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Nathalie Peronny (Traducteur)
EAN : 9782264049070
369 pages
10-18 (05/02/2009)
3.87/5   277 notes
Résumé :
J'avais une femme. Elle s'appelait Hailey. Aujourd'hui, elle est morte. Et je suis mort aussi. Doug a 29 ans et il est veuf. Depuis deux ans. Depuis que l'avion dans lequel voyageait Hailey a explosé en plein vol. Et depuis, Doug se noie dans l'autoapitoiement comme dans le Jack Daniel's... Jusqu'à ce que sa petite famille débarque en force. Son beau-fils, Russ, en conflit avec l'humanité entière. Sa jumelle, enceinte, qui décide de s'installer chez lui. Et sa plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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À 29 ans, Doug est mort. Non pas physiquement mais moralement, psychologiquement, socialement... Depuis que sa femme, Hailey, est décédée dans un tragique accident d'avion, il y a maintenant un an, Doug survit plus qu'il ne vit. Il ne travaille plus, ne voit plus trop sa famille (n'en déplaise à sa maman qui ne manque pas de l'appeler toutes les semaines), végète dans son canapé, la télé allumée et la bouteille de Jack's Daniel à portée de main. Sa seule activité : écrire, pour la presse, une chronique pertinemment intitulée "Comment parler à un veuf". Nul doute que ceci ne va pas l'aider à remonter la pente. Sa famille le voyant s'effondrer de jour en jour va tenter de l'aider. Et tout va commencer par l'intrusion de son beau-fils, le fils d'Hailey, qui vient trouver du réconfort chez lui...


Quelle drôle de famille que celle de Doug ! Entre un père qui perd peu à peu les pédales, une mère accro aux médicaments et à la bouteille, une soeur jumelle enceinte de son mari qu'elle n'aime plus, une soeur cadette qui va se marier avec son ex-meilleur ami et un beau-fils qui ne sait plus où il en est et qui accumule les conneries, Doug ne sait plus où donner de la tête, d'autant qu'il a beaucoup de mal à surmonter le deuil de sa femme. Et pourtant, c'est bien cette famille un brin bancale qui va l'aider. Jonathan Tropper manie brillamment humour et émotion, légèreté et gravité dans ce roman à la fois drôle, enjoué et tragique. Il aborde avec finesse le deuil et ses étapes inhérentes, la tristesse, la dépression mais aussi la solidarité, l'amour et l'amitié. Il dépeint des personnages terriblement attachants, émouvants et hauts en couleurs. Un roman touchant et vivant, servi par une plume riche et des dialogues savoureux.
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Savoureux d'autodérision, Perte et fracas est à l'image de thèmes affectionnés par Jonathan Tropper.

L'auteur nous parle encore de cette étrange aventure qu'est l'existence, avec son lot d'attentes, de questions et de déceptions.
Il nous sert encore quelques tranches de vie de personnages défectueux, cabossés par la vie, de familles dysfonctionnelles et de règlements de comptes qui durent toute une vie.
Quiconque s'est déjà donné dans l'apitoiement, dans la colère, qui s'est interrogé sur la finitude de la vie, sur l'injustice de ce qui nous arrive lorsque le destin décide de nous malmener, va entendre l'écho dans la verve doucement ironique de Jonathan Tropper.

Ses descriptions sont si teintées d'humour et si vraies qu'on a l'impression qu'ils ne sont pas fictifs, mais juste un peu romancés.
Il s'en prend un petit peu à la société et crie sans honte
l'hideuse vérité de certaines relations dont nous n'arrivons pas à nous en extirper malgré que nous soyons malheureux.

Tricotant et isolant toujours les noeuds, Tropper élargit encore la palette de ses obsessions.

Sans prétention et s'amusant des clichés, l'auteur américain crée dans tous ces romans des personnages qu'on a envie d'aimer. La satire est vive, généreuse, pleine de fantaisie.

Perte et fracas vaut le détour pour le caractère bien dessiné des personnages et le ping-pong verbal des dialogues de haute voltige où l'auteur excelle.

Un plaisir de lecture en toute simplicité.


