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EAN : 9782259306881
160 pages
Plon (18/08/2022)
3.61/5   92 notes
Résumé :
« Vous connaissez une personne, vous, qui a lu La Tentation de saint Antoine ? »

Le malentendu commence devant le bac à un euro d’une librairie de quartier. Le narrateur de cette histoire ne saurait expliquer pourquoi ce livre l’appelle, mais il tend une pièce au libraire pour que Gustave Flaubert ne fasse plus le trottoir.
Le malentendu se poursuit chez un styliste visagiste où notre héros, à la faveur d’un mauvais coup de tondeuse, se retrou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Mais quelle drôle d'histoire ! Tout est improbable, mais tout fonctionne, et ce n'est pas le moindre des miracles de la littérature !

Ce narrateur, d'abord… On imagine bien les ressorts psychologiques qui se dissimulent derrière cette situation poussée à l'extrême. le déséquilibre provoqué par la mort de la mère, cristallisé dans un isolement extrême, est en effet intéressant à explorer. Et comment se rebeller face à un parent – ici, le père – qui vous fait un chantage en mode « je ne supporterais pas qu'à ton tour il t'arrive quelque chose ». C'est évidemment à la fois la plus profonde angoisse de tout parent, que quelque chose arrive à son enfant… mais heureusement, la plupart n'en viennent pas à l'abstraire de la vie pour l'en protéger.

Florimont, le libraire – je ne l'ai pas évoqué, mais le libraire à qui il achète La Tentation de Saint Antoine, bradé va également avoir un rôle central dans cette histoire -, pour sa part, est une merveille de personnage. Il ressemble au départ à un ours bourru, que l'entrée d'un client dans sa librairie dérange au plus haut point, mais il accepte finalement assez facilement d'alimenter l'intérêt naissant du narrateur pour les livres, puis, même, de le loger. Pourtant, il joue un rôle trouble : lui aussi, d'une certaine manière, s'est retiré de la vie. Ayant beaucoup lu, il accepte de se laisser écraser par les livres et, convaincu de ne pas pouvoir égaler ses maîtres, décide finalement de se mettre en retrait. Il vit donc en tentant de se dissimuler derrière les mots et les livres (y compris lorsqu'ils sont encore en cartons).

Le coiffeur, troisième personnage de ce trio, semble être le plus équilibré des trois. Il s'intéresse aux livres, aux auteurs, mais il ne s'est pas laissé écraser. Il est dans l'action, dans son domaine – toujours une paire de ciseaux à la main. Et, justement, la proposition du narrateur de venir proposer des cours / conférences lui donne l'occasion de conjuguer l'action et la culture.

En quatrième de couverture, l'histoire est décrite comme « inclassable ». Et, en effet, le terme est bien choisi. Cela ne ressemble à rien que j'ai eu l'occasion de lire avant. C'est à la fois érudit – le libraire, caché derrière ses auteurs fétiches, ne s'exprime souvent que par citations – et très facile à lire. Il y a des idées folles – les lettres à Gustave Flaubert ou à Jean-Jacques Rousseau sont assez jouissives ! -, et des fulgurances. Bref, un véritable OLNI !

J'ai également envie de revenir sur le titre de ce livre. Qui est à la fois précis, flou, ouvert. le Salon, cela peut évidemment désigner prosaïquement le salon de coiffure dans lequel se déroule une part du récit. Mais cela peut également faire référence au « salon littéraire » en lequel notre narrateur transforme le salon de coiffure. Et puis l'intérieur bourgeois du père de notre narrateur, personnellement, je l'ai visualisé comme un de ces salons un peu pompeux d'un notaire de province. Enfin, l'ensemble de ce livre ressemble à un salon de curiosités… avec de drôles de bocaux dans lesquels flottent nos personnages…

En revanche, si je devais avoir un bémol, je n'ai pas l'impression que le twist final s'imposait. Alors que, jusqu'à ce (tout dernier) stade du livre, l'ensemble était d'une grande légèreté, là, on a l'impression tout d'un coup de quelque chose de très démonstratif, d'assez appuyé. Et qui, surtout, n'apporte, à mon sens, pas grand-chose à l'histoire.

