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EAN : 9782889441457
541 pages
Slatkine et Cie (01/10/2020)
4.16/5   135 notes
Résumé :
1826. Aaron Salzberg descend d'une diligence sur la place de Bex. Il a quitté le royaume de Pologne où il est né pour venir travailler dans les mines de sel qui ont fait la fortune de cette petite ville suisse. 2020. L'inspecteur Andreas Auer est appelé en urgence : une prise d'otages est en cours dans les mines de sel de Bex, toujours en activité. Un wagon avec un homme solidement attaché à son bord sort de l'étroite galerie souterraine et s'embrase sous le regard ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Mais quel polar ! Je ne connaissais Marc Voltenauer que de nom, n'ayant pas lu ses précédents ouvrages. Avec Les protégés de Sainte Kinga, j'ai été conquise dès les premières pages, à ne plus pouvoir lâcher le bouquin. le comble est, que étant tellement emportée par cette enquête et bien que le livre fasse pas moins de 541 pages, je me suis obligée à ralentir pour le dernier quart afin de garder du plaisir pour plus longtemps, comme on peut parfois le faire avec un mets savoureux qu'on voudrait ne jamais voir terminé. Je remercie donc vivement Babelio et les Éditions Slatkine & Cie qui m'ont permis de vivre des heures intenses.
Avant de démarrer l'intrigue, l'auteur nous présente comment ces mines de sel, celles de Bex, dans le canton de Vaud ont été découvertes incidemment par Jean Bouillet, au XVe siècle. Il faut souligner qu'elles sont encore exploitées aujourd'hui et qu'il s'agit des dernières mines de Suisse encore en exploitation.
C'est donc dans ces dernières que va avoir lieu une incroyable prise d'otages, avec parmi eux une classe d'adolescents, leurs deux enseignantes et une guide, des membres d'une association d'extrême-droite, le bloc identitaire suisse et deux sauniers. L'inspecteur Andreas Auer n'a que quelques heures pour mener son enquête et découvrir le nombre et l'identité des ravisseurs et leurs motivations. Qui se cache notamment derrière ce personnage déguisé en Charlot, dont les revendications lancées par vidéos sont pour le moins peu banales et y n'y aurait-il pas un complice à l'extérieur de la mine ?
À cette enquête palpitante, nous est dévoilée en parallèle, la vie de Aaron Salzberg. Elle débute en 1826, lorsque ce jeune Juif polonais arrive à Bex recommandé au directeur des Mines de sel par son père, géologue. Si, dans un premier temps tout va pour le mieux, les choses vont bientôt tourner à la tragédie.
Si le lieu, en l'occurrence ces mines de sel, est le point commun aux deux histoires, il se pourrait bien que les personnages puissent également être un point de rapprochement.
Ce sel, ce véritable or blanc, pas seulement cet élément qui donne du goût à nos préparations culinaires mais aussi ce qui donne du piquant à nos propos, de l'intérêt à notre vie, son extraction et ces bienfaits sont au coeur de ce polar et lui confèrent déjà son originalité. Une autre originalité se révèle dans les motifs de cette prise d'otage qui sont sociaux et humanistes, loin des demandes de rançons habituelles.
En dehors de l'enquête policière extrêmement bien ficelée, menée avec des moyens modernes de communication et d'information, ce sont les thèmes déployés par l'écrivain qui m'ont particulièrement marquée.
Sans jamais tomber dans le manichéisme, Marc Voltenauer analyse fort bien comment des hommes et des femmes ont pu se retrouver à soutenir des thèses aussi indignes que celles portées par l'extrême-droite, comment la haine de l'homosexualité peut être soutenue et du coup encouragée par des religieux intégristes. Il pointe également du doigt la lenteur et souvent l'incurie des services administratifs vis-à-vis des réfugiés, avec ces familles séparées sans raison justifiée. Des thèmes sombres évidemment mais ô combien actuels, malheureusement ! Tout ceci donc pour la période contemporaine.
Avec Aaron Salzberg, c'est à tout un pan de l'histoire de la Pologne que l'auteur va faire référence. Ce nom Salzberg, qui signifie "montagne de sel" ancien nom en allemand de la ville Bochnia, Bochnia et son ghetto créé entre mars et avril 1941, dont la liquidation totale a eu lieu le 1er septembre 1943. de terribles pages témoignent de ces sombres moments.
J'ai admiré la maîtrise avec laquelle l'auteur genevois a su relier le passé avec le présent, n'hésitant pas à inclure deux arbres généalogiques pour une compréhension optimale. J'ai apprécié aussi les précisions documentaires aussi bien historiques que géographiques ainsi que les détails du fonctionnement des cellules de crises policières, même si j'ai parfois été un peu perdue par cette technique informatique.
Les chapitres sont courts. Leur titre, en faisant très souvent référence au temps précédent ou suivant la prise d'otages, la présence d'une carte avec le plan de la mine jointe au livre m'ont fait suivre en direct et en quelque sorte aidé à participer avec eux tous, à essayer de convaincre ces preneurs d'otages à les relâcher. Quel suspense !

