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Critiques de Catherine Cuenca (420)
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Le loup du bois sanglant

Corentin Dumet est instituteur. Mais la guerre l'amène à encadrer une troupe de soldats en octobre 1914 sur le front allemand.



Lors du suicide d'un de ses soldats, il découvre des lettres écrites par un homme qui évoque les combats de 1870. Quel lien unit ces deux périodes sanglantes ?



Le sergent décide de mener l'enquête...



Deux époques différentes mais l'auteur décrit dans les deux cas l'horreur quotidienne de ces affrontements.



Les personnages sont assez nombreux pour dresser l'éventail des réactions humaines face au péril. On y trouve la peur mais aussi la fatigue ou encore la résignation.



Les événements multiples confèrent une certaine tension à l'histoire. Nous suivons tour à tour les événements des deux siècles.



L'auteur alterne aussi les détails sur la vie des combattants comme la forme des casques ou la couleur de leurs pantalons avec l'action mouvementée.



Un livre à partager !
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Celle qui voulait conduire le tram

Un très beau roman de littérature jeunesse mais qui peut se lire à tout âge.

C'est une histoire de famille, de générations mais surtout de femmes et de l'évolution de la condition féminine au XXème siècle.

Luce, en emménageant dans la maison de sa tante, est à la recherche d'une vérité. Et le lecteur découvre avec elle, dans l'évocation de ses souvenirs et la correspondance avec sa mère Louise, le destin d'Agnès qui voulait conduire le tram...

Pendant la première guerre mondiale, alors que son mari Célestin a été mobilisé, Agnès "profite" du manque d'hommes dans tous les domaines pour accéder à un poste (mieux payé) réservé d'ordinaire à la gent masculine.

Mais lorsque son mari est démobilisé, blessé à la jambe, il n'accepte pas ces changements.

Il est aussi question des mouvements féministes inspirés des suffragettes anglaises et le discours qui aspire à plus d'égalité et d'indépendance fait écho encore aujourd'hui.

J'ai trouvé également intéressant de faire se confronter le point de vue de femmes qui veulent s'émanciper avec celui d'autres plus conservatrices que cela choque.
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La marraine de guerre

Etienne, jeune poilu de 22 ans est parti à la guerre depuis 2 ans. Comme beaucoup de jeunes soldats, il a dû quitter sa famille (sa tante qui l'a élevé) et sa région (l’Auvergne) pour rejoindre Verdun, puis l'Alsace où il doit se battre dur face aux allemands. Il reçoit des lettres et des colis de sa "marraine", une inconnue qui s'est portée volontaire pour le soutenir comme beaucoup d'autres jeunes femmes l'ont fait pendant la Grande Guerre.

Qui est-elle ? De penser à elle, Etienne garde le moral et l'envie de se battre pour vivre même s'il ne sait pas toujours pourquoi il est là, ni à quoi sert cette guerre, ni pourquoi il doit tuer des jeunes de son âge simplement parce qu'ils vivent de l'autre côté des barbelés. Il en a assez de voir mourir ses compagnons, de vivre dans la boue, la saleté et le froid, et de manger n'importe quoi...Il en a assez d'avoir peur. Lors d'une permission, il décide de se rendre à St-Etienne et de rejoindre le petit village de sa "marraine" pour essayer de la rencontrer... Il redoute pourtant de lever le voile sur elle et ses mystères !



Un bon petit roman de 90 pages sur la guerre. Il décrit bien l'état d'esprit de ces poilus prêts à mourir pour la patrie. Il décrit dans les détails la vie quotidienne dans les tranchées. Il montre bien que l'espoir de jours meilleurs a pu aider les soldats à surmonter de terribles épreuves. Il ne cache rien de la guerre, ni de la peur...



Ce roman facile à lire, étayé de lettres et écrit au présent, pourra être lu par des ados faibles lecteurs et faire partie d'une bibliographie sur la Première Guerre Mondiale. Il peut être aussi une bonne introduction pour les bons lecteurs pour entrer dans la lecture de romans historiques sur ce thème.

A lire dès la quatrième.


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Le choix d'Adélie

Un roman qui dresse plutôt bien le contexte social en France au début du siècle. On pourrait croire que la première guerre mondiale est le sujet principal de ce livre. Et bien non. Elle ne concerne qu'une partie mineure de l'histoire, et sert principalement à mettre en scène Adélie, dans un univers différent, au sein de ce qu'elle souhaite plus que tout : soigner.

Le thème principal de ce roman est bien la condition de la femme. Adélie, sa sœur, sa mère, Mme Bellon, Bérengère sont des femmes soumises aux lois et coutumes de leur époque. Certaines s'y plaisent, d'autres s'en accommodent, et enfin quelques unes se rebellent.

