On apprécie mal l'unique beauté du mythe hindou tant qu'on n'y a pas reconnu, à côté de la sensualité la plus chaude, et peut-être précisément parce que cette sensualité s'épanche à peu près sans contrainte, la fraîche amitié pour les êtres appartenant à d'autres espèces et à d'autres règnes. Cette tendresse, issue sans doute de la vieille pensée animiste, mais l'ayant depuis longtemps dépassée pour devenir une forme très consciente de charité, reste l'un des plus beaux dons de l'Inde au genre humain: l'Europe chrétienne ne l'a guère connue, trop brièvement, qu'au cours de la seule églogue franciscaine.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
_La poudre de sourire : le témoignage de Marie Métrailler,_ recueilli par Marie-Magdeleine Brumagne, précédé de _lettres de Marguerite Yourcenar de l'Académie française à Marie-Magdeleine Brumagne,_ Lausanne, L'Âge d'Homme, 2014, pp. 179-180, « Poche suisse ».
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