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Critiques de Cédric Sire (2265)
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L'Enfant des cimetières

Du beau et du costaud ! A l'image de l'auteur!

Ce livre hurle, lutte, s'agrippe à notre gorge et ne nous laisse respirer qu'une fois la dernière page tournée.

Sire Cédric ne se contente pas de raconter une histoire bien ficelée d'une plume extrêmement talentueuse, il ajoute ses propres ingrédients, réunissant le thriller et la schizophrénie, le fantastique et la tragédie personnelle.



Le récit est bâti autour d'une légende urbaine et les personnages sont bien construits, ils ont du caractère, de l'épaisseur.

Qu'on évoque les rêves prémonitoires, les hallucinations, les visions ou la pratique du spiritisme, le récit est toujours bien renseigné avec un grand travail de recherche.



La subtilité et le savoir-faire de Sire Cédric donnent à l'ensemble un souffle puissant d'émotions.





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La Saignée

Le synopsis de ce livre qui évoque les red rooms sur le dark web m’a fortement intriguée. Ici Cédric Sire nous entraîne dans les profondeurs de la toile, mais pas seulement.



D’un côté, on suit Estel Rochand, une ancienne policière devenue garde du corps en région parisienne suite à une bavure. De l’autre, Quentin Falconnier, un investigateur en cybercriminalité (ICC) à la PJ de Marseille.

En comparaison avec Vindicta, j’ai trouvé le rythme beaucoup plus modéré dans ce roman. On y trouve également de l’action, mais l’auteur prend aussi son temps pour installer chaque élément de son histoire.



Les passages qui concernent Estel sont captivants, bien que le personnage est très caricaturé. En effet, elle représente le cliché de la boxeuse presque invincible qui détruit tout sur son passage et que rien n’arrête. On se questionne beaucoup sur sa personnalité tout en se demandant si on peut se fier à elle ou pas.

Du côté de Quentin, les investigations techniques qu’il mène pour son enquête me semblaient parfois longues. Cependant, l’auteur décrit très bien la plongée de plus en plus profonde dans les sombres réseaux informatiques en y mettant parfois beaucoup de tension.

Tout au long du livre on se pose surtout la question sur l’identité du bourreau qui participe aux tournages de la fameuse chambre rouge.



L’auteur possède l’art de créer des scènes palpitantes autour des fils conducteurs de son histoire. Ici il nous entraîne dans les méandres des clubs de nuit un peu louches, mais aussi dans l’univers de l’édition en faisant d’ailleurs quelques petits clins d’œil à ses amis auteurs.



Une bonne lecture qui donne l’agréable impression de regarder un film tant l’écriture est plaisante.

À lire !
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La Saignée

Région parisienne. Estel a été exclue de la police après une bavure qui a coûté la vie à une jeune femme. Elle travaille maintenant dans une agence de gardes du corps et est recrutée par un écrivain célèbre et sulfureux.

Marseille. Quentin Falconnier, policier expert en informatique, traque le pourvoyeur en armes de délinquants locaux. Il réussit à l'identifier, mais les images qu'il découvre sur l'ordinateur du trafiquant vont bien au-delà...

Paris. Le lieutenant Delphine Bellefonds s'inquiète de l'absence d'un de ses amis, détective privé, qui lui avait remis la photo d'une jeune femme disparue. Elle fait vite le lien avec les découvertes du policier marseillais.



Il faut reconnaître les compétences de l'auteur pour imaginer une telle intrigue, sur-vitaminée et couverte d'hémoglobine, et maintenir le suspense jusqu'au bout. Oui, il en faut du talent pour imaginer autant de rebondissements et de fausses pistes. Le problème, c'est que la ficelle est souvent si grosse qu'on peine à y croire. On a alors la furieuse envie de tourner des pages pour sauter au rebondissement suivant...

Si l'on met de coté le personnage d'Estel, dont la complexité constitue la moelle du suspense, la psychologie des autres personnages est assez basique : la fliquette honnête mais un peu naïve, le flic aigri qui ne rêve que de démontrer sa supériorité, le truand sans subtilité ou le romancier plus retors que lui tu meurs...