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Quelle découverte ! Quel super polar aussi passionnant qu'instructif !
Avec Les Protégés de sainte Kinga, Marc Voltenauer, auteur suisse que je découvre pour l'occasion, m'a, en plus, donné envie d'aller visiter ces fameuses mines de sel, à Bex, pas très loin de ce Rhône qui passe, un peu plus tard, tout près de chez moi.
Ce polar super addictif débute par la légende Jean Bouillet, dit « le Bracaillon », qui raconte avoir visité « les magasins du diable. » Il avait vu des gnomes extraire ce fameux sel trouvé au coeur de la montagne où se déroule l'essentiel du drame qui va se jouer.
Au fur et à mesure de son récit bien maîtrisé, Marc Voltenauer joue avec les époques. Après avoir présenté Hannah qui, arrivée à Gryon en 1946, avait des chiffres tatoués sur son avant-bras, je suis plongé sans ménagement en pleine prise d'otage… fictive, exercice de l'Académie de police de Savatan. Je fais alors connaissance avec Andreas Auer, inspecteur de police déjà héros de précédents romans de l'auteur. Il forme de jeunes aspirants policiers dont Kinga Nowak, au prénom prémonitoire puisque sainte Kinga est, en Pologne, la patronne des mineurs. Soudain, et ce n'est plus un exercice, alerte maximum : prise d'otages dans les mines de sel !
À partir de là, tout va s'enchaîner sur un rythme soutenu et avec une précision extraordinaire. Il y a d'abord les heures précédant la prise d'otages, très utiles pour le lecteur que je suis car l'auteur réalise une parfaite description de la mine – plus un plan cartonné à l'appui – avant de rappeler, plus tard, son histoire.
Au XIXe siècle, voici Aaron, venu de sa Pologne natale, envoyé par son père, Itzahk, géologue, pour s'embaucher à Bex. le jeune homme a vingt-et-un ans et ce qu'il va vivre se révèle aussi passionnant et terrible que la prise d'otages. La jalousie, la méchanceté, la concupiscence, l'antisémitisme sont des maux bien trop attachés à notre espèce dite humaine…
Enfin, et surtout, j'ai été emporté par le terrible décompte des heures et minutes après la prise d'otages. C'est un mime, grimé en Charlot, inspiré par le Dictateur de Charlie Chaplin, qui dicte ses volontés à la police, bien appuyé par un hacker, génie de l'informatique.
Seulement, ses otages sont nombreux avec des adolescents d'une classe en visite, deux enseignantes, des employés de la mine et tout un groupe d'un mouvement d'extrême-droite, le Bloc identitaire suisse qui s'était réuni dans une salle de la mine.
Inutile d'en dire davantage car chaque lecteur, comme moi, se laissera entraîner avec plaisir mais surtout angoisse dans cette prise d'otages hors normes.
Comment un homme, au bout du rouleau et révolté par toutes ces injustices scandaleuses de notre monde actuel, tente d'y remédier ?
Marc Voltenauer s'y prend bien, ne ménage aucun renseignement technique et m'impressionne beaucoup par son souci du détail jamais lassant, toujours précieux.
Au fil de ma lecture, j'ai frémi, tremblé, pris fait et cause pour les revendications de Charlot tout en réprouvant le recours à la violence.
Habilement, Marc Voltenauer a su relier les drames du passé, la shoah, aux cicatrices toujours bien visibles aujourd'hui et à leurs conséquences. Cela a au moins le mérite de rafraîchir la mémoire afin d'éviter à tout prix que cela se reproduise. Il met aussi le doigt sur l'accueil familial des réfugiés dramatiquement séparés par des décisions bureaucratiques absurdes.
Les Protégés de sainte Kinga : un polar que j'ai dévoré !

