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EAN : 9782258148307
480 pages
Presses de la Cité (11/10/2018)
3.38/5   12 notes
Résumé :
Rose appartient aux services secrets israéliens. Elle a quitté l'Allemagne en 1938 avec sa soeur et vit désormais dans un kibboutz. En 1952, son chef l'envoie en mission dans l'hôtel où elle passait ses étés, petite : un havre de paix au coeur de la Forêt-Noire. Elle a été désignée pour déjouer un attentat prévu contre le chancelier allemand Konrad Adenauer, qui souhaite faire voter une loi d'indemnisation des victimes juives de la Seconde Guerre mondiale. Le Mossad... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les Editions Presse Cité pour l'envoi de ce livre lors de la dernière Masse Critique.

Brigitte Glaser exploite un angle peu connu de la période post-seconde guerre mondiale : celui des juifs qui ont fui l'Allemagne nazie pour s'installer dans des kibboutz en Israël.
L'intrique s'inscrit autour de la loi fédérale sur l'indemnisation qui oblige l'Allemagne à indemniser les juifs.

Ce roman est un peu déroutant car il exige de connaître certains faits historiques pour mieux appréhender les enjeux abordés.
Le personnage du chancelier Adenauer est esquissé mais malheureusement pas développé. Une profusion de personnages secondaires se bouscule et se confond. Ils manquent de charisme et d'épaisseur.
L'intrigue principale a du mal à s''installer et la question principale de savoir qui est allié et qui est ennemi tourne en rond et tombe comme un soufflé.

Quelques bons passages du genre roman d'espionnage sont bien relatés et sont empreints de la fraîcheur des paysages de la Forêt noire.


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1951, la guerre est finie depuis six ans et tout le monde essaie tant bien que mal de reprendre une vie "normale" en dépit de profondes et irréversibles séquelles. L'heure est à la réconciliation, chose à laquelle le chancelier allemand Konrad Adenauer tient particulièrement...mais ce n'est pas l'avis de tout le monde, raison pour laquelle une menace d'attentat plane sur sa tête. Parce qu'elle connaît très bien le lieu de vacances du Chancelier, Rosa, membres des services secrets israéliens mais jamais partie en mission sur le terrain, doit retourner en Allemagne - pays qu'elle a fuit à 14 ans avec sa grande soeur Rachel pour vivre dans un kibboutz à Omarin - rejoindre un agent dont elle ignore tout, y compris à quoi il ressemble. Leur mission: se faire passer pour un couple marié en vacances afin de veiller à ce que rien ne vienne ternir les quelques jours de repos du Chancelier. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et la jeune femme peu expérimentée devra faire preuve de vigilance et d'intelligence pour remplir sa mission et affronter ses doutes et son passé.

Il me suffit de lire "espionnage" ou "services de renseignement" pour que ma curiosité soit titillée. Alors quand en plus il est question du Mossad, l'un des services secrets les plus efficaces et "secrets" au monde, je ne pouvais que le cocher dans la liste des titres de la Masse critique! (J'en profite d'ailleurs pour remercier Babelio et les Presses de la cité pour cette découverte).

Tout d'abord je dois dire que ce roman n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais! En effet en prenant connaissance de la quatrième de couverture, j'avais dans l'idée qu'il s'agissait d'une pure histoire d'espionnage. Or les services secrets ne semblent être finalement qu'un prétexte pour faire la lumière sur un pan de l'Histoire qui n'est pas particulièrement connu. (J'avoue qu'avant cette lecture je n'avais jamais entendu parlé de la loi fédérale d'indemnisation des victimes du nazisme et des négociations avec Israël à ce propos. Je crois bien que même en cours d'histoire ce point n'a pas été abordé.) Rosa est inexpérimentée, d'ailleurs elle aurait bien refusé la mission, mais elle n'a pas vraiment le choix, question de loyauté, et cela lui permettra de revoir sa soeur. C'est pourquoi malgré les doutes qui l'assaillent et les souvenirs (douloureux) que cette mission fait ressurgir, elle s'embarque dans cette "aventure" de laquelle elle ressortira en quelque sorte plus grandie.
Rosa est un personnage particulièrement attachant. Elle nous apparaît peu sûre d'elle, un peu dépassée par ce monde d'espions auquel elle n'est guère habituée. Mais elle est aussi pleine de ressources, intelligente et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Derrière ces airs de beauté fragile c'est en fait une femme forte qui va être mise à rude épreuve, physiquement et émotionnellement parlant, mais qui ne flanchera pas. Finalement cette mission sera l'occasion de tourner définitivement une page de sa vie et elle pourra retourner auprès de son fils plus forte et plus convaincue d'avoir fait le bon choix.
Hôtel Baden-Baden n'est pas qu'un roman racontant une histoire d'espionnage, c'est aussi un témoignage, une autre manière de parfaire sa culture générale et historique sur une période dont on parle peu mais qui n'en reste pas moins importante. A noter d'ailleurs le lexique et les explications en fin d'ouvrage qui permettent de comprendre et d'apprendre bien des choses.
En fait il est difficile de parler de ce livre, surtout si on ne veut pas en dévoiler beaucoup. Il captive tout en poussant à la réflexion, on se plonge dedans pour difficilement en sortir sans connaître le fin mot de l'histoire.
Une belle découverte que je conseille (même si les intrigues d'espionnage ne sont pas trop votre truc...parce que ce roman est bien plus que cela!)
Encore merci Babelio et Les Presses de la cité
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Brigitte Glaser est apparemment l'auteur de nombreux romans policiers, mais j'avoue que jusqu'ici, je n'avais jamais entendu parler d'elle. Hôtel Baden-Baden est son premier roman traduit en français.