Un livre très bien écrit qui nous plonge dans son époque grâce à une histoire d'amour, certes un peu convenue parfois, mais plutôt jolie et qui sonne authentique.
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Sauver Mina

Avant la fermeture estivale de ma biblio et mon départ en vacances, je m'étais préparée une pile de l'enfer. Évidemment, juste à ma dernière razzia, je vois ça, ce roman. Sauver Mina, inspiré de faits réels sur Daesh et une communauté méconnue. J'ai trouvé ce roman puissant, déchirant et impactant. On connaît tous, les méfaits de Daesh mais la condition du peuple yezidi dont je ne connaissais rien a été décrit avec réalisme dans ce roman young adult. En effet, une thématique comme celle-ci et les descriptions présentes ne sont pas à mettre entre toutes les mains mais la lecture en est nécessaire. Mina et Amal sont demi-soeurs et vivent séparées. Quand la guerre (le génocide même) débute, Mina la grande sœur est faite prisonnière pour devenir esclave sexuelle. Plusieurs fois revendue comme du bétail, sa petite sœur Amal fera tout pour la sauver et combattra Daesh de toutes ses forces pour la retrouver. Deux parcours dont le calvaire dure plus d'un an que nous suivons de façon alternée. Le désespoir, l'acharnement. Leur amour est si fort et si poignant que cette fin m'a émue. J'en ai la chair de poule rien qu'en repensant à ce roman. Il n'y a rien d'autre à faire qu'à part lire ce livre.
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Celle qui voulait conduire le tram

C’est un coup de cœur, j’ai adoré ce livre que j’attendais avec grande impatience ! J’ai lu de la même collection Des cailloux à ma fenêtre que j’avais beaucoup aimé. Les Héroïques est une collection émouvante et intelligente, si vous aimez l’histoire je ne peux que vous la conseiller !



Je savais d’ambler que ce livre me plairait ! Le thème me plait, depuis toute petite je suis admirative –et passionnée– pour toutes ces femmes qui se sont battues pour obtenir nos droits. Il y a une scène en particulier qui sera à jamais gravé dans ma mémoire; quand Madame Banks (dans Marry Poppins) rentre de sa réunion de Suffragettes en chantant haut et fort une hymne à la liberté, avec autour du cou une écharpe « Votes For Women« ! Ou encore dans la série Miss Fisher quand l’amie médecin de celle-ci porte un pantalon et que tout le monde la regarde comme une hors la loi…



Bref, je divague…

Ce qui m’a particulièrement plu dans ce livre c’est que dès le début l’auteur créer une intrigue captivante, qui nous tient en haleine du début à la fin ! –Pour cause j’ai acheté le livre samedi dernier au Livre Paris et dimanche soir je l’avais fini…-

De plus les personnages sont humains, je trouve que dans beaucoup d’ouvrage les héros sont trop courageux, ni la peur, ni leur entourage ne peuvent les arrêter. Ici, Agnès doute, elle a peur du jugement d’autrui mais surtout de son mari. Mais de par ses actions, ses paroles, Agnès est pour moi une des héroïnes les plus belle et courageuse que j’ai eu la chance de rencontrer dans un livre ! Elle m’a touché, tout comme les autres femmes que l’on découvre au fil de l’histoire. Je vous le dis d’avance, séquence émotion à la fin du livre… ❤



Cette aventure met en avant un fait historique important et pourtant pas assez raconté;

Oui, les Héros de guerre sont les hommes partis se battre au front. Mais aussi ces femmes sans qui l’économie, la vie, la France se seraient effondrées. En effet, elles ont pris pour quelques dures années « »le rôle« » des hommes dans les usines, l’agriculture, ici la conduite des tramways etc. Elles ont eu l’espoir d’une nouvelle vie à la fin de cette guerre, d’une vie égale à celle des hommes: que de belles illusions…



Mais aussi un autre fait important est évoqué, c’est presque terrifiant. On se rend évidemment compte de la place de la femme: à la maison pour faire le ménage et la cuisine. Mais ce qui m’a vraiment surprise, c’est le nombre de femmes qui étaient contre les suffragettes, qui les traiter de « mauvaises femmes, mauvaises mères… ». C’est révoltant, ça montre à quel point les gens se faisaient endoctriner.



Pour finir je vous dirais juste: ALLEZ ACHETER CE LIVRE !!!!!
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Eldorado, le trésor de la cité perdue

En 1536, Jordi et son frère Manolo rêvent d'une vie meilleure et partent pour le Nouveau Monde mais Manolo, comme beaucoup d'autres, meurt pendant la traversée. Jordi, désormais seul, est accueilli à son arrivée par son parrain, un riche colon, Ramon de la Vega. Jordi découvre alors le sort cruel que ce dernier réserve aux indiens, réduits en esclavage. Grâce à la belle Zasca à qui il vient en aide, ses rêves d'Eldorado reprennent vie...

Cette fiction historique nous plonge au 16° siècle et met en avant le mythe de la cité de l'Eldorado ainsi que le rôle dramatique des Conquistadors qui décimèrent les indiens.

J'ai aimé le personnage de Jordi, ce jeune garçon de 13 ans plein d'humanité et de courage qui ne peut se résoudre à accepter l'exploitation des indiens Tayronas par les riches colons et leur extermination par les Conquistadors.

Ce roman historique d'aventures séduira les lecteurs à partir de 10/11 ans.
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La Malédiction de la Pierre de Lune, tome 2 :..



