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EAN : 9782100838875
160 pages
Dunod (25/05/2022)
4.35/5   30 notes
Résumé :
Comment l’avocate Gisèle Halimi, née en Tunisie en 1927, a-t-elle réussi à mettre l’émancipation des femmes au cœur de ses combats… et à les gagner?

Avocate de la cause des femmes, Gisèle Halimi est la grande stratège du mouvement féministe. Organisatrice de procès très médiatiques, elle sait transformer le tribunal en tribune pour mieux conquérir l’opinion et obtenir de nouveaux droits, garantis par la loi.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Très court essai de 150 pages, Halimi à la plage nous dresse le portrait de cette femme au fort caractère de façon concise et passionnante. C'est le premier ouvrage que je lis de cette collection et j'avoue été conquise.

Grande défenseuse des droits des femmes et combattante inlassable du patriarcat, Gisèle Halimi est une femme intelligente et exceptionnelle qui aura su marquer son temps (et le nôtre). Bien que très court, cet ouvrage retrace son enfance en Tunisie, son arrivée en France ainsi que son parcours d'avocate. le récit se penchera tout autant sur ses victoires que sur ses défaites. Pour aller plus loin, n'hésitez pas à écouter les épisodes "A Voix Nue" (France Inter) où Gisèle Halimi elle-même raconte son histoire.

Halimi à la plage fut une bonne excuse pour me repencher sur le parcours de cette grande dame. La lecture de cet ouvrage se veut simple et accessible. Une collection à surveiller !
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Voilà un petit ouvrage concis à mettre entre les mains de tous les lecteurs. Les féministes (et les juristes) de longue date n'y apprendraient certainement pas grand chose (Gisèle Halimi étant une femme largement citée lorsqu'il s'agit d'établir des listes de grandes figures féministes, d'où son apparition dans cette collection de personnages illustres), mais pour les autres, de loin les plus nombreux, ces quelques 150 pages rapidement parcourues constitueront un bon éclairage sur les combats menés pour l'émancipation de la femme et sur le chemin qu'il reste à parcourir. Songer qu'avant deux grands procès emblématiques de cette éminente avocate, ne datant tous deux que de 1972 et 1978, l'avortement relevait du pénal et que le viol, alors non reconnu comme un crime, était plus ou moins toléré dans la société, fait froid dans le dos à 5 décennies de là. Il en a fallu du courage et de l'abnégation à cette femme, d'abord pour s'extraire de sa condition de femme séfarade vouée à fonder un foyer, ensuite pour affronter, souvent seule, cette justice aveugle construite par les hommes et pour les hommes. Même si l'ensemble - un modèle de vulgarisation qui s'ingère vite - frise un peu l'hagiographie, la forme est suffisamment intelligente pour donner l'impression d'une distance des plus "objectives" avec son sujet. Difficile de ne pas être raisonnablement subjectif dès lors qu'il s'agit de traiter de sujets aussi épidermiques, il faut donc voir cet ouvrage comme un essai de sociologie militante (si tant est que cette discipline existe) plutôt que comme un ouvrage purement historique. L'Histoire aura d'ailleurs un peu injustement retenu Simone Veil comme la figure de proue de la décriminalisation de l'avortement, en oubliant trop rapidement que sans Gisèle Halimi pas d'action politique pour répondre aux contradictions de la justice et au mécontentement grandissant de la société. le combat de Gisèle Halimi ne se résumant pas en fin de compte à une lutte pour les femmes mais bien pour les minorités sociales, puisqu'elle se bat pour la fin de l'hypocrisie d'une fameuse justice à deux vitesses (les riches bourgeoises avortant par ailleurs librement, sans être abandonnées aux mains de faiseurs d'ange plus ou moins précautionneux). Les vertus de ce petit opus sont donc nombreuses, et on se prend à rêver que les jeunes filles d'aujourd'hui le lisent pour ne pas prendre pour acquis ce qui a été obtenu de longue lutte et ainsi trouver la force et l'inspiration de continuer à militer pour la cause. Elles, mais surtout les hommes, encore trop nombreux, qui minimisent trop promptement les violences physiques et psychologiques faites aux femmes. La femme étant un homme comme les autres (pour détourner Groucho Marx).
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Juive, pauvre et mal aimée par sa famille, Gisèle Halimi est née dans une époque où le destin des femmes était de servir les hommes, de se marier et d'enfanter.

Combative, résiliente, courageuse, tenace, elle a osé défendre ses idées et dire non au patriarcat, aux traditions et à la soumission. Elle a défendu une démocratie et une société plus juste pour les hommes et pour les femmes et encourage, encore aujourd'hui par son exemple passé, à ne jamais subir la résignation.

Les armes de sa révolte Gisèle Halimi les a trouvé dans les livres et c'est en tant qu'avocate qu'elle a porté plusieurs combats dont : la pénalisation criminelle du viol ; l'accès à l'IVG pour toutes ; l'anticolonialisme en Algérie et en Tunisie et la suppression de la torture comme "système judiciaire".

