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Xuan Thuan Trinh (Préfacier, etc.)Dominique Laplane (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782856169698
544 pages
Presses de la Renaissance (22/03/2007)
4.19/5   62 notes
Résumé :
Ce livre révèle une révolution dans la conception du monde et de la vie. Une révolution déjà accomplie dans des secteurs décisifs de la recherche scientifique mais niée par d'autres, donc ignorée par l'opinion. Il explore la nature de l'être humain et du monde qui l'entoure, à la lumière des connaissances scientifiques les plus récentes, décrites de façon accessible à tous. "Il reste de profondes questions à résoudre en science. Beaucoup d'entre elles ont d'importan... >Voir plus
Que lire après Notre existence a-t-elle un sens ?Voir plus
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Quel voyage passionnant proposé par Jean Staune dans Notre existence a-t-elle un sens ? Il nous emmène explorer le coeur des grandes interrogations de notre temps : la provenance de l'Univers avant le Big Bang, la réalité physique, la nature de la conscience de l'homme, l'évolution de la vie et l'efficacité des mathématiques en passant en revue les dernières théories et faits scientifiques des chercheurs spécialistes de ces questions pour dresser un panorama de l'état actuel de la connaissance. Sa démarche est rigoureuse, il prend soin à chaque fois d'exposer les hypothèses, les arguments, les impasses et les perspectives de chaque piste explicative, illustrant l'humilité des positions qu'il prend parfois par l'Histoire des dogmes brisés par de nouvelles découvertes (Ptolémée, Galilée, Newton…) et l'étendue de notre ignorance dans bien des domaines.
Il va jusqu'à supposer que peut-être la réalité ne nous sera jamais totalement accessible et que les dernières avancées scientifiques accréditent plus que jamais l'existence d'un autre niveau de réalité, d'un principe créateur, d'une intelligence dépassant de loin la nôtre. Certaines religions le nomment Dieu.
Elles signent la fin du matérialisme scientifique pur.
J'ai plongé sans retenue dans ce livre qui résonne avec mon propre questionnement. Il a constitué une sacrée mise à jour de mes connaissances. Notamment en biologie, domaine dans lequel je m'étais arrêté au Darwinisme.
L'auteur a fait évoluer ma façon d'envisager le monde et a donné un crédit scientifique à ce que je croyais n'être que des intuitions ou de la croyance.
La description des expériences scientifiques sur la conscience m'a conforté dans le sentiment que matière et esprit sont deux choses différentes qui coexistent, cohabitent, collaborent.
Aller au bout de ce livre m'a pris du temps, certains passages demandent pour un néophyte une concentration de tous les instants voire une relecture. En effet, mon degré d'éveil ne me permet pas encore la lecture quantique qui me libérerait de cette dimension très matérielle.
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« Jean Staune/Notre existence a-t-elle un sens ?
« Jean Staune nous fait voyager à travers l'infiniment petit et l'infiniment grand, les sciences de la vie et les sciences de la conscience. Un parcours fascinant qui nous amène à une incroyable conclusion : la vision classique que nous avons aujourd'hui de l'homme et du monde est aussi inexacte que pouvait l'être au Moyen Âge celle d'un Univers de petite dimension dont la Terre occupait le centre ! La vision nouvelle issue de cette synthèse nous décrit un monde ouvert sur d'autres niveaux de réalité, où notre conscience ne se résumerait pas à l'activité de nos neurones, où la vie serait inscrite dans les lois de l'Univers. de telles découvertes, qui selon de nombreux scientifiques permettent un " réenchantement du monde ", ont de très grandes implications philosophiques et sociétales. Parmi celles-ci, la possibilité d'un rapprochement, après des siècles de séparation, de nos connaissances rationnelles et des intuitions des grandes traditions religieuses, pour contribuer à donner aux hommes du XXIe siècle une vision unifiée et cohérente du monde. » »
Telle se trouve être la présentation de cet ouvrage passionnant dont je viens de terminer la lecture.
Le chapitre du livre de Staune consacré à l'évolutionnisme est particulièrement intéressant. Parvenu à la page 274 du livre, j'ai besoin de cogiter un peu plus sur tout ce que je viens de lire et je suppose que ceux qui l'ont lu, ont fait de même. Car cette question est cruciale, essentielle et promesse d'un avenir hasardeux, mais peut-être pas si hasardeux que cela s'il s'avère que l'évolution est orientée et que la mutation fruit du hasard est corrigée par la sélection naturelle.
L'évolution est un fait et le darwinisme et le néodarwinisme qui a intégré plus tard la génétique qu'ignorait Darwin, permettent de comprendre bien des choses même s'ils n'expliquent pas tout. N'oublions pas que toutes les grandes théories n'ont que partiellement expliqué ce qu'elles étaient censées élucider. D'autres théories ont été en général élaborées pour compléter les lacunes des premières.
Ce que j'ai trouvé particulièrement étonnant, ce sont les récents travaux montrant que certaines mutations semblent bien se produire plus souvent si l'organisme dans lequel elles apparaissent se trouve dans un environnement où de telles mutations sont nécessaire à sa survie ; les mutations ne se produisent donc pas toujours par hasard. Ce sont les idées des néolamarckiens.