L'écriture est agréable, directe et sans trop de fioritures ; pas de difficulté de lecture. La narration est très rythmée : quelques allers-retours dans le passé d'Estel, mais surtout d'incessants changements de points de vue et d'innombrables rebondissements et fausses pistes. Tout est fait pour capter l'attention et tenter de la conserver. Et ça marche plutôt bien ! On ne s'ennuie pas.

La Saignée est le premier roman de Cédric Sire que je lis, et je ne l'aurais sans doute pas fait si je n'avais pas rencontré l'auteur au Gujan Thrillers Festival. Je ne saurais donc dire s'il y a un format Cédric Sire, mais je crains que oui, et je ne suis pas certain d'avoir envie de vérifier en lisant un deuxième de ses ouvrages.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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La mort en tête

Deux flics balèzes qui roucoulent en attendant un heureux événement . Un tueur psychopathe qui se défoule en collectionnant les unes sanglantes de journaux tout en faisant passer ses crimes pour des suicides à répétition . La confrontation s'annonce tendue...



Eva Svårta et Alexandre Vauvert . Deux pointures atypiques dans leur domaine . L'une est albinos alors que son conjoint tient beaucoup plus du géant musculeux opiniâtre que de Navarrick . Ils ont collaboré pour finalement se mettre à la colle . L'histoire pourrait être belle . Seulement voilà , y a toujours un petit grain de sable pour venir vous gâcher votre bonheur .

En lieu et place de la dune du Pilat qui fait rien que vous embêter , voici Dorian Barbarossa . Un nom , une invitation presque immédiate à la béatitude . Si lui nage en plein dedans , c'est désormais loin d'être le cas de nos tourtereaux et plus particulièrement d'Eva qu'il s'est juré d'éliminer . Et les promesses , c'est toujours bien de les tenir . Dorian chasse désormais le gros gibier , la traque peut débuter . Eva morfler...



Bien , oui , mais moins emballé qu'avec L'enfant des Cimetières . Sire Cédric s'épanouit toujours dans le thriller ésotérique même si , ici , le polar pur prédomine . Des personnages toujours torturés et complexes que l'auteur s'évertue à construire , à rendre tangibles et en cela , le cahier des charges est parfaitement respecté . Ça bastonne dans tous les coins , les cadavres pleuvent façon déluge de Noé , le rythme est élevé et la tension omniprésente , rien à redire . Ce qui m'a le plus gêné , c'est cette faculté récurrente pour ce petit artisan tueur récidiviste à passer au travers tout en faisant porter le chapeau à quelqu'un d'autre , un peu gros .

Autre déception récidivante , une écriture manquant cruellement de mordant à certains moments . Un style convenu et prosaïque n'ayant pour seul effet que de faire retomber un soufflé qui s'annonçait pourtant vachement ragoûtant . C'est gâché...



La Mort en Tête , même s'il ne me restera pas forcément en mémoire , vous convie à un festin de roi pour finalement vous servir les plats de tata Suzanne , classiques , bons mais bourratifs . Encore qu'un émincé de tripes de porc à la béchamel sur son coulis de roquefort caramélisé au beurre salé , ça peut en contenter plus d'un , question de palais...



Merci à Babélio et aux éditions Le Pré aux Clercs pour ce nouveau polar mystique qui ne m'aura pas rendu fanatique...
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Vindicta

Dans ce thriller haletant, Cédric Sire ne nous épargne rien, bien au contraire, il pousse le curseur de l'horreur bien au-delà de tout ce que l'on peut imaginer.