Bien documenté, ce livre portera pour toujours sa voix, ses convictions et rappelle au lecteur l'importance de défendre la cause féminine car "tout ce qui fait avancer les femmes, fait avancer la société".

"Quand Maître Halimi gagne une cause ses confrères invoquent son charme qui l'avantagerait. Et quand elle en perd une, on l'excuse en rappelant que c'est une femme et donc - la pauvre - qu'elle s'y connaît moins que les hommes"

"Sans cette mère froide, porteuse de la tradition et donc de tant d'interdits, la petite Zeiza Taieb ne serait jamais devenue Gisèle Halimi. "Ma mère est l'explication de toute ma démarche", raisonner a-t-elle dans une espèce d'auto-analyse. "J'ai voulu que les femmes ne lui ressemblent pas"

"À la différence de Simone de Beauvoir, issue d'un milieu social favorisé, Gisèle Halimi n'a pas eu le temps de réfléchir à la domination des femmes. Son féminisme est instintif, il vient de son expérience de petite fille corsetée dans les traditions et destinée au mariage"
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Coup de coeur !

J'ai dévoré cette biographie en une après-midi, je n'arrivais plus à m'arrêter. Et ce n'est pas seulement parce que Gisèle Halimi (de naissance, Zeïza Taïeb) me fascine.

L'écriture est fluide, vivante et synthétique, sans jamais être ennuyeuse. Il s'agit d'ailleurs plus d'une biographie "politique" comme l'indique le sous-titre "la femme engagée", qui met en avant les causes féministes et publiques de la vie de Gisèle Halimi, et non sa vie privée.

On retrouve les grands étapes de ses engagements (après un rappel du cadre de son enfance en Tunisie), la décolonisation, le procès de Djamila Boupacha (contre la torture), celui de Bobigny (1972) pour le droit à l'avortement et celui d'Aix (1978) sur le viol. Sont également développées ses tentatives politiques avec son combat pour la parité.

Une nouvelle fois, je suis enthousiasmée par cette collection "A la plage" de Dunod, où la lecture "dans un transat" permet à la non-fiction d'être présentée avec concision, simplicité et précision et clarté.
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• LIVRE D'INTÉRÊT PUBLIC •

Ce livre c'est une biographie d'une des femmes qui a consacré sa vie et sa carrière aux droits des femmes.
Il devrait être lu par TOUS.
Il retrace la vie et le combat de toute une vie de Mme Gisèle Halimi. Cette grande dame, cette grande avocate.
Grâce à elle énormément de choses ont évolué en droit pour les femmes.
Avant qu'elle n'intervienne et fasse bouger les choses par exemple le vol d'un vélo était plus sévèrement punis qu'un viol. Elle a sérieusement contribué à la loi Veil, la loi pour rendre légal l'avortement.
En bref tout le monde devrait connaître ses combats, pour ne jamais revenir en arrière.
Vu ce qu'il se passe aux EU il est d'autant plus important de savoir, de connaître la réalité des choses pour toujours évoluer dans le bon sens.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Contournant la loi de 1920 qui interdit la « propagande anticonceptionnelle», comme on dit à l'époque, l'association Maternité heureuse, fondée en 1956 - qui devient Planning familial en 1960 -, pense que la liberté de la contraception fera à terme disparaître l'avortement. La loi de 1967, due au député gaulliste Lucien Neuwirth, autorise finalement la pilule, mais elle n'entre que lentement dans les mœurs : 5 % seulement des femmes en âge de procréer y ont recours en 1970. La liberté de la contraception ouvre cependant le débat sur l'interruption volontaire de grossesse. Est-on libre seulement à moitié de disposer de son corps et de sa fécondité ? Que faire en cas d'échec de la contraception ? Quelques projets fleurissent en 1969 et 1970, sans aucun écho médiatique ; ils sont en plus incroyablement restrictifs, réservant notamment l'IVG aux seuls cas de viols ou de malformation du fœtus.
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Ce n'est pas là une simple anecdote mais une faille tellurique qui va bientôt diviser la gauche en deux camps à peu près irréconciliables, les universalistes laïques et les communautaristes. L'avocate découvre avec douleur que « SOS Racisme», dont elle est membre depuis le début, déserte le terrain de l'égalité des sexes en soutenant les collégiennes de Creil. Alors elle en démissionne bruyamment en novembre 1989 : « Touche pas à mon pote, ça veut dire aussi touche pas à ma pote, et ça, j'ai l'impression que SOS Racisme l'a complètement oublié. » Face à l'obscurantisme des fanatiques, elle aurait tant voulu que la France des Lumières campe sur ses valeurs, mais elle constate la lâcheté des politiques.
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Video de Catherine Valenti (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Valenti
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