Le point fort de ce roman est sans conteste son contexte. Pour moi, l'Allemagne d'après-guerre se limite en grande partie à la crise de Berlin et j'ai vraiment apprécié de plonger dans le contexte compliqué de cette loi d'indemnisation, du retour d'une partie de la population juive, de la maintenance de certains ex-nazis à des positions importantes de la société, de la culture de l'oubli et du désir d'avancer au détriment de la reconnaissance des victimes, etc. À travers un roman d'espionnage assez classique et parfois un peu simpliste, Brigitte Glaser touche à des dizaines de thèmes passionnants, qui ont soulevé plusieurs questionnements au fil de ma lecture. J'ai également aimé replonger dans la création de l'état d'Israël et en apprendre un peu sur la vie dans un kibboutz.

Mais Hôtel Baden-Baden souffre également de quelques faiblesses, et en particulier d'un personnage principale féminin vraiment barbant. Rose est une femme qui vient de la bonne société juive allemande, qui a vécu dans un kibboutz dans les années 40, en pleine confrontation avec les populations arabes, et qui est choisie par le Mossad pour une mission ayant trait à la protection du chancelier allemand... et pourtant, elle apparait comme une vraie tarte (excusez-moi du terme), à croire qu'elle est l'invention d'un auteur masculin des années 50 complètement misogyne.

La construction du roman, qui entrecoupe son récit par des flashbacks dont elle se réveille brusquement n'ayant pas remarqué qu'elle était plantée devant un escaliers depuis 10 minutes, n'arrange pas les choses (je croyais que les femmes pouvaient faire deux choses en même temps, marcher et réfléchir). Les autres personnages féminins ne m'ont pas d'avantage plu: Agnès fait encore plus peine à voir, Sophie est le stéréotype de la concierge qu'on déteste tous, etc. J'ai peine à croire qu'une femme ait pu créer ces personnages au XXIème siècle. J'ai donc progressé avec irritation pendant toute la première partie du roman, prise dans une intrigue qui tourne en rond (et oui, Rose se pose souvent les mêmes questions et doit répéter souvent les mêmes choses pour les intégrer) avant que le rythme s'accélère un peu et que je me fasse prendre par l'histoire et son dénouement.

Un contexte passionnant donc mais des personnages décevants qui ont un peu gâché ma lecture mais pas mon intérêt pour cette période historique... et pourquoi pas pour les autres romans de Brigitte Glaser...

Lien : https://unmomentpourlire.blo..
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Sympa, cela ressemble à du Agatha Christie, surtout que la période (après guerre) pourrait être la sienne. Les personnages sont plutôt sympathiques, mais cela reste léger même si les sujets abordés le sont moins : la question de l'indemnisation des victimes de la shoah par l'Allemagne avec ses partisans et ses détracteurs dont des membres d'Israel, la politique du Mossad dans les années 50, le ressenti allemand post 2nde guerre mondiale.
Contexte très intéressant a priori documenté, c'est le coté + du livre.
A coté il est un peu long, à cause entre autres du développements des intrigues secondaires sur les différentes héroïnes, Rosa et ses souvenirs, Sophie et ses souhaits de vie plus facile, Agnès qui reste très jeune et dont les peurs sont très prégnantes. Ce sont 3 de beaux personnages de survivantes, qui ont fait des choix ou subit des choix, mais parfois leurs atermoiements sont un peu répétitifs. du coup, il reste moins de place au personnage d'Ari qui arrive d'ailleurs très tardivement, voire à celui de Nathan. Beaucoup d'ellipses (ou d'explications trop subtiles pour moi).