Quoi qu'il en soit, tout porte à croire que la sélection naturelle avec son pouvoir d'optimisation (travaux de Dawkins), arrive au même résultat que des mutations orientées.
Très intéressante aussi la théorie de Dawkins sur le gène égoïste et celle de Wilson sur le gène de l'altruisme réciproque.
L'adaptionnisme de Dennett est aussi une idée qui vient compléter cette orientation de l'évolution. La sélection naturelle est extrêmement efficace car elle est capable de susciter des adaptations extraordinaires à partir de mutations dues au seul hasard.
Bien sûr il y a des darwiniens qui avancent sur la pointe des pieds ou même à reculons. C'est le cas de S. J. Gould qui doute parfois de l'évolution progressive. Il observe une stabilité des espèces en observant les fossiles sur une longue durée. Par contre, il croit à l'apparition soudaine localement de nouveaux caractères par mutation. Gould parle alors « d'équilibre ponctué ». Des mutations apparaissent au sein de petites populations soumises à de fortes contraintes qui aboutissent à une « spéciation », c'est à dire apparition d'une nouvelle espèce. D'où la rareté des fossiles de ce genre d'espèces. On parle alors de « macro-évolution », cas où les transitions sont soudaines et non graduelles.
Gould par ailleurs soutient qu'il n'y a pas d'évolution vers une plus grande complexité et imagine un « mur de la complexité minimale », en se livrant à une étude détaillée des bactéries, les êtres parmi les moins complexes qui puissent exister, pour conclure que ce qui semble un progrès n'est qu'un phénomène aléatoire éloignant les organismes de leurs minuscules ancêtres, de façon inévitable. Pour lui, l'être humain est un pur produit du hasard et non le résultat inéluctable de la directionnalité de la vie ou des mécanismes de l'évolution.
Selon de Duve, le hasard cependant est canalisé, et les lois de la biochimie doivent forcément amener non seulement la production de la vie, mais encore celle de la conscience au cours de l'évolution. Ainsi donc, dans ce cas, De Duve considère qu'il y a un progrès vers plus de complexité. L'évolution n'est pas un processus aveugle, mais un processus ouvert se dirigeant vers une fin qui n'est écrite nulle part.
Pour Conway-Morris, les phénomènes de convergence rendent l'émergence de quelque chose comme nous à peu près inévitable. La convergence signifie que de nombreuses voies différentes conduisent à des résultats quasi identiques ; dans cette perspective, l'ensemble de toutes les formes biologiques possibles est limité et cette limitation exerce des contraintes sur l ‘évolution.
Pour Kaufman, il n'y a pas de hasard et l'ordre n'est pas un accident. Les lois de la Nature font spontanément émerger des niveaux d'ordre complexes qui donnent à la sélection naturelle un « matériau de base » de toute autre nature que des mutations dues au hasard.
Mais on peut trouver plus fort encore avec Denton qui soutient que les formes biologiques épousent des formes mathématiques complexes qui seraient sous-jacentes à la structure des protéines ; l'évolution est ainsi guidée par les lois de la nature. On parle alors de morphologies rationnelles. La thèse téléologique se trouve ainsi renforcée.
Un autre concept de la sélection est mis en avant par Mae Wan Ho, celui d'auto-organisation faisant émerger des formes plus complexes au cours de l'évolution.
Pour Chauvin, l'évolution correspond à un programme interne qui se déroule, ce qui revient un peu au même.
Très révolutionnaires et très contestés sont les travaux de Rosine Chandebois qui affirme que c'est le cytoplasme qui serait l'architecte, tandis que l'ADN ne définirait que les matériaux employés pour la construction. Ses conceptions sont renforcées par les travaux récents de Paldi sur la génétique. Pour eux, l'évolution est l'exécution d'un programme initial qui se déroule depuis l'origine.
Le rôle des gènes de régulation mis en avant par J.Chaline dans le contrôle de l'architecture des organismes, explique la macro-évolution qui fait faire des sauts à l'évolution, alors que la micro-évolution procède graduellement grâce aux mutations au sein des gènes classiques, avec sélection naturelle .
Très intéressante est la thèse néo-lamarckiste grâce aux travaux de Cairns qui prend en compte la pression de l'environnement dans le phénomène des mutations. Il y existe comme une génération sélective de mutations pense Steele. L'explication de tout cela, bien difficile à trouver, a été suggérée par Mac Fadden qui parle alors d'évolution quantique et Schäfer parle même de sélection quantique. Cette piste me semble prometteuse, qui va dans le sens d'une nouvelle logique, celle de Lupasco ; on retrouve là les notions d'états virtuels (ou potentiels) et celles d'actualisation montrant que la mutation est un phénomène véritablement quantique.
Pour conclure, disons qu'un Einstein de la biologie est attendu comme dirait Jean Staune, pour unifier toutes ces notions tentant d'expliquer l'évolution qui reste un phénomène indéniable, mais ô combien complexe qu'une seule théorie ne peut, à elle seule, expliquer intégralement.