Au départ ça ne devait être qu'un simple braquage de bijouterie. Ils étaient quatre jeunes de banlieue, trois garçons et une fille, à s'être embarqués dans cette aventure qui leur aurait rapporté de quoi être riche. Mais tout a mal tourné lorsqu'il s'est avéré que le tuyau qu'on leur avait refilé était moisi. Au lieu du million d'euros, ils n'ont emporté que six milles euros et le bijoutier leur a tiré dessus, en blessant l'un d'entre eux : le chauffeur. La fille a alors pris le volant. Dans la débâcle, elle a heurté une gamine de sept ans qui décédera quelques heures plus tard. Ce qu'ils ne savent pas c'est que cette mort accidentelle va mettre en route la pire des vengeances, celle d'un spectre, d'un fantôme sanguinaire rompu aux arts de la guerre…

« Vindicta » est un époustouflant page-turner qui scotche le lecteur du début à la fin. Même s'il y a des invraisemblances dans le scénario, elles sont vite oubliées au profit de l'immense plaisir que l'on a à s'immerger dans cette enquête.

Un très, très bon thriller !

Editions Harper Collins Poche, 789 pages.

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Avec tes yeux

Le romancier français retrouve toujours un moyen de surprendre et de se renouveler.

Sa plume gagne en épaisseur à chaque roman et les thématiques profitent de son expérience et de son imagination élastique.

Angoissant, bien construit, intelligent, cela se lit tout seul tant les phrases léchées sont efficaces.



Cédric Sire est devenu l'un des maîtres du polar et chaque sortie est saluée par les amateurs du genre.



Avec tes yeux il nous file un peu la gerbe, la trouille, l'horreur, la haine, une aversion pour l'hypnose et l'envie de garder nos yeux à nous encore un moment afin de pouvoir suivre ses prochaines aventures !!





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Vindicta

«

Un braquage sous haute tension...

Un flic en chute libre...

Une traque haletante secouée de fausses pistes...

»





Avant tout, quelques mots de l'auteur lui-même :

« Vindicta, c'est une histoire de vengeance. C'est un engrenage qui une fois commencé, ne peut plus être arrêté. (...) Ce roman est profondément viscéral. »



Et la phrase « hameçon » de Frank Thilliez, ornant la première de couverture :

« Une histoire à cent à l'heure. Un suspense addictif. »





De quoi déjà mettre l'eau à la bouche...

... mais le pire ; c'est qu'on est encore loin de la vérité.



Des chapitres extrêmement courts, percutants à souhait, dynamisent une lecture déjà rythmée, prégnante et riche en tensions, et par voie de conséquence, entraînent le lecteur dans une furieuse spirale à l'instar des principaux protagonistes auxquels on s'attache rapidement, inexorablement. On vibre pour eux, avec eux. Tout comme eux, on tombe de haut... très haut. Et, fatalement, ça fait mal... très mal.





«

Tout ce que je veux - la vengeance

Tout ce dont j'ai besoin - la vengeance

Pardonner est divin

Mais la vengeance m'appartient

»

[Vengeance is Mine - Alice Cooper]







J'ai trouvé que l'écriture de Cédric Sire avait profondément gagné en envergure et en caractère - je n'irai pas jusqu'à dire que cette dernière était « vindicative », mais presque...

Avec « du feu de l'enfer », notre hard-auteur visait déjà un certain réalisme, reléguant le fantastique au placard. Ici, on baigne dans cette terrible lecture avec un drôle de goût dans la bouche, cette fameuse sensation de « possible ».

Pire que la loi du talion...



Le suspense haletant et palpitant, nous maintient dans une sorte d'état second, et grimpe crescendo, comme souvent dans les romans de l'auteur... Mais celui-ci est probablement le plus abouti.

578 pages de haute voltige. Ni plus ni moins.



« Que serais-tu prêt à faire pour aller jusqu'au bout ?

Il ne tient pas à répondre à ça. Il ira jusqu'au bout, c'est tout. »



L'écrivain aime se jouer de son lectorat, maîtrisant parfaitement son équation littéraire. De l'entrée en matière au twist final - juste indétectable - , on se retrouve brinquebalės telle une fulgurante balle de gun qui n'aurait pas encore décidé où et quand stopper sa course folle. Mais qui fera bien des dégâts sur son passage, en mode destruction massive dudit lectorat qui va s'en prendre plein les dents !

On saigne, abondamment, sous la plume assassine de Cédric Sire, et on a hâte que cessent nos maux de ventre tout en désirant ne pas arriver au bout trop rapidement... parce qu'après pareil récit, on se demande bien quel autre livre parviendra à surpasser celui-là.





