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EAN : 9782081485853
240 pages
Editions Arthaud (31/08/2022)
3.25/5   16 notes
Résumé :
"Il n'allait plus guère tarder à claquer comme un chien. Tout seul. La petite Chinoise n'était pas revenue lui apporter la soupe cuisinée par son père. Ou peut-être ne l'avait-il pas vue, en proie à ses accès de douleur et de delirium tremens. Il connut la faim, certes, mais sa peinture s'éclaircissait, elle respirait mieux. Une peinture qui respire est la plus grande réussite d'un peintre, car elle porte la vie ; il lui insuffle sa vie, sa respiration, les battemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Zoé Valdés a repris le texte qu'elle avait rédigé pour l'exposition du Grand Palais, Gauguin Alchimiste, en 2017. En l'étayant pour présenter ce récit, Paul, la vie de Gauguin continue à la fasciner et c'est encore l'occasion de nous présenter toute son admiration et nous de comprendre pourquoi cet artiste est si important.

Dans ce récit biographique, Zoé Valdés choisit de raconter les dernières semaines de sa vie qui devient le point de départ de réflexions sur l'ensemble de son parcours.

Dans son univers paradisiaque, Paul se sait diminué, usé, conscient que sa mort approche. Il supporte des douleurs insupportables dues à ses pustules gangrénées sur ses jambes, se soulageant par des drogues de plus en plus fortes et nombreuses. Pourtant, lui le jouisseur de la vie, désire, encore, assouvir cette soif auprès de sa peinture, mais aussi auprès des femmes qui l'ont accompagné.

Entre ses crises de Delirium tremens avec ses différentes hallucinations, et ses rares moments de lucidité, Paul revit sa vie, de son enfance en Amérique du Sud, à sa carrière de banquier et son mariage avec Mette Sophie, une danoise, jusqu'à ses Vahinés des iles qu'il a aimés.

Zoé Valdés propose un portrait très personnel choisissant de présenter un homme sacrifiant sa vie personnelle à la passion pour son art. Car, comme pour son plus cher ami, van Goth, il y a sacrifié tout, y compris sa famille, y compris l'amour pour ses propres enfants, y compris tellement plus…

Son art a dévasté toute forme de sociabilité le poussant à se séparer même de ses maitres, Degas, Pissarro et Seurat, et a exacerbé sa passion pour l'amour.

Dans sa maison du Jouir, voué à l'art et à sa sexualité omniprésente, Paul plonge dans ses souvenirs teintés des hallucinations desquelles il ne peut plus se passer.

Zoé Valdés excelle dans cette langue brute et crue qui crie son admiration pour le peintre. Ils partagent ce besoin de fuir, de larguer les amarres pour continuer à exercer leur art. Dans les plaintes de Paul se lisent aussi les regrets de l'écrivaine d'avoir perdu son ancrage, mais aussi l'énergie débordante que l'art donne à celui qui s'y soumet.

Les ponts entre les deux vécus se font similitudes, comme celui-ci : pour l'attrait de l'ailleurs, l'un n'a pas arrêter de fuir et elle, a quitté Cuba pour continuer à écrire.

Mais, en filigrane dans Paul, se dessine aussi l'incompréhension du public face à l'artiste. Gauguin se lamente de n'avoir pas été compris à sa juste valeur, voulant être reconnu comme un grand peintre, alors qu'il ne vend à peine pour en vivre.

Zoé Valdés, par ses dernières réactions pro-Trump et anti-féministes, est apparue très controversée. Son souhait de liberté concernant le régime castriste se lit différemment au vu de ses récentes déclarations. Et, pourtant, l'enfant chérie des lettres a bien du talent !