A présent, je veux donner mon avis sur la suite de ce livre que Jean Staune a mis dix-neuf ans à écrire ! Il faut dire qu'en matière de transdisciplinarité, il ouvre bien large la voie et offre des pistes aux théoriciens de tout bord. Une attitude zététique s'impose pour aboutir au paradigme nouveau que Jean Staune appelle de tous ses voeux. Finies les divagations des créationnistes et autres farfelus, fini la procrastination constante : nous devons tous revoir notre vision du monde pour découvrir et surtout comprendre du nouveau.
L'exposé de Staune est passionnant et peu à peu passionnel, surtout dans la deuxième partie de l'ouvrage. Tandis que le début aborde la physique quantique de façon simplifiée, la suite, après l'évolutionnisme traite de la conscience et de la neuro physiologie ; et consécutivement, Staune semble vouloir nous faire partager son idée d'un nouveau pari pascalien, plus moderne en émettant des conclusions anthropiques et spiritualistes. Chacun jugera, adhérera on non. Mais ce dialogue entre foi et raison reste d'une belle tenue.
Donc, revenons au début. Pour tout dire, alors que Bernard d'Espagnat qui a fait une présentation du livre à l'Académie, et est souvent cité au fil des chapitres, a mis deux jours pour lire les 540 pages, je dois dire que j'ai mis 55 jours, soit environ 10 pages par jour ! J'ai certes intercalé la lecture de trois romans pour reposer un peu mes neurones… !
Dès l'abord, on se trouve plongé dans un monde étrange, le nôtre pourtant, dans lequel, des phénomènes bizarres s'avèrent être le reflet d'une réalité qui nous est voilée : je veux parler de la « non localité », de la « décohérence », de la « non-séparabilité », des particules subatomiques. L'incertitude, l'indétermination, l'imprédictibilité, l'incomplétude, l'indécidabilité règnent en absolu dans le monde de la matière. de Heisenberg à Gödel, en passant par Bohr et Planck, tout devient imprécis, mais plus proche de la réalité qui nous reste toutefois dissimulée comme l'affirmait avec justesse, il y a deux mille ans déjà, Platon.
La suite concerne l'évolutionnisme dont j'ai déjà parlé.
Puis au fil du chapitre concernant la neurophysiologie, on sent renaître une façon de dualisme. le chapitre concernant le monde mathématique m'a particulièrement intéressé car personnellement, j'ai toujours eu une attitude plutôt platonicienne sur la question. Comme Staune me le confirme, il semble bien exister un monde mathématique que depuis des millénaires les savants tentent de découvrir par bribes ; des coins du voile sont soulevés par période, et des inspirations inexpliquées transportent des chercheurs comme Andrew WILES dans un monde fabuleux pour redécouvrir 350 ans après la démonstration du théorème de Fermat. Les mathématiques ne sont pas une construction de l'esprit humain. Les hommes explorent cet immense continent peu à peu. Et Gödel de renchérir sur la question avec son sublime théorème d'incomplétude pour affirmer que nombres de propositions mathématiques peuvent être à la fois, vraies et indémontrables. Pour lui, l'intuition mathématique peut se passer de toute démonstration. Et il va encore plus loin hors des sentiers battus, en bon dualiste qu'il était : il affirme « qu'il se pourrait bien qu'il n'y ait pas assez de cellules nerveuses pour accomplir toutes les fonctions de l'esprit. » Avouez que pour un scientifique, il faut oser le dire !!! Déduisez-en ce que vous voulez mais là, Gödel a frappé fort.
La conclusion de Staune est assez ambiguë sur le sujet ; je vous la livre et commentez si le coeur vous en dit : « L'esprit qui nous anime n'est pas uniquement un produit de l'activité neuronale, même s'il ne peut pas s'exprimer sans l'aide de celle-ci. »
La belle phrase de Bernard d'Espagnat est aussi une conclusion, plus générale cette fois : « La réalité ne s'épuise pas à ce que nous pouvons voir, toucher, mesurer et peser. » Il faut bien s'avouer l'insuffisance ontologique de la réalité dans laquelle nous vivons.
Comme je l'avais évoqué précédemment au sujet de l'évolutionnisme, toute quête d'un nouveau paradigme pourrait être accompagnée de la nouvelle logique ternaire de Stéphane LUPASCO, en vue de cerner le caractère holistique de cette nouvelle réalité.
Bon, disons-le enfin : oui, pour Staune, notre existence a bien un sens, vous l'aviez deviné.
Enfin, la postface de B. Laplane est d'une très grande qualité et couronne parfaitement l'édifice, la cerise sur le gâteau en somme. On y trouve quelques vérités bien assénées et des critiques acerbes. Dont voici quelques échantillons :
« Je trouve scandaleux, dans un pays qui se vante d'avoir établi l'enseignement de la philosophie dans le cursus pré-universitaire, de constater que l'on ne donne à ceux qui seront de jeunes bacheliers aucune information sur la physique quantique. »
« Si les théories se succèdent, elles ne reviennent jamais au point de départ. »
« La liberté n'est pas la capacité de faire n'importe quoi…L'addiction à la drogue est à la fois la conséquence de ce que les sociologues appellent la liberté, et une perte de liberté. »
Je vous invite tous à lire cet énorme ouvrage qui part dans tous les sens pour tenter d'ouvrir une voie et suggérer des idées nouvelles susceptibles d'orienter la recherche, dans une attitude zététique et heuristique.
Jean Staune dans cet ouvrage magnifique, nous entrouvre la porte de la transdisciplinarité et la voie vers un nouveau paradigme pour essayer de comprendre davantage notre monde. Il faut tout revoir de fond en comble, mais tout en sachant que Platon aura encore raison avec son mythe de la caverne...Nous n'aurons toujours qu'un aperçu lié aux limites de nos sens.
Beau dialogue entre raison et foi.
Le chapitre traitant de l'Évolution est très bien conçu et plus loin celui relatif au monde étrange des mathématiques, passionnant.
D'une lecture relativement facile, ce livre doit rejoindre le chevet en se laissant feuilleter dans le désordre.

