Depuis que j'ai ouvert mon premier bouquin de
Lisa Tuttle (
Ainsi naissent les fantômes), j'ai immédiatement accroché à son style et n'ai pu m'empêcher de me procurer au plus vite le reste de son oeuvre.
J'avoue avoir eu un peu de mal avec celui ci, n'ayant
pas réussi à cerner les intentions de l'auteur, à savoir de quoi il retourne. Car à
l'image de ce qui se
passe dans la tête de l'héroïne, le récit est brouillon, volontairement, puisqu'il illustre à merveille l'état d'errement et de perte de repères de Clare
Beckett. la diversité d'interprétations est telle que j'ai finis par de plus savoir à quoi me raccrocher.
Lisa Tuttle nous balade entre psychologie, science fiction et société pour finalement nous perdre dans les méandres exitentiels et identitaires de son personnage principal.
C'est pourtant très bien écrit, comme toujours, et l'on sent bien que les thèmes principaux abordés ici sont la perte d'identité et sans doute même le deuil. Car comment ne
pas voir dans le déboussolement de Clare, un moyen inconscient de refuser la dure réalité? C'est d'ailleurs fascinant de constater avec quelle aisance
Lisa Tuttle garde le contrôle de son récit tout en manipulant le lecteur. Son récit oscille sans cesse entre les genres cités plus haut, de sorte qu'on ne puisse jamais réellement certifié de quoi il retourne. Elle laisse la place à une grande interprétation, mais cela ne traduit il
pas une difficulté pour l'auteure à positionner son roman?
Néanmoins, les derniers chapitres permettent de se faire une idée un peu plus précise et de situer plus précisément son propos.
Toujours est il que j'ai pris un réel plaisir à lire ce roman, tant parce que j'aime énormément l'écriture fluide et tellement évocatrice, tout en douceur et en féminité, de
Lisa Tuttle que par le sujet abordé ainsi que la manière dont elle l'a traité. Malgré ma difficulté à appréhender ce roman, je réitère mon intérêt pour son oeuvre.