Jacques Levron/5
13 notes
Résumé :
Du pavillon de chasse que Louis XIII fit aménager jusqu'au palais solaire, symbole de l'absolutisme, Versailles constitua le cadre exceptionnel de la monarchie française à l'apogée de sa puissance. Louis XIV y fixa la haute noblesse qui, lors de la Fronde avait défié l'autorité monarchique. Tout à Versailles, le plan du château comme les détails de l'étiquette, s'inscrivait dans cette perspective.
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Passionnée d'histoire, et particulièrement de Versailles, ce livre de la formidable collection Tempus m'a immédiatement tapé dans l'oeil. Jacques Levron prend le parti de nous plonger dans la cour de Versailles mais à échelle d'homme, de nous raconter et de nous décrire le fonctionnement de cette illustre cour dans les moindres détails de la vie quotidienne, mais sans pour autant zapper la grande histoire.
On commence avec un rapide résumé du règne de Louis XIII, lui qui a le premier découvert les lieux et choisi d'y établir un petit relais de chasse, rapide car il n'y aura pas passé beaucoup de temps donc seul le premier chapitre lui est consacré. Puis on passe au trois grands monarques qui ont marqué le palais; Louis XIV, qui lui a donné sa splendeur, ensuite Louis XV et Louis XVI qui ont tant bien que mal essayé de préserver ce fabuleux héritage.
On entre donc, aux côtés de chacun de ces rois, dans les coulisses de la cour : la vie quotidienne des rois est passée en revue, l'organisation de leurs journées, leurs activités, leurs devoirs, mais aussi les repas, l'habillage, les loisirs etc. Une foule de détails plus fascinant les uns que les autres. Mais surtout, on va découvrir les détails de l'étiquette. Cette fameuse étiquette dont la rigidité et la complexité, que l'auteur va nous décrire, nous laisseront stupéfait !
Mais il n'y pas que ça, l'auteur nous dépeint également la vie interne de Versailles et ceux qui la peuplent : les courtisans, les nobles, les aristocrates, les ministres etc, et les codes étriqués qui régissent leurs relations et interactions. le petit peuple n'est pas absent ce portrait, car l'auteur nous parle aussi la vie générale de la ville de Versailles, qui fut à l'époque bouleversée et changée par l'installation de la cour. On découvre comment ceux-ci vivent et survivent, et combien la vie royale est devenu un business pour toute la ville.
Cela dit, tout en suivant ainsi la vie quotidienne, l'auteur n'oublie pas de faire avancer ces histoires chronologiquement au fil de la grande histoire.
En bref, c'est un excellent ouvrage, richement documenté et raconté de façon captivante mais aussi aéré grâce à de multiple sous chapitres.
Je conseille vivement ce livre à tous les fans de la grande et petite histoire !
On commence avec un rapide résumé du règne de Louis XIII, lui qui a le premier découvert les lieux et choisi d'y établir un petit relais de chasse, rapide car il n'y aura pas passé beaucoup de temps donc seul le premier chapitre lui est consacré. Puis on passe au trois grands monarques qui ont marqué le palais; Louis XIV, qui lui a donné sa splendeur, ensuite Louis XV et Louis XVI qui ont tant bien que mal essayé de préserver ce fabuleux héritage.
On entre donc, aux côtés de chacun de ces rois, dans les coulisses de la cour : la vie quotidienne des rois est passée en revue, l'organisation de leurs journées, leurs activités, leurs devoirs, mais aussi les repas, l'habillage, les loisirs etc. Une foule de détails plus fascinant les uns que les autres. Mais surtout, on va découvrir les détails de l'étiquette. Cette fameuse étiquette dont la rigidité et la complexité, que l'auteur va nous décrire, nous laisseront stupéfait !
Mais il n'y pas que ça, l'auteur nous dépeint également la vie interne de Versailles et ceux qui la peuplent : les courtisans, les nobles, les aristocrates, les ministres etc, et les codes étriqués qui régissent leurs relations et interactions. le petit peuple n'est pas absent ce portrait, car l'auteur nous parle aussi la vie générale de la ville de Versailles, qui fut à l'époque bouleversée et changée par l'installation de la cour. On découvre comment ceux-ci vivent et survivent, et combien la vie royale est devenu un business pour toute la ville.
Cela dit, tout en suivant ainsi la vie quotidienne, l'auteur n'oublie pas de faire avancer ces histoires chronologiquement au fil de la grande histoire.
En bref, c'est un excellent ouvrage, richement documenté et raconté de façon captivante mais aussi aéré grâce à de multiple sous chapitres.
Je conseille vivement ce livre à tous les fans de la grande et petite histoire !
