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EAN : 9782875863560
Ker éditions (15/03/2023)
3.61/5   14 notes
Résumé :
Lorsqu’Alina accepte un petit boulot à l’opéra à l'occasion d'une première de Tosca, elle est loin d’imaginer que cette soirée bouleversera sa vie. Ce même soir, Anita, veuve richissime, replonge dans les brumes d’une passion ancienne. Quant à Hélène, sous-directrice du théâtre au bord du burn-out, elle se trouve contrainte à une enquête qui est bien au-dessus de ses forces.
Pour elles, comme pour Tosca, leurs choix auront des conséquences dramatiques et la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
A Bruxelles, Alina est une jeune fille de milieu modeste qui se retrouve engagée comme femme de ménage dans le magnifique opéra privé « le Belvédère » fondé par la baronne de Bouteye (prononcez Boutè et non Bouteille) au début du XXe siècle et spécialisé dans les opéras de Puccini. Sa descendante, Anita, une veuve très riche, en est toujours la mécène principale. Un soir, elle égare une bague dans les toilettes, et Alina la récupère sans le dire à personne. Hélène, la secrétaire générale de l'opéra, va se lancer dans une enquête pour la retrouver, mais, en difficulté dans son couple et avec un bébé qu'elle allaite, cela va la mener au bord du burn-out. ● Je me suis lancé dans la lecture de ce premier roman publié par un éditeur belge car je suis grand amateur d'opéra, notamment des oeuvres de Puccini. ● Malheureusement, il ne tient pas les promesses de son pitch. L'autrice a bien du mal à faire tenir ensemble les différents fils de son intrigue, qu'elle surligne de plus d'une bonne dose de féminisme, remarquant à plusieurs reprises combien les femmes sont malmenées dans les livrets d'opéra, comme l'avait déjà remarqué en son temps Catherine Clément dans son essai L'Opéra ou la Défaite des femmes (1979 quand même) : pas très original. ● Cela se double du machisme de Puccini, qu'on découvre à l'occasion de trois interludes biographiques qui viennent un peu comme un cheveu sur de la soupe. ● Quant au style, il est neutre, dirons-nous avec indulgence, en remarquant cependant l'usage excessif et étonnant du verbe « grogner »… ● L'ensemble n'est pas abouti, est marqué par l'amateurisme. Les relations de parenté au sein de la famille d'Anita sont très confuses ; pendant au moins le premier tiers du roman je ne comprenais pas qui étaient les parents et qui les enfants... La fin aurait dû être retravaillée. Bref, c'est une déception. ● Je retiens ce passage, qui cerne bien le public de l'opéra : « Hélène divise les publics d'opéra en trois catégories : les professionnels, les snobs et les spécialistes. le premier groupe comprend ceux qui gagnent leur vie grâce à l'opéra. Parfois sur scène, parfois dans la salle, à envier ou critiquer les autres sur scène. Ils comparent, jugent, manigancent, rivalisent. Pour une grande partie, l'opéra est un microcosme qui s'autosuffit. le deuxième type de spectateurs ne vient pas pour regarder un opéra, mais pour se regarder lui-même, regardant l'opéra. Ceux-là se font leur shoot d'élitisme ponctuel, avec l'illusion de planer dans les hautes sphères du goût, garantie par l'ennui copieux qu'ils y éprouvent souvent. Enfin, il y a les vrais amateurs du genre : ils aiment cette musique, précisément à cause du lien étrange qui la fond dans le théâtre. Mais c'est souvent un amour jaloux et exclusif : ils méprisent quiconque ose s'approcher de leurs idoles – ou ceux qui s'en détournent pour en préférer d'autres. […] Rares sont ceux qui aiment l'opéra avec générosité. »
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Suite à quelques quiproquos, à des oublis, à du désordre administratif et parce qu'elle ignore ce qu'est une "dame de cour", Alina se retrouve "madame pipi" lors de la première de Tosca à Bruxelles, au Théâtre du Belvédère. Elle y croise Anita, veuve et mécène, amoureuse de Puccini, qui oublie sa bague dans les toilettes. Cette bague va servir de fil conducteur à l'intrigue.

Mentionnons que Puccini et Bruxelles, c'est une longue histoire dans L Histoire, et c'est aussi sur ce fait que l'autrice bâtit son intrigue mélangeant présent à passé dans un tourbillon qui va du pianissimo au staccato à mesure que les comportements se tendent.

Et une mécanique implacable se met alors en oeuvre. de mensonges en approximations, d'oubli en errements, de ruptures en menaces, de burn-out en vengeances, les protagonistes de ce drame sont pris au piège. Sophie van der Stegen nous montre que même si on s'élève dans la "haute société", les mesquineries et tricheries restent bien humaines...

