C'est une proposition théâtrale en trois actes originale.
Une discussion à bâtons rompus à propos de ceux qui les tiennent et qui s'en servent le plus souvent sur le dos des femmes.
C'est donc très féministe, ce qui n'est pas surprenant. Mais c'est surtout "intersectionnel" pour utiliser les concepts et le vocabulaire chers aux militants. A l'intersection de multiples discriminations subies par certaines populations.
On peut le formuler autrement en citant avec actualisation un grand penseur du vingtième siècle :
“Dieu a dit : il y aura des femmes blanches, il y aura des femmes noires, il y aura des femmes grandes, il y aura des femmes petites, il y aura des femmes belles et il y aura des femmes moches, et toutes seront égales ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noires, petites et moches et pour elles, ce sera très dur !”
Les dialogues entre ces personnages féminins dont j'ai été incapable de retenir les prénoms sont dynamiques. Y a-t-il un sens caché à cette galerie ; Sequoyah, Dihya, Kayla, Sayna, Faiza, Véra (Scoubidoo?), Solavi, Célia, Tadéa, Keshia, Inaya, Gwendolyne, (Â)Solomiya... ?
J'ai eu un peu de mal avec leur homogénéité : les réparties sont vives et elles rebondissent d'un concept à l'autre avec une aisance suspecte. Il y aurait eu intérêt à glisser parmi elles une influenceuse tiktokeuse et une Marseillaise à n'importe où pour rendre l'ensemble plus proche de la réalité.
Mais le but me semble atteint : que les questions qu'elles se posent sur toutes les questions d'actualité soulevées deviennent par le biais de leurs échanges un peu les nôtres aussi.
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Christiane Taubira publie « Frivolités », un drame en trois actes où il n’est question que d’oppression (du fait des hommes, des blancs, et de l’Occident). De quoi nous faire une idée plus juste des convictions profondes de celle qui fut l’ancienne ministre de la Justice de François Hollande.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Les temps sont orageux. Il vaut mieux maîtriser la science de la manif, dorénavant. Ce n’est plus une affaire de rêveurs ou d’amateurs. On y perd des morceaux de son corps : un œil, un pied, une main…
Il paraît que les bébés bougent
Vers le cœur
Quand leurs parents se disputent
Sur leur prénom
Ma Natalka bouge
À grands coups de pied
Et coups de coude
Elle n’attend pas nos disputes
Son père a pris la poudre d’escampette
Paniqué
Pas fini ses études
Ses parents pas commodes
Et lui, pas sevré
Malgré ses airs matamores
Pas grave…
J’ai aimé notre temps ensemble
Je vais rentrer au pays
Moi aussi mes études pas finies
Je vais rentrer
Pas faraude non plus
Mes parents seront déçus
Sans plus
Vu qu’un enfant
C’est toujours une bénédiction
Wan bléchi
C’est ainsi
Depuis la nuit des temps
C’est aussi
Depuis la nuit des temps
Que dans les jeux à deux
On rit à deux
On trinque seule
Je ne ferai pas semblant
D’être malheureuse
Je suis belle et futée
J’aurai mille et cent vies
Le temps peut bien se déchiqueter
Véra
Hou la la la propriété, c’est le vol. Karl Marx dixit
Célia
Tandis que son beau-fils Lafargue revendique le droit à la paresse
Dihya
Et encore des meeeeecs !
Faiza
Putain le piège ! Mais purée ! on est cernées ! Elle n’a rien dit sur tout ça, Rosa Luxemburg, par exemple ? Ou même Simone de Beauvoir ? Ou encore, sais pas, moi, Dalida n’a pas chanté une ritournelle sur ça ?
Christiane Taubira - Ces morceaux de vie comme carreaux cassés