Il y a à boire et à manger dans cet album. le dessin est toujours excellent, les atmosphères tout particulièrement réussies et, de plus en plus, l'auteur exploite ces suites de cases voire des planches entières sans dialogue, très riches en émotions. Une réussite.
On y trouve effectivement beaucoup d'émotion. La joie, la déception, la surprise, la peur, la souffrance... Difficile de rester insensible au sort des personnages, tous développés avec beaucoup de nuances et de finesse.
Néanmoins, on sent pointer tout doucement chez l'auteur un besoin de surenchère qui ne quittera plus la série: Aria ne peut définitivement plus rien faire comme tout le monde. Que son fils naisse avec des écailles, des cornes et des griffes suite à la contamination du lac d'Aquarius, très bien, ça se tient. Après, on essaye de nous faire gober différentes choses telles que "une belle et noble entité t'a envoloppée, Aria... Lasse d'avoir expérimenté de nombreuses vies, elle s'est lovée dans ton ventre pour s'y reposer. [...] Puis le bébé est arrivé. Il s'est construit autour d'elle, il a grandi et a vu le jour. Cet enfant possède désormais l'esprit d'un être fantastique qui n'a rien perdu de son passé.". ... ok...
Mais ce n'est pas tout! Vingt pages plus loin, surenchère-bis: Aria sort une AUTRE entité de son corps. "[...] depuis, je vis dans tes entrailles! J'ai fait de ton corps mon univers. Mais tu m'as recrachée comme si j'étais une pourriture, moi, la reine d'Aquarius". ... Quoi?! Est-ce la même "noble et belle" entité dont on parle avant? Ou est-ce que décidément, le ventre d'Aria attire tout le gratin VIP du coin?
Michel Weyland, capable du pire comme du meilleur, nous sert donc les deux à la fois dans ce tome. ça reste néanmoins un bon album que j'apprécie beaucoup au regard du reste de la série.