Ce recueil de nouvelles écrites par des garçons et filles de moins de de 27 ans est une agréable surprise. Il s'agit d'un concours de jeunes écrivains qui existe depuis une trentaine d'années. Merci aux éditions Buchet Chastel et aux organisateurs de ce concours dont l'épicentre est à Muret, en Haute-Garonne. Les 12 nouvelles de ce recueil sont bien écrites, et construisent un univers propre à chacune d'entre elle. Mes préférées sont "La Fuite" de Paul-Bernard Moracchini et "Le petit Bonhomme de chemin" de Anna-Zerbib. "La fuite" part sur l'escapade d'un garçon dans la nature, pour s'isoler et chasser plusieurs jours, puis bascule dans un monde onirique et fantastique. On sent que le jeune écrivain ressent la nature de façon presque intime. "Le petit Bonhomme de chemin" nous plonge dans la perception qu'a un enfant du monde qui l'entoure et les rêves qu'il peut avoir. Il est malheureusement déçu par la platitude de la réalité.
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Quel plaisir de découvrir l'univers, l'écriture, l'imaginaire de ces jeunes auteurs francophones ! Dans chaque nouvelle, en quelques pages,des personnages s'incarnent, (enfants, adultes, vieux) et tous s'imposent à nous après lecture. J'ai surtout été sensible aux regards portés sur les personnes âgées : Lucille Earnshaw, le vieux, Tombeau pour Catherine, Les derniers temps, textes pleins d'émotion, sans pathos, sans mièvrerie.
Mais, la meilleure est sans nul doute celle qui a obtenu le premier prix : Et couvertes de satin de Kiev Renaud, ou comment 3 petites filles sages jouent aux prostituées...
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«Donc je veux dire, c'est un rêve comme un autre, mais voyager tous les six mois entre les deux hémisphères, c'est ce que je voudrais faire. Pas toujours au même endroit, c'est vaste la Terre. Et puis ce serait tout le temps l'été. Je pense pas que le charme d'une saison soit dû au fait qu'elle se présente qu'une fois par an, déjà parce que je m'en fous, mais comme je passe neuf mois à en attendre trois, ça me fera économiser du temps et puis on se lasse pas du bonheur, tu te lasserais de... je sais pas moi, d'être riche ?»
Feriel-Chahnez Osmane, Le temps de la nuit
J'étais bien plus libre à cet instant que lors des dix-neuf dernières années. Les étoiles étaient correctement alignées, je les voyais depuis le coin, au-dehors, où je tentais de m'accroupir pour au final m'allonger à même le sol.
Feriel-Chahnez Osmane, Le temps de la nuit
Les photos d'école nous montrent à côté d'un globe terrestre, les mains posées sur un dictionnaire. Des vêtements sobres, un sourire calme. À les voir, on croirait que nous occupions nos samedis à faire des puzzles.
Kiev Renaud, Et couvertes de satin
À l'époque, nous savions déjà parler de politique, nous suivions des cours de piano ou de violon, nous faisions des concours de mathématiques et des spectacles de ballet jazz.
Kiev Renaud, Et couvertes de satin
«C'est la vie, on essaye de guérir les blessures des autres et tout ce qu'on y gagne, c'est de se nuire à soi-même.»
Feriel-Chahnez Osmane, Le temps de la nuit
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Mercedes Deambrosis :
Milagrosa]
De Madrid,
Olivier BARROT présente la réédition
du roman de
Mercedes DEAMBROSIS "
Milagrosa",
chronique douce amère de l'Espagne de 1950 dont il lit un extrait