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Gabrielle Rolin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782266041416
181 pages
Pocket (01/05/1991)
4/5   11 notes
Résumé :

Alexandre Vialatte a publié ce recueil en 1937. Si le siècle a changé de numéro, les écrits de Vialatte, la force de son invention, la cocasserie des situations et l'originalité des personnages n'ont pas pris une ride. Ce qui frappe surtout, c'est la liberté du ton et la virtuosité de la langue. En lisant Vialatte, on se retrouve très vite dans cet état d'euphorie délicieuse qui précède l'&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si Alexandre Vialatte a acquis une certaine renommée pour ses fameuses "chroniques", il reste encore méconnu pour l'essentiel de sa création littéraire.

Badonce et les créatures, propose seize courtes nouvelles, genre que Vialatte a peu pratiqué.

On retrouvera dans ces textes des thématiques chères à l'auteur de "Battling le ténébreux" comme l'enfance, le passage à l'âge adulte.

Ce qui est assez remarquable avec Vialatte,c'est sa capacité à s'émerveiller de petites choses du quotidien, ce qui se retrouve dans ses chroniques, et sa bienveillance pour l'humain.
Une bienveillance frivole et joyeuse, sans leçon ni morale, en clair, une joie de vivre et une joie à dépeindre la vie.
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Je retrouve dans ce recueil de 16 nouvelles ce qui fait mon délice toujours renouvelé dans les Chroniques de la Montagne: un humour souriant et fin , et un savoureux maniement de la langue ( ah, les adjectifs de Vialatte ) . S'y ajoute dans ces courts récits le parfum nostalgique d'époques révolues ,l'attention portée aux grandes périodes initiatiques de la vie d'antan l'école (Badonce et les créatures,Cromwell et l'enfant des Tropiques, La capote de l'Oncle Eugène) et le service militaire (Prestige,Le rêve de Forceboeuf),. Sans oublier une fantaisie constante parfois paillarde (Prestige) parfois assombrie d'humour noir (Le bon moyen,La vengeance de Tantale) . Un délicat plaisir de lecture.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C'était un homme de peu de bruit. Il parlait doucement et vivait à voix basse, de la vente de trois cravates qui étaient pendues dans la vitrine de son petit magasin à devanture bordeaux. La plus belle était au milieu, c'était la bleue. Des dessins jaunes, qui avaient le contour d'un œil ou d'une carpe japonaise, enrichissaient ses moires profondes : nous l'appelions la cravate aux yeux d'or. Je l'ai toujours vue là, un peu plus grise chaque année, un peu plus jaune à l'endroit de la tringle ; on ne pouvait pas savoir d'ailleurs s'il valait mieux qu'elle se garde ou se vende : c'était l'honneur de la vitrine. Une fois cette cravate vendue, on n'aurait plus eu goût à rien. Heureusement, elle ne se vendait pas. L'oncle Jules vivait donc de ne pas vendre cette cravate, et ce commerce l'absorbait peu. Tous les matins, rasé de frais, il descendait au magasin, prenait sur le comptoir un crayon non taillé, faisait semblant de chercher un canif dans sa poche, n'en trouvait pas, posait son index sur son front comme pour y chercher une idée, et disait à sa femme, illuminé soudain : « Garde le magasin une minute, je vais faire tailler le crayon chinois chez Ferdinand... » C'était le voisin, le coiffeur, l'ami sincère. On le voyait entrer à neuf heures du matin, il revenait à la nuit tombante. En passant devant la cravate bleue, il s'arrêtait toujours un peu d'un air flatté : « Cette cravate est vraiment jolie ! », disait-il d'un air connaisseur. « D'où reviens-tu ? » lui demandait ma tante. « Ferdinand n'avait pas de canif », expliquait-il laconiquement.
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Le voilà donc lâché dans cette nuit de Saint-Sylvestre comme une vieille porcelaine de prix qui abandonne témérairement son emballage de coton pour voir le monde.
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Père, lui dit Badonce, j'aime trop les créatures. - Asseyez-vous, lui dit le Père sans broncher. Car il est fatigant d'aimer les créatures.
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Videos de Alexandre Vialatte (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Vialatte
Emmanuelle Bayamack-Tam et son invité, Frédéric Boyer.
À l'occasion d'une grande journée dominicale qui célèbre à La Criée les 40 ans des éditions P.O.L, Oh les beaux jours ! a convié l'un des grands noms de ce catalogue, Emmanuelle Bayamack-Tam, qui publie aussi des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri, et dont l'oeuvre, dense et d'une folle liberté, échappe à toute tentative de classification. Récemment couronnée par le prix Médicis pour La Treizième Heure, l'écrivaine reviendra sur les thèmes récurrents de ses romans : la métamorphose, qui parcourt son oeuvre, mais aussi le rapport au corps – notamment lorsqu'il se transforme à l'adolescence –, la famille et le nécessaire requestionnement du rôle qu'on lui alloue dans nos sociétés, la religion et l'appartenance à une communauté, la question du genre et des identités multiples…
L'entretien explorera également le style Bayamack-Tam, sa capacité à mêler les voix en explorant les genres littéraires (poésie, récit, chanson…) jusqu'à les renouveler, son art singulier et assumé de laisser infuser dans ses romans toutes les lectures qui l'ont «enfantée» en littérature. La conversation portera également sur une pièce de théâtre en cours d'écriture, dont nous sommes allés filmer les répétitions, et sur son goût pour le cinéma, en particulier pour les films de Pedro Almodóvar. Il sera aussi question du roman graphique qu'elle a écrit avec Jean-Marc Pontier, et bien sûr de Marseille, ville de ses origines présente dans nombre de ses romans, avec une interview exclusive d'une patronne de bar bien connue des Marseillais…
À ses côtés, pour évoquer la richesse de son travail et sa double identité littéraire, son éditeur, Frédéric Boyer, apportera un éclairage sur cette oeuvre sans pareille.

À lire (bibliographie sélective) — Emmanuelle Bayamack-Tam, « La Treizième Heure », P.O.L., 2022 (prix Médicis 2022). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie », P.O.L, 2018 (prix du Livre Inter 2019). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Je viens », P.O.L, 2015. — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Si tout n'a pas péri avec mon innocence », P.O.L, 2013 (Prix Alexandre-Vialatte). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Une fille du feu », P.O.L, 2008. — Rebecca Lighieri, « Il est des hommes qui se perdront toujours », P.O.L, 2020. — Rebecca Lighieri, « Les Garçons de l'été », P.O.L, 2017. — Rebecca Lighieri, « Husbands », P.O.L, 2013. — Rebecca Lihieri et Jean-Marc Pontier, « Que dire ? », Les Enfants Rouges, 2019.
Un grand entretien animé par Chloë Cambreling et enregistré en public le 28 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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