AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782823608748
272 pages
Editions de l'Olivier (08/11/2018)
4/5   14 notes
Résumé :
David Foster Wallace n’était pas qu’un grand romancier. C’était aussi un essayiste chez qui l’humour côtoyait une lucidité redoutable.

Ce premier tome de Considérations sur le homard regroupe les textes qu’il a consacrés à la société américaine. Qu’il raconte les « Oscars du porno », la campagne présidentielle de John McCain, le 11-Septembre vu depuis l’Illinois, ou la souffrance du homard plongé dans l’eau bouillante, il ne fait, en somme, qu’une seu... >Voir plus
Que lire après Considérations sur le homardVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre regroupe 10 articles publiés dans différents magazines ou revues américaines entre 1998 et 2005. David Foster Wallace a démontré une fois de plus dans ces textes son immense talent à produire de la littérature en toutes circonstances . Rien ne peut l'arrêter. Qu'on en juge en dressant la liste des thèmes abordés dans ces 10 articles : la cérémonie des Awards du porno à Las Vegas, une critique du roman Aux confins du temps de John Updike, l'humour de Franz Kafka, une critique d'un livre consacré au bon usage de la langue américaine, la matinée du 11 septembre 2001, la joueuse de tennis Tracy Austin, une semaine en compagnie de John McCain candidat lors des primaires des Républicains en 2000, le festival du homard dans le Maine, une critique d'un livre consacré à Dostoïevski, un talk show politique diffusé sur une radio locale en Californie.
Dans ces textes, DFW fait preuve d'une inventivité formelle et lexicale stupéfiante, d'une lucidité exacerbée et d'une sensibilité extraordinaire à son environnement. Sa puissance analytique de raisonnement complétée par des digressions plus ou moins étranges et alimentée par une acuité supranormale au monde qui l'entoure, exploite le moindre stimulus sensoriel, le moindre évènement, la moindre conversation pour produire une peinture à la fois drôle et effrayante de la société américaine et de ses produits culturels.
DFW était un grand écrivain, profondément original.
Commenter  J’apprécie          50
Un recueil d'articles qui témoignent du talent de David Foster Wallace, de l'acuité de son analyse mais aussi et surtout de son humour. le premier texte est consacré à l'industrie du porno, l'auteur ayant été invité lors de la grande cérémonie de remise des prix à Las Vegas, en 1998. Il constate ainsi les différences et les similitudes avec l'autre industrie du cinéma, observant que le porno, devenu véritable force politique dotée d'un lobby puissant, est finalement bien plus rentable et à peine moins vulgaire. le second texte prend la forme d'une quête initiatique, David Foster Wallace remarquant avec effroi, au lendemain du 11 septembre, qu'il est probablement le seul américain au monde à ne pas posséder - et arborer - de drapeau. Après une course éperdue dans les points de vente dévalisés le DIY sera sa solution. L'article suivant met en scène l'auteur en correspondant de campagne pour Rolling Stone. A la manière d'Hunter S. Thompson en son temps il va suivre Mc Cain, dit "le Rocky de la politique", pendant une semaine particulièrement mouvementée. Il démonte ainsi les rouages d'un système dans lequel les personnalités politiques ont intérêt à ce que le taux d'abstention soit le plus élevé possible, pour augmenter leurs chance d'être élus. Enfin, le dernier texte est consacré à la traditionnelle fête du homard, l'attrait pittoresque de la manifestation étant vite éclipsé par des considérations très franche sur la souffrance animale.
Commenter  J’apprécie          20
Une compilation d'essais, dans laquelle Wallace parvient toujours à nous garder amusé, intéressé dans ce qu'il a à dire. La technique d'écriture de Wallace, parfois un peu brouillon dans Infinite Jest, a ici sa place, dans des essais au sujet précis.

Ce livre contient des articles ; parmis eux l'un traite des AVNs awards (une sorte de cérémonie des oscars du porno) et un autre est une critique d'un dictionnaire (que l'auteur arrive a rendre informative et amusante, un tour de force). Il y a de nombreux autres articles dans ce livre, mais ces deux là m'ont paru être les meilleurs.