Premier roman, prix du roman noir de la Foire du Livre de Bruxelles 2023, L'Envol de Tosca croise les destins. Entre Alina, ado qui se cherche, Anita, veuve qui rumine un amour perdu, Hélène qui dérape dans son job, Amy qu'un prétexte de burn-out écarte du Théâtre du Belvédère... Sophie van der Stegen livre un roman de femmes. Des femmes responsables, qui assument leurs choix, comme les héroïnes des opéras de Puccini, de Turandot à Tosca en passant par Madame Butterfly. Il y a bien quelques hommes dans ce roman, mais ils sont fats, falots et mesquins, indignes des femmes qu'ils côtoient.

Une agréable découverte.
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Trois femmes, chacun d'elle enfermée dans le rôle que la société lui attribue, et dont les vies sont bouleversées par Tosca. Anita, baronne vieillissante qui se réfugie dans la mélancolie d'une ancienne passion, Alina, adolescente en colère qui va trouver sa voie dans le plus inatendu des lieux, et Hélène, pressée comme un citron par son job et son rôle de jeune mère, qui ne trouve plus de sens à sa vie.

Pour son premier roman, Sophie van der Stegen réussit l'exploit de construire un véritable page-turner, un récit choral qui vous prend par la main et ne vous lâche plus. Moi qui n'aime pas l'opéra et qui n'y connais rien, ce roman m'a passionnée et sa construction en crescendo m'a happée. L'autrice connaît son sujet et sa vision du milieu de la musique classique et de le place qui y est réservée aux femmes est percutante.

"On a beau être au XXI siècle, très peu de maisons d'opéra sont dirigées par des femmes. (...). Dans l'écrasante majorité, les metteurs en scène sont des hommes, ainsi que les chefs d'orchestre. (...). A l'opéra, les femmes n'existent que pour mourir sur scène, dans un dernier chant. D'amour, si possible. pour un homme, bien entendu.".

Roman féministe, "L'envol de Tosca" n'épargne pas ses personnages masculins : directeur tyrannique, compagnon infidèle et lâche, père absent, mariage de raison ... Seul Sergei et son violon font rêver, Anita comme le lecteur.

Quant à l'intrigue, prenant pour fil conducteur la perte d'une bague, et l'enquête pour la retrouver, l'autrice mêle les destins de ses trois héroïnes, chacune perdue dans sa vie de femme à différents âges : Alina, en recherche d'identité, Hélène en quête de sens, Anita qui vit dans les brouillards de ses regrets.

Entrecoupé d'interludes mettant en scène Pucini et son entourage féminin, "L'envol de Tosca" nous plonge dans le monde de l'opéra, de ses intrigues cruelles, de ses compositeurs torturés. Un milieu snob aussi, composé de gens fortunés venant pour être vus, un microcosme où tout le monde se connaît, fait aussi bien d'amateurs du genre que de critiques méprisants, en passant par les vieilles rombières qui roucoulent leur mécénat.

Sophie van der Stegen nous fait vivre aussi l'envers du décor, le stress, la pression, les répétitions, les soirées interminables, la fatigue du lendemain.

"Le travail dans la Culture, c'est parfois épuisant, n'est-ce pas ? le fameux Show must go on ?".

Choral, noir, féministe, "L'envol de Tosca" est un formidable premier roman, dont l'intrigue habilement construite tient le lecteur en haleine, dont on ne veut pas quitter les personnages attachants (mention spéciale à Anita), qui décrit merveilleusement bien un certain milieu huppé Bruxellois, et le monde de la culture et du spectacle ; sans pitié.

Parlons enfin du style : l'écriture est incisive et percutante, mêlant le sens de la formule à quelques touches d'humour (la domestique d'Anita et ses points d'interrogations). L'autrice a d'ores et déjà reçu le Prix du Roman Noir de la Foire du Livre de Bruxelles 2023, et pour un premier roman, ce n'est pas rien.

Gageons que Sophie van der Stegen, dramaturge de son état, nous en offrira d'autres tout aussi percutants.

A lire d'urgence !
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J'ai été attirée pour ce titre par sa belle couverture et parce que ça parle musique ! Opéra cette fois-ci. La couverture avec des dorures style Art Déco donne envie et le bandeau "prix du roman noir" de je-ne-sais-plus-quel-concours ont fini par me convaincre (note mentale : ne plus faire attention aux bandeaux).

De quoi ça parle ? de 3 femmes et un bâtiment : le Théâtre du Belvédère, à Bruxelles, une salle spécialisée dans l'opéra et surtout Puccini. Anita, la richissime et vieille mécène, perd dans les toilettes une bague qui lui était très chère. Alina, une jeune fille un peu (trop) paumée, passionnée d'opéra et qui accepte un boulot de dame pipi, puis de femme de ménage dans le théâtre. Enfin, Hélène, sous-secrétaire de retour après un congé maternité, en burn out déjà. Lorsque Anita perd sa bague, Hélène se fait un devoir de la retrouver. Or, suite à un quiproquo, elle ignore que la dame pipi était Alina. Cette dernière a bien évidement retrouvé la bague et la garde pour assurer son avenir.

