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Suzanne Guellouz (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070344734
208 pages
Gallimard (13/04/2007)
3.56/5   161 notes
Résumé :
Le dieu Jupiter est, une fois de plus, amoureux. Mais comment séduire la fidèle Alcmène ? En prenant les traits de son mari ! Son serviteur Mercure, quant à lui, se fera passer pour le valet Sosie. Mais voici qu’Amphitryon et Sosie reviennent de la guerre… Quiproquos, malentendus, rebondissements, Molière manie la fantaisie mythologique avec brio !
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes devant un génie du théâtre classique, un poète dramatique original et novateur; la preuve: sa pièce Amphitryon.

Elle est souvent classée comme une pièce inférieure à ses grandes comédies. Cette pièce est inclassable dans l'oeuvre moliéresque. D'abord par sa forme, puis par son contenu. Transgressant ainsi les règles de la comédie classique, il emploie le vers libre (variété de vers) qui rend les répliques plus souples, plus légères (comme dans les vers des Fables de la Fontaine). Les procédés de la farce sont présents avec les coups de bâton etc. Or cette comédie est moins hilarante que les autres, mais les personnages sont très bien travaillés et l'atmosphère générale est pleine de bonne humeur (même si l'on a pitié pour ce mari trompé). Molière s'inspire cette fois de la mythologie (de Plaute surtout) pour écrire une pièce à machines à la mode à l'époque. Ainsi la naissance d'Hercule doit résulter d'un adultère. La seule consolation de ce mari cocu est que son rival divin a pris sa forme pour séduire cette femme.

Une pièce à lire sans doute.
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On retrouve Molière dans le génie de son art : la comédie, les quiproquos et la dénonciation des rapports maître-valet. Mettant en scène Mercure qui prend la forme de Sosie, valet et Jupiter celle de son maître Amphitryon, Molière peut jouer de scène en scène. Les uns rencontrant les autres, permettant que le valet (sous le trait de Mercure) se place même au-dessus d'Amphitryon.

 J'ai lu que Molière interprétait Sosie, qui se trouve être un des plus beaux personnages et l'on comprend que les paroles dites par Molière sur la condition de servage des domestiques puissent heurter le public auquel  s'adressait  les pièces de Molière. Comme toujours les valets ont les paroles les plus justes et les plus libertaires. 

C'est une des rares pièces de Molière qui se base sur un mythe , celui de la création du héros Héraclès, fils de Jupiter  et Alcmène. 

Pièce montée au moment de l'amour illicite entre Louis XIV et la Montespan. Doit-on y voir une allusion à ce mythe où Jupiter prend la forme du mari pour conquérir Alcmene ? 
Sauf que, contrairement à Montespan ici le mari s'accommode de sa femme qui le trompe plus qu'il s'agit du Dieu des Dieux tout de même ! 

Au-delà de la comédie, il est aussi maître dans les discours amoureux, que ce soit celui d'Alcmène pour son époux ou celui de Jupiter pour Alcmène. 

C'est une pièce de Molière que j'ai tout particulièrement appréciée par son humour. Cela m'a changé des tragédies de Corneille ou Racine qui évoque ses pans de l'histoire mythologique. 

 J'ai apprécié tout particulièrement le prologue entre la nuit et Mercure

Ce n'est pas une des pièces les plus connues ou les plus lues de Molière mais elle mérite vraiment  qu'on s'y attarde et à présent je n'ai plus qu'une seule envie pouvoir voir cette pièce au théâtre ! 

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Je me suis un peu raccommodée avec Molière grâce à son « Dom Juan » qui m'a énormément plu. du coup, après « Amphitryon 38 » de Giraudoux, j'étais curieuse de voir ce que ferait Molière avec le mythe. Et… le résultat est mitigé. Il y a bien quelques passages merveilleusement grinçants (surtout quand on pense au tableau de chasse féminin de Louis XIV) mais de façon générale, la pièce génère plus de malaise que de rire.

