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EAN : 9782382671054
354 pages
Mnémos (24/01/2024)
2.6/5   5 notes
Résumé :
Dans un futur qui ressemble au passé, la science est aux mains de fanatiques politiques.
Le jeune Swa est issu de l'un des derniers bastions de stabilité dans ce monde bouleversé, la Citadelle du Serpent. Il doit quitter sa cité natale pour entamer une quête au cours de laquelle il traverse les ruines d'un monde barbare autrefois appelé civilisation.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Elle m'aura fait suer cette chronique.
Il m'aura fait souffrir ce roman.

Car comment écrire un retour bienveillant sur un roman qui respire la misogynie à toutes les pages ou presque.
Chaque jour je lutte à mon niveau contre les injustices faites aux femmes. Pour l'égalité des genres. Alors forcément après ce roman, je suis révoltée. Je cherche des réponses, je contextualise, je veux excuser, mais rien n'y fait.
 
Swa c'est pouah !
 
Commençons par le positif déjà, car malgré mon positionnement et en toute objectivité, ce roman a des qualités indéniables. Sur une note positive donc, je dirais que le roman peut fasciner et attacher très fort le lecteur ou la lectrice à son récit. C'est palpitant, extrêmement bien écrit (quand l'écriture ne devient pas elle-même, à l'image de la libido débridée des personnages, lubrique) même si la prose verbeuse et le côté pompeux se sont révélés par moment usants. On imagine derrière les mots un auteur autocentré, fier, voire un brin libidineux. Plus d'une fois je me suis vue refermer ce bouquin pour ne plus jamais l'ouvrir. Finalement je le reprenais car je voulais savoir, connaître le fin mot de l'histoire, mais aussi et surtout jusqu'où l'auteur allait nous emmener. Et puis je voulais honorer ce service de presse… enfin… essayer.

L'auteur parvient à maintenir un rythme soutenu tout du long ce qui est assez exceptionnel pour être dit, car rappelons-le, ce roman est l'intégrale d'une trilogie française de science-fantasy (avec une 1ère publication au Fleuve Noir Anticipation en 1982 - dans la même veine masculiniste que La Compagnie des Glaces de G.-J. Arnaud (j'dis ça comme ça au passage) et réédité par Mnémos en janvier 2024).

Malgré tout, la construction m'a semblé bancale et le texte un peu fourre-tout, même si les éléments technologiques et scientifiques, le futur qui côtoie le passé, le primitif vs l'évolué se marient à la perfection à cet univers de fantasy. C'est un peu wtf, on passe de moines sadiques à des pirates sanguinolents à une horde de nomades barbares à une école d'apprentis du Grand Serpent à des scientifiques du passé basés sur une planète-satellite du futur… etc, etc …

L'imagination débordante de l'auteur est plutôt intéressante mais il ne développe jamais vraiment, car au-delà de la violence gratuite et sexuelle, des scènes de torture et des parties de jambes en l'air, je n'ai pas bien compris où il voulait en venir. J'ai eu l'impression de lire un éternel recommencement, un peu comme le jour de la marmotte, avec un schéma qui se répète à l'infini. Swa est fait prisonnier. Swa se fait torturer. Swa s'échappe ou est relâché. Swa retourne auprès des siens. Et ça recommence. Pareil pour Lsi sa compagne cocue jusqu'à la moelle. Lsi est capturée. Lsi se fait violenter, abuser, violer. Lsi s'échappe. Lsi retrouve Swa et ils copulent joyeusement pour fêter les retrouvailles.

« En un lointain futur… Qui ressemble au passé… »
 
Le début commençait pas trop mal, les codes habituels de la fantasy sont retrouvés sous la forme d'un roman d'apprentissage, d'une quête initiatique et identitaire, celle d'un jeune Apprenti nommé Swa, qui quitte sa Citadelle pour parcourir le monde et étancher sa soif de connaissance. Il fait des rencontres. Il expérimente. Il réalise que le monde n'est pas celui qu'il croyait être. Jusque-là tout va bien.

Et puis arrivent les femmes. Et alors là, c'est la cata.
 
Parce que je boudais la fantasy précisément pour cela : cette vision masculine, androcentrique, réductrice, retrouvée dans (presque) toutes mes lectures du genre. Où la femme n'est guère considérée plus qu'un objet sexuel. Jouet des hommes et de leurs fantasmes les plus vils.

Malheureusement Swa ne déroge pas à la règle. Toutes les femmes sont des « putains ». Aucune représentation positive de la femme dans ce modèle sociétal ultra patriarcal, cliché du plus cliché, induisant une soumission ultime de la gent féminine.

La misogynie de l'auteur transpire à travers les pages et lorsque l'on croit avoir touché le fond, ça repart de plus belle ! Je n'ai plus compté le nombre de fois où Swa a le bas-ventre tout chaud et la tête qui tourne, pas plus que je n'ai compté le nombre de descriptions physiques nauséabondes de la femme hypersexualisée.

Dans ce roman toutes les femmes sont des morceaux de barbaque et pire, elles en redemandent même après un viol en bonne et due forme. J'ai lu des romans plus anciens dont Dune (1965) et à aucun moment je n'ai trouvé ce genre de passage. Comprendra qui veut. le « viens me foutre » qui précède le petit limage et pétrissage, m'a achevée. Ah ça ! Ça ramone bien dans le texte.

« Quel est l'enjeu de la guerre mystérieuse que se livrent toutes ces organisations énigmatiques ? » se demande Swa.
 
Justement, je me pose toujours la question.
 
