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Michel Haar (Traducteur)
EAN : 9782070318438
247 pages
Gallimard (01/03/1998)
3.53/5   17 notes
Résumé :
Depuis son très jeune âge, Nietzsche n'a cessé d'écrire des poèmes, et cette veine poétique de son style culmine dans ce qu'il a lui-même considéré un temps comme son chef-d'œuvre, Ainsi parlait Zarathoustra. Il est impossible d'imaginer publier la totalité des poèmes de Nietzsche, mais bon nombre d'entre eux ici rassemblés offrent à la fois une grande qualité d'expression et une résonance philosophique propre, rencontre où Nietzsche excelle le plus souvent dans le ... >Voir plus
Que lire après Poèmes (1858-1888) - Fragments poétiques - Dithyrambes pour DionysosVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Avec ma grande gueule, je lisais les poèmes de jeunesse de Nietzsche, en tête de ce recueil, et je ricanais déjà en disant que ça me semblait bien con tout ça. C'est vrai que ça brillait pas d'audace. Par-delà le bien et le mal, ouais, il en aura fallu du temps pour sauter par-dessus les obstacles. Mais enfin, j'allais plus tard fermer ma gueule en découvrant les fragments poétiques plus tardifs de Nietzsche et surtout, ses dithyrambes pour Dionysos.


Certains n'arrivent pas à lire l'Ainsi parlait Zarathoustra et on peut les comprendre. A moins d'aimer Proust ou Stendhal, il sera très difficile de se passionner tout du long pour cette histoire pourtant exaltante, lorsqu'on n'en retient que la moelle osseuse, extraite par les talons. Eh bien voilà ce que contiennent les Dithyrambes à Dionysos : cette moelle toute fraîche prélevée, avec ses leucocytes morts-nés qui se débattent encore dans le marasme. Odes pour l'homme qui s'éloigne de la terre pleine de geignards, et qui titube –enfin, non, qui danse- vers son étoile. J'essayerais pas de faire une interprétation. Jung, lui, en a fait une dans Métamorphoses de l'âme et ses symboles, comme quoi Nietzsche, en prise avec une individuation qui peine à décoller des bas-fonds de l'inconscient, se serait finalement révélé incapable d'amorcer le mouvement progrédient qui devait le ramener vers le monde des minables, tout enrichi de sa paix intérieure et de son amour pour le haut comme pour le bas. Il a trop morflé le Nietzsche, voilà le problème. Il l'écrit :


« Ma pauvreté, c'est que ma main ne se repose jamais de donner ».


Ou encore :


« Ô solitude de tous ceux qui donnent ! Ô silence de tous ceux qui luisent ! »


Ça fait mal de se décarcasser pour ceux qui ne s'en rendent pas compte. Ça fait mal de naître comme une belle lumière et de se faire prendre pour un lampion de bal musette. Mais faut réussir à s'en foutre. Se dire oui, buvons et pétons un coup, incorporons dans nos gosiers le bel houblon et chions-en des paquets d'étron, ainsi va la vie, et elle ne finit jamais lorsque tout se passe ainsi. Heureusement, Nietzsche n'était pas réconcilié.


« Une faim naît de ma beauté : je voudrais faire du mal à ceux que j'éclaire ; je voudrais dépouiller ceux que je comble de mes présents : -c'est ainsi que j'ai soif de méchanceté. »