Rome.

Carla a fui la ville de Florence pour sauver sa propre vie, évitant l'attaque de la famille des Médicis sur celle des Pazzi et leurs partisans. Appuyés et associés aux ambitions du Pape de Rome afin d'avoir la main mise politique sur la ville florentine, en croisade contre la décadence de cette famille Pazzi, les nobles puissants Médicis n'ont pas pris longtemps pour faire main mise sur les biens du beau Vincenzo et les siens.

La famille de Carla se voit également dépouillée et châtiée.

Carla au début éprise au début de l'artiste Vincenzo qui l'avait prise pour modèle, s'était vu investie d'une mission de vendetta contre le jeune sculpteur et le père qui fit brûler sa mère sur le bûcher pour sorcellerie.

La pierre de lune offerte par sa marchande de peinture lui avait ouvert une porte étrange au travers de laquelle sa mère défunte hantait régulièrement ses nuits et lui criait vengeance. La passion céda l'émotion, Carla souhaitait punir ces Pazzi qui l'a privèrent d'une maman, puis la passion céda à la raison et la vérité, Vincenzo apprit à Carla le rôle venimeux et vénale de cette mère qu'elle n'a pas connu et pour qui la fin justifiait les moyens pour l'élever confortablement.

A Présent, Carla est sauve.

Du moins le croit-elle. Une riche demoiselle de Rome, Claudia, en fait une demoiselle de sa cour et son artiste attitrée. Les commandes affluent et Carla ne perd pas l'espoir d'exercer en tant que peintre de renom, d'autres artistes femmes le firent en son temps. Mais a-t-elle du talent ?

Un jeune peintre romain, Matteo Mazzi, se montra assassin dans ses propos et l'invita à abandonner la peinture. Cet arrogant fait tourner la tête de la belle Claudia qui, peu à peu, se montre bien mystérieuse, intrigante et railleuse. Les événements de Florence reviennent jusqu'à Carla et les fugitifs craignent le pire si ils ne trouvent pas un travail sûr et des protecteurs.

Carla se retrouve prise dans une tempête d'intrigues malgré elle, instrument de vengeance de nouveau. Tandis que la mère fantôme revient tristement la hanter, des artistes romains ont vent de ce passé de fille de « sorcière » et l'oblige à empoisonner le pape lui-même sous la crainte de l'exposer elle-même aux flammes du bûchée. La fièvre monte à Rome, les familles chassées de Florence préparent leur retour dans l'ombre de la belle et les yeux de Carla se pose désespérément sur l'un de ses meilleurs tableaux, celui de Léna, sa voisine et meilleure amie.



: Ce deuxième tome des aventures de Carla, la jeune adolescente italienne qui voulait devenir peintre, monte d'un cran dans la tension. Carla et Vincenzo se réconcilient dans l'adversité, les liens affectueux abandonnés renouent et chacun se soutient dans leurs perspectives artistiques, la peinture pour l'une, la sculpture pour l'autre. L'auteure, Catherine Cuenca, nous présente une société cultivée mais néanmoins futiles dans l'abondance, la facilité de vivre. Claudia, jeune mécène, se montre extravagante et capricieuse, un aspect difficilement gérable pour la jeune Carla qui aurait bien besoin d'être rassurée financièrement et artistiquement. Les petites guerres intestines de pouvoir, les grandes ambitions politiques où se nouent des alliances dans un but de conquête et les manifestations fantomatiques de la mère placent Carla dans un étau redoutable, l'adolescence y cèdent petit à petit son insouciance et y perdra beaucoup plus, pour ne pas en dévoiler de trop.

Carla ne cessera de trouver l'échappatoire à l'instrumentalisation et l'intention criminelle.

Fort heureusement, sa personnalité entière et sincère déclenchera des élans de solidarité, de Zita la servante de Claudia à Sabella la vieille voisine de cellule, jusqu'à Vincenzo « Enzo » bien sûr. La vérité perce avec force et courage, l'épreuve sera de taille pour Carla qui ne cédera pas aux faux procès impitoyables de sorcières.

Vraie et fausse sorcellerie, flirts amoureux et charmes d'amour sous influence magique, la malédiction de la pierre de lune nous emporte jusqu'au dernières pages avec intérêt et excitation.

L'étape suivante, Naples.

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Le choix d'Adélie

Adélie est une jeune fille qui vit son rêve de faire des études de médecine. Pour ses parents, c'est une lubie. mais Adélie veut en faire son métier et ne tient pas à lâcher sa passion quand elle se mariera. Pendant ses études, elle rencontre Antoine, étudiant en médecine lui aussi, qui va lui briser le coeur. La première guerre mondiale arrive et Adélie ne supporte plus de devoir se conformer aux conventions que sa famille lui impose. Elle décide donc de s'engager comme infirmière. Elle va alors vivre la guerre sur le front, côtoyer des blessés et des personnes qui vont devenir ses amis, au-delà de leurs conditions sociales.