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Comment dire ? Ca ferait un bon téléfilm, regardé d'un oeil distrait entre deux publicités, et vite oublié.
Une classe de collégiens et un groupuscule fasciste sont pris en otages dans la mine de sel de Bex, en Suisse. La police débarque sur les lieux, et les négociateurs entament le dialogue avec le preneur d'otages, qui se présente sous les traits et le nom de Charlot. Peu à peu, il dévoile ses exigences, tandis que l'inspecteur Andreas Auer et son équipe tentent de le démasquer pour connaître ses motivations et projets, afin de les déjouer.

J'aurais voulu aimer ce roman, mais j'y ai relevé beaucoup trop d'incohérences et d'invraisemblances. Je regrette également le grand nombre de personnages et de temporalités différentes ; mon cerveau vieillissant s'est perdu plus d'une fois parmi tous ces noms. Enfin, l'intrigue se jouant dans une mine aux multiples galeries et places, un plan m'aurait été bien utile pour me repérer, car les descriptions de l'auteur ne m'ont pas suffi -et là encore, je me suis souvent égarée. J'ai donc refermé ce livre sur une impression de confusion.
Et c'est bien dommage, car on sent que Marc Voltenauer a voulu bien faire, qu'il a écrit ce roman avec les meilleures intentions pour dénoncer l'intolérance qui menace son pays. Mais malgré sa bonne volonté, je sors déçue de cette lecture, qui n'est pas à la hauteur de ce que j'en attendais. Toutefois, ça se lit rapidement, et le personnage de Charlot est attachant (au moins, l'auteur parvient à créer un syndrome de Stockholm livresque !).

Au vu de la grande majorité des lecteurs qui ont aimé ce roman, ma chronique peut paraître poivrée, mais je vous conseille plutôt de consacrer votre temps de cerveau disponible à la lecture de polars plus corsés.
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Polar captivant, personnages attachants, bien documenté et instructif puisqu'il mêle une enquête dans les mines de sel de Bex en Suisse qui se visitent et sont exploitées depuis 1680. Quelques chiffres : 50 km de galeries, un escalier de 458 marches, sel enfoui depuis 200 millions d'années, extraction de 30 000 tonnes par an de sel. Y parle également de lieux que je connais. Une visite que je me promets de faire.
Cette mine est tellement mise à l'honneur que j'en oublierai l'histoire. Prise d'otages d'une classe, d'un groupe d'extrême-droite et d'employés dans les entrailles de la terre. Andreas, qui a un neveu en otage, supervise l'affaire tandis que Bakari entame les négociations avec le preneur d'otages déguisé en Charlot qui s'exprime qu'en mime.
Comment désactiver la technologie de pointe qu'ils ont mis en place avec l'informatique jusqu'à pirater les PC des flics et de la société ? En parallèle l'histoire très intéressante de Aaron Salzberg qui est venu de Pologne où se trouve la mine de Wieliczka et la légende de sainte Kinga (voir web).
Un grand remerciement à Cancie, Fandol et Kazcook qui par leurs critiques enthousiastes m'ont dirigée vers ce lieu que je ne suis pas près d'oublier.
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Tout d'abord un grand merci à Delphine des Editions Slatkine pour ce nouveau polar vraiment passionnant. L'auteur s'améliore à chaque livre et celui-ci est vraiment très réussi, comme en témoignent les nombreuses critiques très positives.

Le roman alterne les chapitres qui parlent du passé, en particulier de l'histoire d'Aaron Salzberg, un mineur juif polonais venu à Bex en 1826 pour travailler à la mine de sel, mais aussi un survol de l'histoire de la mine depuis sa découverte au dix-septième siècle et le présent, qui nous raconte une prise d'otages de nos jour dans la saline. Bien sûr peu à peu les deux histoires vont converger, sinon ça n'aurait pas d'intérêt. Aaron vient d'une région qui exploite aussi une mine de sel. Il est très bien accueilli par le directeur, il est très compétent et permet de réaliser des progrès techniques, ce qui fait perdre son emploi de gradueur à Samuel Ansermet, provoquant une grande rancoeur, qui culminera quand le jeune homme deviendra l'amant de l'épouse du directeur quelques années plus tard et déclenchera un drame.

