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Rose-Marie Makino-Fayolle (Traducteur)
EAN : 9782742788293
341 pages
Actes Sud (31/10/2009)
3.98/5   498 notes
Résumé :
L'île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d'effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s'épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d'un oiseau s'est évanoui tout comme celui de l'émotion que provoquaient en elle la beauté d'une fleur, la délicatesse d'un parfum, la mort ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
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« le sens n'est pas très important. Ce qui l'est, c'est le récit caché au fond des mots ».

J'ai essayé, tout au long de ma lecture, de le faire remonter ce sens caché, de le capter, de le comprendre. J'ai tellement essayé que finalement ma lecture ne fut que ça : rechercher le message profond de l'auteure. Touchée sincèrement par certaines trouvailles littéraires poétiques de l'auteure japonaise, plume qui m'avait déjà séduite dans son livre « Les tendres plaintes », mais vraiment déconcertée par cette histoire. Et pourtant, je suis habituée aux histoires décalées, aux pas de côté, aux livres originaux. Mais la cristallisation n'a pas vraiment eu lieu, cherchant tout du long le sens caché sans parvenir à lâcher prise et à me laisser emportée par le récit. Observatrice seulement. le fond et la forme n'ont pas fusionné en moi pour en faire un récit captivant dans lequel l'un se fond dans l'autre au point de ne plus être intellectualisés.

Roman sur la disparition, sur l'adaptation, sur la résistance, sur l'inéluctabilité de certaines destinées, sur le rôle des souvenirs dans notre humanité, « Cristallisation secrète » avait tout pour me plaire. Sans parler de sa couverture, magnifique, et de son titre, envoutant.

Nous sommes sur une île, manifestement coupée du monde. Une jeune romancière assiste impuissante à la disparition progressive d'objets. Les matins où ces disparitions ont lieu, l'air semble vibrer autrement et il faut un petit moment aux habitants de l'île, alors aux aguets, pour comprendre ce qui a disparu. Chapeaux, bateaux, roses, oiseaux, calendriers, parfums, entre autres, disparaissent peu à peu. Pour la majorité des habitants, se produit un processus de disparition en eux-mêmes, les souvenirs liés à ces objets plongeant alors dans le marais noir de leur coeur et laissant en eux comme une cavité. Les gens se remplissent peu à peu de vide. Ils n'éprouvent plus rien par rapport à ces objets, ne savent plus comment ces objets s'appellent, n'ont plus les sensations liées comme leurs odeurs, leur beauté, leur émotion, leur magie, leur toucher. Après un petit temps d'adaptation, les habitants vont donc naturellement brûler les objets qu'ils ont en leur possession.
Nul émoi et nulle révolte donc car le besoin de l'objet a disparu et les souvenirs se sont effacés. Une minorité de personnes cependant ne subissent pas ces disparitions (cela semble provenir d'une explication génétique nous explique l'auteure) : ils gardent les souvenirs de ces objets. Ces « rebelles » sont traqués par la police secrète qui doit faire respecter les disparitions (on ne comprend pas trop pourquoi cette police est d'un tel autoritarisme d'ailleurs ; L'allégorie de ce régime totalitaire m'a semblé exagérée et surfait je dois avouer) pour être emmenés en un lieu mystérieux. Certains arrivent à se cacher des traqueurs de souvenirs.
La romancière va justement cacher, dans une pièce secrète, son éditeur, un certain R. qui tentera, en vain, de lui raviver des souvenirs d'objets, de remuer le marais noir enfoui en son coeur. « Mon coeur est devenu comme un ver à soie. Un ver à soie qui somnole dans son cocon », R. ne réussira pas à la libérer et à lui rendre sa légèreté de papillon.

« Les souvenirs ne se contentent pas d'augmenter, ils changent avec le temps. Parfois certains disparaissent. Mais d'une manière fondamentalement différente de l'anéantissement qui vous tombe dessus à chaque disparition.
– de quelle manière est-ce différent ? Questionnai-je en caressant mes ongles.
– Mes souvenirs ne sont jamais détruits définitivement comme s'ils avaient été déracinés. Même s'ils ont l'air d'avoir disparu, il en reste des réminiscences quelque part. Comme des petites graines. Si la pluie vient à tomber dessus, elles germent à nouveau. Et en plus même si les souvenirs ne sont plus là, il arrive que le coeur en garde quelque chose. Un tremblement, une joie, une larme, vous voyez ? ».