Quand j'ai vu le titre de ce livre, j'ai tout de suite eu envie de le lire avant même de connaître l'histoire et le contexte. Il faut dire que ma fille s'appelle Adélie et que les livres avec une héroïne portant ce prénom sont assez peut courant. C'est donc sans aucun préjugés que je me suis lancée dans ce livre et je dois dire que c'est un vrai bonheur. Le personnage d'Adélie est fort, d'une personnalité généreuse et décidée. Elle sait ce qu'elle veut, elle arrive à rebondir devant des situations difficiles. Ses relations avec ses parents reflètent bien les préoccupations de vitrine sociale que peuvent vouloir les familles riches à cette époque.



J'ai cependant trouvé dommage la fin et les idées très tranchées d'Adélie sur ses relations avec sa famille. Mais c'est aussi bien de ne pas avoir forcément un happy end. Je vous laisse découvrir de quoi il retourne.



Bref, une très belle découverte.
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Les Démons de Notre-Dame

J’ai l’impression que nous avons moins, dans les années 2020, de romans de littérature jeunesse qui se passe au moyen-âge que nous ne pouvions en avoir dans les années 2000. Serait-ce lié à une mode ? Ou à une demande institutionnelle ? Beaucoup de ces livres étaient facilement étudiables en cours, contenant des éléments de narration facilement identifiables, au détriment, peut-être, de la fluidité et de l’originalité du récit.

Ici, ce n’est pas le cas. Nous sommes face à un roman de littérature jeunesse qui peut être lu par des adolescents, et qui, je l’espère, leur plaira beaucoup, mais nous ne sommes pas face à une oeuvre scolaire. Le récit s’ouvre d’ailleurs sur un prologue mystérieux, dans lequel le lecteur comprend la situation, mais se demande quels sont les personnages en présence, et surtout, quelles sont les véritables enjeux de ce face à face. De quoi retenir immédiatement l’attention, et aiguiser la curiosité.

Nous nous retrouvons plongés près de mille en arrière, assistant à la construction d’un monument dont nous avons vécu la destruction partielle et la reconstruction. Nous découvrons aussi un monde dans lequel la religion est omniprésente, dicte les règles de vie pour tous, que l’on soit religieux ou non. Cela ne veut pas dire que la société soit sûre : les incidents sont nombreux, et tous ne sont pas liés à des accidents. Une intention malveillante dicte ces gestes.



De nos jours, on enquêterait immédiatement. En 1163, l’on pense d’abord à une influence diabolique – et certains savent très bien jouer avec les peurs de leur contemporain. Dans la carrière de Vauvert, sur le chantier de la cathédrale, nous suivrons les pas de Grâce et de Clémence, deux amies, deux enfants trouvés qui ont eu la chance d’avoir été déposées devant l’Hôtel-Dieu – comme beaucoup d’enfants le seront après elles – et d’avoir été recueillies par les sœurs Augustine. Avec elles, nous découvrons que les femmes travaillaient dur, autant que les hommes, nous découvrons la précarité de la vie, à cette époque, quand l’on dépend d’un seigneur, d’une dame, pour obtenir du travail.

L’oeuvre est relativement courte (160 pages), je pense cependant que certains faits, certaines révélations pourront entraîner des discussions avec les jeunes lecteurs : certains thèmes défient le passage du temps.
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Le secret du dernier poilu

Le secret du dernier poilu est une histoire entre une petite fille et son arrière grand-père, Laura et Eugène.

L'histoire commence en octobre 2008, tous les mercredis, Laura va déjeuner chez son arrière grand-père où elle aime discuter librement avec Eugène.

Elle aime quand il lui raconte ces souvenirs de jeunesse.

Un jour, son arrière grand-père va tomber sur un reportage consacré aux soldats de la Grande Guerre, un soldat allemand va être interviewé, mais ce n'est pas n'importe qui.



C'est un secret que garde enfoui depuis trop longtemps l'ancien soldat. Qui est cet homme ? Vont-ils réussir à le retrouver ?



Catherine Cuenca réussit à nous tenir en haleine jusqu'au bout, on garde espoir, c'est aussi une belle histoire sur le secret familial et sur le devoir de mémoire.

Il ne faut pas oublier.

A noté qu'il y a une partie documentaire à la fin du roman ainsi que des questions à l'auteur ce qui est toujours intéressants.
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Nos corps jugés

C'est la mention de Gisèle Halimi qui m'a donné envie de lire ce roman. J'ai découvert l'avocate féministe grâce à ma fille lycéenne qui avait à étudier un extrait de son plaidoyer lors du "procès du viol" d'Aix-en-Provence en 1972 ("l'affaire Marie-Claire, une adolescente traduite en justice pour avoir avorté après un viol"). Il n'est pas question de grossesse ni d'avortement ici, mais le profil de Myriam est identique: une jeune fille qui, bien qu'elle ne soit pas responsable de ce qui lui est arrivé, vit dans la honte et la peur de parler et quand elle ose enfin le faire, n'obtient aucun soutien ("Elle est complètement seule"). Son amie Lili refuse de l'accompagner au commissariat pour le dépôt de plainte ("Les policiers noteront mon nom"); de toute façon, peu croient les victimes. Quant à sa mère, elle a peur du scandale ("Le qu'en dira-t-on la préoccupait plus que tout") et surtout n'ose pas aller contre la volonté de son mari "d'oublier" l'histoire; cette épouse s'est toujours pliée aux désirs de son mari, à ses choix et Myriam représente "une attaque au patriarcat" (on est en 1978).



