J'ai emprunté ce recueil de deux pièces de
Samuel Beckett avant d'aller au théâtre de l'oeuvre à Paris voir "
La dernière bande" avec
Jacques Weber, dans une mise en scène de
Peter Stein.
Texte difficile magistralement interprété. Il s'agit d'un monologue ou la parole est essentiellement donnée au magnétophone, à l'époque où les enregistrements se faisaient sur bandes.
Krapp, un vieil homme pauvre et seul, vit avec ses souvenirs. Il va réécouter une bande enregistrée trente ans auparavant et prendre conscience du fossé qui le sépare de celui qu'il était jadis. Il se moque de lui-même en évoquant la solitude, les renoncements et un amour irrémédiablement perdu.
Ces thèmes sur ce que nous sommes, ce que nous aurions pu être et sur l'amour perdu sont aussi abordés dans la deuxième pièce du recueil.
"Cendres", pièce radiophonique pour la BBC, se passe au bord de la mer. Un homme se promène sur une plage. C'est un solitaire si effrayé de sa solitude qu'il invoque les fantômes de son passé pour lui tenir
compagnie. Tantôt son père, tantôt une femme aimée.
Ces deux textes nous parlent des êtres à part qui font face à leur passé et à leur condition. Mais alors que j'ai été séduite par "
La dernière bande", je n'ai pas accrochés aux "Cendres" et je n'ai pas pu entrer dans l'univers décrit, ubuesque, grinçant et parfois glauque avec des relents de fin du monde.
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