Biographie : un jeu

Quand la vie ne se déroule pas comme on le souhaite on a envie de revenir en arrière pour changer son déroulement. C'est ce qui arrive au professeur Kürmann qui tente d'éviter son mariage en rejouant la scène de sa rencontre avec sa femme Antoinette, et cela par le truchement d'un meneur de jeu. On se rend vite compte qu'il n'y arrive pas étant trop amoureux.
Le parti pris de Max Frisch est de considérer la vie comme non définitive avec une possibilité de la réécrire. "Biographie : un jeu" est une pièce de théâtre qui porte bien son nom et a d'ailleurs un double sens. C'est une mise en abyme d'un passé qui est rejoué par le professeur, spécialiste du comportement, qui espère un autre avenir. Parce que ce qui est au coeur de cette comédie, c'est l'histoire d'un couple avec ses joies et aussi ses tromperies.
Ce texte écrit de 1984 dont la première version date de 1967 n'a pas beaucoup vieilli et j'ai eu la chance de le voir jouer au Théâtre du Rond-Point à Paris avec dans les rôles principaux José Garcia et Isabelle Carré, dans une mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia.
Et "si c'était à refaire", est-ce que l'on ferait les mêmes choix ? Peut-on croire au destin ? Voilà les questions que nous posent le dramaturge suisse que je découvre et dont j'aime bien l'esprit et l'imaginaire.


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Je viens de sortir de la pièce Théâtre du Rond Point et c'est donc plus une critique de théâtre que d'une pièce écrite que je fais là.
J'ai adoré la mise en scène avec ses décors en mouvements. J'ai adoré le jeu des comédiens et j'ai été touché par le texte.
Ce couple qui se tire vers le moins bien d'eux même malgré l'amour qu'ils partagent. Cette idée du temps qui passe très vite tandis que notre rythme de croissance est beaucoup plus lent.
Je n'ai pas de regrets et le choix de faire les choses différemment ne m'attire pas. Et pourtant les questions existentielles posés par les personnages m'ont émue et ont trouvé un écho en moi.

Le professeur Bernard Kürmann aurait voulu ne pas rencontrer Antoinette, une étudiante. S'il ne l'avait pas invitée à rester chez lui après une soirée, sa destinée aurait été, lui semble-t-il, complètement différente. Et voilà qu'on lui offre la possibilité de rejouer la scène de leur première nuit ensemble, et donc, de créer une nouvelle vie, une « biographie sans Antoinette »Un « meneur de jeu » possède le livre de ses jours et peut avancer ou reculer dans le temps. Il est aidé de deux assistants qui endosseront les rôles des diverses personnes qui entourent Bernard.
Celui-ci arrivera-t-il à modifier le cours de son existence ?
J'écoutais une interview d'Isabelle Carré, qui présentait son rôle dans le film de Vanja d'Alcantara, inspiré du roman d'Olivier Adam, « Le coeur régulier ».
Au cours de l'entretien, elle a évoqué cette pièce de Max Frisch, en disant qu'elle en faisait grand cas. En ce qui me concerne, je serais prête à lire l'annuaire téléphonique présenté par Isabelle Carré, qui, je trouve, a une très grande force de persuasion.
Je me suis donc procuré cet ouvrage qui traite d'un thème qui m'intéresse : la possibilité de recommencer sa vie. J'ai lu plusieurs livres qui abordaient ce sujet, comme « Le temps n'est rien » d'Audey Niffenegger, « Replay » de Ken Grimwood ou « Une fois ne suffit pas » de Marie Charrel, et qui m'avaient enthousiasmée.
Je ne sais pas si c'est parce que je n'aime plus lire du théâtre, en ayant ingurgité des centaines d'exemplaires du temps où j'enseignais, mais « Biographie : un jeu » ne m'a pas du tout plu. J'ai dû m'accrocher pour arriver au bout. J'ai trouvé le traitement lent, lourd et ennuyeux.
En effectuant quelques recherches, j'ai découvert que la pièce avait été interprétée par François Berléand (Bernard) et Emmanuelle Devos (Antoinette), deux acteurs que j'aime énormément. J'aurais donc beaucoup aimé la voir représentée. Quant à la lecture, non, je ne l'ai pas appréciée.