Même dans le « dossier » qui accompagne mon édition, le commentateur admet que le personnage d'Amphitryon est un des plus mauvais de Molière. Ce n'est pas un personnage qui prête à rire et Molière ne pouvait pas le pousser dans ses retranchements sans basculer dans le registre du drame, à cause de l'histoire dont s'est tiré. du coup les scènes passent mal pour le couple principal. Comment rire d'un mari cocu quand sa femme est violée à son insu, en abusant justement de l'amour qu'elle lui porte ?

Les personnages de Zeus et de Mercure sont donc particulièrement odieux. le premier est même pitoyablement méprisable en demandant à Alcmène de le voir comme un « amant » et non comme un « mari » (le violeur qui demande que sa victime lui dise je t'aime – Molière roi du lol). Forcément, elle ne comprend pas. Mercure quant à lui s'ennuie tellement qu'il souffle le froid et le chaud entre le couple de serviteurs, dont on se rend compte qu'ils s'aiment alors même qu'on les pousse à la rupture.

A mon sens, la pièce est donc franchement ratée et si l'on veut lire une adaptation du mythe qui tient la route et provoque vraiment de l'émotion, il vaut mieux se tourner vers Giraudoux. Dans sa version, Alcmène et Amphitryon savent assez vite qu'ils ont été dupés. Mais il y a de très beaux dialogues sur l'amour et le désir, l'humanité, entre Alcmène et Zeus, entre Alcmène et Amphitryon… Les personnages évoluent et se déploient dans le drame, et même un super-connard comme Zeus apprend et réfléchit.

Je sais bien qu'il y a trois siècles entre les versions de Molière et de Giraudoux, qu'on ne pense pas pareil au 17ème siècle et au 20ème. Mais je regrette que Molière n'ait pas été tragédien. « Dom Juan » flirtait déjà avec le genre.

Quand on lit le prologue d'« Amphitryon », où on ne peut pas manquer de voir une référence plus qu'insolente aux amours du Roi, quel dommage qu'il ne soit pas allé au bout de sa satyre et qu'il n'ait pas approfondi le parallèle entre le destin tragique déterminé par les dieux et le quasi-droit de cuissage que s'arrogeait un certain Roi-Soleil.

Et ce n'est pas le seul défaut. Quand je suis arrivée à la dernière scène, je me suis demandée si je n'avais pas manqué plusieurs pages : la fin est complètement bâclée.

On a l'impression que Molière a décidé sur un coup de tête d'en finir avec son canard boiteux, d'arrêter de s'embourber dans l'échec en coupant dans le vif. Zeus et Mercure repartent en se gaussant des hommes, sans grandeur et entre deux jets d'oeufs pourris, et on nous laisse avec ça. Je n'arrive même pas à me dire que c'est potentiellement la « suite » logique du prologue, tant cette fuite est ridicule.

Molière, tu es comédien de la troupe du roi. Si tu peux en prologue te permettre de te moquer quasi-ouvertement de ton patron et de ses maîtresses moultement mariées, ne rate pas ta sortie dans d'aussi grandes largeurs. C'en est presque gênant !
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Découverte « d'Amphitryon », une pièce de Molière que je ne connaissais pas. Cette comédie en trois actes qui date de 1668 est pourtant qualifiée de classique. Il n'est donc jamais trop tard.
Molière adore les subterfuges, les ruses et les quiproquos et il le montre avec talent une fois de plus. Tandis qu'Amphitryon est parti à la guerre, Jupiter va prendre son apparence pour réussir à séduire la belle Alcmène sa femme. C'est un autre Dieu, Mercure, qui va l'accompagner en prenant l'apparence du valet d'Amphitryon qui se nomme Sosie. Alors évidemment avec un nom pareil il est difficile de s'y retrouver et ce dernier a lui-même du mal à savoir qui il est. Mais c'est peut-être le contraire et de là que vient le nom commun sosie dont la définition est « personne qui a une ressemblance parfaite avec une autre », conformément à cette histoire.
Mercure sous les traits de Sosie va empêcher toutes entrées au palais durant la nuit car Jupiter la passe avec Alcmène. Elle va se laisser prendre au subterfuge et même être particulièrement satisfaite de la nuit qu'elle a passée dans les bras de celui qu'elle pense être son mari. Mais celui-ci, le vrai Amphitryon, est de retour et il a plutôt un tempérament de jaloux.
Lire ou écouter une pièce de théâtre de Molière en vers est toujours un grand plaisir. Pourtant, je trouve l'histoire d'Amphitryon un peu longue et la fin assez raide même si le texte reste plaisant. C'est à voir sur scène bien sûr.