De nos jours, l'inspecteur Andreas Auer anime une formation sur les prises d'otages à l'académie de police de Savatan, lorsque tout à coup il est appelé avec toute son équipe et des négociateurs pour une vraie prise d'otages dans les mines de sel de Bex. Un homme déguisé en Charlot s'est emparé d'employés de la mine, d'une classe d'adolescents, de leurs institutrices et d'un groupe d'extrême droite qui avait loué une salle pour une réunion, il les séquestre et commence par demander dix millions de francs de rançon. Pour montrer sa détermination, il abat l'un des otages très rapidement. On suit toute la prise d'otages, à la fois du côté des ravisseurs et des policiers. Les ravisseurs sont très organisés et ont toujours un coup d'avance sur les policiers, ils semblent tout maîtriser et la tâche des flics est très compliquée. Après la rançon, Charlot a des revendications plus « sociales » mais refuse toujours de libérer les otages, y compris les enfants. Il demande qu'on accorde l'asile à un réfugié débouté et séparé de sa famille ainsi que deux autres exigences du même ordre. La prise d'otages dure près de trois jours, suivie de la traque des complices qui ont pu s'échapper.

Le roman est très prenant et plein de rebondissements. Les chapitres sont courts et cette fois l'écriture de l'auteur est plus maîtrisée et plus sobre. On ne rencontre plus « l'homme qui n'est pas un assassin » ou « l'homme qui s'enivrait du parfum de sa mère », je trouve qu'il a nettement progressé. Au début il y a une description très détaillée de la mine, de son histoire et de son fonctionnement. J'ai cru que l'auteur retombait dans son travers de la promotion régionale, comme s'il était subventionné par l'office du tourisme, mais ça n'a pas duré. Dans un de ses polars, Nicolas Feuz situe son action dans les moulins souterrains du Col des Roches et donne aussi beaucoup de détails historiques, toutefois ça m'a moins dérangée, sûrement parce que c'est ma région et que je connais l'endroit, contrairement aux lieux évoqués par Marc Voltenauer dans ses livres. Donc la pléthore de détails sur le contexte intéresse plus les lecteurs régionaux et peut vite ennuyer les autres. La documentation est très importante pour un roman mais elle doit rester légère dans l'histoire, on peut toujours en parler plus abondement dans les annexes comme le font Steve Berry ou Alice Quinn. Heureusement cette lourdeur ne dure pas dans ce polar et on est vite pris par cette histoire tout à fait passionnante, d'ailleurs, je voulais absolument savoir comment elle se terminait et je l'ai finie à 4h30 du matin à force de me dire encore un chapitre avant d'aller au lit, je ne pouvais le lâcher et c'est quand même rare que je sois si peu raisonnable, c'est dire la qualité de ce roman.

Sur le fond, Charlot est très ambigu, son action relève à la fois du grand banditisme par la demande de rançon, et le fait d'avoir cibler un otage avec une famille assez riche pour payer et d'un désir de rétablir la justice. Il veut qu'on accorde l'asile à un réfugié débouté au nom des règles de Schengen et qui se trouve dans une situation absurde, que les responsables de la communauté catholique intégriste reconnaissent leur responsabilité face à l'homophobie ou qu'on réhabilite la mémoire d'un mineur juif, même si dans l'histoire d'Aaron l'antisémitisme est un prétexte plus qu'une cause. Charlot combat en particulier l'extrême-droite qui se répand en Europe en séquestrant des militant d'un mouvement (heureusement fictif, même si ce genre d'idées existent aussi chez nous hélas). Andreas et le négociateur sont très clairs : si ces idées sont défendables et même honorables, il n'est pas question d'utiliser le violence pour les revendiquer. Charlot qui tue les militants nationalistes comme du bétail à l'abattoir ne vaut pas mieux que les homophobes qui ont tué Léo en le précipitant dans la Sarine. Les idées défendues par Charlot et celles qu'il combat sont largement expliquées et forment la trame du livre.