C'est par une camarade de classe, Joëlle Dominguez, que Myriam entend parler du MLF (Mouvement de Libération des Femmes): l'adolescente sème en effet dans le lycée des tracts féministes réclamant "la dignité pour les victimes de viol, pour des femmes battues, abusées..."). C'est grâce à son aide et à celui de sa sœur aînée en visite que Myriam va oser prendre contact avec une avocate de l'association et aller jusqu'au procès. Le tapage médiatique de celui-ci est parfaitement rendu, que ce soit au niveau de l'ambiance exaltée que des arguments avancés par les parties en opposition. Au final Myriam aura obtenue d'être entendue et pourra envisager de "revivre, enfin". L'épreuve lui aura permis de trouver sa voie: devenir psychothérapeute "pour aider ceux qui en ont besoin à surmonter leurs traumatismes".



Grâce à toutes ces jeunes filles qui ont eu le courage de défendre leur droit à disposer librement de leur corps, et à celles qui ont mis leurs compétences à leur disposition, le viol n'est plus un délit mineur mais bel et bien un crime depuis la loi du 23 décembre 1980. Malheureusement, il n'empêche que les femmes continuent de "subir des choses inacceptables tous les jours" ("Les attouchements du pervers ou le harcèlement d'un type en voiture. A elle de choisir.")...
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La jeune fille et le chat

A 13 ans, Bertille vit à la campagne, dans la famille de son oncle où elle se sent seule et exploitée. Son seul ami est un chat roux, Miron à qui elle se confie. Un soir, Frère Philippe frappe à leur porte et leur annonce que la peste sévit dans toute la région. La peur s'installe alors dans tous les esprits mais au village, où l'épidémie a fait de nombreuses victimes, les coupables sont tout trouvés : les chats seraient la cause de tous les maux ! Bertille et Miron sont condamnés au bucher et doivent s'enfuir pour sauver leur vie...

J'ai beaucoup aimé ce roman historique qui fait découvrir un pan de l'Histoire peu connu des jeunes d'aujourd'hui : l'épidémie de peste noire qui sévit sur la France au XIV° siècle.

Il montre aussi comment les croyances de l'époque et la vindicte populaire ont pu faire des ravages à cette époque.

Bertille est une jeune fille courageuse qui doit lutter pour sa survie et celle de Miron. Elle n'hésite pas à se mettre en danger et trouve sur sa route des personnes prêtes à l'aider : Gersande, une ancienne voisine à laquelle elle est très attachée, frère Philippe mais surtout Quentin, un garçon dont elle était secrètement amoureuse plus jeune.

Je remercie Lucie des éditions Scrinéo pour cette lecture très enrichissante !
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Soeurs de guerre

Ziba, jeune tzigane, dont la famille a été décimé par les allemands décide de s'engager dans l'armée russe pour les venger.

Anya, par amour, s'enrôle elle aussi dans l'armée russe.

Tout les oppose mais la guerre va faire d'elles un binôme sur lequel la confiance et la survie vont souder les deux jeunes filles.



Un roman fort où la place des femmes dans l'armée russe est mis en lumière. Leur combat, leur dévouement et leur courage sont mis en avant. La dure réalité du regards des soldats ou de leurs supérieurs hommes montre aussi le peu de considération qu'ils avaient pour elles.

Par contre, les 70 dernières pages sont un peu "trop". Tout au long de notre lecture on comprend l'horreur des exactions des soldats ou des comportements masculins. La surenchère dans la violence (même si elle a existé) n'était pas nécessaire.
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L'Assassin du marais

Une enquête policière en plein éveil féministe ? Je dis oui ! L’assassin du marais nous propulse en 1849, alors que les élections législatives de la deuxième République se préparent. Et cette fois, une femme tente de se présenter ! Jeanne Deroin se place comme le fer de lance d’une vague féministe qui tient à faire évoluer l’égalité des sexes. Et bien entendu, cela n’est pas du goût de tout le monde, en particulier des hommes. Il y a ceux qui les dénigrent dans les journaux, ceux qui les huent pendant leurs prises de parole... et ceux qui les tuent. De nombreuses femmes sont violemment assassinées, des femmes aux idées et aux mœurs qui dérangent.