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Le titre fait peur et n'invite pas à la lecture : Bah ! Encore une vieillerie inspirée du grec classique !
Point du tout ! Il y a beaucoup d'humour et les vers sont faciles à comprendre (la plupart du temps).
Il y a un zeste de science-fiction ou de fantastique surprenant : les machines ! Comme on disait à l'époque, une nuit "qui dure trois jours", des personnages qui se déplacent dans les airs...
Vous connaîtrez aussi l'origine du mot "sosie" et aussi de l'expression : "manger comme chez Amphitryon".
Et quel grotesque cet Amphitryon ! Un militaire de haut rang, imbu de ses succès tourné en ridicule. Et ce personnage de Sosie joué par Molière en "super-Sganarelle".
Il n'y a que cette Alcmène à plaindre, elle qui a pu prendre son pied pendant des longues heures "non-stop" (oui il y a un arrière fond érotique surprenant pour l'époque) se retrouve menacée par le mari "hyper-furax".
Vous êtes décidé à le lire ? Alors attention, ça va barder !
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
[...]

LA NUIT : Vous vous moquez, Mercure, et vous n'y songez pas.
Sied-il bien à des dieux de dire qu'ils sont las?

MERCURE : Les dieux sont-ils de fer ?

LA NUIT : Non; mais il faut sans cesse
Garder le decorum de la divinité.
Il est de certains mots, dont l'usage rabaisse
Cette sublime qualité;
Et que, pour leur indignité,
Il est bon qu'aux hommes on laisse.

[...]

[PROLOGUE]
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LA NUIT :
Vous vous moquez, Mercure, et vous n'y songez pas :
Sied-il bien à des Dieux de dire qu'ils sont las ?

MERCURE:
Les Dieux sont-ils de fer ?

LA NUIT :
Non ;mais il faut sans cesse
Garder le decorum' de la divinité.
Il est de certains mots dont l'usage rabaisse
Cette sublime qualité,
Et que, pour leur Indignité,
Il est bon qu'aux hommes on laisse
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SOSIE
Te ne l'ai pas cru, moi, sans une peine extrême :
Je me suis d'être deux senti l'esprit blessé,
Et longtemps d'imposteurj'ai traité ce moi-même Mais à me reconnaître enfin il m'a forcé:
J'ai vu que c'était moi, sans aucun stratagème;
Des pieds jusqu'à la tête, il est comme moi fait, Beau, l'air noble, bien pris, les manières charmantes;
Enfi deux gouttes de lait
Ne sont pas plus ressemblantes ;
Et n'était que ses mains sont un peu trop pesantes,
J'en serais fort satisfait.
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Dans les mouvements de leurs tendres ardeurs, les bêtes ne sont pas si bêtes que l'on pense.
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Tous les discours sont des sottises,
Partant d’un homme sans éclat.
Ce seraient paroles exquises
Si c’était un grand qui parlât.
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Vidéo de  Molière
MOLIÈRE – Variations sur les fêtes royales, par Michel Butor (Genève, 1991) Six cours, parfois coupés et de qualité sonore assez passable, donnés par Michel Butor à l’Université de Genève en 1991.
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