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EAN : 9782258105430
312 pages
Presses de la Cité (28/08/2014)
3.34/5   19 notes
Résumé :
1986. Dans le Grand Nord américain, à Loyalty Island, le riche armateur John Gaunt se meurt. Avec lui, c'est toute une communauté qui risque de disparaître : celles des pêcheurs du crabe royal. Chez les Bollings, la nouvelle exacerbe les tensions entre les parents de Cal. Mais, surtout, le jeune garçon ne reconnaît plus son père qui semble prêt à tout, même au pire, pour sauver son avenir et celui des autres marins. Lorsqu'il découvre ce qui se trame, Cal se retrouv... >Voir plus
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Dans la péninsule de Loyalty island dans l'état de Washington - côte ouest des États-Unis - toute l'économie tourne autour de la pêche au crabe royal en Alaska, alors quand John Gaunt décède, toute la ville s'inquiète ; c'est que l'homme possède l'ensemble des bateaux, des équipements de pêche, des conserveries et des installations du port de pêche et il employeur de tous les pêcheurs. La situation est d'autant plus inquiétante que son fils Richard semble pencher pour une vente de l'ensemble des installations à des armateurs japonais. le jeune Cal, douze ans, souffrant de l'absence de son père lors des campagnes de pêche et délaissée par sa mère dépressive, va subir lui aussi, les contrecoups de la mort du grand propriétaire ; les mensonges et compromissions dans la petite communauté vont refaire surface.

Dans ce premier roman, Nick Dybek décrit la petite communauté de pêcheurs et le déclin économique qui se prépare et s'attache au destin du jeune Cal qui doit apprendre à vivre sans ses parents, confié pendant la campagne de pêche à Betty North et son fils Jamie un an plus âgé que Cal. Beaucoup de questions hantent le jeune garçon qui voit sa mère partir chez sa soeur, n'assumant plus sa vie de femme de pêcheur, elle qui ne s'intéresse qu'au jazz ou aux films d'auteurs mais surtout après la disparition en mer de Richard, l'héritier, lors d'une dernière campagne de pêche. Cet évènement déclenche un malaise dans la communauté, une disparition bien à propos qui pose questions et qui plonge la petite ville dans un climat délétère.
C'est un roman dont l'intrigue est très intéressante mais dont le rythme est lent, avec de nombreux retours en arrière qui ne facilitent pas la compréhension des faits et des dialogues dans lesquels il n'est pas toujours évident d'identifier les personnages, mais ce bémol ne doit pas décourager le lecteur car Nick Dybek réussit à ménager un certain suspens avec des retournements de situation et surtout une belle écriture et une grande culture de la musique et du cinéma.
La mer les emportera, premier roman intéressant sur le plan de l'intrigue et très bien écrit (et traduit).
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Quand la survie de toute une population de pêcheurs ne dépend que d'un homme, nous savons dès le départ que ce roman sera l'histoire d'un drame, d'une lutte entre les intérêts personnels de l'héritier Richard Gaunt et l'avenir des pêcheurs de Loyalty Island (Etat de Washington), eux qui partent six mois de l'année vers le grand Nord, pêcher le crabe royal d'Alaska.

Entre le riche héritier indifférent qui veut céder l'entreprise aux Japonais et Henry, Sam, Don qui luttent pour leur gagne-pain, qui va gagner ?

Le fils de Henry, le jeune Cal, va jouer un rôle essentiel dans ce drame. Il ne connaît guère son père, souvent absent et silencieux, sa mère Donna s'enferme dans un studio en sous-sol pour y écouter ses centaines de vinyles, avant de finalement partir pour Santa Cruz (Californie) mettre au monde une petite fille. Fatiguée d'être femme de marin.

Cal, ado âgé de treize ans à peine, au milieu de la nuit, sort silencieusement de sa chambre pour écouter les conversations des pêcheurs inquiets et prend ainsi connaissance de leur plan.

Un énième roman sur le milieu de la mer et des pêcheurs, avec tous les clichés habituels ? Pas exactement. C'est aussi une réflexion sur la fragilité d'un monde, sa dépendance aux intérêts financiers qui priment tout, sur l'indifférence des nantis quant à ceux qui peinent pour les enrichir, sans jamais voir un juste retour de leurs efforts.

C'est aussi une bande-son riche et variée, de jazz, de musique américaine. Un suspens se trame dans le sous-sol de la maison familiale. de vraies-fausses nouvelles concernant Richard. La solidarité des jeunes avec un autre jeune en difficulté, la loyauté obligée envers leurs parents, des choix impossibles à faire.

Roman à suspens, roman social, roman sur l'apprentissage, l'amitié, les sentiments contradictoires, l'impossibilité de communiquer avec ceux qu'on aime. Roman complexe, vivant, riche en événements, en émotions. Pas tout à fait à la hauteur cependant selon moi pour l'évocation du monde des marins-pêcheurs, de l'océan, de l'Alaska.