J'ai beaucoup aimé la relation entre la narratrice et un vieux monsieur, ces deux là vont devenir très proches. Les relations avec les personnes âgées, dès lors que respect, tendresse, et sincérité sont exprimés à leur encontre, ont toujours le don de beaucoup m'émouvoir. J'ai été impressionnée par la disparition des roses dont les pétales recouvrent le fleuve saturant pendant quelques heures l'air de leurs effluves, et marquée par la disparition des livres donnant lieu à de grands feux, autodafés rappelant de tristes souvenirs. La narratrice semble se satisfaire de cette disparition alors même qu'elle est romancière. Je crois que sa nature placide m'a un peu gênée. Certes on sent qu'elle se pose plus de questions que les autres habitants, mais elle accepte aussi la disparition des romans avec beaucoup de facilité. Je n'ai pas été convaincue par cette acceptation si rapide.

Certains chapitres du livre sont dédiés à l'histoire que la romancière est en train d'écrire. Une histoire là encore sur le thème de la disparition progressive, sur la soumission, très impressionnante, dont la fin, tout comme la réalité, semble inéluctable. Elle s'insère avec subtilité au récit.

Questionnement sur l'adaptation de l'homme à toutes les situations même les plus extrêmes (étonnant de voir comment les gens s'adaptent naturellement à la disparition progressive de leur propre corps), sur la justesse de la révolte qui sort vainqueur de ce récit contrairement à la majorité qui suit aveuglément et fait confiance jusqu'à sa propre disparition, sur le rôle et l'importance d'entretenir les souvenirs, fondement même de notre humanité…la façon d'appréhender ce roman est multiple mais pas captivante j'ai trouvé. C'est un livre qui met mal à l'aise certes mais il n'arrive pas à être passionnant au point de nous faire oublier le message que veut distiller l'auteure.

Finalement, plus que le récit et le message de ce livre, c'est bien la plume de Yoko Ogawa qui m'a charmée. Elle sait rendre compte de sensations infimes, de sons, de perceptions, avec beaucoup d'élégance, de subtilité, d'imagination et de beauté.

« Aucun pétale n'était encore flétri. Bien au contraire, sans doute à cause de la fraîcheur de l'eau, ils paraissaient encore plus frais et brillants.
Et leur parfum, mélangé à la brume matinale qui flottait au-dessus de la rivière, était presque irrespirable. Il n'y avait que des pétales à perte de vue. En remontant mes mains, j'avais aperçu pendant un instant la surface de l'eau, mais d'autres pétales étaient aussitôt venus les recouvrir. On aurait dit qu'ils descendaient vers la mer, comme hypnotisés.
J'ai replongé dans le courant mes mains couvertes de pétales. Il y en avait de toutes sortes : au bord ondulant comme des fronces, à la couleur pâle ou foncée, d'autres qui étaient encore attachés au calice. Ceux-là s'accrochaient un moment au rebord de briques du lavoir, avant d'être entrainés à nouveau par le courant où on ne les distinguait plus des autres ».

Un livre original, superbement écrit, sur les effets insidieux de l'effacement des souvenirs (cette partie-là m'a beaucoup plu), sur les risques de suivre aveuglément les diktats d'un régime totalitaire (cet aspect-là m'a paru plus artificiel), avec lequel je suis restée quelque peu en retrait. M'est d'avis que la cristallisation secrète d'un livre c'est précisément de savoir distiller des messages sans même que le lecteur ne s'en rende compte. C'est justement ce que je reproche au livre. Subjuguée en revanche par une plume d'une belle élégance.
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Sur une île, une jeune romancière assiste impuissante à la disparition d'objets. La nature de ces disparitions est étrange et imprévisible. Ils s'en vont quelque part dans un lieu d'oubli, ne laissant derrière eux qu'une cavité. Les habitants en éprouvent d'abord un tremblement d'émotion, puis, ils s'adaptent, ils oublient jusqu'au souvenir de cet objet, jusqu'au mot qui le désigne. Ainsi, nul ne se révolte, car le besoin de l'objet s'est effacé.

Pourtant certains d'entre eux n'oublient pas, ils ne subissent pas les effets de cette tyrannie. Ils sont alors traqués par la police secrète. La romancière ne fait pas partie de ceux qui gardent leur mémoire intacte ; celle des odeurs, des sensations, de la beauté et de la magie de ces objets disparus.

Mais alors, comment va-t-elle pouvoir continuer la narration de son roman si sa mémoire se rétrécit, si les mots s'échappent un à un ? L'histoire de son roman est magnifiquement imbriquée dans celle qu'on est en train de lire. On comprend alors ce qu'il adviendra des deux histoires, la fin est inéluctable.

C'est un univers de calme oppressant, dans ce lieu où les hommes deviennent marionnettes, où la vie se meurt à petit feu, dans l'indifférence la plus totale. Quand il n'y a plus d'oiseaux, plus de roses, plus de calendriers, plus de printemps, plus de livres. Quand les hommes n'ont plus de mots pour traduire leurs émotions, qu'elles restent au fond du marais, sans jamais voir la lumière, avec à peine un frémissement. Peut –on encore dire que ces hommes sont encore vivants ? Sont-ils encore des hommes ?