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Jean Staune est le fondateur de l'Université interdisciplinaire de Paris. Il est un essayiste, chercheur indépendant ouvertement chrétien. Métaphysiquement évolutionniste (il existe une puissance et une transcendance qui guide ou prédétermine l'évolution des espèces), Il est ouvertement en philosophie comme en science anti-matérialiste.
Son livre répond à de multiples questions:
L'humanité s'est toujours interrogée sur l'existence d'un autre niveau de réalité que le nôtre, imaginant des dieux ou un au-delà. La science confirme-t-elle cette intuition ?
Du darwinisme aux mathématiques, de la cosmologie à l'homme neuronal, Jean Staune nous invite à découvrir une nouvelle vision de l'homme et du monde où les barrières spatio-temporelles seraient autres, où le matérialisme serait à réinventer.
A partir de la physique quantique, de la cosmologie, des théories de l'évolution et de la neurologie, il se propose de répondre à quatre grandes questions : qu'est-ce que la matière ? Comment expliquer que l'univers ait été propice à l'apparition de la vie ? Comment rendre compte de l'évolution du vivant ? Et qu'est-ce que l'esprit ? Si, par le passé, en réponse à ces questions, des scientifiques avaient érigé une vision matérialiste du monde faisant de l'homme un être insignifiant étant apparu par hasard, J. Staune estime qu'une telle conception n'est plus tenable au vu des développements les plus récents de la science. Il serait donc désormais possible de concevoir que notre existence a un sens. L'auteur estime même que ces récentes avancées scientifiques inciteraient à croire à l'existence d'un Dieu ou, du moins, rendraient rationnel d'y croire.
L'entreprise ne ralliera pas forcément tous les lecteurs mais n'est toutefois pas sans démériter. D'abord, elle offre une synthèse très accessible des interprétations spiritualistes de la science moderne. Ensuite, elle montre en quoi la vision matérialiste « classique » est bousculée par certains développements récents des sciences. Bref, ce livre pourra faire réfléchir autant les matérialistes que les non-matérialistes.
A noter la très belle préface de Trinh Xuan Thuan, qui rend compte des progrès scientifiques réalisés depuis le 20ème siècle.
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Ce livre propose une traversée des sciences de la matière, de l'univers, de la vie, de la conscience et de la logique mathématique. Au cours de ce voyage, l'auteur nous propose de réfléchir autour de cinq questions fondamentales :