La prose et le style de Wallace reste avec nous longtemps après la lecture de ses livres, et elle est ici riche, mais retenue, contrairement à d'autres de ses oeuvres. C'est pourquoi je recommande ce livre à toute personne qui voudrait se lancer dans Wallace, c'est un très bon point d'entrée dans son univers.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (5)
Telerama
05 août 2021
Considérations sur le homard de David Foster Wallace devraient être prescrits à tout étudiant en journalisme. On y trouve ce qu’il faut attendre d’un grand reportage, et encore plus : richesse d’informations, regard distancié, mise en scène égotiste toujours justifiée, ouverture sur des questions plus cruciales que l’objet décrit…
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
28 novembre 2018
"Considérations sur le homard" rassemble des articles génialement écrits par l'auteur de "l'Infinie comédie".
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
26 novembre 2018
Dans les quatre longs articles écrits pour des magazines et réunis ici, David Foster Wallace révèle le meilleur de son génie de moraliste, de collectionneur et de rhétoricien du mode de vie américain.
Lire la critique sur le site : Liberation
Liberation
26 novembre 2018
Obsédé de détails, observateur sans pareil, mélancolique et sarcastique, Foster Wallace écrit la tragédie de l’Amérique.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
12 novembre 2018
Clairvoyant et minutieux, il montre la montée en puissance de la publicité et du divertissement et comment, dès les années 1990, ils ont profondément torpillé les fondements de la démocratie et, plus grave encore, du langage. Il y a quelque chose de visionnaire dans ces pages sombres.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Si vous êtes las et dégoûté de la politique et ne prenez pas la peine d'aller voter, vous offrez de fait votre voix aux establishments indéboulonnables des deux grands partis, qui, soyez en sûr, ne sont en rien idiots et ont vivement conscience qu'il est dans leur intérêt de vous conforter dans ce dégoût, cet ennui et ce cynisme, et de vous donner toutes les raisons psychologiques possibles de rester chez vous à vous défoncer devant MTV. Et je vous en prie, restez chez vous si ça vous botte, mais ne vous bercez pas de foutaises sur le fait que vous ne votez pas. En réalité, ne pas voter ça n'existe pas : soit vous votez en votant soit vous votez en restant chez vous et en doublant tacitement la valeur du vote d'un Irréductible. (p. 187-188)
Commenter  J’apprécie          40
Et que penser de ça: est-il possible que les générations à venir considèrent notre agro-business et nos pratiques alimentaires actuelles un peu comme nous voyons aujourd'hui les divertissements de Néron ou les expériences de Mengele? Ma première réaction, c'est de trouver une telle comparaison hilarante, extrême— et pourtant, la raison pour laquelle elle me semble extrême, c'est parce que j'ai l'air de croire que les animaux sont moins importants moralement qua les êtres humains; et en situation de défendre une telle croyance, y compris face à moi-même, je dois reconnaître que (a) j'ai un intérêt égoïste évident à croire une chose pareille, puisque j'aime manger certains types d'animaux et souhaite continuer à le faire, et (b) je n'ai pas réussi à établir un système éthique personnel dans lequel cette croyance serait véritablement défendable et non pas égoïstement pratique.
Commenter  J’apprécie          10
Être un touriste de masse, pour moi, c'est devenir un pur Américain fin-de-siècle: étranger, ignorant, avide de quelque chose qu'on ne peut jamais avoir, déçu d'une manière qu'on ne peut jamais admettre. C'est gâcher, par un acte purement ontologique, l'ingâchabilité dont on est venu faire l'expérience. C'est imposer sa présence dans des endroits qui de toutes les façons non économiques possibles seraient mieux et plus vrais sans nous. C'est, dans les files d'attente et embouteillages, transaction après transaction, être confronté à une dimension de soi-même d'autant plus douloureuse qu'on n'y échappe pas: en tant que touriste, on acquiert une valeur économique, mais existentiellement on devient répugnant, un insecte sur une chose morte.
Commenter  J’apprécie          10
Comme on l'a tous appris en cours d'éducation civique au collège : si je vote et pas toi, ma voix compte double. Et ça ne bénéficie pas juste aux marges - le fait est que des establishments très puissants ont aussi avantage à ce que la plupart des jeunes haïssent la politique et ne votent pas. (p. 158)
Commenter  J’apprécie          20
De fait, la raison la plus probable pour laquelle si peu d'entre nous nous soucions de politique, c'est que les politiciens modernes nous attristent, nous blessent profondément de diverses façons qui demeurent difficiles à nommer, et encore plus à évoquer. C'est bien plus facile de lever les yeux au ciel et de s'en foutre. (p. 156)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de David Foster Wallace (43) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Foster Wallace
Relecture de l'oeuvre labyrinthique de David Foster Wallace, dont le regard aigu sur la société américaine nous éclaire plus que jamais. Avec Jakuta Alikavazovic, écrivaine et traductrice des "Considérations sur le homard", et Pierre Ducrozet, écrivain et auteur de la préface de "L'Oubli".
autres livres classés : électionsVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (58) Voir plus



Quiz Voir plus

L'érotisme en littérature

Lequel de ces romans de Diderot, publié anonymement, est un roman libertin ?

Le Neveu de Rameau
Les Bijoux indiscrets
Le Rêve de D'Alembert
La Religieuse

6 questions
354 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature libertine , érotisme , érotiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}