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l'intrigue se situe entre l'Allemagne et plus précisément à Baden-Baden (ville thermale située à 1h de Strasbourg, je vous recommande d'ailleurs ses thermes et notamment Caracalla) mais également en Israël ainsi qu'à Tanger. Rose, le personnage principal, se voie confier une mission par le Mossad, déjouer un potentiel attentat sur le chancelier allemand afin de protéger les intérêts israéliens dans le cadre de la détermination des réparations que l'Allemagne versera à Israël en réparation des atrocités de la 2e guerre mondiale.
Globalement c'est plutôt agréable à lire, intéressant, c'est plutôt bien écrit même si on peut déplorer quelques longueurs (langueurs ?) par moments bref au final ça se laisse plutôt bien lire.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le Bühlerhöhe somnolait paisiblement sous le soleil matinal de ce début d’été lorsque, au terme de sa tournée d’inspection, Mme Reisacher envoya le vieux domestique Lepold chercher la grosse Emma. Il se savait porteur d’une mauvaise nouvelle, aussi traîna-t-il les pieds encore plus que d’habitude en traversant le vestibule de marbre pour rejoindre l’aile des cuisines où se trouvait le cagibi de la femme de chambre. Emma se sentit défaillir. Elle avait beau faire deux têtes de plus que la Reisacher, sa crainte du purgatoire n’était rien à côté de celle que lui inspiraient les humeurs de son autoritaire patronne. La tête basse, les mains moites, elle frappa quelques instants plus tard à la porte du bureau, derrière la réception.
Deux serviettes non remplacées, un petit savon qui manquait sur le lavabo de la chambre 107 – un hôtel de première classe* 1 nécessitait un personnel à l’avenant, surtout maintenant que le chancelier allait venir. Voix basse mais tranchante de la Reisacher. Emma avait peine à la comprendre tant cette voix lui faisait mal. Toute tremblante, elle s’aperçut que les larmes lui montaient aux yeux.
— Arrête de pleurnicher, rassemble tes affaires et pars sans faire d’histoires, sinon je te supprime ta paie des quinze derniers jours, siffla la gouvernante.
Elle chassa Emma et referma la porte derrière elle.
Elle considérait les femmes de chambre comme une source inépuisable de contrariété et se jura une fois encore d’être plus exigeante à l’avenir. Malheureusement, il était difficile de trouver du personnel pour un hôtel aussi isolé. Alentour, la Forêt-Noire n’avait pas mieux à offrir que des rustaudes qui dormaient pour ainsi dire avec le bœuf et l’âne dans leurs fermes. À Strasbourg, c’était tout autre chose ! Cependant Strasbourg était redevenue française, la circulation frontalière n’était pas encore rétablie, et il fallait juste espérer que la prochaine Emma serait un peu moins plouc et un peu plus futée.
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Comment un Juif peut-il retourner dans le pays des bourreaux ? Comment peut-il serrer une main qui est peut-être couverte de sang juif ? Comment peut-il faire de la musique pour ceux qui ont assassiné six millions de ses frères et sœurs ?
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Car ceux qui instillaient la peur ou qui frappaient n'étaient pas les seuls à être dangereux, il y avait aussi les individus doux et discrets, qui vous soutiraient vos secrets en vous faisant croire que vous les révéliez de votre plein gré.
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-Et avant que tu poses la question: oui, il y a plein de choses affreuses ici, en Allemagne. L'antisémitisme continue d'être encouragé, on retrouve d'anciens nazis au pouvoir, l'orientation "occidentale" du gouvernement est une erreur, l'oubli règne en maître. Mais j'apprécie qu'à l'inverse de ce qui se passe en Israël on me mijote plus dans son jus, et qu'on interdise à la presse de recommencer à embobiner les gens. On a le droit de penser autrement. Toi, tu ne penses pas, tu sers ton pays comme un bon petit soldat et tu obéis aveuglément.
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À l'heure actuelle, on ne savait pas ce dont les hautes sphères voulaient se souvenir ni ce qu'elles préféraient oublier.
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