1 — Qu'est-ce que le réel ?
2 — D'où venons-nous, où allons-nous ?
3 — Sommes-nous ici par hasard ?
4 — Qu'est-ce que l'homme ?
5 — Les mathématiques ont-elles un lien avec une forme de transcendance ?

L'ouvrage est divisé en cinq grandes parties développant les tentatives de réponse à ces interrogations en plusieurs chapitres. À la fin de chaque partie, un tableau de synthèse rassemble les principales idées exprimées. Cet effort de résumé/synthèse est appréciable dans ce genre d'ouvrage assez volumineux et comportant des passages un peu difficiles.

On peut synthétiser ces interrogations en une seule :
L'Univers et notre existence ont-ils un sens, s'inscrivent-ils dans un projet quelconque ? C'est effectivement la question fondamentale que nous nous posons tous. Ce qui distingue l'homme de l'animal c'est la quête de sens, le besoin de trouver un sens à nos actes, à nos vies.

La méthode utilisée par l'auteur se veut scientifique et rationnelle, elle s'appuie sur les travaux de chercheurs reconnus, l'auteur expose les théories officiellement admises et les commentent en apportant sa propre interprétation et celles de quelques contradicteurs.

Qui est l'auteur ? Jean Staune né en 1963 est un essayiste, chercheur indépendant, chrétien, de formation pluridisciplinaire il est diplômé en paléontologie, mathématiques, sciences politiques et économiques et enseigne la philosophie des sciences.

Qu'est-ce que le réel ?

L'étude des phénomènes physiques se déroulant au sein des atomes et des particules a débouché sur de nouvelles théories rassemblées sous le terme de physique quantique. Ces nouvelles théories développées dans un premier temps par Max Planck au début du XXe siècle représentent une avancée scientifique qui aura un impact au moins aussi important que les théories de la gravitation de Newton ou la théorie de la relativité d'Enstein. Ce qui se passe au niveau de l'infiniment petit est complètement différent du monde qui nous entoure au quotidien. le réel que nous connaissons est remis en question en physique quantique, on y apprend qu'une particule peut-être à la fois onde et corpuscule, qu'une mesure peut influencer les propriétés de l'objet mesuré et le principe d'intrication est un phénomène étrange dans lequel deux particules même distantes de plusieurs millions de km interagissent l'une avec l'autre formant un seul et même système. La physique que nous observons n'est donc pas reproductible dans le monde de l'infiniment petit. Ceci a aussi des conséquences importantes au niveau philosophique. Cette réalité quantique qui échappe en quelque sorte à l'espace et au temps et se situe hors du niveau dans lequel nous évoluons porte un coup mortel à toute une série de conceptions classiques, parmi lesquelles le matérialisme classique. Toutes les recherches actuelles semblent montrer que loin de revenir aux conceptions classiques, la physique se dirige vers des visions encore plus éloignées de nos concepts familiers.

