![]() | Henri-l-oiseleur 28 juillet 2018
[Lettre M] ... Vous aimez les fleurs, mon amie, et j'aime les arbres. Des fleurs sont choses et les arbres sont des êtres. J'aime le tout mieux que la partie. Adorez avec moi ce grandiose porteur de branches et de feuilles, ce grand être isolé et complet. Sa stature et sa figure exhaussent mon regard. Il invoque, il appelle l'arbre de vie qui est en moi. Il est axe d'un monde où il rayonne son existence, et je le sens par moi-même qui approfondit jusqu'au granit son idée fixe de la vie ... Ne voyez-vous pas qu'il soutient dans toute sa gloire l'exemple et la loi pure de se faire égal dans l'espace à toute la puissance présente du temps ; comme il répond à sa durée, comme il s'augmente et se succède dans l'étendue ! Il ne subsiste qu'il ne croisse, et le nombre de ses feuilles chante à mi-voix ce qui se passe sur la mer. ... pp. 83-84 + Lire la suite |
Par Grégoire Leprince-Ringuet
« La Jeune Parque de Paul Valéry est un poème réputé difficile à comprendre. Et pour cause : les métaphores y sont complexes et leur réseau prodigieusement dense. Pourtant, à chaque image correspond une réalité concrète et discernable. Il s'agit donc d'expliciter certaines formulations pour permettre au spectateur d'apprécier l'exigeante beauté de cette oeuvre immense, peut-être le suprême aboutissement de la poésie française versifiée. »
Grégoire Leprince-Ringuet »
À l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Paul Valéry, Grégoire Leprince-Ringuet viendra partager son admiration pour Paul Valéry, et tout particulièrement pour La Jeune Parque, poème en alexandrins sur la vie intérieure d'une jeune femme déchirée entre son innocence et ses désirs.
À lire – Paul Valéry, La Jeune Parque, coll. « Blanche », Gallimard, 1992.