Un coup de coeur ? Nooon...

Un uppercut en pleine face oui !! Mais, Diable, que c'est bon !

P*** ! C'était juste jouissif comme lecture =)



Ardemment recommandé, évidemment.







[« Elle se nomme vindicte ; elle n'est pas neutre, et ne vous permet pas de rester neutre. Qui l'aperçoit frissonne du plus mystérieux des frissons. »

- Victor Hugo, Les Misérables]





~~~ Prix Masterton et Prix polar du festival de Cognac. ~~~
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De fièvre et de sang

Gare aux loups !!! Ils rodent dans le roman, et quand on les aperçoit, ce n’est jamais bon pour l’avenir… Mais d’où viennent ces créatures ? De l’imagination des victimes ? Des enfers ? Nul ne le sait… Une belle énigme pour Éva Svärta et son collègue Vauvert. Il faut dire que ces loups précèdent toujours l’arrivée d’un tueur en série des plus assoiffés de sang, que ces loups se montrent dans les miroirs, mais ils ne sont pas des reflets, et les miroirs…Ils les font saigner…



Et c’est dans ce premier tome de la série Éva Svärta que nous faisons connaissance de la jeune policière albinos qui semble bien traîner quelques casseroles provenant de d’un passé qui resurgit et la rattrape, qu’elle refuse et qui la submerge. Quant à l’ami Vauvert, un flic bien agité, bien rebelle comme on les aime, de ceux qui n’hésite pas, par humanité, à faire des pieds de nez à leurs supérieurs.



Du suspens à vous empêcher de refermer le livre, du fantastique qui n’est peut-être pas ce que je préfère, mais bon, ça passe, une écriture soignée, nous sommes donc devant un grand Sire Cédric.



La fin est grandiose !



A lire si vous ne craignez pas les cauchemars !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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La Saignée



Sur le Dark Web, m'a-t-on dit, on peut trouver tout ce qui est inaccessible via google.

Alors je sais bien que ça n'est pas très légal, mais par les voies classiques je n'ai jamais trouvé ce que je cherchais.

Conscience animale, le premier roman de Franck Thilliez.

Et je vous assure que ça n'est pas faute d'avoir fait tous les sites, les brocantes, les foires aux livres.

C'est ainsi que je me suis retrouvé dans les tréfonds de la toile, les méandres de la folie d'internet.



Eh bien c'est pas sain tout ce qu'on y trouve !

Mon regard passe rapidement sur le sommaire : Armes, Besoin de volontaires pour mon nouveau roman, Bombe, Bombe nucléaire, Chair humaine à déguster, Comment tuer son conjoint sans se faire prendre pour les nuls, Drogues dures, Enfant tuant sa mère à coups de fourchette, Femmes de l'Est, Greffes d'organes ( on vous trouve un donneur ), Meurtres, Pédopornographie, Prêteur sur gages, Sectes adaptées à votre personnalité, Thilliez : Conscience animale, Tueur à gages, Vidéos de lapidations …



Dans ma fascination macabre mêlée de dégoût j'ai failli le louper mais le voilà, il est là le sésame ! Je clique sur l'icône et mon futur livre apparaît. Je m'attendais à des malfaiteurs mais pas du tout, les deux exemplaires sont vendus dix bitcoins pièce, et les transactions sont parfaitement sécurisées.



Je vais sur la façade web de l'usurier pour échanger quelques euros mais un bitcoin c'est 10 000 balles, et pour le même prix je peux m'acheter un crâne de nouveau-né conservé dans le formol. L'homme d'affaire, voyant que ne disposait pas d'une telle somme, me propose un prêt fort intéressant avec un remboursement en trois mensualités de 50 000 €. Cependant j'ai lu les petites lignes : Pour chaque jour de retard j'allais mesurer un centimètre de moins. Fallait que je trouve une autre idée. Il me le fallait ce livre, ce Saint Graal, coûte que coûte.



