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EAN : 9782021483888
1248 pages
Seuil (13/10/2023)
4/5   1 notes
Résumé :
Pour la première fois, la publication in extenso de 22 essais de Paul Virilio permet de parcourir quatre décennies (1976-2010) et décrit un arc théorique partant du regard d’un enfant marqué par le bombardement de Nantes en 1943 pour aller jusqu’à celui du philosophe qui définira l’esthétique de la disparition. Le monde dans le viseur est en perpétuelle accélération, surpris par l’accident, habité par la guerre, frappé par les bombes climatique et informatique, inca... >Voir plus
Que lire après La fin du monde est un concept sans avenir: oeuvres (1957-2010)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Paul Virilio fut d'abord peintre et créateur de vitraux, avant de devenir architecte et urbaniste, puis philosophe autodidacte (très informé de science, en particulier de physique relativiste et quantique) dans les années 80, après ses premiers écrits. Ses sujets de prédilection en arts plastiques étaient ce qu'il appelait des « Antiformes », qui apparentaient en apparence ses oeuvres à l'art abstrait mais qui n'en restaient pas moins figuratives à leur manière. Trouées de ciel et de lumière dans l'enchevêtrement de la ramure des arbres, bric-à-brac hétéroclite et aléatoire d'objets et d'ustensiles quelconques et indifférents qui fragmente de manière étrange l'espace (surface de la table ou pénombre du réduit) qui les rassemble, paysage à travers une fenêtre de wagon quand la vitesse du train déforme et efface les formes végétales et architecturales et fait surgir dans le flou des figures inédites… ce qui l'intéressait, c'étaient les interstices, les échancrures, les marges et les vides, les frontières, les à-côtés, les entre-deux, les « inter- » ou les « anti-formes », en tout cas les fonds plus que les formes. Il s'en explique en 1984, dans un très intéressant avant-propos à L'Horizon négatif. « Je décidai donc de partir à la chasse aux figures d'intervalles » : en changeant de perspective ou de vision ; en cherchant à oublier le contour nettement défini que les mots et le langage ont donné pour nous aux choses et le découpage du réel auquel ils nous ont habitués ; en s'efforçant de retrouver le flux primordial de sensations chaotiques et informes. « Il y avait pour moi deux évidences, l'évidence de l'explicite et l'évidence de l'implicite, cette dernière m'attirait irrésistiblement. » Il s'évertuait à fixer, par l'oeil et le dessin, ce moment instable et fugitif où la vision bascule, dans l'entre-deux, entre les formes et le fond et inversement. « Je devins donc un spécialiste du tropisme puisque je m'étais donné pour but de rendre visible l'invisible. » Chercher à voir double, ce pourrait être folie ou infirmité, ce fut la marque propre de son génie.

Car, rôdée dans les arts plastiques, la méthode s'étend ensuite dans sa pensée, dans sa façon de choisir et d'aborder les sujets auxquels il s'intéresse (par exemple la vitesse, dont il aime à rappeler constamment qu' "elle n'est pas un phénomène par elle-même, mais une relation entre les phénomènes"), et dans toute son oeuvre. Il est pour tous, en effet, le penseur de la vitesse et le créateur et spécialiste de la « dromologie » (du radical grec dromos qu'on retrouve dans hippo-drome, vélo-drome ou aéro-drome et qui désigne la course). La vitesse, justement, qui brouille les lignes et déforme et qui, par ailleurs, compose l'espace et le temps (" v = d [istance] x t [emps " des physiciens) et donc se retrouve, selon lui, au coeur des phénomènes de stratégie, militaire ou politique, ou de technologie (des transports, des transferts, flux monétaires ou informationnels, et des transplantations, organes ou prothèses) et même d'anthropologie, avec les incidences sur l'art et la vision par exemple, sur le confinement d'une Humanité qui est en train de se heurter aux limites du monde mondialisé ou encore sur l'instantanéité et l'ubiquité que réalisent aujourd'hui des télécommunications à la vitesse de la lumière. D'où aussi toute la thématique chère à notre auteur, qui brasse inlassablement, dans un réseau complexe de renvois articulé sur les deux notions-clés de temps et d'espace, des sujets aussi divers que la ville, l'État, la guerre et la bombe, l'économie et la finance, l'accident, le progrès, l'information et les écrans, l'image et la vision, la globalisation, la finitude de notre planète, l'écologie, etc. Tonalité critique, pessimiste et catastrophiste, évidemment, cela se laisse deviner au simple énoncé des thèmes.

