Manuel d'un garçon invisible

Qui ne voudrait pas avoir le don d'invisibilité ? Je suis sûre que vous imaginez déjà plein de choses que vous pourriez faire grâce à ce pouvoir ! Alors oui, ce serait vraiment cool mais quand vous avez 11 ans, comme Vivien, mal aux pieds depuis que vous êtes petit et qu'en plus vous vous faites enguirlander à chaque fois qu'on vous cherche alors que vous êtes juste sous le nez de vos parents, il n'y a vraiment rien de chouette. Mais Vivien relativise et se dit que, quitte à avoir un don, autant essayer de le documenter pour plus tard. Tel un scientifique, le collégien garde une trace dans son registre de tous les moments où il a constaté son invisibilité : date, lieu, truc qui s'est passé et résultat. Il essaye aussi de se rappeler quand tout cela a commencé et, croyez-moi, c'était vachement tôt ! Puis il tente de découvrir si d'autres personnes n'ont pas le même don que lui et c'est sur Internet qu'il trouve des scientifiques qui ont peut-être la réponse. Mais malgré ses courriers et ses propositions de se rendre au Japon ou aux Etats-Unis pour les rencontrer, pas de réponse ! Décidément, rien ne va…

C'est un garçon ingénieux, décalé et attachant qu'Hélène Vignal nous décrit dans ce roman familial très drôle. Comment se démarquer dans une famille aussi grande ? Comment un garçon peut-être un peu rêveur, plutôt sage, peut-il se faire « oublier » par toute la smala ? C'est bien le sujet de ce court roman qui parlera sans aucun doute aux plus jeunes qui ont le même « don » que Vivien. Un roman charmant !

Vivien pré-ado de onze ans vit avec son père, sa mère, son frère et une ribambelle de tante, oncle, cousin, cousine. le jour où il prend conscience qu'il devient parfois invisible il décide d'écrire un registre des expériences vécues.

Hélène Vignal raconte avec subtilité la difficulté de trouver sa place au sein de sa famille. Vivien est un personnage convaincant qui trouve un moyen détourné de faire face à la solitude ressenti lorsqu'on est invisible aux yeux des autres, surtout à ceux de sa propre famille.
« Peut-être que je vais disparaître de plus en plus souvent, jusqu'au jour où je ne vais plus revenir du tout et où personne ne saura jamais que j'ai existé. Un fantôme pour toujours. Pire qu'un fantôme, même.
Parce que les fantômes, au moins on se souvient qu'un jour ils ont été vivants. »

Sa rencontre avec Lilou, — un des moments forts du roman —, donnera à Vivien l'occasion de considérer son problème avec une légèreté bienvenue. Un roman sensible à mettre dans les mains de tous pré-ados en mal d'attention.

Livre reçu dans le cadre d'une action "Masse critique" Jeunesse. le principe du livre est assez sympathique : un garçon qui passe tellement inaperçu qu'il en vient à penser qu'il est occasionnellement invisible. Suite à ce constat, il retrace ses expériences dans un soucis d'étude scientifique.
La description de la famille assez brouillonne de Vivien (le garçon invisible) est assez savoureuse. On s'y perd un peu mais cela rend bien le contexte de l'histoire. Par contre, le récit, narré par Vivien, est très autocentré, presque un peu mégalomane par certains aspects. C'est dommage car on manque d'éléments sur les relations de Vivien avec les autres. Cela fait penser à un garçon uniquement concentré sur lui-même et sans réels liens avec les autres personnes tant adultes qu'enfants. Mais peut-être est-ce nos yeux d'adulte ? le récit est plutôt à prendre au second degré.
La fin par contre m'a un peu réconciliée avec l'histoire. [La rencontre de deux "dons", de deux enfants très autocentrés et l'ouverture à l'autre est une belle conclusion].
Bref, un résumé prometteur mais un contenu un peu décevant. Sympathique mais pas plus.

Cette histoire d'un garçon qui n'arrive pas à trouver sa place dans une famille trop nombreuse et trop présente, est racontée avec humour et ironie. La lecture est vraiment plaisante et le style reste très abordable pour le lectorat visé. C'est donc un joli texte qu'a écrit Hélène Vignal pour interroger sur la problématique de la recherche de l'identité que peuvent rencontrer de nombreux enfants à l'approche de l'adolescence. le ton humoristique est très bien choisi et on s'attache très vite au narrateur.