Je continue à surfer sur ces fenêtres ignobles et revient à cet auteur qui a besoin de volontaires pour rédiger son futur manuscrit et qui se fait appeler Sir Cedriec. Sûrement un pseudo. Mais mon petit doigt me dit qu'il s'agit de l'auteur de Vindicta ou de Angemort, qui change régulièrement d'identité au prix d'anagrammes complexes ( Sire Cédric, Cédric Sire ). Je me connecte moi même avec mon nom d'emprunt, Antyri@261275 pour lire son annonce.« Cherche huit volontaires pour participer à une expérience inédite. Dix bitcoins à remporter."



Quelques jours plus tard, j'apprends, alerté par un pop-up, que je fais partie des huit nominés et que je dois me rendre dans un hôpital désaffecté en pleine cambrousse, à deux heures du matin.

Etre nominé, c'est chouette. Ca donne un petit côté Nouvelle star. Je vais peut-être passer à la télévision.



J'y retrouve mes sept compagnons d'aventure, tous intrigués et excités. LordBeli@l.666, Immort@l.666, M@rduk.666, Lolit@666, M@yhem.666, Gr@veland.666 et M00nspell.1755.

Revêtu d'une cagoule ne cachant pas ses longs cheveux bruns ni ses yeux bleu, Sir Cedriec apparaît et nous demande de le suivre dans une salle afin qu'on écoute ce qu'il a à dire. Un peu comme le professeur quand il explique le déroulement du braquage de la banque d'Espagne à ses complices dans la première saison de la casa del papel. J'espère quand même ne pas avoir mis les pieds dans une affaire trop louche.



- Bonjour à tous. Je vais vous demander de ne pas m'interrompre pendant quelques minutes et de vous concentrer sur mes propos.

( Ca semble d'ores et déjà compromis pour Immort@l.666 qui peine à rester debout et qui pue le whisky )

- Je suis un auteur de thrillers policiers et horrifiques que vous connaissez peut-être, peu importe. Je suis en train de finaliser mon nouveau roman qui devrait s'intituler La saignée, qui aura toujours ma marque de fabrique mais avec une touche de psychologie en plus. Grâce à mon héroïne que j'ai souhaitée la plus complexe et ambiguë possible.

Elle s'appelle Estel Rochand, elle ne vit que par et pour la violence, mais j'ai essayé de la rendre attachante. Est-ce compatible ? Ca sera au lecteur de décider. Il devra aussi s'interroger sur cette question : A partir de quel moment la violence n'est plus acceptable, plus justifiable, plus pardonnable ?

Estel a toujours évité de perdre pied grâce aux sports de combat, fuyant une enfance difficile. Elle a du abandonner les compétitions. A peine entrée dans la police, encore stagiaire, animée des meilleures attentions du monde, elle a tué une innocente et a été priée de dégager. Désormais, c'est le métier moins noble d'agent de sécurité qui paie les factures et lui permet au passage de fracturer quelques mâchoires dans le monde de la nuit parisienne, aussi peu reluisant que les personnes qui l'embauchent. Qui ferment les yeux sur les prostituées qui fréquentent leur établissement. Qui jouent les vieux pervers libidineux avec les jeunes femmes qui les accompagnent avec le sourire et les quittent tabassées et en larmes.

Et c'est au service de personnes aussi puissantes et perverses qu'Estel doit travailler en fermant les yeux sur tout ce qu'elle voit de malsain.

Mais elle a un exutoire. A chaque fois qu'elle voit sa psychiatre, elle disparaît ensuite et revient vingt-quatre heures plus tard, souvent blessée, sans un mot pour son compagnon de toujours, de plus en plus inquiet. Ses malaises et ses pertes de mémoire sont de plus en plus fréquents. Une énigme silencieuse.



- Parallèlement se déroulera une enquête policière, d'abord en filigrane puis de plus en plus présente. Et c'est pour recomposer les crimes et rédiger un prologue happant le lecteur immédiatement dans l'horreur que je vous ai tous fait venir ici. On va participer à un jeu de rôle.