Chronique d'un fin qui s'annonce douloureuse et solitaire, Paul est le récit romancé et autobiographique du peintre Gauguin décrit avec le style particulier de Zoé Valdés. Un bel hommage et un moment littéraire qui donne corps à la personnalité de ce peintre qui a révolutionné la peinture.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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« Paul », Zoé Valdés (Arthaud, 240p)
C'est toujours très agréable de recevoir un cadeau. Un grand merci donc aux éditions Arthaud, et à Babélio pour cet envoi « masse critique ».
Las, j'avais choisi ce livre pour découvrir Zoé Valdès que je ne connaissais pas du tout, ce fut une déception. Il s'agit ici, plutôt que d'un roman, d'une biographie romancée de certaines étapes de la vie artistique et amoureuse (ou sexuelle) de Paul Gauguin. de ses choix intransigeants vers l'art, auquel il va tout donner, loin de la facilité de son métier de coursier de banque. Il abandonnera femme et enfants, aspiré par son seul véritable amour, sa peinture, la quête sans fin de l'excellence. le récit nous emmène dans une chronologie erratique vers diverses étapes de sa vie, de ses derniers jours aux iles Marquises dans des conditions assez épouvantables, à certains moments de son enfance et surtout de ses amitiés artistiques en France avec Van Gogh, Pissaro et d'autres. Mais Zoé Valdès insiste de manière lancinante et répétitive sur les dégâts de l'absinthe, des drogues et sans doute de différentes maladies (la syphilis ?) revenant avec force détails sur les plaies purulentes qui agressent son corps, sur ses crises de délirium trémens et ses hallucinations. Elle laisse aussi une large place à une sexualité débridée et tournée vers des filles de plus en plus jeunes. Plus qu'une recherche de réalisme à travers une crudité dans les descriptions (pourquoi pas ?), j'ai trouvé à ces différents niveaux comme une insistance ici racoleuse et gratuite (et je n'ai rien d'un puritain, me semble-t-il). J'ai tenté d'entrer dans ce qui fait l'originalité de la démarche artistique du peintre, telle que la perçoit l'auteure, sans guère y parvenir. Bien sûr, on ne peut rester insensible aux affres de la vie de Gauguin, mais Zoé Valdès n'a pas réussi à me faire partager la passion qu'elle a pour lui et pour sa peinture. D'autant que l'écriture, dans sa forme, ne retient en rien l'attention, elle manque totalement d'originalité ou de véritable épaisseur.
Bref, je ne suis allé au bout de ma lecture qu'au titre du cadeau « masse critique ».
PS : toujours curieux des écrivains que je lis, j'ai un peu fouillé la bio de Zoé Valdès… le portrait qu'en fait en particulier Wikipédia, sous l'angle de ses positions politiques (la dimension littéraire semblant négligeable pour le rédacteur de la fiche) est assez effarant, à mes yeux du moins. Mais ne jamais se contenter de Wikipédia !!! Cherchant la réponse de Zoé Valdès elle-même à cette fiche, je l'ai trouvée dans son blog personnel, à la date du 6 sept 2022, sous le titre « Wikipédia, la liberté et moi ». Mais si la réponse de l'auteure est virulente dans le ton, sur le fond elle dément en réalité très peu des faits qui lui sont reprochés, se contentant de « les resituer dans leur contexte » (sic !) Ses positions politiques me restent donc au travers de la gorge.
On me dira que j'ai lu avec une forte admiration certains des romans de Céline ; sauf que celui-ci jouait dans une autre division littéraire que celle-là, trois étoiles au-dessus. Et ce qui n'empêche pas de juger le suppôt des nazis pour ce qu'il fut réellement, humainement et politiquement. Pour ce qui est de Zoé Valdès, je ne suis pas certain de ce que j'ai perçu de ses qualités littéraires me poussent à dépasser ce que je pense du personnage politique…
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Il y avait eu Mario Vargas Llosa, la semaine précédente. Tu avais ouvert le paradis - un peu plus loin. Tu savais bien sûr, que tu partais rejoindre Gauguin, du Pérou à la Polynésie...

Et puis Zoé Valdés aujourd'hui.
Te voilà en immersion complète, avec un petit regret malgré tout : celui de n'être pas à la porte de la case de Gauguin, au bout du Paradis, pas plus loin. Aux Marquises.

Zoé Valdés conte les derniers jours du peintre, bouffé de syphilis. Ses jambes gangrénées sont à vif. La fièvre, dernière compagne, convie toutes les précédentes, et quelques autres en plus.
L'auteure prête ses mots au peintre, avec son habileté et sa fougue. Une plume intime, au plus près des plaies, des sens, des couleurs, des émotions.

Du bleu de van Gogh au vert de Gauguin. du froid tempérament de son épouse danoise à la beauté sauvage et brune des vahinés...

Gauguin a renoncé à tout, au confort et au conformisme parisiens. Pour la peinture. Pour l'art. Pour jouir.
Aux détriments de la raison.
Parfois.
Souvent.
Seul comptait l'art.
De peindre.
De vivre.

Je retrouve bien évidemment la plume d'une de mes auteures fétiches et ne boude pas mon plaisir. Ce sens de la formule, de l'invocation, ce souffle d'air, de courant d'air, qui mieux que Zoé Valdés...

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Je dois cette lecture grâce à l'opération Masse Critique du site Babelio en partenariat avec la maison d'édition Arthaud.

Je ressors de cette lecture avec un sentiment très mitigé pour plusieurs raisons. Je reconnais le talent d'écriture et littéraire de Zoé Valdès qui a une plume facile et libérée, sa capacité à me dérouter, à me bousculer et à m'embarquer dans son récit. J'avoue avoir tiqué à de nombreux moments au cours de ma lecture, notamment en début de récit où on démarre par la fin de vie du peintre Paul Gauguin, son agonie et ses désirs pédophiles (tantôt en rêve, tantôt en souvenir de ce qui a été vécu). Résumer cette biographie Paul à ces scènes érotiques voire pornographiques serait extrêmement réducteur mais il faut reconnaître que le choix de l'autrice et de sa maison d'édition d'une telle entrée dans l'histoire est osé et assumé (vu qu'il n'y a eu point de changement).