Depuis le début donc, par l'image et par le texte, Paul Virilio veut parvenir et donner à voir l'invisible : au moyen d'un décalage ou d'un basculement du regard habitué, en cherchant délibérément la vue double (qui peut aussi s'avérer double vue) plutôt que l'accommodation. « Retourner comme un gant », dit-il souvent, subvertir les apparences, les croyances, les évidences, nager toujours entre deux eaux (eau trouble de surface, eau transparente des profondeurs) pour faire remonter des vérités échouées par le fond. de là, les deux caractères principaux, à mon avis, de son travail et de son oeuvre : visionnaire et prophétique. Visionnaire, pour les raisons susdites et pour la grande perspicacité de ses diagnostics et de ses alarmes. Prophétique, par le rôle et par le style. le rôle ? Comme les prophètes bibliques, il évolue entre deux mondes, et c'est au nom de valeurs intempestives et intemporelles qu'il se dresse contre les moeurs et les idoles de son temps et qu'il admoneste ses contemporains. Contre l'indifférence, le fourvoiement et l'aveuglement, il est la conscience qui dit non et qui ne cesse de répéter sur tous les tons ce qu'on ne veut ni voir ni entendre. le style : emporté, exalté, véhément, percutant, ramassé et elliptique, persuasif ou menaçant, imagé plus qu'analytique et rationnel, redondant et opiniâtre. Il tient plus de la harangue ou de la diatribe que de la démonstration méthodique, il veut faire réagir plus qu'expliquer, mobiliser plus qu'éclairer. Et des deux caractères à la fois, le propos de Virilio se trouve investi d'une sorte de pouvoir oraculaire, il étonne souvent par des anticipations et des prémonitions que le recul historique nous permet aujourd'hui de vérifier, alors qu'elles ont été écrites il y a vingt, trente ou quarante ans.

C'est donc une lecture décapante, révolutionnaire et « révélationnaire », comme dit (à un autre propos) notre auteur qui aime beaucoup jouer sur les mots. Il faudrait pouvoir aborder ses différentes thèses et le contenu de cette pensée aussi originale que salutaire, mais celle-ci est tellement riche et foisonnante qu'elle défie le résumé. Je vais donc me contenter de rassembler un florilège de citations. Mais cette lecture souvent passionnante reste aussi, on ne peut le nier, exigeante et difficile. Non pas tant du fait du langage, lequel a certes sa rugosité et ses obscurités (abusant par exemple d'abstractions et de néologismes) mais aussi souvent ses beautés froides et une certaine poésie de l'austérité, mais en raison justement de cette rhétorique prophétique. Virilio ne fait pas vraiment dans la pédagogie, son discours ne se déroule pas de manière rectiligne et bien liée mais procède plutôt par ellipses (au sens géométrique comme aussi au sens stylistique) et fulgurances. Il revient sans cesse sur des thèmes traités dans des livres antérieurs, reprend inlassablement des concepts analysés ailleurs, semble souvent tourner en rond, circule dans sa pensée et son univers intellectuel sans toujours faire les présentations qui s'imposeraient, et on peut se trouver souvent dérouté par toutes ces circonvolutions. Mais les éditions du Seuil ont eu la bonne idée de publier en un seul (très gros) volume son oeuvre quasi complète, vingt-deux ouvrages qui s'étalent sur plus de trois décennies (de 1976 à 2010), ce qui permet toujours et sans grand inconvénient de naviguer dans sa lecture et de prendre d'autres itinéraires que celui qui est proposé, lequel n'est d'ailleurs pas chronologique. Et, à force de retrouver les mêmes endroits pas des chemins différents, les mêmes concepts sous des angles différents, on finit par mieux comprendre ces lieux et ces objets nouveaux et par se familiariser avec ces paysages de la « dromosphère » dans laquelle il nous embarque.