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Certes, le pitch a priori n'est pas joyeux : un jeune veuf éploré peine à se remettre de son deuil malgré les efforts de ses proches déterminés à le sortir du trou, fut-ce à grand renfort de péripéties aussi embarrassantes que fortuites.

Mais qu'on ne s'y fie pas, car Doug (le jeune veuf éploré qui peine à… tout ça tout ça), astrologiquement parlant, ce serait le genre scoumoune ascendant pas-de-cul à un point qui frise le désopilant comme dirait mon coiffeur (qui n'a toutefois rien à voir avec cette histoire).

Pour le résumé détaillé du bouquin faut aller voir ailleurs, je ne m'étendrai pas. Je confesse en revanche qu'il m'aura fallu vaillamment combattre l'envie de reproduire ici le texte intégral en une gigantesque citation babelienne, tant la prose irrésistible de Tropper m'a jovialisé l'humeur (d'ailleurs ça rime, il n'y a pas de hasard moi je dis).

Chez Tropper en général, et ici en particulier, l'on trouvera
- des personnages décalés,
- des situations absurdes,
- un sens de la formule qui désopile,
- tendresse, humour et dérision par paquets de douze.
Un genre de Marie-Sabine Roger, en mec et en américain, pour peu que l'on hasarde un rapprochement un chouille audacieux.

Quoi qu'il en soit et pour faire bref, si t'as le moral dans les chaussettes sache que Tropper c'est trop d'la boulette.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Zut, crotte, flûte ! J'avais tellement envie de me détendre avec un Jonathan Tropper - découvert il y a quelque temps avec "C'est ici que l'on se quitte", excellemment traduit par Carine Chichereau - que je n'ai pas fait gaffe que celui-ci était malheureusement traduit par Nathalie Peronny que j'avais déjà bien allumée dans ma critique de "Le Livre de Joe".
Celle-ci, sans doute persuadée de faire évoluer la langue française, persiste à nous assommer de ses barbarismes :
- Saloperie ! m'exclamé-je
- Jim ! l'appelé-je
- On est deux, approuvé-je
etc... etc...
Formulation, de mon point de vue, visuellement dérangeante et oralement inaudible.

Mais bon... j'ai tenté, cette fois-ci, de faire abstraction de mon agacement et me suis concentrée sur l'histoire. Et, comme à chaque fois, j'ai été cueillie par le style de Jonathan Tropper ; subtil mélange de dérision, de réalisme, d'ironie, de pudeur et de tendresse.
D'une histoire, somme toute assez banale, il nous fait un roman très agréable à lire avec des personnages hors du commun auxquels on s'attache et que l'on quitte avec regret.
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« Nous sommes jeunes, minces, beaux et désespérés ». C'est ce que débite continuellement le narrateur, 28 ans, un an après la mort de sa femme dans un accident d'avion. Celle-ci lui laisse un beau-fils de 16 ans, complètement déboussolé.
Ils sont donc deux à errer, cela devrait être pathétique, c'est marrant comme tout. Et émouvant, bien sûr.

J'ai lu avec le sourire aux lèvres et quelquefois les larmes aux yeux ce roman comme toujours empli d'humanité et de rire comme le sont toujours les romans de Jonathan Tropper.
J'en vois déjà qui se disent : « Ne serait-ce pas un roman feel good, par hasard ? » Et vous savez que je déteste ce genre ! Les leçons de morale assénées avec un petit air condescendant, non merci. Et de toute façon, ici, pas de ça ! Si ce roman fait du bien, c'est justement pour ce mélange d'autodérision et de justesse dans les sentiments.
Bien sûr, les personnages connaissent des crises, des revers, des élans d'amour. Bien sûr, le narrateur est malheureux. Bien sûr, cela se termine bien. Mais un friselis d'ironie et d'humour noir court à travers les lignes, les caresse et les enrobe.