D'où venons-nous, où allons-nous ?
Tout l'univers que nous pouvons observer vient d'un point très petit, très dense et très chaud qui a explosé il y a près de quatorze milliards d'années. L'espace et le temps se sont développés à ce moment-là. Les constantes fondamentales et les conditions initiales de notre univers ont des valeurs très particulières. Si on les modifie un tant soit peu, la complexité ne pourrait plus se développer et L Univers serait stérile.
L'existence de ce réglage très fin a réintroduit la question de l'existence d'un créateur dans les débats. La nature de 96 % de la masse et de l'énergie qui composent L Univers nous est inconnue. L'élucidation de cette nature sera l'un des grands domaines de recherche pour les astrophysiciens du XXIe siècle.

Sommes-nous ici par hasard ?
Jean Staune nous expose les principales théories de l'évolution et en particulier le Dawinisme (sélection naturelle résultant de mutations dues au hasard) qu'il ne conteste pas, mais qui lui semble insuffisant pour expliquer l'évolution de façon globale. Il pense que toute une série de faits provenant aussi bien de l'embryologie que de la paléontologie indique que l'évolution est canalisée vers certaines directions et que le rôle du hasard est moins important que celui prévu par la théorie darwinienne. Il nous faut trouver un génie du type de celui d'Einstein pour mettre au point une NTE (nouvelle théorie de l'évolution).

Qui sommes-nous ?
La plupart des spécialistes du cerveau pensent que la conscience est produite par l'activité neuronale, autrement dit, selon une vision matérialiste, notre cerveau et ce que nous appelons notre esprit ou notre conscience, ne serait qu'une qu'un assemblage de neurones. Cependant, un certain nombre d'expériences semblent réfuter la correspondance exacte entre les phénomènes neuronaux et les phénomènes mentaux. D'autres expériences indiquent que nous avons un libre arbitre. de nombreux mathématiciens affirment que leur esprit peut, d'une façon ou d'une autre, entrer en contact avec « un monde des objets mathématiques ».

Voilà très rapidement brossé le contenu de cet ouvrage. L'auteur est proche de la philosophie platonicienne qui considère qu'il existe un monde distinct du monde physique, un monde idéal de formes parfaites à partir duquel nous devons comprendre ce monde physique. Jean Staune pense que la conscience n'est pas le produit du cerveau et qu'il existe un monde de vérités mathématiques auquel on accède par l'intuition.

Il me semble que l'on peut résumer la pensée de Jean Staune comme étant spiritualiste, il s'oppose au naturalisme, notion selon laquelle toutes les manifestations ayant cours dans L Univers sont explicables par l'intermédiaire des lois connues de la physique et de la chimie. Jean Staune est aussi tourné vers d'autres domaines qui ne font pas l'objet de recherche systématique par les institutions académiques, par exemple il est favorable à la mise en place de protocoles scientifiques permettant d'étudier les phénomènes d'expériences aux frontières de la mort et de sortie de corps. Pour lui un esprit séparé de la matière peut exister, cette conception redevient crédible depuis que la physique quantique a montré qu'une dimension non physique de la réalité pouvait exister et interagir avec la nôtre.

Enfin, devant les difficultés à trouver des réponses en se basant uniquement sur la recherche scientifique Jean Staune sort du cadre de la science et se tourne du côté de la philosophie. Pour lui une conception philosophique paraît, elle, capable d'unifier nos interrogations. Il s'agit du platonisme.

Un livre passionnant qui ouvre des horizons à la réflexion tout en apportant des éléments de réponse. Il est rédigé dans un style agréable avec toutefois quelques passages plus difficiles ralentissant le rythme de la lecture.

- « Notre existence a-t-elle un sens ? Une enquête scientifique et philosophique », Jean Staune, Presses de la Renaissance (2007), 533 pages.
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C'est sans conteste l'un des livres de vulgarisation scientifique les plus passionnant que j'ai eu l'occasion de lire.