La traduction semble bien rendre le style de l'auteur, si on veut bien oublier tous ces « pour ne pas que » passablement crispants...

Mais c'est un premier roman, prometteur à mon avis.
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Ce roman retrace l'histoire d'une petite ville à la frontière de l'Alaska, tout au nord des Etats Unis : Loyalty Island. En fait, il s'agit d'un petit bout de terre, une presqu'île plus exactement. La vie y est rude et taciturne. le seul gagne-pain des hommes c'est la pêche dangereuse dans les eaux glacées de l'Alaska. Tout appartient à John Gaunt, l'entreprise, les droits de pêche et autres autorisations, le matériel, les navires. Quand ce dernier décède, il laisse tout à son fils unique, qui n'a aucun intérêt pour l'entreprise. Il ne vit d'ailleurs plus dans la région.

C'est alors que la vie du jeune Cal va être complètement chamboulé. Sa mère n'est pas de la région, elle vient de Californie, elle a suivi Henry, le père de Cal, par amour, mais depuis, elle s'ennuie à la limite parfois de la dépression. La mort de John, son seul ami, va la chambouler encore plus. Les langues commencent à se délier, laissant présager qu'il s'agissait bien plus qu'une simple amitié. le père de Cal, quant à lui, est près à tous les actes, même les plus inavouables pour tenter de garder son emploi et sa passion, la pêche.

Cal va alors devoir faire un choix, laisser agir son père, l'épauler, ou au contraire le dénoncer, lui qui l'aime tant et qui le voit comme les héros de l'île au trésor.

On ne sait pas tout de suite quel a été le choix de Cal. L'auteur nous raconte d'abord à travers les yeux de Cal adulte, les souvenirs de cette époque. L'écriture est parfois lente, mais ce n'est pas un roman d'action, au contraire ce roman d'apprentissage pousse à la réflexion.

Je dois dire que c'est un roman qui m'a fait réfléchir sur les actes et les décisions que l'on prend parfois difficilement. Qui n'a jamais regretté une fois dans sa vie d'avoir agi impulsivement ou même de manière réfléchie pour quelque chose qui paraissait juste à ce moment là mais sans en mesurer pleinement les conséquences.

Roman dramatique, La mer les emportera, est un roman plein de réflexion, qui nous parle du quotidien, de la famille et de la loyauté.

Je remercie une nouvelle fois Les Editions Presses de la Cité pour leur confiance.

Ce roman est disponible depuis le 28 août 2014 chez votre libraire.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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Jusqu'où peut on aller pour garder son travail et assurer sa survie ? Cette question se pose aux pêcheurs de Loyalty Island lorsque le propriétaire des bateaux et de tout le matériel meurt, laissant pour unique héritier son fils, qui envisage fortement de se débarrasser de tout en vendant à l'étranger. A quoi vont se résoudre les pêcheurs ? Au meurtre ? Peut etre pire encore ? le narrateur se trouvera face à un effroyable dilemne que nous ne saurions l'aider à résoudre.

Voilà un beau romen, juste et sensible qui parvient parfaitement à sonder les liens pouvant se tisser entre des hommes soumis à de certaines conditions, à une certaine tension.

La mer les emportera est un roman passionnant, il nous prouve une fois de plus que derrière chaque honnete homme peut se cacher un bourreau, et que la vie change tout etre humain.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Etat de Washington à Loyalty Island. Cal a 14 ans. Son père est peu présent car il navigue en Alaska pour ramener du poisson. Il ne connaît pas bien sa famille.

John Gaunt, le riche armateur de Loyalty Island décède. Se pose la question de l'avenir de sa flotte et de son entreprise, surtout que son fils Richard est peu présent.

Tous et le père de Cal veulent faire en sorte de conserver leur emploi. Mais Richard annoncera sa décision qui ne plaira pas à tout le monde.

Soit ce roman est à relire pour tenter de comprendre les aspirations de l'auteur, soit il est à oublier. En effet, je n'ai pas trop adhéré à l'atmopshère dégagée, à l'histoire. Pourtant, l'auteur ne juge en aucun cas les personnages et leurs décisions, et surtout pas Cal. Pourtant le début semblait prometteur avec les explications de ce lieu, lié à l'océan, à la pêche, à des habitants qui se serrent les coudes. Mais avec la mort du grand patron, ils sont trois à prendre les décisions pour la survie de leur emploi, de leur ville, de leur vie, au détriment, si l'on peut dire des familles.

