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EAN : 9782844183927
60 pages
La Part Commune (15/10/2019)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Quand la grande romancière anglaise se propose de rendre visite à quatre des plus grands noms de la littérature américaine du dix-neuvième siècle, le lecteur est assuré d’un dépaysement enthousiasmant.
En effet, sans s’éloigner des grandes lignes de leurs vies et de leurs œuvres, Virginia Woolf n’en dresse pas moins un portrait personnel, curieux, malicieux, et forcément hors des sentiers battus.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je suis fan de Virginia Woolf je tiens à le préciser tout de suite, tant de la femme, de l'écrivaine, de sa plume, de sa force et volonté (oui oui), de ses idées et de la façon si originale dont elle construit chacun de ses ouvrages. Ici il s'agit de quatre petites évocations d'écrivains (Trudeau, Melville, Whitman et Poe et pour ce dernier sa relation avec Helen Whitman) dans lesquelles Virginia Woolf synthétise les itinéraires et la qualité à la fois de leurs personnalités mais également l'itinéraire de leurs vies, rencontres, sens. Ce sont avec, comme toujours chez elle, de vibrants hommages à des plumes aimées par elle.
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Pour ma première participation au challenge, j'ai choisi le Paradis est une lecture continue, un petit livre de Virginia Woolf publié aux éditions La Part commune qui a compilé quatre articles de l'autrice que lui avait commandé le Times Literary Supplement entre 1917 et 1919 et respectivement intitulés Thoreau, Herman Melville, Visit to Walt Whitman et Poe's Helen.

Les articles sont de courts portraits des auteurs, tous américains. À partir d'extraits de correspondance ou de récits de contemporains, Virginia Woolf dresse des portraits malicieux et emplis d'humour. Je n'ai personnellement lu aucune oeuvre des auteurs qu'elle dépeint mais j'ai pris plaisir à parcourir cette galerie.

Les notes de bas de pages de Cécile A. Holdban, la traductrice, resituent les noms propres et n'alourdissent pas la lecture. J'ai également apprécié la petite notice biographique sur Virginia Woolf qui tient lieu de préface.

Le chapitre sur Thoreau, auteur notamment de Walden ou la vie dans les bois, est sans conteste celui que j'ai préféré et c'est aussi le plus long. J'y ai découvert le transcendantalisme, mouvement de pensée dont Thoreau est une figure de proue, qui veut que les institutions corrompent l'homme. L'homme, profondément bon, doit s'émanciper du matériel pour trouver dans la nature sa véritable indépendance. Helen Whitman est elle aussi transcendantaliste et le mouvement a également influencé Herman Melville et Walt Whitman.

Virginia Woolf ne se prive pas, surtout dans le dernier chapitre, de tourner en dérision le lyrisme et l'exaltation de certains transcendantalistes. Cela dit, Thoreau est décrit comme un homme idéaliste certes, mais touchant dans sa sincérité. L'autrice revient sur l'expérience de vie en solitaire dans la forêt de Thoreau, et dont il tire Walden, pour poser la question de ce qu'apporte la civilisation. Virginia Woolf met aussi en avant l'apparente contradiction de l'écrivain entre ce qui est perçu comme de l'égoïsme (penser ne pas avoir besoin de la société et des autres) et sa philanthropie (par son soutien aux abolitionnistes par exemple).

La question de la civilisation se pose de nouveau dans le chapitrer consacré à Melville, dans lequel Virginia Woolf revient non pas sur Moby Dick comme je l'aurais imaginé, mais sur Typee et Omoo, les deux premiers récits de l'auteur. Je n'en avais personnellement jamais entendu parler, et le bref résumé qu'en fait Virginia Woolf m'a éclairé sur la jeunesse de Herman Melville et sur ses pérégrinations dans le Pacifique sud (Typee et Omoo sont autobiographiques).

L'article sur Melville est une commande pour le centenaire de la naissance de l'écrivain, en 1919, et c'est justement à partir de ce moment-là que son oeuvre est (re)découverte. Je doute que l'écrit de Virginia Woolf ait eu un grand impact sur ce point, mais il est intéressant de savoir qu'il s'inscrit dans une dynamique.

Les deux derniers chapitres sur Walt Whitman Helen Whitman, maîtresse d'Edgar Poe, sont très brefs et reposent sur la même construction : citations et portrait, à ceci près que Virginia Woolf ne mentionne aucune oeuvre particulière. Elle évoque la simplicité et la sympathie de Walt Whitman et ne se montre pas tendre vis-à-vis de Poe.

Lire ce court ouvrage de Virginia Woolf m'a donné envie de lire les auteurs qu'elle cite et m'a, je pense, donné un aperçu de son humour que l'on m'avait évoqué.
Lien : https://monrockingchair.word..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et à présent, nous avons la possibilité de parvenir à connaître Thoreau comme peu de personne sont, y compris de leurs amis. Force est de dire que peu de gens s'intéressent à eux-mêmes autant que Thoreau s'intéressa à lui-même, car si nous sommes doués d'un intense égoïsme, nous faisons de notre mieux pour l'étouffer afin de vivre en bons termes avec nos voisins. Nous ne sommes pas assez sûrs de nous-mêmes pour briser complètement l'ordre établi. Telle fut l'aventure de Thoreau ; ses livres sont le récit de cette expérience et de ses résultats. Il a fait tout ce qu'il a pu pour augmenter sa compréhension de lui-même, pour encourager tout ce qui était particulier en lui, pour se soustraire au contact de toute force susceptible d'interférer avec ce don extrêmement précieux de la personnalité. C'est son devoir sacré, non pas envers lui seul mais envers le monde, et un homme n'est guère égoïste s'il est égoïste à une si grande échelle.
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Le mouvement transcendantaliste, comme la plupart des mouvements vigoureux, représentait l'effort d'une ou deux personnes remarquables pour se défaire des vieux habits qui leur étaient devenus inconfortables et pour s'adapter au plus près à ce qui leur paraissait être désormais les réalités.
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Sa mère était dynamique et volubile, et aimait tellement les balades en solitaire qu'il s'en fallut de peu que l'un de ses enfants ne vînt au monde en plein champ.
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Nous ne savons pas trop s'il faut dire qu'il est le dernier homme d'une race plus ancienne, ou bien le premier de celle à venir.
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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