Un roman angoissant qui décortique nos peurs les plus intenses. La disparition, l'oubli, l'impuissance, la mort. Où vont nos souvenirs, nos mots, nos émotions, lorsque nous mourons ? Qui pourra les recueillir ?

Une métaphore des régimes totalitaires, de celle qui écrase l'homme en essayant d'effacer ses mots, sa mémoire. En brûlant les livres et finissant par brûler les hommes.

Une écriture qui économise les mots car ils sont si précieux, qui garde les meilleurs, les plus imagés, pour traduire cette ambiance effrayante de l'effacement, de l'oubli.
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Imaginez un monde où tout à coup, vous vous réveillez le matin, l'air est ‘plus rugueux', et des objets ont disparu. Les parfums, ou les roses, les oiseaux ou encore...quelle horreur ! les livres.

Eh bien, c'est ce qu'il se passe dans cette histoire inventée par la japonaise Yôko Ogawa. Histoire très bizarre, parce qu'il m'a fallu du temps pour comprendre, (enfin, c'est un grand mot !) ces « disparitions ». Est-ce à dire que les objets se volatilisent tout à coup ? Non ! En fait, les habitants de cette île, soudainement, ne ressentent plus rien face à ces choses. Et ils se sentent donc obligés de s'en débarrasser en les brûlant, en les jetant à l'eau...
Cela donne lieu donc à de grands autodafés, en ce qui concerne les livres notamment.
Manifestement, la majorité de la population se coule dans ce moule, y compris l'héroïne, qui est romancière ( !).
Mais certains refusent ! Et ils sont donc poursuivis et traqués par la police secrète : nous voici dans une allégorie d'un régime totalitaire. Si l'héroïne se laisse faire, obéit, elle n'en cache pas moins son éditeur chez elle, dans une chambre secrète.
Et les disparitions continuent, régulièrement...

Ce livre fait réfléchir, je ne peux dire qu'il soit extrêmement captivant, mais il met mal à l'aise.
D'abord, je me suis demandé comment je réagirais dans un régime pareil, où la population doit cesser de vivre par rapport au passé, sinon le souvenir des jours heureux la hanterait et la pousserait à se rebeller ; un régime totalitaire aussi marqué par la grisaille (ah oui, le printemps, aussi, a disparu ! ) et la difficulté de se débrouiller au quotidien.

Et puis on s'interroge sur la permanence des souvenirs, et donc sur la permanence du coeur. Si les souvenirs disparaissent, si toutes les choses auxquelles on tient s'en vont, parce qu'on est obligé de s'en débarrasser, est-ce qu'on en est moins humain ? La narratrice est perpétuellement angoissée par cette question. En voici d'ailleurs un extrait, lors d'un dialogue avec son éditeur, qui lui, refuse de se séparer des objets et donc des souvenirs :
« - Quelle impression cela fait de ne rien perdre de ce que l'on a au fond du coeur ?
- C'est une question difficile, me dit-il.
- Est-ce que cela ne serre pas le coeur, si fort qu'on en est mal à l'aise ?
- Non, il ne faut pas s'inquiéter de cela. le coeur n'a pas de contour, pas de fond non plus. C'est pourquoi il est capable d'accueillir n'importe quelle forme pouvant descendre à une profondeur infinie. C'est pareil pour les souvenirs, vous savez.
- Les choses qui ont disparu de l'île jusqu'à présent sont toutes restées complètement au fond de vous, n'est-ce pas ?
- Complètement, je ne sais pas. Parce que les souvenirs ne se contentent pas d'augmenter, ils changent avec le temps. Parfois certains disparaissent. Mais d'une manière fondamentalement différente de l'anéantissement qui vous tombe dessus à chaque disparition.
- de quelle manière est-ce différent ?
- Mes souvenirs ne sont jamais détruits définitivement comme s'ils avaient été déracinés. Même s'ils ont l'air d'avoir disparu, il en reste des réminiscences quelque part. Comme des petites graines. Si la pluie vient à tomber dessus, elles germent à nouveau. Et en plus, même si les souvenirs ne sont plus là, il arrive que le coeur en garde quelque chose. Un tremblement, une douleur, une joie, une larme. »

La narratrice sera-t-elle capable de ressentir ce tremblement, cette douleur, cette joie ? Je préfère ne rien dévoiler, car c'est la progression de son coeur qui est la trame de ce roman lent, profonde descente dans les abîmes de l'être humain sous l'emprise d'un pouvoir étrange et absolu.