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La publication en octobre 2023 par les éditions du Seuil des 22 essais écrits par Virilio entre 1976 et 2010 donne l'occasion de redécouvrir une oeuvre prémonitoire dont la tragique actualité que nous connaissons montre la pertinence.
Quarante ans après, Esthétique de la disparition, force est de constater que l'accélération du temps apportée par le développement exponentiel du numérique conduit inexorablement à un « effondrement des dimensions » pour reprendre une expression de Jean Richer, ancien élève de Virilio et auteur de l'édition critique de ses oeuvres.
Pour Virilio, notre déconnexion du réel va de pair avec une perception de la mort biaisée par sa représentation virtuelle. Tout cela ne peut qu'aboutir à une crise inégalée quand des centaines de millions d'humains seront confrontés à une réalité solide sur laquelle nos sociétés vont se fracasser.
Il est fort possible que le naufrage ait commencé et que le sauvetage soit rendu quasiment impossible tant la mise en réseau de l'humanité dope la puissance destructrice des moyens techniques dont nous disposons. Dans Essai sur l'insécurité du territoire, Virilio prédisait déjà que les démocraties ne survivraient pas au « flottement actuel de la légalité dans le monde » car son analyse était que la réalité palpable du pouvoir, sa « tangibilité », était sauvegardée par la simple existence des institutions mais que celles-ci étaient fragilisées par leur fonctionnement qui n'était plus en phase avec la réalité d'un monde confronté à la vitesse et dans lequel tout emplacement est sans emplacement.
Notre cadre traditionnel de réflexion qui supposait un avant, un arrière, un présent, un passé et un futur (In La dimension perdue dans L'espace critique / p 264 des oeuvres complètes). Dans La stratégie de l'au-delà, l'un des chapitres de L'horizon négatif nous pouvons lire (p 509 des oeuvres complètes) : Profession de foi, profession de feu, la guerre sainte semble revenue. Avec ses rites, ses sacrifices, la machine fanatique se remet en marche, en marche arrière vers la nuit des temps moyenâgeux où l'affrontement sanglant des croyances religieuses préludait à celui des idéologies politiques…on ne brandit pas depuis près d'un demi-siècle, la fin du monde sans réveiller la démonologie des origines.
Une autre analyse de Virilio portant sur l'effondrement de la fraternité prend tout son sens à la lumière de l'actualité. le ternaire républicain avait tout son sens et était porteur d'espoir car cette fraternité portait l'idée d'un bonheur et de la sécurité indissociablement liés à l'État qui en était garant. C'était une fraternité sociale réalisée dans l'État et par l'État et qui permet d'assumer les contradictions inhérentes aux deux autres termes que sont la liberté et l'égalité. Or la perte de la maitrise du territoire par nos États démocratiques et l'expansion d'un système médiatique faisant la part belle aux mensonges et aux outrances sans qu'une modération efficace s'interpose (elle ne le serait qu'au prix du sacrifice de la liberté d'expression) à défaut de pouvoir compter sur une vision partagée de la liberté et de l'égalité tempérée par une justice sociale garantissant le maintien de l'ordre public sans renoncer ni à l'une ni à l'autre. Cette vision n'est ni de droite, ni de gauche, elle est portée par une classe moyenne dont la force a été de s'unir selon les époques aux ouvriers ou à la bourgeoisie pour garantir une évolution en phase avec ce que l'on appelait l'intérêt général. C'est ce que l'on enseignait dans les années 70 en faculté de droit. Mais aujourd'hui la classe moyenne est très affaiblie et les institutions, faute d'être en phase avec la réalité sont à la peine…

Lien : https://gerard-pardini.fr/20..