Not all men, heureusement. Alexandre Delage, un jeune inspecteur, prend l’affaire très à cœur, contrairement à ses collègues. Il s’inquiète, s’implique et n’hésite pas à bien s’entourer pour retrouver le meurtrier. Julie, amie d’une des disparues, et Léa, médium à ses heures perdues, lui viennent volontiers en aide. Les deux jeunes femmes se lient d’amitié et enquêtent de leur côté, sans se reposer sur l’homme de la situation. Julie est une travailleuse indépendante et émancipée, qui s’est libérée de la tutelle paternelle et refuse de se jeter dans les bras du premier galant qui voudrait bien d’elle. Quant à Léa, elle est mère et divorcée. Une espèce rare à l’époque, d’autant qu’elle est belle et donc forcément fautive. Le récit de Catherine Cuenca s’émaille aussi de vrais personnages historiques, de femmes qui ont tenté de faire évoluer la condition de leurs consœurs. Nos protagonistes vont donc croiser le chemin de Jeanne Deroin ou de de Désirée Gay, entremêlant leur histoire à celle des personnages du roman. L’autrice vous laissera même des fiches en fin de roman pour vous les présenter plus amplement. Elle fait la part belle aux femmes, réelles ou non, qui sont au cœur de l’histoire et sur le devant de la scène : engagées, politisées, actives… et victimes.



Ah je sais, cette chronique est salée, mais les injustices subies par les femmes du roman font douloureusement échos à ce que l’on vit encore aujourd’hui. Il est plaisant de voir que les combats commencés il y a cent soixante-dix ans ont réussi à trouver certaines issues favorables, que ces femmes fortes ont su faire entendre leur voix. C’est grâce à leur courage et leur mise en avant – et en danger – que nous pouvons voter, avoir un compte en banque ou avorter. Mais le roman traite de féminicides, de femmes tuées parce qu’elles sont des femmes. Nous sommes en 2019 et cette année, on décompte déjà plus de soixante-dix féminicides en France. Alors oui, ce roman jeunesse, policier et teinté de fantastique est une jolie découverte, un beau moyen de montrer que les choses ne sont pas parfaites mais qu’elles évoluent, que les femmes peuvent se battre et obtenir justice. Mais c’est aussi un roman engagé, au fort message politique, qui ne pourra qu’intéresser les féministes en herbe et provoquer des discussions passionnantes avec les jeunes auxquels il s’adresse.



L’assassin du marais est un bon roman, à la fois divertissant grâce à son intrigue bien ficelée (dont le dénouement ne prendra pas forcément par surprise le lecteur ou la lectrice averti∙e) mais aussi porteur d’un message fort et important. Le roman n’est pas exempt d’humour et laisse la place aux scènes d’amitié et d’amour fleurissant, n’oubliant pas de donner vie à ses personnages crédibles et attachants. Un livre prenant qui fait réfléchir !
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Le naufragé de la méduse

J’ai beaucoup apprécié ce roman qui mêle enquête, naufrage d’un bateau et tableau.

Dans ce roman Catherine Cuenca nous fait partager le quotidien de personnages peu ordinaires. En effet nous sommes plongés dès les premières pages dans le quotidien du célèbre peintre Géricault, l’auteur du tableau, « Le Radeau de la Méduse ».

Dans ce roman où se mêlent fiction et réalité l’auteure nous propose de mener l’enquête sur des lettres anonymes mais aussi sur des révélations qui bouleversent la vie de Mélie, personnage principal.



J’ai trouvé les idées vraiment intéressantes. L’histoire est prenante et j’ai vraiment eu envie à chaque fin de chapitre d’en savoir plus et de découvrir ce qui allait se passer pour ces protagonistes.

Ces derniers sont si attachants que je me suis même prise d’affection pour certains d’entre eux, je n’avais vraiment pas envie que l’histoire se termine !



L’enquête est bien menée et en tant que lecteur on peut nous aussi essayer de la résoudre. Personnellement même si j’avais quelques doutes je ne suis pas arrivée à découvrir qui était derrière tout cela avant que son nom ne soit donné.

Par contre il est un peu dommage que des enquêteurs officiels de la police ne soient pas plus mis en avant. Là ce sont vraiment les civils qui font tout.

En ce qui concerne les descriptions elles sont assez présentes dans l’ensemble. J’aurais peut-être souhaité avoir un peu plus de scènes concernant le tableau après que tout se soit résolu, c’est vrai que je trouve que cela manque un peu au roman.



On sent vraiment que l’auteure a fait des recherches mais qu’elle a aussi voulu s’approprier l’histoire de ce tableau. Je trouve que c’est vraiment une bonne idée !

La fin du roman est intéressante et touchante mais un peu trop rapide… j’aurais souhaité avoir un peu plus de détails concernant la vie des personnages après tout ce qui s’est passé.

A la fin du livre il y a quelques pages de bonus pour nous expliquer l’histoire de ce tableau, ce qui est réel et ce qui est fictif. Je trouve que ce genre de bonus apporte un vrai plus au livre.


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Nos corps jugés

Un roman young adult à la thématique forte qui m'a beaucoup plu.



1978, Myriam, 17 ans, est victime d'un viol. Traumatisée, craignant d'être enceinte, elle ne trouve de soutien ni dans sa famille, qui a peur du qu'en-dira-t-on, ni auprès de son amie Lili, enfermée dans une morale rétrograde. L'exemple d'une élève de sa classe, militante au Mouvement de Libération des Femmes et le retentissement du procès d'Aix, qualifié de "procès du viol" par Gisèle Halimi, va l'aider à porter plainte, aller en justice et faire entendre sa voix.



