Janice Sessions, juive new-yorkaise. Sa véritable histoire débute dans les années trente avec la rencontre de Sam. Pas vraiment belle, mais du charme. Lui aussi, certainement. Il est communiste à fond, elle suit le mouvement. A l'aube de la seconde guerre mondiale, le monde est en ébullition. Janice vit tranquillement sa vie de couple. Un pacte de non-agression entre Staline et Hitler, les temps sont durs pour l'ambition communiste. Ouf. Hitler envahit la Russie, l'honneur des communistes new-yorkais est sauf.
Sam peut alors s'engager dans l'Armée. Et combattre le nazisme. Pendant que Janice reste à la maison. Elle attend. Sans passion, sans envie. Elle l'attend. Combien de temps, encore, de cette vie bancale, inachevée ? Elle croise le regard de Lionel, un ami. Lionel, une femme, des enfants, mais qui ne veut certainement pas mettre en danger son couple. Une liaison, Lionel lui procure cette sensation perdue au fond de son ventre. Elle a envie de faire l'amour. Elle a envie de vivre de nouveau, des moments de passions, des moments de vie simplement. Et d'envie.
La guerre est finie, Lionel oublié. Sam, de retour. Mais le couple n'en est plus vraiment un. le courage de sortir de cette vie. D'annoncer la mort du couple, cette non-envie de partager cette vie à deux sans passion, sans entrain, sans désir. Divorce annoncé. Quelques mois après, un regard dans l'ascenseur. Intense et mystérieux. Ou l'absence de regard. Charles est aveugle. Mais n'est pas dénué de sens. le coup de foudre, dans l'ascenseur. En apesanteur. Une nouvelle vie. Janice est heureuse, Janice a toujours été libre.
Je viens de me rendre compte que je t'ai raconté tout le roman. Ou presque. Peu importe, tu vas vite m'oublier. L'essentiel n'est pas dans mes mots.
Arthur Miller dresse ici le portrait d'«
une fille quelconque ». D'une banalité presque. Sauf qu'une femme dans ces années-là qui prend en charge sa vie de cette manière n'a rien de banal. Bien au contraire. L'exception, même. Un beau portrait d'une femme qui voulait simplement vivre heureuse, vivre de bon temps. Même à son époque, sans faire attention aux regards de ses parents ou des autres. Quelconque peut-être, mais admirable je n'en doute pas. Quelle femme d'ailleurs ne serait pas admirable, quand prenant mon sexe dans sa main me déclarerait, l'oeil pétillant le sourire craquant, « ceci est une perfection ». J'adore.
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