de place à une analyse psychologique approfondie. Mais après le combat final, l'auteur nous livre la conclusion de Shane. Une seule phrase, qui éclaire tout son parcours.
Jean-Claude Bouttier, champion d'Europe des poids moyens en 1971, dira plus tard : « Pour tous ces jeunes, la boxe est un moyen de se mettre dans le droit chemin et d'accéder à une certaine noblesse ». Ce fut sûrement en partie le cas pour Shane, lorsqu'on comprend ce qu'il voulait prouver à la personne qui comptait pour lui. Sa conclusion explique sa détermination, donne un sens à son histoire.


Au total, la plume demeure très factuelle, et la construction est tout ce qu'il y a de plus linéaire. Mais elle nous mène inéluctablement vers son point d'orgue, cette lutte finale qui sera finalement aussi mentale que physique. Contre quoi va lutter Shane en réalité : Contre son adversaire, contre lui-même, contre les a priori des autres ? Contre la vie ou bien la mort ? Quel que soit ce combat, j'étais moi aussi derrière lui, serrant les poings et les mâchoires, concentrée sur la posture de mon challenger pour vérifier qu'il applique bien le conseil secret de son entraineur dans le dernier round. Même si je n'ai pas trouvé dans ce roman tout de ce que j'étais venue y chercher (notamment la réponse à ma question : dans l'absolu, pourquoi aime-t-on un sport qui consiste soit à blesser soit à être blessé soit à regarder des gens se blesser ?), je me suis laissée prendre au jeu le temps du championnat !
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Publié en 1936, le Boxeur est une pépite oubliée qu’on est tout heureux de découvrir, un roman assez incroyable de fraîcheur qui nous décrit l’ascension d’un jeune homme au grand cœur, Shane Rory, dans le monde impitoyable de la boxe des années trente. Le roman est essentiellement consacré à une description presque clinique du Noble Art alors à son apogée, les combats à couper le souffle, les crochets du gauche, les directs du droit, les feintes, le sang et les larmes, les entraînements qui tueraient un cheval mais aussi les combines, les paris truqués, les managers véreux, les femmes fatales, la folie qui rôde, la richesse, la misère, en bref tout ce qui fait la grandeur et la décadence de la boxe.

Et pourtant le Boxeur ne nous parle pas que de boxe, il nous dépeint aussi le monde des hobos, ces vagabonds des années trente qui parcouraient l’Amérique sans le sou bien avant les clochards célestes que nous dépeindra vingt ans plus tard un certain Jack Kerouac. On sent confusément que la crise de 29 est passée par là et que brûler le bitume comme le fait Shane à ses débuts, est presque une tradition ancrée dans la manière de vivre d’un pays aussi immense et impitoyable que l’Amérique.

La plongée dans le monde de la boxe au travers de l’ascension semée d’embûches de Shane, permet à Jim Tully de sonder l’âme humaine au scalpel, de ses recoins les plus sombres, comme l’appât du gain insatiable des managers, à ses aspects les plus lumineux comme le respect mutuel et presque fraternel qui lie entre eux les boxeurs, ou encore l’étonnante générosité dont fait preuve Shane. Le Boxeur est ainsi un des ces livres qui vous emporte et qu’on ne lâche qu’à regret, presque aussi sonné que Shane après quinze rounds d’un combat sans merci.
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Première parution en France depuis sa parution en 1936 .
Cet ouvrage en partie autobiographique raconte la vie difficile et chaotique d un boxeur .
Un superbe texte sur le noble art et toutes les difficultés qui vont avec.
Des phrases courtes et chocs univers sentant la sueur la souffrance l abnégation.
Je ne connaissais pas cet auteur et son univers qui rappelle aussi Kerouac et London mais je vais le pencher sur ses autres écrits .
De nombreuses annotations expliquent aussi l histoire de la boxe et ses champions
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce fut l'épreuve finale. Chaque cerveau, chaque cœur, chaque nerf, chaque tendon des deux pugilistes se consacrait à la destruction de l'adversaire. A l'espoir de victoire se mêlait la haine accumulée par la brutalité de leurs précédents affrontements. Il ne s'agissait plus du combat des deux plus formidables boxeurs de la planète pour l'attribution du plus prestigieux des titres. C'était quelque chose de plus grand : la lutte épique de jeunes géants au crépuscule d'une civilisation affaiblie.
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Shane ne ressentit rien du trac si répandu chez ceux qui montent sur le ring pour la première fois. L’enceinte était si enfumée que les visages des spectateurs étaient indistincts.
- Rappelle-toi une seule chose, lui dit son homme de coin, un vieux boxeur décati, le type en face a aussi peur que toi.
- Y m’a pas l’air très effrayé, rétorqua Shane avec un sourire.
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C’est rare que deux champions d’cette trempe arrivent au sommet en même temps. C’est p’têtre aussi bien, leurs coups pourraient ébranler l’monde.
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Doux en surface, jamais nerveux, il avait découvert tôt qu'il est toujours plus difficile de contester des paroles mielleuses.
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