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Quel régal que ce Cristallisation secrète de Yoko Ogawa ! Décidément, les écrivains japonais contemporains réussissent à m'entraîner dans leur imaginaire. J'appréciais déjà particulièrement celui de Murakami, cette auteure que je découvre m'a tout autant convaincu. Son roman est une très belle manière d'aborder des sujets comme le totalitarisme et la fabrique du consentement que ce type de régime met en oeuvre pour contrôler les populations. Les ingrédients sont toujours identiques, mais dosés différemment, ils participent d'une recette commune fondée sur la peur, des gardes prétoriennes impitoyables, la manipulation de l'information qui met sous tutelle les cerveaux, l'acceptation ou la résignation.
Sa narratrice peut s'apparenter à une Anne Franck nippone qui nous plonge dans le quotidien de son île étrange où la matérialité du réel s'efface progressivement pour ne laisser survivre qu'un monde formaté à l'aune des directives gouvernementales, pour ne proposer comme refuge qu'un univers intérieur dans lequel se cachent les derniers réfractaires à l'ordre dominant.
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La narratrice, dont les parents sont morts, vit sur une île où se passent des événements étranges. Au fil des jours, des choses disparaissent, les oiseaux, les roses ... quand ces choses disparaissent toute la population doit se débarrasser de celles qui sont en leur possession ; automatiquement ils oublient jusqu'à leurs existences et leurs fonctions sauf certaines personnes qui gardant tout en mémoire sont traquées par la police secrète, les chasseurs de mémoires. La narratrice, romancière, cachera son éditeur qui fait partie de ceux qui gardent la mémoire, ceux qui se souviennent, ceux qui n'oublient rien. Un roman étrange dans lequel l'auteure évoque les peurs provoquées par les régimes totalitaires et les effets insidieux d'effacement des souvenirs.
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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Je l'ai observé de dos un moment en silence. Etait-ce une illusion de penser que son corps avait rétréci petit à petit depuis qu'il s'était caché ici ? Sa peau qui n'était jamais exposée au soleil était devenue blanche, et il avait sans doute maigri par manque d'appétit, mais ce que je ressentais n'était pas un changement d'ordre rationnel, plutôt une altération de dimension beaucoup plus abstraite. Lors de chaque rencontre, j'avais l'impression que sa silhouette était moins nette, son sang plus rare, ses muscles plus flétris.
Peut-être était-ce la preuve que son corps s'était adapté à la chambre cachée ? Pour s'immerger dans cette pièce étriquée, à l'air raréfié, où les bruits ne parvenaient pas, talonné par la peur de l'arrestation, on était sans doute obligé, qu'on le veuille ou non, de se débarrasser du superflu. En lieu et place d'un cœur capable de tout conserver, le corps perdait rapidement de son énergie.
Je me rappelai une baraque de forains vue autrefois à la télévision. Il y avait un coffre en bois où l'on enfermait les enfants qui avaient été vendus. Ils devaient passer ainsi des mois et des années, les bras et les jambes entravés, la tête seule dépassant d'un trou. Ils n'en sortaient jamais, même pas pour manger ou dormir. Leur corps finissait par se solidifier, ils devenaient incapables de tendre les bras et les jambes. On montrait alors au public leur silhouette d'insecte difforme.
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Ce n'est ni douloureux ni triste. Tu ouvres les yeux un matin dans ton lit et quelque chose est fini, sans que tu t'en sois aperçue. Essaie de rester immobile, les yeux fermés, l'oreille tendue, pour ressentir l'écoulement de l'air matinal. Tu sentiras que quelque chose n'est pas pareil que la veille. Et tu découvriras ce qu tu as perdu, ce qui a disparu sur l'île.
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J'ai utilisé le coupe-ongles avec précaution en commençant par le petit doigt de la main gauche. Ses ongles souples et transparents se détachaient aisément dès que la pince les touchait et tombaient comme des pétales. Nous tendions tous l'oreille au murmure qu'ils faisaient dans leur chute. Il résonnait comme un signal qui scella cet instant au plus profond de la nuit.
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- Quelle impression cela fait de ne rien perdre de ce que l'on a au fond du
coeur ? ...
- C"est une question difficile, me dit-il.
- Est-ce que cela ne serre pas le coeur, si fort qu'on est mal à l'aise ?
- Non, il ne faut pas s'inquiéter de cela. Le coeur n'a pas de contour, pas de fond non plus. c'est pourquoi il est capable d'accueillir n'importe quelle forme pouvant descendre à une profondeur infinie. C'est pareil pour les souvenirs, vous savez.
- Les choses qui ont disparu de l'île jusqu'à présent sont toutes restées complètement au fond de nous n'est-ce pas ?
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- Peut-être que si je pleure sans raison, c'est la preuve que mon cœur est dans un tel état de faiblesse que je ne peux même pas me venir en aide à moi-même.
- Mais pas du tout. C'est plutôt le contraire. Votre cœur revendique de toutes ses forces son existence.
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