Comme dans tous ces romans, Marc Voltenauer parle d'homosexualité et d'homophobie, qui serait selon lui la nouvelle forme du racisme. Il parle de la communauté d'Ecône, mais ce groupe est ultra minoritaire en Suisse. Je n'ai pas trouvé le nombre de catholiques intégristes dans notre pays, mais ça doit faire au maximum quelques centaines et encore, donc il ne sont pas représentatifs des chrétiens suisses. Dans le roman des personnes proche de ce mouvement ont tué un participant à la Gay pride. La violence est évidemment condamnable et le meurtre encore plus. Toutefois il existe un courant important et pacifique qui n'approuve pas du tout ce que j'appellerais globalement la libéralisation des moeurs (qui englobe l'homosexualité mais pas seulement), ce sont les chrétiens évangéliques et qui se font museler. Si la haine envers qui que ce soit est bien évidemment interdite, on doit pouvoir discuter de certains choix de vie sans se faire criminaliser. On a parfaitement le droit de penser que l'homosexualité ou l'adultère ne sont pas conformes à la volonté divine, tout en rappelant que Jésus a bien plus souvent condamné l'amour de l'argent et l'idolâtrie (péchés que notre société pratique abondement) que le relâchement des moeurs. On peut penser de cette manière sans agresser qui que ce soit ni être un affreux fasciste. Malheureusement avec la pensée unique et le politiquement correct qui dominent, les opinions non conformistes semblent interdites, voire criminalisées.

Ce polar est très riche, très bien ficelé et passionnant, je trouve que l'auteur progresse à chaque livre, les deux derniers sont nettement plus aboutis que les deux premiers. Il est intéressant par son côté historique et nous fait réfléchir sur des questions actuelles comme les réfugiés, la pensée nationaliste qui revient en force en Europe et la notion de tolérance. Une lecture vraiment très agréable que je recommande vivement.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Derrière son secrétaire d'acajou et bronze doré, l'abbé Mauron les invita à s'asseoir sans prendre la peine de se lever. Par-dessus sa longue soutane noire, il portait une chaîne et une croix pectorale en or. Andreas regarda le crucifix accroché au mur avec un Christ souffrant, résigné. Puis son attention fut attirée par une statuette de la Vierge en bois d'olivier qui trônait sur le bureau et pensa, une fois de plus, à la profonde contradiction de l'Église catholique. Figure féminine par excellence, Marie y occupait un rôle central. Pourtant l'institution ecclésiale ne laissait qu'une place mineure aux femmes. À elle seule, la pauvre vierge se devait d'incarner l'unique dimension féminine d'une organisation phallocrate dont l'un des représentants se tenait face à lui.
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Les croyances et les convictions étaient pour lui les principaux dangers qui guettaient l'humanité. Persuadé de détenir la vérité, chacun s'enlisait dans ses propres certitudes, renforçant ainsi sa propre ignorance. Hugo aimait bien la sentence socratique, " Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien". Reconnaître son ignorance comme postulat de base était l'attitude nécessaire pour s'ouvrir à une quête du savoir intelligente et demeurer critique à l'égard de soi-même.
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À force de voir déambuler les passants, il avait acquis une aptitude à reconnaître les gens tristes, les gens heureux, ceux qui ruminaient leurs soucis. Il se plaisait à imaginer la vie de chacun, leur métier, leur famille, leurs espoirs et leurs déceptions. Il se demandait à quelles discriminations ils avaient dû se heurter, ou de quelles injustices ils avaient été les victimes. Certains jours, c'était la misère humaine qui défilait devant lui dans la plus grande indifférence générale.
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Puis son attention fut attirée par une statuette de la Vierge en bois d’olivier qui trônait sur le bureau et pensa, une fois de plus, à la profonde contradiction de l’Église catholique. Figure féminine par excellence, Marie y occupait un rôle central. Pourtant l’institution ecclésiale ne laissait qu’une place mineure aux femmes. À elle seule, la pauvre vierge se devait d’incarner l’unique dimension féminine d’une organisation phallocrate dont l’un des représentants se tenait face à lui. (pages 261-262)
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Sous le regard amusé des badauds, Charlot talonnait un passant sur les quais à Vevey, imitant les rapides enjambées et le roulement d'épaules d'un homme d'affaires pressé, inconscient de la présence incongrue dans son dos. Mime de rue depuis des années, il avait commencé timidement comme statue vivante avant de se lancer comme mime automate puis comme mime suiveur. Il aimait observer tous ces inconnus défiler devant lui, s'amusait à interagir avec eux de manière silencieuse.
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VLEEL 235 Rencontre littéraire avec Marc Voltenauer, Cendres ardentes, Éditions Slatkine & Cie
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