Une très belle découverte de l'autrice qui m'était totalement inconnue ! Avec ce roman à l'écriture très accès adolescents, elle nous propose un récit poignant, qui met en évidence toutes les épreuves dont doivent faire face les victimes de viol en 1978. Les lois ont changé certes, mais ce n'est pas pour autant qu'à l'heure d'aujourd'hui les victimes soient davantage considérées comme telles.



L'autrice a réussi à retranscrire à merveille les différentes émotions que peuvent ressentir les victimes suite au viol. De la honte, à la peur de porter plainte et d'en parler à ses proches en passant par le jugement des autres, sont les sentiments qui prédominent et emprisonnent Myriam dans une immense solitude.



Nous allons vivre avec cette jeune femme la souffrance au quotidien, l'abandon de ses parents qui ne pensent qu'au qu'en-dira-t-on, sa meilleure amie qui ne veut pas être mêlée à "tout ça"... Heureusement, sa grande sœur va prendre les choses en mains et la bataille va commencer ! Nous allons être spectateurs de cet incroyable procès qui m'a parfois outré au vu de certains propos...



Un roman un peu trop young adult à mon goût mais qui a été très bien écrit et très réaliste au vu du sujet abordé ! Je le recommande sans hésiter et surtout aux jeunes adolescents. Une autrice à découvrir !
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L'Assassin du marais

tre une femme n’est pas facile. Lieu commun ? Non, évidence eu égard aux nombres d’injonctions que les femmes reçoivent. Le combat pour nos droits est toujours d’actualité, mais qu’en était-il avant ?

1849. On ne s’en rend pas compte, mais l’espoir en de grands changements étaient là. La république avait été proclamée pour la deuxième fois de l’histoire de France. On ne refait pas l’histoire, nous savons ce qu’il est advenu. Les personnages ne le savaient pas, et les femmes essaient de faire évoluer leur condition. A chaque fois que les femmes ont essayé d’obtenir plus de droits, de violentes réactions ont eu lieu – aujourd’hui, hier. Hier plus qu’aujourd’hui, même si le discours peut encore être ressorti aujourd’hui : la place des femmes est chez elle, elle ne peut apporter que le trouble dans la vie publique/politique, tout est bon pour restreindre ses libertés et ses droits, y compris ses droits sur ses enfants : à l’époque, en cas (rarissime !) de divorce, la garde n’était pas confiée à la mère, il est bon de le rappeler.

Ce livre nous fait découvrir des femmes courageuses, des femmes qui essayaient de vivre libre, de se loger, de se nourrir, sans l’aide d’un mari ou de leurs parents. Une existence rude, difficile, où le moindre écart peut vous faire perdre votre travail, et rendre extrêmement difficile d’en trouver un nouveau.Une existence dans laquelle les femmes pensent, et ont bien l’intention de vivre selon leurs idées. Cela dérange ? Oui. Cela dérange quelqu’un (le féminin est ici inutile) qui s’en prend à des femmes fortes, des militantes, des femmes qui ne faisaient pas mystère de leurs idées, quelle que soit leur appartenance sociale. Les femmes écrivent, les femmes partagent leurs idées, l’une veut même se présenter à la députation.

Si l’enquête avance ? Bien sûr que non. Une femme ne peut avoir été tuée que par un de ses « galants », pourquoi enquêter ? A l’heure où soixante femmes en France sont mortes sous les coups de leurs conjoints ou de leurs ex-conjoints, il ne faut surtout pas oublier qu’un auteur de « crimes passionnels » ne risquaient pas grand’chose en France jusqu’en… 1994. Je m’écarte de l’objet littéraire qu’est l’assassin du Marais, et j’ai l’air de vous le montrer comme un texte aride, uniquement historique. Il n’en est rien. ce sont d’abord des personnages passionnés que nous croisons, dont Léa Caron et Julie. Elles se sont bien trouvées. Elles n’attendent pas un sauveur, pas même pour clore l’enquête, elles savent que le salut, la survie, viendra d’elles-mêmes. Bien sûr, il y a l’inspecteur Alexandre Delage, le seul policier qui a un tant soit peu d’intérêt pour trouver le coupable et le mettre hors d’état de nuire. Il n’est pas un personnage simple, son passé a fait pleinement de lui l’homme à multiples facettes qu’il est.Mention spéciale aussi pour Gustave, journaliste persévérant, bien plus intéressant qu’il n’aurait pu sembler de prime abord. Les gens peuvent changer, et c’est bien aussi de le dire et de l’écrire.

L’assassin du marais, un roman policier historique, féministe et fantastique aussi, un roman qui n’en finit pas de nous délivrer ses secrets, sans jamais céder à la facilité.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Celle qui voulait conduire le tram

Un roman à la fois bouleversant et tonifiant sur ces femmes qui ont amorcé un mouvement vers l'égalité pendant la Grande Guerre.

"Les métiers du transport requièrent une résistance et une maîtrise de soi dont les femmes, par nature, sont incapables.", "Les femmes n'entendent rien à la mécanique." : les préjugés et les manifestations de curiosité abondent en présence des wattwoman (conductrices de tramway) ! Mais pour Agnès, c'est à la fois un motif de fierté et d'épanouissement après son dur travail à l'usine de textile.