Tout n'est que violence, acharnements et perversités, tous les hommes se comportent de la même manière, ont la même ligne de conduite et ce peu importe leur ethnie, leur époque, leur culture : ils tuent, violent et réduisent en esclavage. Les femmes sont toutes perçues comme des proies sexuelles, des trophées, pour le bon plaisir des hommes. le pire étant cette norme tout à fait normale qui consiste en ce que les femmes violentées, torturées, violées, récompensent par un acte sexuel consenti la personne qui les sauvera (no comment).
 
Il n'y a qu'un homme qui puisse avoir écrit cela et ne pas être en capacité de prendre en considération l'état psychologique d'une personne violentée et les séquelles psychiques et physiques que cela peut induire.
 
En tant que féministe impliquée voire un peu misandre je n'étais clairement pas la cible.
 
*je remercie tout de même les @editionsmnemos pour ce service de presse que je me suis empressée d'accepter après un pitch prometteur 😬 même si cela n'a pas été concluant (du tout).
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Difficile de classer ce livre qui regroupe trois courts romans parus en 1982, époque où la fantasy française n'existait pas encore. Lorsqu'il y a 40 ans, l'épopée du héros éponyme pouvait être novatrice, elle aura peut être et pour certains moins de saveurs aujourd'hui. Il n'en ressort pas moins que j'ai passé un bon moment dans cette lecture qui présente ses qualités et ses défauts, à remettre en perspective avec la date de parution de l'ouvrage.

Alors, d'où partons-nous et où allons-nous ? Très simple, il s'agira du début jusqu'à la fin de ces 450 pages de l'épopée de Swa, de sa quête initiatique vers le destin qui est le sien: celui qui renversera l'ordre établi. Nous sommes ici dans un monde post-apocalyptique dans lequel l'humanité a été renvoyée à la barbarie (après avoir atteint son apogée technologique). le jeune Swa, est un apprenti de la forteresse de Bash et sert le Grand Serpent. Bon, très rapidement il trahira les siens et rejoindra son mentor (qu'il considère comme son père) Visage de l'Ours. J'ai trouvé le début très haletant mais la suite vous le verrez sera principalement dédiée à une succession d'actions de bataille me laissant parfois dubitatif. Je veux dire par là que tout était vite amené et vite conclu. J'avais une petite pensée pour la saga Tschai (1968) de Jack Vance qui est également dans le même style en termes de scénario, très vintage…

Ensuite, le style de l'auteur est très lisible, parfois à la limite de l'onirisme et dans l'ensemble de qualité. Nous y découvrirons un peu de tout: des scènes d'action, de belles descriptions, quelques dialogues. Peu d'intrigue en revanche et surtout quelques passages de sexe un peu old school, qui pourrait déplaire à quelques âmes aujourd'hui. Oui, nous pourrions sans doute lui reprocher son usage répété de certaines scènes surtout concernant la gente féminine mais tout cela est à remettre en perspective avec la date de parution du roman. J'avoue, je ne me suis pas posé de questions durant ma lecture et me suis contenté de me laisser porter par le courant.

J'ai finalement bien aimé tous nos protagonistes. Tout était certes très manichéen mais la palette de personnages était très variée et intéressante. Swa est bien entendu la figure de proue du roman. de nature plutôt naïve, un brin impulsif, j'ai apprécié de le voir progresser au fil des pages pour finir un peu sur ma faim justement. J'aurais aimé découvrir la suite et comment Swa allait bouleverser l'ordre établi et construire son futur. La figure paternelle de Visage de l'ours était également intéressante et attachante. La partie concernant le royaume de Dunja IV, l'impératrice aurait pu être plus développée selon moi. Trahisons, jeux politiques étaient mis à l'honneur et c'est à ce moment là que l'on en apprenait un peu plus sur la genèse de cet univers.

Je resterai donc sur une impression plutôt positive même si je vous l'accorde on sent que le temps a fait son effet et que le roman est en léger décalage avec ce que l'on a l'habitude de lire. le lecteur devra donc prendre en cette particularité avant de s'attaquer à ce très beau recueil (superbe travail éditorial de Mnemos) qui, ne l'oublions pas, était précurseur de la fantasy française il y a 40 ans.
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Je fréquente et apprécie Daniel Walther depuis longtemps , en 1979 « L'Epouvante » m'avait marqué et je lisais ses éditoriaux dans Fiction. Mais je ne connaissais pas ce livre-là qui réunit trois titres de la collection « Anticipation » . Sur une Terre ravagée par guerres et cataclysmes la civilisation s'est effondrée . La science a laissé place à superstition et magie , Des clans barbares parcourent une nature bouleversée qui a donné naissance à d'étranges mutation ; seuls quelques couvents-forteresses. conservent livres et artefacts du passé glorieux dans une ambiance de fanatisme et de macérations. Swa , brillant pensionnaire de l'un d'eux ,hanté par des rêves prophétiques , se révolte , rejoint une horde et l'aide à détruire la forteresse .A partir de là , il s'engage dans un voyage épique qui l'amènera à rencontrer les derniers survivants de la civilisation ancienne et à assumer sa destinée qui est de faire revenir l'âge d'or. Cette trame qui mêle science-fiction et fantasy est surtout pour Walter l'occasion de mettre en scène une fresque à la Moorcock , traversée de fantasmes érotiques et violents ,portée par une imagination foisonnante (quelle BD cela ferait !) et un style flamboyant par lequel il faut se laisser porter. Cette réédition est une excellente idée.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le passage par la littérature populaire m'a appris un tas de choses : à composer avec le lecteur, ce que je ne faisais jamais avant, et à écrire "plus lisible". Auparavant, on me considérait comme un auteur difficile.

Daniel Walther cité dans la préface de Richard Comballot
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Les loups hurlent, la forteresse demeure. (72)
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