Je n'ai pas compris les décisions de Cal. A qui veut-il plaire ? Son père ? Même si ce dernier part six mois dans l'année, c'est vers lui qu'il se tourne pour l'informer de ce qui se trame. Cal en veut à sa mère. Il ne lui laisse pas de chance, pensant avoir été abandonné par cette femme, qui ne juge pas son mari mais son départ sonne comme un jugement. Est-ce également parce qu'elle ne s'est pas fait à cette vie, parce qu'elle n'a pas d'amis. Cal lui ressemble de ce côté là. Avec Jamie, les relations sont faussées dès le départ. Jamie comprend très vite, a une autre approche de la situation. Cal, d'ailleurs, se confiera, jugeant ce secret trop lourd à porter pour lui. Il a besoin de quelqu'un pour prendre les décisions car il est tiraillé entre ce qui est juste au niveau de la loi et ce qui lui semble juste pour sa famille et ceux qui vivent dans cette ville. Cal se construit mais cette décision ne semble jamais lui avoir apporté l'apaisement recherché, surtout pour ses années futures, puisqu'il fuit en définitive cet univers. Les enfants semblent faits pour suivre les traces de leurs parents. Prendre la mer, embarquer sur des bateaux pour aller pêcher et ramener du poisson qui les fera vivre les autres mois de l'année. Mais il semble que certains parents retardent ces moments. D'ailleurs, la mère de Cal ne veut pas que son fils suive les traces de son père.

Il existe énormément de ressemblances entre Cal et Richard. D'ailleurs, ce dernier, lors de leurs échanges, le lui démontre. Ils ont le même caractère, le même type de père. Richard, sans réelle communication avec son père, a été malheureux. Il semble que pour Cal, cela soit pareil. Son père est un héros, son héros et il veut qu'il le reste. Mais tiraillé entre les envies d'avenir de sa mère pour lui et ce que souhaiterait son père, il ne sais pas quoi choisir. En définitive, la fuite. Cal a donc le choix de se taire ou de parler, d'agir ou de laisser faire, de laisser éclater la vérité ou pas, de se confier ou pas pour que quelqu'un prenne une décision à sa place. Il n'est pas du tout armé. Il lui manque une figure paternelle. Sa mère a été peu présente et il n'a pas tissé de liens forts avec elle. L'a-t-il voulu d'ailleurs ?

L'auteur nous décrit parfaitement la vie dure du pêcheur, son travail, son départ et les mois loin de sa famille. Tout cela pour ramener de l'argent et vivre le reste de l'année. Leur travail, dans cette petite communauté, est important. Sans cela, que deviennent-ils ? Rien. Ils n'ont pas la force de recommencer ailleurs.

Les questions restent toujours sans réponse. Les gens malgré la peur, l'enfermement, l'état de santé, ne changent pas. Ils restent tels qu'ils sont. Ils diront oui pour satisfaire mais feront, en définitive, ce qu'ils veulent.

J'ai été frappée par les odeurs. Tous ceux qui partent se rappellent, où qu'ils soient ces odeurs fortes, faites de poissons, d'essences, d'embruns, de tempêtes… Les odeurs sont vraiment la force du souvenir, heureux ou malheureux.

Lien : https://jelistulisillit.word..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Au mieux, par les rares journées où le ciel était dégagé et la mer aussi lisse que la glace, ils pouvaient s'aventurer hors de la timonerie, tandis qu'au fond de la cale, dans les viviers, s'entassaient les crabes royaux qui seraient vendus un dollar et cinquante cents - un tarif déjà négocié avec la conserverie. Piloter un navire d'acier au dessus des abysses grouillants et silencieux était un art. Là-bas, on était libre de faire ce qu'on voulait. Là-bas, qui pouvait vous en empêcher ?
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La question n'est pas de savoir si on s'est trompé ou non au sujet de quelqu'un. C'est de savoir à quel point on s'est trompé. Un peu ? Beaucoup? Sur toute la ligne ?
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Le temps ne s’arrangeait pas. Les montagnes arrachaient des lambeaux aux nuages qui passaient dans le ciel. La pluie salissait les vitres et décolorait les arbres. C’était une période ingrate de novembre, où la mer s’enroulait comme un serpent gris autour de Loyalty Island et l’étranglait.
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J'ignorais que rester à Loyalty Island et travailler auprès de mon père signifiait ne pas tout avoir ; qu'en fait, cela voulait même dire rater un nombre incalculable de choses.
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La tragédie se transforme en comédie et meurt quand les blagues ne sont plus drôles.
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Videos de Nick Dybek (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nick Dybek
Nick Dybek, virtuose de la sensibilité, propose un roman initiatique dans le Grand Nord américain avec "Dans les bras de Verdun", paru pendant notre rentrée littéraire. A l'occasion d'une interview exclusive, l'auteur nous présente son roman. En savoir plus sur le roman " Dans les bras de Verdun" : https://bit.ly/2PKq40K
De Verdun à Bologne, de Paris à Santa Monica, une grande fresque sur les amours qui s?épanouissent dans l?ombre des absents.
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