Quel que soit la thématique abordée, il le fait avec rigueur et limpidité. Tout est sourcé, précis, vérifiable en quelques clics (ce que j'ai fait plusieurs fois)

Il va sans dire que la question du sens de la vie est fondamentale, et puisque la science est la démarche la plus objective que l'homme ait pu trouver pour s'approcher de la vérité, allier science et quête de sens est tout ce qu'il y a de plus judicieux.
Je ne suis pas d'accord avec toutes les conclusions auxquelles arrive l'auteur, mais je ne peux pas nier la cohérence de celles ci, et donc je les respecte.

Pour ceux qui connaissent, c'est aussi facile à lire que du Dos Santos (La formule de Dieu, La clé de Salomon) sauf qu'on troque l'histoire futile d'un roman par une surenchère dans la richesse des informations.

Par contre, je dois vous avertir, par moments, le livre rend un peu cinglé. Mais je crois que c'est toujours un peu ce qui arrive quand on s'intéresse de près à la mécanique quantique et à la "réalité".

Bref, je sors tout jute de sa lecture, et j'en ressort grandi. J'ai une compréhension beaucoup plus nette du paysage scientifique actuel, et je me suis émerveillé de nombreuses fois devant la complexité et la beauté du monde tels que les présentent Jean Staune.

Je vous conseille donc de faire comme moi, et de vous plonger dans ce guide passionnant sur le sens de l'existence.
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Nos concepts traditionnels concernant le temps, l’espace, les objets, les trajectoires, la causalité ne s’appliquent plus au niveau microphysique.
Le monde qui nous entoure, celui des phénomènes, ne peut être décrit sans tenir compte de la façon dont nous le mesurons.
On dit qu’il a une « objectivité faible ».
(page 125)
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Décohérence :
Phénomène nous permettant de comprendre pourquoi le monde qui nous entoure a un aspect "normal" alors qu'il est constitué de particules qui, elles, obéissent à des lois quantiques.
(page 503)
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Toutes les grandes traditions religieuses de l’humanité ont repris ces deux concepts :
Le monde où nous vivons ne peut être compris à partir de lui-même.
Il y a une incomplétude radicale de ce monde : sans l’intervention des esprits, des dieux ou de Dieu, il n’y a pas d’explication cohérente du monde qui tienne.
Il est donc n nécessaire de faire appel à un autre niveau de réalité dont on ne sait presque rien… sauf qu’il doit forcément exister.
(page 19) Notre existence a-t-elle un sens ?
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Il me paraît indispensable de contester avec la dernière rigueur la conception matérialiste et réductionniste de la nature et de l’esprit humain, conception issue semble-t-il de l’attitude objective et analytique aujourd’hui prédominante dans les sciences du cerveau et du comportement (…)
Je soupçonne que nous avons été dupés, qu’à la société et à elle-même la science n’a fourgué que de la camelote. - Roger Sperry
(Page 372)
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Si les Weinberg, Monod, Crick et Changeux ont raison, si la vision réductionniste, mécanique et déterministe que la modernité nous a donnée de l’homme et du monde est vraie, il faudra l’admettre.
La philosophie a pour but la recherche de la vérité et non de confectionner une illusion à l’intérieur de laquelle nous pourrions vivre confortablement comme dans un cocon.
Si le monde n’a aucun sens, si notre existence ne s’inscrit dans aucun projet, il faudra apprendre à vivre avec cette perspective.
(page 47)
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Vidéo de Jean Staune
Un ouvrage unique, à la fois fiable et novateur, qui se lit comme un roman ! Pour l'essayiste Jean Staune, « Matrix et la physique quantique nous aident à comprendre qui est vraiment Jésus ».
“Jésus, l'enquête” est une enquête qui ramène le lecteur 2000 ans en arrière, basée sur des sources réelles indiscutables, mais souvent peu connues, même pour les plus passionnés. Un ouvrage enrichi d'une preface de l'historien Jean-Christian Petitfils, auteur du best-seller Jesus et d'une postface de monseigneur Jean-Charles Thomas, eveque emerite d'Ajaccio et de Versailles.
Découvrir le livre : https://bit.ly/3Fjbny4
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