Mais que cela ne vous retienne pas de faire, avec notre narrateur, cette découverte de ce que la littérature fait à la vie…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Le narrateur est un grand ado de 39 ans couvé par son père depuis la mort de sa mère survenue lorsqu'il avait 14 ans. Depuis il vit confiné chez lui devant des séries.
Un jour il rate sa coupe de cheveux, il se retrouve chez Fabrice, un coiffeur de génie qui va récupérer les dégâts. Mais voilà, il est cher, très cher. le narrateur lui propose un deal. Une conférence sur Flaubert au salon contre une coupe !
Pourquoi Flaubert ? Parce qu'il a acheté "La tentation de saint Antoine" dans un bac à livres à un euro. Difficile comme lecture mais c'est par cette porte qu'il va rentrer dans la littérature.
Comme il a volé un tout petit peu d'argent à son père, celui-ci le met à la porte. Il va se réfugier chez Florimond, le libraire. Sa vie va basculer, il range les livres, les trie, les lit.
Un nouveau monde, LE monde s'ouvre à lui.
Par le livre il va se connaître, connaître les autres, aller vers eux.
Ce livre finit par une très belle lettre à un certain Jean Jacques. Florimond lui avait conseillé la lecture" des rêveries".
On le sait :un livre peut changer une vie.
Un super petit livre, bien écrit....sur LE livre.
Une bonne surprise pour un livre de l'année pris au hasard !
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Le narrateur, dont on ne connaîtra pas le nom, est un homme de trente-neuf ans, peu affirmé et timide. Depuis le décès de sa maman alors qu'il n'était âgé que de quatorze ans, il vit chez son père, sort à peine, et est un grand consommateur de séries télévisées. Un jour, alors qu'il doit se rendre chez son coiffeur, il s'arrête devant le bac à 1 euro d'une petite librairie. Là, il y découvre un roman de Flaubert. Il est loin de se douter que cette découverte littéraire va le changer.

Je ne veux surtout pas en dire davantage sur cette intrigue afin de vous préserver les surprises qui découlent de la découverte du narrateur. Quel beau récit j'ai découvert ici. L'auteur change de ton par rapport à son précédent roman, et nous offre un livre qui peut paraître quelque peu plus léger. Pourtant, sous couvert d'humour et de quiproquos, ce roman n'en demeure pas moins profond et empli de sensibilité.

Ce récit, c'est avant tout un hommage à la littérature et à ses vertus apaisantes. le narrateur va s'affirmer peu à peu au gré des découvertes littéraires qu'il va effectuer, mais surtout grâce aux rencontres emplies de tendresse qui vont jalonner son parcours. Je pense notamment à la relation privilégiée qu'il va réussir à tisser avec le libraire, les deux hommes réussissant à s'entendre et à se soutenir.

L'auteur a su créer des personnages forts et en peu de pages, j'ai trouvé que leur caractère était décrit avec minutie. le personnage principal est à la fois quelque peu perdu, drôle et tendre. J'ai beaucoup aimé le personnage du libraire qui va aider le personnage principal à se reconstruire.

La plume est très fluide. J'aime énormément le style de l'auteur, empli de sensibilité. le récit est parsemé d'une multitude de références littéraires qui m'ont donné envie de découvrir certains romans.

Un roman tendre qui est un véritable hommage à la littérature. Servi par un personnage principal des plus atypiques, cette lecture est une véritable parenthèse de douceur. À lire.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le coiffeur qui s'occupe de moi toutes les six semaines ne me coûte que quinze euros (pourboire compris)

et j'ai droit au café...

et à la conversation.

Bien loin des 540 € dans le salon que fréquente le héros d'Oscar.

C'est Flaubert qui va l'aider à s'acquitter de cette somme invraisemblable,
et on entre dans un grand désordre imaginaire
autour de très fines analyses du grand Gustave,
et accessoirement de quelques autres.