Qu'ai-je appris de cette lecture ? D'abord que Paul Gauguin est un artiste qui s'est découvert sur le tard, qu'il a vécu longtemps une vie de cadre installé avec une femme danoise et de multiples enfants, que sa vie de couple ne l'a guère passionnée (celle de père encore moins) et qu'il est difficile de résister à la maîtresse Peinture qui exige obsession et absolue fidélité. Par le prisme valdésien, on y apprend les amitiés et soutiens solides du monde artistique (les frères Van Gogh,l'adulé Pissaro) pour cet esthète qui n'aura de cesse de rechercher le vert et le flamboyant quand son pote Vincent ne jurera uniquement que par le bleu (une quête vaine). On découvre un homme avide et jouisseur de tout : des corps, des couleurs, des paysages. On vit avec cet homme et dans ses pensées interprétées par Zoé Valdès.

Zoé Valdès justifie son choix de parler de cet artiste malgré la vie décousue et son aspiration pour une gente féminine très jeune, en éludant le débat sur sa part de responsabilité en tant qu'écrivaine d'éclairer un artiste qui a usé de son ascendant sur des plus jeunes pour atteindre la félicité picturale. Elle clôt le sujet en bottant en touche et en prétextant qu'elle n'a pas à juger de tels agissements pervers (qui trouvent grâce auprès des "parents adoptifs" particulièrement conciliants). Toutefois, de façon très subtile, elle mobilise ces mêmes agissements pour en détailler son propre récit, à de nombreuses reprises et sans que cela serve son histoire. Je m'interroge donc.

À lire si cela vous dit.
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critiques presse (2)
LeSoir
29 décembre 2022
Le dernier roman de la Cubaine de Paris Zoé Valdés, met en scène Gauguin sur son lit de mort. Un livre intense, fort, charnel et un peu diabolique.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
07 octobre 2022
Ce qui ressort bien du livre de Zoé Valdés, et l'on sent là toute l'admiration que la Cubaine naturalisée française porte au Français. Elle offre par ailleurs de belles pages sur le milieu artistique de l'époque où évoluent Pissarro, Van Gogh, Seurat, Degas,… Tous sont mus par un seul objectif : se donner corps et âme à la peinture.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tandis qu'il marchait, il entendit l'orgue de Barbarie qui était toujours là pour le secourir dans ces moments d'extrême solitude. Il continua d'avancer, en se laissant guider par les notes, et finit par apercevoir le tourneur de manivelle.C'était un aveugle qu'il avait déjà croisé dans le quartier; il avait les yeux blancs, c'est à cela qu'on décelait sa déficience visuelle. L'aveugle se rendit compte que quelqu'un était là :
- Comment la nuit est-elle aujourd'hui? Voit-on les étoiles? demanda-t-il.
- C'est rare qu'on voie les étoiles à Paris...,répondit Paul, tandis qu'il sortait quelques pièces de la poche de son gilet.
- Alors, il faudra les imaginer. Mais est-ce un ciel de nuit couvert ou a-t-il cette teinte électrique et bleutée? insista le joueur d'orgue de Barbarie.
- Ce soir, il a cette teinte électrique trop bleutée, répondit Paul en observant la voûte céleste. Mais comment pouvez-vous faire la différence entre un "ciel de nuit couvert" et une teinte "électrique et bleutée" ? Vous n'avez pas toujours été aveugle?
- Si, je suis aveugle de naissance. C'est comme ça, ce sont des choses qui me passent par la tête, je peux les imaginer.
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Il savait que sa vie venait de prendre un tournant irréversible, ce tournant où les parents ne sont plus là ni pour réfréner vos instincts ni pour donner des ailes à vos rêves et à vos désirs.
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" Les pensées d'un poète ne sont d'aucune utilité" . Il n'avait jamais oublié - lui qui oubliait tout - les sages paroles de Pissarro pour qui seule comptait la capacité à conserver sa "propre sensation". Maintenant que Gauguin vivait en retrait de la réalité, il avait élu refuge dans la perception de l'apparence.
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Il était derrière lui le temps des grands modèles : Pissarro, bien sûr, Seurat et Signac, Fénéon et son enthousiasme, et Degas, toujours en retrait, mais qui resterait une figure marquante pour la singularité de son œuvre.
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Paul avait cru mourir le jour où elle était partie. Non. Ce jour-là, Paul commença à mourir.
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Videos de Zoé Valdés (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zoé Valdés
Reportage sur la romancière Zoé Valdés dans la chaine France 24.
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