Citations et extraits (3)
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Louis XIV a créé le mythe de Versailles. C'est peut-être le plus grand miracle du Roi-Soleil. Car ces grands seigneurs, ces ducs, ces descendants de vieilles et authentiques familles sont loin d'être des sots, des flagorneurs sans discernement, des médiocres. S'ils s’en glisse parmi eux–et Saint-Simon sait bien les fustiger–la plupart ne manquent ni d'intelligence ni de culture. Ils sont fortunés, possèdent de magnifiques domaines, un hôtel à Paris. Ils sont souvent les premiers dans leur province.
L’habilité de Louis XIV a été de les convaincre que toute leur intelligence doit être mise dans l'observation de l'étiquette, que toute la richesse ne vaut pas le plus médiocre gîte à Versailles, et que, loin du souverain, la vie est devenue insipide.
(…)
Hors de la cour, point de salut. Stendhal l’a souligné impitoyablement : « le chef-d'œuvre de Louis XIV fut de créer l'ennui–au sens originel du mot–de l'exil. »
L’habilité de Louis XIV a été de les convaincre que toute leur intelligence doit être mise dans l'observation de l'étiquette, que toute la richesse ne vaut pas le plus médiocre gîte à Versailles, et que, loin du souverain, la vie est devenue insipide.
(…)
Hors de la cour, point de salut. Stendhal l’a souligné impitoyablement : « le chef-d'œuvre de Louis XIV fut de créer l'ennui–au sens originel du mot–de l'exil. »
En 1682, Louis XIV règne depuis 40 ans. Il a remporté sur ses adversaires les plus belles victoires. La France est le pays le plus puissant d’Europe. Dans le monde civilisé, tous les yeux sont tournés vers ce palais qui occupe dans l'esprit du roi une place prépondérante et constitue son souci essentiel.
(…)
Qui a poussé le roi à modifier si gravement ce caractère fondamental de la monarchie française ? Là-dessus, tous les historiens s'accordent. Louis XIV a voulu domestiquer la noblesse pour lui ôter le goût de conspirer. Violemment impressionné par les troubles de la fronde et les humiliations subies en 1649, il n'a pas oublié les luttes que sa mère et Mazarin ont dû soutenir contre les princes révoltés, et leur allié naturel, le peuple de Paris. C'est pour les isoler de la capitale, ou de mauvais ferments risquent toujours de les détourner de leur devoir, qu’il leur a imposé Versailles, et ce séjour à la campagne.
(…)
Qui a poussé le roi à modifier si gravement ce caractère fondamental de la monarchie française ? Là-dessus, tous les historiens s'accordent. Louis XIV a voulu domestiquer la noblesse pour lui ôter le goût de conspirer. Violemment impressionné par les troubles de la fronde et les humiliations subies en 1649, il n'a pas oublié les luttes que sa mère et Mazarin ont dû soutenir contre les princes révoltés, et leur allié naturel, le peuple de Paris. C'est pour les isoler de la capitale, ou de mauvais ferments risquent toujours de les détourner de leur devoir, qu’il leur a imposé Versailles, et ce séjour à la campagne.
Versailles est abandonnée.
Pendant les jours qui suivent le départ de la famille royale, c'est une fuite éperdue. (...) À la surintendance des Bâtiments, on continue à prévoir des travaux de restaurations pour les années qui viennent comme si rien ne s'était passé. il semble que Louis XVI, pour sa part, n'ait pas nourri d'illusions :
« Vous restez le maitre ici, a-t-il dit à La Tout du Pin, le ministre de la Guerre. Tâchez de préserver mon pauvre Versailles. »
Déjà, la monarchie s'est retirée du château, le rideau est tombé sur la grande pièce qui s'est jouée quotidiennement depuis plus d'un siècle dans ce décor crée par Louis XIV, maintenu et embelli par ses successeurs.
La scène restera vide. Les acteurs qui s'agitèrent sous nos yeux, à jamais dispersés, ne sont plus que ces fantômes évoqués par Musset.
Pendant les jours qui suivent le départ de la famille royale, c'est une fuite éperdue. (...) À la surintendance des Bâtiments, on continue à prévoir des travaux de restaurations pour les années qui viennent comme si rien ne s'était passé. il semble que Louis XVI, pour sa part, n'ait pas nourri d'illusions :
« Vous restez le maitre ici, a-t-il dit à La Tout du Pin, le ministre de la Guerre. Tâchez de préserver mon pauvre Versailles. »
Déjà, la monarchie s'est retirée du château, le rideau est tombé sur la grande pièce qui s'est jouée quotidiennement depuis plus d'un siècle dans ce décor crée par Louis XIV, maintenu et embelli par ses successeurs.
La scène restera vide. Les acteurs qui s'agitèrent sous nos yeux, à jamais dispersés, ne sont plus que ces fantômes évoqués par Musset.
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