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Philippe Mikriammos (Traducteur)
EAN : 9782743604745
241 pages
Payot et Rivages (03/03/1999)
3.91/5   82 notes
Résumé :
Deux adolescents, Jim Willard et Bob Ford, découvrent l'amour physique avant de se séparer à la fin de l'été. Pendant les années qui suivent, au cours d'un périple américain qui le mènera à vivre sur un cargo au large de l'Alaska, puis chez une star d'Hollywood dans les années 30, et à New York parmi les écrivains du Village, Jim Willard tentera de retrouver le moment de grâce qui a marqué la fin de son enfance.
"Un document humain important, d'une très gran... >Voir plus
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Gore Vidal, dans sa préface, place son roman de 1948 sous le noble patronage de Thomas Mann, et ce n'est pas un hasard si le romancier américain invoque l'autorité d'une des grandes figures de la littérature européenne. Son livre, en effet, emprunte la forme classique du roman de formation, mais en la transformant. Son héros passe de longues années de sa vie à garder et poursuivre le souvenir bienheureux d'un instant de grâce de son adolescence, et à chercher à retrouver le garçon qui l'a vécu avec lui, pour se rendre compte amèrement de son erreur à la fin. L'histoire se termine pour lui dans la lucidité douloureuse et le désenchantement, un peu comme dans les grands romans européens que nous connaissons, sauf que l'illusion n'a pas aliéné le personnage, mais l'a aidé à vivre, et que sa perte ne lui procure aucune paix.

Ce qui change aussi par rapport aux grands modèles, c'est la sexualité du héros : son éducation sentimentale ne concerne pas les femmes, mais les hommes, et le livre a fait scandale quand il est paru, alors qu'il raconte sensiblement la même chose que Flaubert ou Balzac. Proust, dans sa Recherche du Temps Perdu, l'avait bien montré en analysant impitoyablement le sentiment amoureux : peu importe, finalement, l'identité sexuelle des personnes aimées. Mais on n'en était pas là en 1948, ni peut-être aujourd'hui, en ce temps fécond en nouvelles étiquettes lucratives et sottes ("LGBT" etc). Vidal fait aussi figure de précurseur car les figures homosexuelles qu'il campe ne sont pas toutes conformes aux stéréotypes habituels : hommes futiles, efféminés, ridicules et tragiques. Il annonce la révolution esthétique américaine "gay" des années 60, qui marque l'appropriation, par des figures homosexuelles masculines, de la virilité la plus ostentatoire. Enfin, une des particularités de son roman, qui le rend inférieur aux grandes oeuvres européennes, est que le héros laisse passer de longues années sans jamais interroger ce moment de grâce qui lui sert d'Etoile Polaire, dont il croit garder précieusement le souvenir en lui, intact, hors du temps. Il désire revivre ce moment comme si le temps n'avait aucune prise sur lui, ni sur les autres. C'est pour le romancier une occasion d'écrire une fin brutale et dramatique, mais finalement moins subtile que dans les romans européens auxquels Vidal se réfère.

Proust et Gide ont signalé que l'homosexualité masculine est un thème littéraire majeur, d'un riche potentiel esthétique, quelles que soient les conditions de vie réelle des personnes que la littérature représente. Enfin, ce roman à la troisième personne, non exempt d'humour et de satire, ne prêche pas et ne milite pas, ce qui est un gage de bonne qualité.
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Après plusieurs chroniques d'albums de bande dessinée empruntés à la médiathèque, je reprends le fil de mes lectures plus classiques. Et quand je parle de lecture plus classique, je vise juste dans le cas présent, avec le dernier roman que j'ai lu : The City and the Pillar de Gore Vidal, un roman que je voulais lire depuis un moment et dont la sortie récente sur Kindle m'a enfin permis de le découvrir :

Jim, a handsome, all-American athlete, has always been shy around girls. But when he and his best friend, Bob, partake in “awful kid stuff,” the experience forms Jim's ideal of spiritual completion. Defying his parents' expectations, Jim strikes out on his own, hoping to find Bob and rekindle their amorous friendship. Along the way he struggles with what he feels is his unique bond with Bob and with his persistent attraction to other men. Upon finally encountering Bob years later, the force of his hopes for a life together leads to a devastating climax.

The first novel of its kind to appear on the American literary landscape, The City and the Pillar remains a forthright and uncompromising portrayal of sexual relationships between men.