Et voilà que Célestin revient du front, traumatisé comme beaucoup de soldats ("Cette guerre a tout foutu en l'air.") Blessé physiquement et dans sa fierté d'homme (diminué), il noie son mal être dans l'alcool, se ferme au dialogue et fait même preuve de violence, au point qu'Agnès ne reconnaît plus celui qu'elle a épousé ("Ils sont tous différents, ces hommes qui reviennent du front"). La situation atteint son apogée lorsque Agnès, comme toutes les autres femmes, est renvoyée "sans aucune reconnaissance pour les efforts consentis pendant quatre ans"... Son sentiment d'injustice est incommensurable ("Rien ne sera plus jamais comme avant... sauf pour nous, les femmes.") tandis qu'à l'atelier elle se voit incomprise ("Tu croyais valoir mieux que nous ?") et rejetée, subissant "une avalanche d'injures et de reproches injustifiés".



C'est ce qui la rendra sensible aux discours féministes des suffragettes, passionnés et très convaincants au demeurant. Même si celles-ci, encore peu nombreuses, victimes de préjugés (une femme en pantalon est une "invertie", une lesbienne) et leur révolte pas encore suffisamment partagée - y compris par les femmes ! - pour enclencher un mouvement politique significatif, les opinions s'ébranlent et les (ré)actions amorceront la révolution que constituera l'obtention du droit de vote en 1945 ("Voter, c'est exister !").

Un roman indispensable à lire, d'autant plus que son écriture fluide le rend facile d'accès et que son ton enthousiaste fait revivre cette période historique de manière captivante !
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Le choix d'Adélie

"Lyon, juin 1913,



Plongée dans sa lecture, Adélie essayait d'ignorer les appels répétés de sa mère."



En ce début d'été 1913, Adélie, une jeune fille de 17 ans, attend avec impatience les résultats de son baccalauréat. Elle espère l'obtenir et entamer des études de médecine pour devenir chirurgien.



Au grand dam de sa mère qui préférerait qu'elle trouve un bon parti et ne cesse de lui présenter d'éventuels prétendants.



Un dimanche midi, lors d'un déjeuner avec un nouveau collègue de son père et sa famille, Adélie fait la connaissance d'Antonin, un jeune homme de son âge qui partage les mêmes ambitions professionnelles.



Débute alors une idylle entre eux.



Mais au cours de l'année, leur relation se heurte à des obstacles et surtout, la Première Guerre mondiale éclate et les sépare...



Face à ce conflit, Adélie va devoir faire des choix...



Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de cette héroïne, à la fois ambitieuse et naïve, intelligente et courageuse...En dépit du choix narratif (style indirect), on s'attache à elle, on comprend ses émotions, ses tourments, ses doutes, ses souffrances...



Adélie ne nourrit pas les mêmes rêves que les autres jeunes femmes de son âge. En place d'un mari, elle espère obtenir un poste de chirurgien et est prête à tous les combats et tous les sacrifices pour parvenir à ce but. Et sa rencontre avec Antonin va la conforter dans ce but.



On la suit donc lors de ses premiers pas en amphi et on la voit essuyer, avec une comparse, le mépris de certains professeurs et de certains camarades. J'ai été particulièrement frappée par la première leçon d'anatomie où tout est fait pour les pousser dehors...



Ce roman pour adolescents s'attaque donc à une problématique que j'affectionne: celle de la place des femmes et de leurs droits. En ce début de 20ème siècle, rares sont celles qui peuvent exercer le métier qu'elles souhaitent. Et souvent pour atteindre le même rang que les hommes, elles doivent essuyer de nombreux refus et endurer de multiples épreuves. C'est le cas d'Adélie et de sa meilleure amie.



De même, la marge d'action pour une femme est assez limitée: soit elle se marie et peut prétendre à un certain respect, soit elle demeure célibataire et se retrouve souvent en butte aux critiques voire aux avances de l'autre sexe.



A ce thème fort, développé tout au long de l'intrigue, se superpose forcément celui de la Première Guerre mondiale et de son impact sur toute la génération des 18-25 ans. Celle qui nourrissait de nombreux espoirs et qui s'est retrouvée brisée. Mutilations physiques, blessures psychologiques, renoncements, séparations, deuils constituent autant de sujets abordés au fil des pages.



Petite et Grande histoire s'entremêlent. A la fin de la Belle époque correspond une rupture dans la vie d'Adélie et on sent bien que la guerre pourrait en entraîner de nombreuses autres.



J'ai accroché à cette intrigue classique, à ce magnifique portrait de femme mais j'ai été un peu déçue par le dénouement sans doute un peu trop convenu à mon goût. A mon sens, cette héroïne si libre et si brave aurait mérité un autre sort (ne vous inquiétez pas, je ne vous en dirai pas plus).



Bref, vous l'aurez compris: je vous recommande cette lecture et j'espère que vous serez aussi séduite que moi par cette protagoniste et par son destin.
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