Mon avis ? le côté anecdotique de la bague perdue était un bon début qui aurait pu donner lieu à un roman choral intéressant. Malheureusement, le résultat n'a pas réussi à m'entraîner. le style et le manque d'interaction entre les 3 protagonistes on eu raison de mon enthousiasme. J'avais l'impression de lire 3 nouvelles autour d'un même lieu. Pourquoi pas ? Sauf qu'il m'a été pratiquement impossible de m'attacher à Hélène et à Alina, trop tête à claques pour moi. le seul arc à mon goût aurait pu être celui d'Anita, qui se souvient en même temps de sa jeunesse, puis d'une amourette cougar avec un violoniste (lol, voilà pourquoi ça m'a plu).
Malheureusement, ces allers retours dans le passé m'ont paru confus et n'apportaient pas beaucoup à l'intrigue (alors qu'il y avait de la matière !).

Bref, c'est dommage. Comme si tous les ingrédients étaient là, mais le soufflé n'avait pas pris. Bien sûr, ce n'est que mon humble avis. Après tout, cela n'a pas empêché ce roman d'avoir un prix. Je reste uniquement perplexe par rapport à la catégorie, car j'ai eu beau chercher du noir dans ce roman et je ne l'ai pas trouvé. Drame social, à la limite. Mais bon, les catégories, ça tout et rien dire.
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J'ai découvert et reçu ce roman grâce à Babelio !

Sophie van der Stegen est bruxelloise.
Et on ne se réinvente pas : d'abord directrice de la Communication et dramaturgie à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, ensuite elle fonde sa propre compagnie théâtrale musicale Artichoke, Sophie est passionnée de théâtre tout comme ses 3 protagonistes.

Ce roman choral centré sur 3 personnages féminins dont les destins s'entremêlent grâce à leur passion partagée pour l'opéra bercé par l'oeuvre de Puccini.
Puccini dont les compositions majeures sont Tosca, La Bohème mais aussi Turandot, a toujours glorifié et respecté les femmes dont les personnalités font vivre l'Opéra (avec un grand A).

Ce roman est construit comme un opéra avec ses actes et ses interludes et a comme point d'ancrage la disparition de la bague d'Anita, mécène du théâtre où se passe l'intrigue.
Entre Anita, Alina et Hélène, on rentre dans un monde théâtral où les femmes sont invisibilisées.
Dans cet ouvrage, les hommes ne sont donc pas épargnés : père absent, directeur tyrannique, mariage de raison,...

Tosca, composé à Rome en 1900, est + qu'un symbole, et le livre est + qu'une histoire, c'est un cri à la croisée des destinées , un Envol !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On a beau être au XXI siècle, très peu de maisons d'opéra sont dirigées par des femmes. (...). Dans l'écrasante majorité, les metteurs en scène sont des hommes, ainsi que les chefs d'orchestre. (...). A l'opéra, les femmes n'existent que pour mourir sur scène, dans un dernier chant. D'amour, si possible. pour un homme, bien entendu.
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Anita se saisit de la télécommande et passe au mouvement lent. C'est celui qu'elle préfère, le moment où son cœur s'arrête de battre et se suspend entre deux intervalles, jusqu'à la résolution des harmoniques qu'elle accueille à chaque fois comme un orgasme. "Voilà, je ne peux parler de musique sans l'associer au sexe." Elle ricane et se sert un autre verre. Personne ne s'imagine qu'elle a encore ça en tête, avec ses doigts crochus.
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[...] Sergei tend son violon vers le ciel, pareil à un troisième bras. Il coince la tête sur la mentonnière, ferme les yeux en pinçant les lèvres. A travers ses narines, son souffle est fort et bruyant. Il se mêle à la musique. Lorsqu'il se lance dans le final, la salle se transforme en une vague qui porte le jeune Russe dans une course en avant. Tous halètent à sa suite ; même les vieilles rombières en oublient de tousser. A la fin, l'artiste leur ouvre les portes de l'Enfer. Ils seraient prêts à s'y jeter, comme les enfants d'Hamelin engloutis sous la montagne. Le dernier accord reste suspendu, puis l'enthousiasme du public éclate. Ils hurlent, comblés et hors d'eux. Sergei salue comme un petit torero. Il remercie le chef d'orchestre qui s'éponge le front. Il tend la main vers la salle et s'incline à nouveau puis disparaît sous les vivats.
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Vidéo de Sophie Van der Stegen
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Textes écrits par Maks, Junior, Charly, Borsalino 24 et O.B.
Billets d'écrits, un projet de la Compagnie Gambalo, de la Foire du livre de Bruxelles et de l'Adeppi, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en partenariat avec le Gsara Asbl et la Caap culture Adaptation et direction Nicolas Swysen Texte lu par Laurent Denayer
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