The City and the Pillar est un classique de la littérature américaine et de la littérature gay en l'occurence. La publication du livre en 1948 avait provoqué un scandale et avait valu l'opprobre à son auteur Gore Vidal, d'autant qu'il était alors vu comme le fils parfait de l'Amérique après la publication de son premier roman Williwaw qui dépeignait la vie de marins de la Navy pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Le livre avait fait scandale car il dépeignait des relations homosexuelles de la façon la plus naturelle possible, alors que c'était encore un tabou dans la société américaine de l'époque. Gore Vidal y décrit en effet une société homosexuelle souterraine, cachée et pourtant visible aux yeux de tous ceux qui savaient regarder : des acteurs homosexuels à Hollywood qui se fréquentent voire épousent des actrices pour donner le changer, un milieu littéraire et intellectuel où homosexuels et hétérosexuels se côtoient en connaissance de cause, des bars où des hommes cherchent la compagnie d'autres hommes avant de retrouver leurs épouses au petit matin, etc.

It starts in school. You're just a little different from the others. Sometimes you're shy and a bit frail; or maybe too precocious, too handsome, an athlete, in love with yourself. Then you start to have erotic dreams about another boy—like yourself—and you get to know him and you try to be his friend and if he's sufficiently ambivalent and you're sufficiently aggressive you'll have a wonderful time experimenting with each other. And so it begins. Then you meet another boy and another, and as you grow older, if you have a dominant nature, you become a hunter. If you're passive, you become a wife. If you're noticeably effeminate, you may join a group of others like yourself and accept being marked and known. There are a dozen types and many different patterns but there is almost always the same beginning, not being like the others.

Publié de nos jours, ce roman passerait sans doute inaperçu et n'aurait pas forcément beaucoup d'intérêt, tant ce qu'il raconte a été vu et revu à de multiples reprises dans la littérature contemporaine, mais il faut apprécier ce livre dans son contexte de l'époque. Écrire et publier ce roman était un acte courageux, engagé, politique. le personnage principal, Jim Willard, est certes homosexuel mais il est décrit comme un athlète, viril, masculin, très loin de la façon dont les personnages homosexuels étaient jusque là présentés dans la littérature.

Why should any of us hide? What we do is natural, if not ‘normal,' whatever that is. In any case, what people do together of their own free will is their business and no one else's.” The fat man smiled. “But do you have the nerve to tell the world about yourself?” Paul sighed and looked at his hands. “No,” he said, “I don't.” “So what can we do, if we're all too frightened?” “Live with dignity, I suppose. And try to learn to love one another, as they say.

Le style m'a beaucoup plu, ce fut un réel plaisir de lire de roman ; alors que le récit lui-même est parfois sans grand surprise, c'est très bien écrit, parfois poétique, parfois drôle. C'est définitivement un très beau roman, à la fois très joliment écrit et important dans l'histoire de la littérature. Je ne sais pas si les autres oeuvres de Gore Vidal me plairont autant, mais je risque de me laisser tenter par une lecture ou deux parmi sa riche bibliographie pour me faire un avis.

What did happen? The idea of nothing frightened him, and death was probably nothing: no earth, no people, no light, no time, no thing. Jim looked at his hand. It was tanned and square, and covered with fine gold hairs. He imagined the hand as it would be when he was dead: limp, pale, turning to earth. He stared for a long time at the hand which was certain to be earth one day. Decay and nothing, yes, that was the future. He was chilled by a cold animal fear. There must be some way to cheat the earth, which like an inexorable magnet drew men back to it. But despite the struggle of ten thousand generations, the magnet was triumphant, and sooner or later his own particular memories would be spilled upon the ground. Of course his dust would be absorbed in other living things and to that degree at least he would exist again, though it was plain enough that the specific combination which was he would never exist again.

The hot sun warmed him. The blood moved fast in his veins. He was conscious of the fullness of life. He existed in the present. That was enough. And perhaps in the years ahead he would have a new vision, one which would help him, somehow, to circumvent the fact of nothing.
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Une lecture sur l'homosexualité qui m'a happée dès les premières pages. Tout en pudeur, Gore Vidal nous conte l'amour épique de Jim pour son ami Bob. Et c'est au bord d'une rivière où les deux amis passent une nuit d'amour, que le destin va bousculer l'avenir de Jim lorsque Bob lui annonce son départ le lendemain pour tenter sa chance en Amérique. Au fil du temps, Jim n'aura de cesse de parcourir différentes contrées à la recherche de Bob, animé par le feu de la passion qui les a uni une seule nuit, passant par différentes phases de son parcours, l'espoir fou de retrouver l'amour, l'unique, celui qui a marqué son enfance dans les bras de Bob.

