Où allons nous, mes amis, est un essai de
Marek Halter proposant une analyse de la situation de la société, des réactions des humains désorientés, emportés dans «(...) dans un train qui ne va pas dans la bonne direction ! » et des solutions pour revenir dans la bonne direction et ne pas céder à la facilité en faisant comme ceux qui choisissent le repli sur soi.
«La seule réponse que quelques-uns d'entre nous ont trouvée face à ces multiples peurs est la « solution identitaire ».
Sujet d'actualité s'il en est, publié à un moment où le politique, préoccupé de sa seule survie, nous déçoit. Devons nous alors tourner nos espoirs vers la religion ?
Halter souligne le paradoxe actuel de notre pays : la conférence des évêques de France propose un contrat social alors que la campagne des présidentielles est engluée dans les affaires.
Un pays où, si les évêques passent pour des sages, la vision des religions à travers le prisme de la laïcité conduit la plupart des responsables politiques et des intellectuels, et donc l'opinion, à en donner une image déformée.
Cette image déformée s'accompagne d'une série de contresens sur des termes supposé définir le domaine religieux (intégrisme, radicalisme, judaïsme, islamophobie) dont le seul but est de démontrer l'incompatibilité des religions entre elles, avec la démocratie, avec la république, et avec notre mode de vie.
Pourtant, dit-il, ceux qui enferment la ou les religions dans de telles fantasmagories sont
« Des hommes qui ne connaissent pas leur propre histoire, bref, des ignorants »
Ignorants d'une part, «Belles âmes» au sens Hégélien de l'autre, dans ce débat pipé,
Kamel Daoud a été «vilipendé, dénoncé. Par les islamistes ? Vous n'y êtes pas ! Par ceux qui se réclament de l'antiracisme !»
«Ô mes amis, n'écoutez pas, n'écoutez pas les donneurs de leçons. Ni ceux qui vous parlent au nom de Dieu. Ni ceux qui vous parlent au nom d'une morale universelle dont ils seraient les uniques gardiens.»
On retrouve chez
Marek Halter, une analyse complémentaire à celle des évêques de France lors qu'il parle de l'éducation lacunaire de nos jeunes.
Là où les évêques disent «Plus que d'armures, c'est de charpente que nos contemporains ont besoin pour vivre dans le monde d'aujourd'hui.», lui répond :
«L'ignorance du « fait religieux » est aussi dangereuse que l'ignorance des autres matières. Plus dangereuse, même. Car elle nourrit tous les préjugés.»
«Et voilà que resurgit la vieille question posée en son temps par
Robespierre : devons-nous opposer la terreur à la terreur, la peur à la peur ?»
Marek Halter propose une vision historique juste, généreuse, humaine, qui souligne les paradoxes de l'histoire et renvoie les «Belles âmes» dans ses poubelles.
«Dans notre histoire nationale, je parle de l'histoire de France, les radicaux étaient ceux qui oeuvraient sans relâche pour des réformes radicales, dans le sens de la démocratie et de la laïcité. Juste le contraire du djihadiste. Et le mot « terroriste » ? de tous temps, la plupart de ceux qui se sont battus pour leurs libertés n'ont-ils pas été traités de « terroristes » ?»
Certes, l'éducation reste le fondement de la démocratie, et on ne peut que partager cette vision. Hélas, l'analyse de
Marek Halter fait l'impasse sur la dimension économique. L'éducation a beau faire, son travail restera inefficace tant la réalité vécue peut être à l'opposé de la réalité enseignée.
Il conclut par un vibrant : « Face à la violence qui s'installe dans nos cités, certains aimeraient que l'on durcisse nos lois, que l'on change nos sociétés. Résistons. « Celui qui fuit devant la peur tombe dans la fosse », dit la Bible (Jérémie, 48, 44). Nous gagnerons, non pas seulement parce que nous sommes les plus forts, mais parce que personne n'a encore inventé un plus beau projet que « Liberté, Égalité, Fraternité ». Souvent malmené, il est le seul qui puisse encore faire rêver. Et qui continue à faire rêver des milliards d'individus à travers le monde. Mes amis, mes amis, ne l'abandonnons pas ! »
Livre pouvant alimenter les débats familiaux et entre amis, particulièrement denses par les temps qui courent.
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