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critiques presse (2)
LeMonde
30 octobre 2023
Cette somme fait mieux saisir la force d’une création conceptuelle originale. Elle fait aussi prendre la mesure de la pertinence, actuelle et à venir, des visions qu’elle déploie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
26 octobre 2023
Architecte et philosophe, théoricien de la vitesse et du turbo-capitalisme, Paul Virilio (1932-2018) anticipa bien des évolutions du monde contemporain. Les Éditions du Seuil mettent sa pensée à l’honneur en rassemblant vingt-deux de ses essais.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Emprise et piège du direct :
Nous vivons dans une société de communication liée aux ondes électro-magnétiques qui permettent le direct. Les technologies offrent une téléprésence au monde entier. Avec leurs pancartes en anglais, les protestataires de la place Tian'anmen ou de la place Rouge manifestent pour nous. Et nous, assis chez nous, nous manifestons avec eux.

A cet instant précis de l'histoire, se pose une question cruciale : peut-on démocratiser l'ubiquité, l'instantanéité, l'omnivoyance et l'omniprésence qui sont justement les apanages du divin, autrement dit de l'autocratie ?
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Dromoscopie :
Dans les services de l’Équipement, les statisticiens ont calculé qu’il y avait quatre fois plus de risques de mourir dans un accident contre un arbre que dans tout autre type d’accident. Selon leur expression, les magnifiques frondaisons végétales sont devenues un GISEMENT POTENTIEL EN MATIERE DE VIES HUMAINES, d’où leur sacrifice ordonné par la circulaire de 1970, prônant leur éradication systématique. […] Bien sûr, certaines personnes osent affirmer que « ce ne sont pas les platanes qui traversent devant les voitures », mais que répondre à ceux qui vont jusqu’à rappeler l’abolition de la peine de mort pour justifier l’abattage des obstacles latéraux, facteurs aggravants de tout accident de la route ? […] Voilà qui devrait enfin révéler l’importance de l’accident de la pensée contemporaine, autrement dit : l’accident de a circulation des connaissances entre l’« être » et le « lieu », ce milieu de vie qui comprend non seulement le domaine animal (celui du mouvement de l’être) mais le domaine végétal et le minéral, c’est-à-dire ceux de la stabilité, de la fixité et, finalement, de la persistance des sites. À quand la suppression des collines, des falaises, l’arasement définitif du relief du monde ? À quand l’élimination des vagues de haute mer, de cet ensemble d’obstacles collatéraux qui freinent encore l’accélération du progrès technique ? […] Avec l’arbre qui tue, la réalité de la culpabilité est transférée du coupable à l’innocent, à l’innocence d’une fixité végétale qui vient faire obstacle à l’automobilité d’un véhicule dont le plus souvent, désormais, la conduite est assistée.
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Instantanéité du temps réel :
C’est cela même la TELETOPIE, la continuité en temps réel suppléant à l’absence de contiguïté de l’espace réel, le stade et l’écran géant de Hong Kong rendus inséparables, pour un temps, de la place Tien an Men, comme cette dernière l’était déjà des millions de téléviseurs privés du monde entier. […] Un dernier aspect confirmera la mutation en cours : la crise de l’automobile domestique, ou plus exactement sa décadence symbolique au profit d’autres objets, d’autres véhicules plus excentriques. […] De fait, ce qui est réellement mondial aujourd’hui, c’est la télévision — le direct télévisuel —, la voiture particulière, qu’elle soit de sport ou de transport, n’est jamais qu’un objet local. D ’où le succès récent du véhicule tout terrain, ce fameux 4 x 4 qui tente de sortir de l’ornière des sentiers battus, ce trial excentrique qui veut à tout prix quitter la route, l’autoroute. Désormais, nous l’avons vu, le seul véhicule performant, c’est l’image. Une image en temps réel qui vient à suppléer l’espace où se déplace encore l’automobile.