On se croit dans le dictionnaire de Gustave:

«les savants, d'anciens ignorants»

«l'ignorance n'est que l'absence de certains savoirs»

On fréquente aussi les poètes chan

avec un libraire – Florimond, oui comme le commissaire des Nestor Burma -
prophète du non-agir taoïste.

U n grand plaisir de lecture,
pour un livre que je mettrais à côté du Liseur du 6h27 (Jean-Paul Didierlaurent),
si je classais les livres un jour...
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Sur l'impulsion du moment, le narrateur met la main, dans un bac d'invendus d'une petite librairie, sur La Tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert. Débute alors un long parcours du combattant-lecteur, incapable d'avancer dans sa lecture, butant sur une écriture qui lui reste inaccessible. Cet homme immature et timoré, avec l'aide de Florimond, le libraire responsable de sa déconvenue littéraire, voudra se réapproprier sa vie, en s'affranchissant de la tutelle de son père et du deuil éternel de sa mère décédée alors qu'il était adolescent.
Le roman peine à garder le cap. Les personnages manquent de substance, leurs motivations sont brouillonnes et la narration s'empêtre souvent dans des apartés inutiles au récit.
Gustave Flaubert, s'il faut extrapoler, aurait certes peaufiné…
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
21 novembre 2022
Oscar Lalo raconte dans son nouveau roman, l'histoire d'un homme qui fait connaissance avec la vie et lui donne un sens grâce à la littérature.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Ma tanière, c’est la chambre où j’ai grandi et où je ne grandis plus depuis mes quatorze ans, depuis le décès de ma mère. « N’aie crainte, je veillerai à ce qu’il ne t’arrive rien », m’a consolé mon père. Il y a si bien veillé qu’il ne m’est jamais rien arrivé. Quand j’ai voulu quitter mon père : « S’il t’arrive quelque chose, je ne m’en remettrai pas ! » Quand j’ai voulu étudier aux États-Unis : « L’Amérique est un pays où tout peut arriver. » Quand j’ai voulu faire médecine : « C’est trop dur, tu n’y arriveras pas. » L’amour de mon père m’a émasculé. Pour preuve, aussi invraisemblable que cela paraisse, à trente-neuf ans, je n’ai jamais eu de relations sexuelles.
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Demain, vous exercerez le plus beau métier du monde : celui d'éveiller à la littérature. On apprend en enseignant. Tous les enseignants honnêtes vous l'avoueront. Le peu qu'ils savent, ils l'ont appris car il leur fallait le transmettre. Leurs élèves les prennent pour des savants ; ils ne sont que d'anciens ignorants.
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Je n’aime pas aller chez le coiffeur…. Ce que je supporte le moins ce sont les conversations. Pour que le coiffeur se taise je baisse les yeux comme si j’étais assoupi. Ça ne l’empêche pas de jacasser. Alors un jour kali osé : à sa question « comment je vous les coupe? », j’ai répondu « en silence ».
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Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici un extrait de la page 74 ; le narrateur vient de donner son cours de littérature au salon de coiffure :
« En ayant eu les couilles… de donner un cours sur un sujet dont j’ignorais tout une semaine plus tôt, je viens d’accomplir un acte fort. On peut se moquer, on se moquerait certainement, on est peut-être déjà en train de se moquer de moi au salon, je n’en ai pas moins pénétré la cour des grands, ou, plus exactement, enfin quitté celle des petits. »
Et, pour terminer, une phrase de la page 120 : « un livre rassasie quelques heures, tient chaud pendant l’hiver ou nourrit toute une vie. Il suffit de savoir pêcher. »
N’est-ce pas une belle conclusion pour une présentation de livre ?
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On ne voit bien que dans sa propre boue. C'est en acceptant notre vase telle qu'elle est qu'on cesse enfin de s'agiter, qu'on laisse une chance au vide de s'installer en nous.
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Vidéo de Oscar Lalo
A l'occasion du Festival "Le livre sur la place" 2022 à Nancy, Oscar Lalo vous présente son ouvrage "Le salon" aux éditions Plon. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2640605/oscar-lalo-le-salon
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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