Au moment où débute ce 16ème volume, Kevin Goodman le dessinateur de Billy Bat est en panne d'inspiration et semble perdu depuis que la chauve-souris ne lui parle plus.
Si j'étais perfide, je dirais qu'il est au fond, dans le même état que le lecteur persévérant qui tente depuis un bon moment de suivre tous les fils tendus au fil des ans par le tandem
Naoki Urasawa et
Takashi Nagasaki.
Depuis quelques temps en effet , la complexité du scénario me faisait douter du bon atterrissage de cette série ambitieuse (syndrome " Lost ").
Je trouvais même qu'à la fin de l'épisode lunaire qui avait vu la terre frôler la catastrophe, les auteurs avaient remis imprudemment un jeton dans la machine.
Or, avec ce n°16, l'espoir renait. L'intrigue se simplifie singulièrement et elle adopte une linéarité appréciable
Rappelons qu'à la fin du volume précédent, un message avait enfin pu être tiré du rouleau que tout le monde semble se disputer : deux suites de chiffres se terminant par 20010911.
Si on ajoute que Kevin a eu des visions de tours jumelles et que l'histoire se déroule désormais en 2001...
Même le moins perspicace des lecteurs aura fait le lien.
On retrouve les différents protagonistes de l'histoire : Kevin Goodman, Henry-Charles Duvivier, Jacky et même Yamashita (poussé par la chauve-souris). Seul Kevin Yamagata manque véritablement à l'appel, évoqué mais jamais montré.
Un faux-nouveau personnage apparaît quand même. C'est en effet le jeune Timmy Sanada déjà entrevu il y a dix ans, qui postule aujourd'hui pour remplacer un Kevin Goodman lassé.
A priori, inspiré par la chauve-souris, Timmy est parfait pour prendre la suite. Au niveau style et inspiration, il recueille l'approbation de tous en faisant redémarrer l'histoire.
Mais Duvivier qui se fie à son instinct d'ex-tueur de faussaires, a quand même des réserves.
Un 16ème volume qui fait du bien. On n'y voit pas encore totalement clair dans cette histoire, mais cette fois, on se remet à croire à la promesse d'une série exceptionnelle.
Niveau dessin, comme d'habitude quand on parle d'
Urasawa, c'est parfait.