Une roman admirable, subtil, pudique, sensible, écrit avec une grande finesse et sans voyeurisme, brisant les tabous sur l'homosexualité d'une période avant-gardiste.
Remarquable !
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"Le garçon près de la rivière" de "Gore Vidal". 1948
Un indispensable de la culture gay toujours aussi agréable à lire de nous jours même sans l'effet scandale de l'époque.
Titre original : "the city and the pilar"
Deux adolescents, Jim Willard et Bob Ford, découvrent l'amour physique avant de se séparer à la fin de l'été. Pendant les années qui suivent, au cours d'un périple américain qui le mènera à vivre sur un cargo au large de l'Alaska, puis chez une star d'Hollywood dans les années 30, et à New York parmi les écrivains du Village, Jim Willard tentera de retrouver le moment de grâce qui a marqué la fin de son enfance.
Un garçon près de la rivière (titre original : The City and the Pillar) est le troisième roman de Gore Vidal, publié en 1948.Achevé dès 1946, le roman n'est publié que le 10 janvier 1948, dans une version légèrement expurgée, après que l'auteur a essuyé plusieurs refus de la part d'éditeurs. La version intégrale de l'oeuvre paraît à l'occasion de l'édition de poche dans les années 19501. En 1965, Gore Vidal publie une version révisée et définitive, où il retire surtout des passages qu'il juge trop mélodramatiques ou introspectifs. Et ou il change la fin.
Pourquoi ce livre marque un tournant dans l'histoire de la représentation gay?
L'ouvrage crée un grand scandale à sa parution, étant le premier roman américain dont les protagonistes, ouvertement homosexuels, n'ont pas de destinée malheureuse à la fin de l'histoire pour avoir défié les conventions sociales (mort, maladie, scandale, etc...).L'un des thèmes principaux du roman est la représentation de l'homme homosexuel comme masculin. Vidal avait l'intention de briser le moule des romans qui, jusque là, représentaient les homosexuels comme des travestis, des ringards solitaires ou des efféminés. Vidal fait intentionnellement de son protagoniste un athlète fort pour défier les superstitions sur le sexe aux États-Unis. Pour approfondir ce sujet, Vidal a écrit le roman dans une prose objective et simple, pour transmettre et documenter la réalité. le New York Times refuse de critiquer et de publier des publicités sur le roman. En outre, Gore Vidal ne reçoit aucune critique de la plupart des journaux et magazines américains plus de six ans après la parution du roman.
Avec, ce roman, Gore Vidal en avance sur son temps est le premier a représenter l'homosexualité de son héros de manière complètement positive .
La transgression que ce roman impliquait, en posant de manière crue et sans équivoque l'histoire d'amour entre deux hommes, détermina la vie de Gore Vidal : de jeune promesse politique il devint un écrivain censuré par la critique, mais pas par le public, qui fit son livre un best-seller. Sans aucun doute, c'est une oeuvre emblématique pour toute une génération qui, grâce à des contributions comme celle de Gore Vidal, a enfin pu se réaffirmer et revendiquer un espace de liberté qui lui était jusque-là refusé.
le roman a des tas de scènes très fortes et une fin… pour le moins surprenante… (celle de la deuxième version est d'ailleurs bien meilleure).
Ce roman assez court est écrit dans une prose lucide, concise et efficace. En 54 Vidal écrit cette histoire d'un garçon homosexuel, sans prétention ni charabia mièvre et sans la mesquinerie, l'opportunisme, la lascivité et l'auto répression qui sévissent encore dans ce monde aujourd'hui et nous apprends à aller de l'avant mais sans perdre nos valeurs. le protagoniste fait partie de ces personnages qu'on n'oublie pas.
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Voilà une belle histoire d'amour tragique, qui commence au bord d'une rivière et finit au fond d'un verre de whisky.
Nous sommes en Virginie, au début des années 40 : Jim et Bob sont deux adolescents incroyablement beaux et athlétiques, et surtout des amis inséparables qui adorent se défier au tennis et briller dans le regard des filles du lycée. Un week-end de camping au bord d'une rivière, dans une cabane abandonnée, change tout : le désir naît naturellement entre eux, comme une parenthèse enchantée. le lendemain, Bob prend la mer, laissant Jim dans la plus grande confusion et amoureux comme jamais. Des années durant, Jim sillonne les Etats-Unis à sa recherche, traverse des eaux, des villes, des corps, en essayant de comprendre quels désirs l'habitent et de sonder son coeur.
Dans les coulisses d'une société puritaine où l'homosexualité est inconcevable, Jim n'a de cesse de découvrir un monde souterrain dont il apprend seul les codes, et où évoluent des personnalités excentriques, pailletées et fardées, et souvent torturées. Sans jamais oublier Bob, Jim essaie d'y trouver sa place.