Alors il danse tout seul dans son coin, juste pour Dionysos et ses fidèles.
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Nietzsche naît allemand, il meurt grec. Il commence par pleurer sa patrie à la manière des romantiques. Il finit par suicider Dieu en lui pour lui donner des pieds qui dansent. Sa quête de légèreté l'élève sans cesse, non vers le ciel, mais vers l'homme, vers Zarathoustra, vers le joyeux, vers le libéré de toute vertu : "Devant tous les vertueux / Je veux être débiteur / Etre nommé l'endetté, le chargé de toute grande dette!" Etrange écho...
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Ce recueil serait probablement à lire en complément du célèbre Ainsi parlait Zarathoustra pour sa dernière partie qui y fait constamment écho. Nietzsche ou son double solaire chante le paradis de notre monde et appelle à piétiner les "vertus" avilissantes de l'Occident chrétien.
Mais il y a aussi un intérêt particulier à lire ces poèmes de jeunesse où une âme tourmentée par la perte précoce du père cherche appui auprès de Dieu. le futur oiseau de proie virevoltant n'était alors qu'un petit agneau bêlant.
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Nietzsche n'était pas seulement philosophe mais aussi poète. En réalité, il n'y a pas de séparation entre ces deux activités, sa philosophie se prêtant naturellement à l'expression poétique, comme en témoignent les Dithyrambes pour Dionysos, le seul recueil qu'il ait publié de son vivant. Cette édition rassemble les poèmes ou proses poétiques qui ne figurent pas dans les oeuvres publiées par Nietzsche lui-même – d'où son intérêt. Y figurent en particulier les Derniers fragments, datant de l'automne 1888, avant que le philosophe-poète ne bascule dans la folie. La poésie aura été son dernier mot.
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Nietzsche est bien reconnu comme un grand philosophe mais, on le sait moins, il fut également un poète. Le préfacier du présent recueil distingue dans sa production plusieurs strates successives: les oeuvres de jeunesse, les ébauches et notes en vue de la continuation de "Ainsi parlait Zarathoustra" et enfin les "Dithyrambes pour Dionysos". A mes yeux, il y a beaucoup de scories dans toutes ces poésies. Quelques poèmes de jeunesse m'ont plu. Dans les "Dithyrambes", j'ai trouvé plus de souffle et des éclairs de génie; mais je n'ai accroché qu'avec un très petit nombre de ces textes. Je vais mettre en citation sur Babelio quelques poésies que j'ai eu plaisir à lire et qui me semblent caractéristiques des diverses manières de Nietzsche poète.
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Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Le mal du pays, non pas vis-à-vis d'un pays, non pas vis-à-vis d'une maison familiale et d'une patrie, car je n'ai ni l'un ni l'autre: mais le mal de n'avoir pas de pays.
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nous pensions du mal l'un de l'autre?...
nous étions trop éloignés.
Mais maintenant, dans cette cabane exiguë,
enchaînés au même destin,
comment pourrions-nous rester ennemis?
Car il faut bien s'aimer
Quand on ne peut se fuir.

( Extrait de "Derniers fragments", automne 1888 )
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Cela seul délivre de toute douleur
à toi de choisir:
la prompte mort
ou le long amour.

(L'un des "derniers fragments", écrits en 1888)
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Et tout s’embrase et se met à parler –cimes glacées,
Torrent, sapin –
Tout dit, du regard, les mêmes mots :
« Nous t’aimons !
Enfant, tu le sais, nous t’aimons, nous t’aimons ! »
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C’est le plus étranger qui à présent m’est cher !
Gênes –a sombré, a disparu
Reste froid, mon cœur ! La main ferme sur la barre !
Et devant moi –la mer –et une terre ? –une terre ?

[…]

Tout m’est sans cesse plus nouveau,
Loin devant moi brillent espace et temps
Et le plus beau de tous les monstres,
L’Eternité, me sourit.
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Résumé : Le découragement est le problème majeur de notre temps. Là où nous pourrions avancer, nous baissons les bras. Là où nous pourrions être victorieux, nous partons perdants. On nous a fait croire que nous devions être dans le contrôle permanent, dans l'efficacité absolue. Mais la vie ne se contrôle pas, elle ne se gère pas. Comment inverser le mouvement ? Comment retrouver l'élan pour sortir de la paralysie qui nous guette, pour rejoindre enfin le monde et essayer de le réparer ? Se fondant sur les enseignements de philosophes qui, comme Nietzsche, Bergson ou Hannah Arendt, ont affronté ce péril majeur avec lucidité, Fabrice Midal nous amène à reprendre confiance en nous et en l'humanité. Avec La théorie du bourgeon, il nous apprend à cultiver la vie dans son surgissement, ce bourgeon qui réside en nous et qui ne demande qu'à croître pour donner des fleurs, pour donner des fruits. C'est ce remède anti-découragement que je vous invite à découvrir.
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