En cela, les personnages « secondaires » (mais sont-ils si secondaires ?) apportent leur lot de bévues, de trash, mais aussi de tendresse. Leurs interventions sont savoureuses.
Alors, franchement, si vous voulez passer un moment de détente tout en gardant en tête les dures lois de la vie (hem, voilà que j'imite sans le vouloir les auteurs de feel good), lisez ce roman, il ne vous mènera pas à votre perte, il ne provoquera pas de fracas, mais il vous fera sourire et même rire aux éclats tout en titillant la petite pointe d'émotion cachée au fond de vous.
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Ensuite, à l’approche de l’orgasme, elle me livre le récit détaillé de sa progression, étape par étape, avec commentaire à l’appui. « Mon Dieu, ça y est, je vais jouir ! Non pas encore, pas encore. Ooooooh ! C’est si bon de te sentir à l’intérieur, oh, mon Dieu, oh, mon Dieu, ma chatte est trempée, je dégouline. Oui, oui, ne t’arrête pas, continue ! Laisse tes doigts là, oh mon Dieu, oui ! Je jouis ! Je jouis ! Je jouis ! »
Entendre ma partenaire me décrire mes propres ébats sexuels n’est pas dans mes habitudes et j’avoue trouver cette pratique un tantinet déconcertante. Au point de me demander si c’est vraiment moi qui me trouve en ce moment entre ses cuisses car, si oui, pourquoi diable éprouve-t-elle le besoin de tout me raconter par le menu ? Pourquoi ne peut-elle pas se contenter de grogner, de gémir et de pousser des cris, comme une adulte normale ?
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Vous jurez que vous ne deviendrez jamais vos parents. Vous écoutez de la musique branchée, vous portez des fringues à la mode, vous baisez debout ou sur des tables de cuisine, vous proférez des insanités à la pelle... Et puis, un jour, sans crier gare, voilà que leurs mots à eux se mettent à sortir de votre bouche, tels des agents dormants soudain réactivés. Vous êtes encore assez jeune pour entendre ces propos avec l'oreille de l'adolescent assis à côté de vous, mais vous comprenez à quel point vos efforts seront vains et pathétiques, tout juste quelques sacs de sable impuissants à contenir la marée implacable de la fatalité génétique.
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Aucun de nous ne sait quand il va mourir. Mais peut-être quelque chose au fond de nous le sent-il, une sorte de conscience cellulaire reliée au Grand Comte à Rebours et capable de planifier les choses en conséquence, parce que le dernier soir avant sa mort, Hailey est apparue devant moi vêtue d'une courte robe rouge sang, moulante à tous les endroits stratégiques. Comme si elle pressentait ce qui l'attendait, comme si elle savait que ce serait notre dernière nuit ensemble et qu'elle était bien décidée à ne pas pâlir trop vite au milieu des couleurs délavées du souvenir.
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« Casse-toi, marmonne Claire d’une voix rauque.
– J’essaie seulement de comprendre comment vous avez tous les deux atterri dans ma chambre, et dans le même lit, répond Russ, obstinément planté sur le pas de la porte. J’essaie, mais je n’y arrive pas.
– Quelle heure est-il ? demandé-je.
– Huit heures et des poussières.
– Bien. Alors reviens demain.
– Demain, il sera trop tard. »
Je me retourne, ouvre les yeux et m’efforce de faire le point.
« Trop tard pour quoi ?
– J’espère que ça ne t’embête pas, mais j’ai décidé d’emménager un peu plus tôt que prévu. Sauf s’il se passe des trucs bizarres dans cette baraque, auquel cas je me verrais contraint de quitter la ville pour rejoindre une secte et vendre des fleurs aux arrêts de bus. »
Je repousse l’édredon pour lui montrer que je porte encore mes vêtements de la veille.
« Dieu merci, commente-t-il.
– Quand est-ce que tu emménages ? » dis-je en me roulant hors du lit pour poser lourdement mes pieds par terre.
Russ consulte sa montre.
« En gros, maintenant.
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Voilà ce qui se produit invariablement chaque fois que Jim et moi nous retrouvons contraints de feindre une relative cordialité. Lui m'en veut parce que Hailey m'aimait, bien que notre histoire ait démarré longtemps après leur rupture, et je lui en veux d'avoir trompé Hailey, bien que cette affaire remonte bien avant que je n'entre en scène. La chronologie des événements devrait abroger, du moins tempérer, cette hostilité instinctive, mais lui et moi sommes dotés de pénis, aussi toute forme de rationalité est-elle à exclure.

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