Ce roman a créé la polémique lors de sa publication en 1948, car la mise en scène de l'homosexualité par Gore Vidal fut jugée obscène. Et pourtant, plus qu'un livre sur l'homosexualité, j'y ai trouvé une remarquable histoire d'amour, à la fois sombre et colorée, écrite avec pudeur et délicatesse, sans voyeurisme ni détails sordides.
C'est aussi un livre puissant sur la confusion extrême d'un jeune homme perdu entre deux mondes, entre deux eaux, et maladivement attaché à un souvenir qu'il tente désespérément de rejouer. le symbole de l'eau qui traverse le roman, et lui donne toute sa cohérence, rappelle la fuite du temps - on ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière - en même temps que le flottement de Jim, ainsi que l'insaisissable, ce qui lui échappe sans cesse.
Allez-y, ce texte est remarquable et, à défaut d'être ému par la quête de Jim, vous voyagerez dans le New York pittoresque et artistique des années 40.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Je pense que tu es le plus à plaindre, dit Sullivan qui se tourna pour se mettre à plat ventre sur le lit. Tu plairas à tous les gens que tu rencontreras, et tu n'y pourras rien. Tu connaîtras peut-être une femme qui te forcera à sortir de toi-même, mais je sais qu'un homme n'y parviendra jamais. Tu n'es pas comme les autres qui veulent un miroir. C'est excitant, bien sûr, mais à la longue c'est attristant.
- Je ne comprends pas ce que tu veux dire", répliqua Jim, qui le comprenait parfaitement mais qui préférait protéger son secret : le souvenir d'une cabane près d'une rivière. Un jour il revivrait cette aventure pour de bon et sa vie aurait accompli son cycle. Pour l'instant il lui fallait apprendre la vie, s'amuser et cacher soigneusement son secret à ceux qui voulaient le forcer à aimer.
p. 128
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Leurs deux visages se rencontrèrent et avec un gémissement Bob serra Jim dans ses bras. Ils étaient maintenant complets, l'un devenant l'autre, deux corps se heurtant avec une violence ancestrale - identiques, métal contre aimant, deux moitiés restaurant le tout.
Et ainsi ils furent ensemble, paupières serrées contre un monde absurde. Un vent chaud et soudain secoua tous les arbres, dispersa les cendres, plaqua les ombres à terre.
Mais le vent retomba. Le feu n'était plus que braises. Les arbres étaient silencieux. Aucune comète ne raya le beau ciel obscur, et l'instant ne fut plus.
Dans le battement affolé d'un coeur double, il n'y eut plus rien.
Les yeux se rouvrirent. Deux corps se faisaient face là où un seul univers avait été rien qu'un instant avant ; l'étoile explosa, diminua, les ramenant dans une spirale au monde du peu, du séparé ; de la nuit, des arbres et des flammes ; et ce n'était presque plus rien après ce qui avait été.
p. 54
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Pour un garçon de vingt ans, j’étais bien établi dans la vie, grâce à deux romans publiés et aux dons de politicien de mon grand-père. Je me trouvais également en plein centre du carrefour nommé Trivium dans l’opéra de Stravinski, "Oedipus Rex". Je venais d’écrire un roman dont le titre était "Un garçon près de la rivière". Si je le publiais, je tournais à droite et finissais maudit à Thèbes. Si je l’abandonnais et tournais à gauche, je me retrouvais dans la ville sacrée de Delphes.
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L'air était frais. Le matin proche.

À ses pieds, l'eau montait et descendait telle la respiration d'un monstre d'une taille énorme.

Il était à nouveau au bord d'une rivière. Comprenant enfin que le dessin de toutes les rivières est de se jeter dans l'océan. Rien ne change de ce qu'il fut, mais rien ne reste le même que ce qu'il a été.
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