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L’écologie grise :
Alors que la citoyenneté et la civilité dépendent non seulement, comme on ne cesse de le répéter, du « sang » et du « sol », mais aussi et peut-être surtout de la nature de la proximité entre les groupes humains, ne conviendrait-il pas d’innover un autre type d’écologie ? Une discipline moins concernée par la NATURE que par les effets du milieu artificiel de la ville sur la dégradation de cette proximité physique entre les êtres, les différentes communautés ?
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Logique du turbo-capitalisme :
Réchauffement climatique d’une part, surchauffe économique d’autre part : décidément, l’anticipation du désastre se généralise au point que nous devrions bientôt installer la météopolitique en lieu et place d’une géopolitique décidément trop « terre à terre » ; le futurisme intemporain s’apprêtant à submerger, demain, les rivages séculaires de l’histoire générale ! […] En fait, il faudrait maintenant revoir d’urgence la nature même d’un système panique entre tous. Changer sinon le TURBO-CAPITALISME du marché unique, du moins son logiciel. Abandonner ce logicisme fatal qui fait l’impasse, depuis si longtemps, sur l’aspect psychologique de nos comportements, de notre rationalité objective et nous conduit à une perte de confiance définitive, non seulement dans le passé de nos croyances (philosophiques, religieuses, etc.), mais également dans notre quotidien, si nous ne voulons pas demain désespérer d’un avenir sans futur.
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Videos de Paul Virilio (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Virilio
Ingénieur agronome, docteur en histoire des sciences et docteur en théologie, Jacques Arnould s'intéresse aux relations entre sciences, cultures et religions, avec un intérêt particulier pour deux thèmes : celui du vivant et de son évolution et celui de l'espace et de sa conquête. Il a consacré plusieurs ouvrages et articles d'histoire ou de théologie au domaine du vivant. Suite à la poussée de fièvre créationniste en France, à partir de janvier 2007, il a été sollicité par différents milieux, scientifiques, pédagogiques ou religieux, pour informer les publics de l'existence des courants créationnistes, de leur histoire, des questions qu'ils posent à nos sociétés. L'année 2009, consacrée à Darwin, a montré comment les idées de ce savant et de ses successeurs continuent à interroger nos contemporains et les invitent à des interrogations plus philosophiques. Il est également expert éthique au Centre national d'études spatiales (CNES), un poste encore un peu unique dans le monde de l'astronautique. Pourtant, cela rejoint une vraie attente de la part du public, mais aussi des acteurs et des dirigeants, leurs motivations ne pouvant en effet plus être les mêmes qu'il y a quarante ou cinquante ans.
Conférence : Construisons-nous notre propre cachot ? 30 juin 2022, 16h - 16h45 — Amphi 34A
Paul Virilio était maître-verrier, mais il ne s'est pas contenté d'habiller de lumière le vide creusé dans nos édifices de pierre et de verre. Sa pensée, aussi élégante qu'une voûte gothique, aussi audacieuse qu'un voile de béton, a scruté, critiqué, analysé nos constructions techniques, sociales et politiques jusque dans leurs recoins les plus cachés, leurs fondations les plus fragiles, leurs zones les plus dangereuses. Il a rappelé la finitude de notre monde, ce cachot dont parlait Blaise Pascal ; il a dénoncé les dérives de la technologie, les excès de la vitesse ; il a annoncé les accidents, les catastrophes à venir. Il a aussi échafaudé des plans pour habiter le vide, pour construire le futur. Il avait pour devise : « Rien derrière, tout devant. »
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