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EAN : 9782714453730
430 pages
Belfond (06/02/2014)
3.67/5   9 notes
Résumé :

Quand l'instinct de vengeance est plus fort que l'instinct de survie. Du Guatemala de la dictature militaire au Los Angeles des terrains vagues, de la clandestinité et de la misère humaine, une magnifique et tragique histoire de vengeance, de haine et de fascination entre deux hommes que le destin va réunir sous le ciel pas si bleu de Californie. Avant le succès de Printemps barbare, un premier roman d'une richesse extraordinaire.


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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
à Los Angeles, de nombreux Latinos sont arrivés en Californie pour fuir la dictature de leurs pays. C'est le cas notamment du Guatemala, dont la dictature militaire dans les années 70 et 80 (soutenue par les Etats-Unis) s'est montrée plutôt sanglante. Les deux personnages principaux de ce roman écrit par un auteur américain d'origine guatémaltèque.
Antonio est un intellectuel de gauche issu de la classe moyenne de Ciudad Guatemala qui a participé à des manifestations contre la dictature militaire et dont la famille a été massacrée par l'armée. Lui seul en a réchappé et s'est réfugié à Los Angeles où, après cinq ans là-bas, il finit par se retrouver SDF.
Guillermo est un paysan qui s'est fait enrôler de force dans l'armée guatémaltèque et endoctriner. Il est devenu un tueur d'élite à la solde du régime, chargé d'exécuter tous les opposants et leurs familles. Et notamment la femme et le fils d'Antonio. Il a également refait sa vie à Los Angeles.
Lorsqu'Antonio croise Guillermo, qu'il reconnait grâce au jaguar qu'il a tatoué sur son bras, il entreprend de se venger.
Ce roman est très bien construit et sans manichéisme, car il montre tour à tour le point de vue des deux personnages et comment ils en sont arrivés là (la seule interrogation qui demeure est comment Guillermo en est venu à émigrer aux Etats-Unis, sachant que si le Guatemala est devenu une démocratie, les anciens serviteurs de la dictature fasciste qui y régnait n'ont jamais été trop inquiétés). On en apprend un peu plus aussi sur le Guatemala et l'Amérique centrale de manière générale (des pays que je connais finalement peu), et sur les conditions de vie des Latinos à Los Angeles. "Jaguar" est un livre à mi-chemin entre le roman noir et la critique sociale. C'est très bien écrit et je le recommande donc.
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L'Amérique latine nous offre un nouveau roman riche et intéressant sur la dictature, sujet récurrent chez les auteurs issus de ce continent, tant celui-ci a souffert des nombreuses juntes militaires qui s'y sont succédé.
Cette fois, l'action se passe pour partie à Los Angeles, où s'est réfugié le héros après le sauvage assassinat de sa femme et de son fils, et au Guatemala, pays d'origine des parents de l'auteur.

Le roman s'ouvre à Los Angeles, où l'on découvre Antonio sur le point de devenir SDF, ayant perdu son emploi d'aide-serveur, alors qu'il était dans son pays un brillant étudiant dirigeant une revue littéraire.
Par la construction du récit incluant de nombreux flashbacks, on apprend peu à peu qu'Elena a été tuée par une milice paramilitaire en raison de ses engagements politiques. Antonio a par chance pu en réchapper, contrairement à leur fils de deux ans, qui a subi le même sort que sa mère. En prenant la fuite, Antonio a juste le temps d'apercevoir l'auteur de ces exactions: son visage et le jaguar tatoué sur son bras resteront gravés dans sa mémoire.
Lorsque, plusieurs années plus tard, le hasard met Antonio en présence de l'homme au tatouage dans un parc de Los Angeles, où celui-ci a également élu domicile, naît aussitôt en lui une soif de vengeance et de justice au nom de sa propre famille, mais également de tous les innocents - femmes, hommes, enfants - qui ont été ses victimes.

Le roman alterne habilement les points de vue, celui d'Antonio, intellectuel révulsé par la sauvagerie aveugle des actes commis dans son pays et celui de Guillermo Longoria, paysan enrôlé de force dans l'armée alors qu'il était encore presque un enfant et qui a été «dressé» à éradiquer tout prétendu germe de subversion et de désordre.

Bien sûr, Tobar ne nous épargne pas quelques inévitables scènes de violence, mais sans s'étendre dessus. En revanche, les pensées et «raisonnements» de Longoria sont parfaitement rendus, et Tobar nous permet ainsi de comprendre comment s'y prend un régime pour amener les hommes les plus frustes à exécuter froidement n'importe qui, y compris des enfants. le tout sur une trame romanesque parfaitement construite, sur fond d'émeute des minorités ethniques.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Los Angeles côté immigrés latinos et laissés-pour-compte, le Guatemala côté "soldat assassin pour faire régner l'ordre" et "étudiant intellectuel rattrapé par la violence", et tout qui se rejoint dans ce roman bien mené, qui fait découvrir des univers, des situations, et qui raconte la vengeance, les amours, les amitiés, les difficultés de parcours, à travers le destin de deux hommes expatriés. Une écriture imagée parfaite, bien dosée (sans édulcorer mais sans en rajouter trois tonnes sur le détail sanglant), qui fait sentir la langue de l'immigré au milieu de la ville américaine, et même celle du paysan indien au Guatemala.
Une très belle découverte.
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critiques presse (1)
LesEchos
25 février 2014
C’est dans ce chaos que la vengeance d’Antonio prend forme. Une plongée vertigineuse dans la noirceur humaine.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Bien des années auparavant, quand il vivait au Guatemala, l'idée qu'il se faisait de Los Angeles avait quelque chose d'électrisant. Un lieu vibrant de promesses, avec des femmes bronzées en bikini et des hommes portant des glacières remplies de bouteilles de bière. Une ville de gens jeunes, beaux et sportifs, au pas élastique. Il l'avait si souvent vue s'animer sur son téléviseur qu'avant même d'y avoir posé le pied il avait l'impression de connaitre la Californie. Dans son pays natal, les mots "Los Angeles" étincelaient comme les miroitements du soleil sur un lac de montagne.
Et maintenant, ça. Des points d'interrogations humains, émaciés, sales et pas rasés, qui suspendaient des vêtements à une corde à linge tendue entre deux palmiers sur un terrain vague, en plein centre-ville.
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Pas étonnant que l'extraterrestre ait choisi les États-Unis. il ne serait jamais venu au Guatemala pour se retrouver enfermé dans une petite maison en adobe avec un sol en ciment comme celle où lui vivait. Aux États-Unis, E.T. avait tout un frigo pour satisfaire son appétit. Qu'aurait-il mangé s'il était descendu chez lui, Guillermo ? Une tortilla avec quelques haricots et une pincée de sel ?
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On était en fin d'après-midi, et les ombres s'allongeaient dans l'étroite vallée de magasins de boissons et de pauvres immeubles trapus qui l'entouraient, ces édifices de brique et de terre cuite avec leurs escaliers de secours fixés au mur comme des toiles d'araignées, ces bâtiments si anciens et si étranges, de vrais anachronismes dans cette ville jeune.
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Longoria avait découvert que bien des choses dans l'armée semblaient absurdes au premier abord jusqu'à ce qu'on y réfléchisse longuement et qu'on découvre un moyen de les rendre cohérentes.
p.305
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