- Eh ben il était temps qu'il arrête son baratin, dit M00nspell1755 à son voisin LordBeli@l.666.

- Ben on s'en fiche un peu de la raison pour laquelle il a organisé tout ça, moi je suis venu pour regarder et avoir mes bitcoins.



Sir Cédriec nous fait avancer et explique leurs fonctions aux participants :

- A l'exception de la belle Lolit@666 et d'Antyryi@261275 vous allez tous entrer ici et attendre la projection du film. Je vous rejoins dans un instant.

Seuls M@rduk.666 le Saigneur aura droit à la parole pour guider le bourreau dans ses actes de torture, et Immort@l.666 le grand Saigneur donnera l'ordre d'exécution.

Anyryi@261275 et Lolit@666 vous me suivez ?



Qu'est-ce qui peut m'attendre tout au bout de ce couloir ? Un rôle en tête d'affiche apparemment.

D'un ton de connivence, je murmure à mon hôte que j'ai lu la grande majorité de ses livres.

Pas de réponse.

Nous pénétrons dans une salle de tortures aux murs fraîchement repeints en rouge, avec un chariot sur lequel repose un nombre incalculable de scalpels, scies, et autres instruments chirurgicaux. Ainsi qu'une chaise avec des lanières rappelant celles où on guérissait les soit disant fous à grand renfort d'électrochocs.

- Assieds toi, me convie Cédric Sire.

Méfiant, je m'installe, mais j'ai déjà rencontré l'auteur deux fois et il s'est toujours avéré charmant et disponible. Quelle raison aurais-je eu de me méfier ?

Je ne connaissais alors pas Dourdeau, écrivain de fiction aussi charmant en dédicaces qu'il était répugnant en dehors.

L'écrivain se charge des sangles autour de mes chevilles, de ma taille et de mes poignets.

- Pour les besoins de mon roman, le bourreau devait à tout prix être une femme. Pour l'attribution des autres rôles, désolé poto, j'ai simplement tiré au sort.

Sur ces mots d'adieu, il tombe le masque pour le confier à la bouchère, et rejoint ses autres invités.



- Fous le à poil !

- Coupe lui les oreilles et mets lui dans le cul !

- Fais une petite perforation sous le menton, énuclée -lui un oeil, replace le dans son nouvel habitacle et recoud la plaie !

En plus de la voix de M@rduk.666 et de celui de mes cris, j'entends des halètements suspects, comme si des voyeurs se masturbaient devant le spectacle.

Et tel un robot dépourvu d'affect ou y prenant même un malin plaisir, la petiteLolit@666 exécute les ordres les uns après les autres.

- Coupe ses doigts de pied et fais lui avaler !

Puis, une autre voix :

- Coupe lui les deux bras et mets lui dans le cul !

( Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec mon anus ? )

- Stop !! intervient Sire Cedric. LordBeli@l.666 toi tu regardes et tu te tais !

Et je ne sais pas ce que vous en pensez mais il est peut-être temps de passer à la mise à mort ? Quelque chose de bien spectaculaire ? On peut l'ouvrir en deux, l'étrangler avec ses propres intestins ?

Tous les regards ont alors convergé vers Immort@l666, le grand Saigneur, qui cuvait son whisky et était profondément endormi.

Des cris de frustration proviennent de tous les autres participants mais les règles sont les règles. Lolit@666 est rappelée, Sir Cedriec leur fait un virement Paypal de 10 bitcoins comme promis qui apparaîtra avec le nom de Fayardnoir comme débiteur.



Cedrid Sire revient vers moi, l'air un peu confus.

- Désolé poto, ça ne s'est pas tout à fait passé comme prévu. Ca va ? T'as pas l'air bien ?

- Vous n'allez pas me tuer ?

- Ah non, moi je suis écrivain, j'avais juste besoin d'images pour mieux retranscrire la scène et l'état d'esprit de mes personnages. Comme un acteur qui s'entraîne avant une pièce de théâtre.

- Vous pouvez faire quelque chose pour moi ?

- Te tatouer une dédicace ? J'ai pas mon matos avec moi.

- Non, pas ça. Mais j'ai quand même bien mérité mes bitcoins vous ne pensez pas ?

- Ca c'est clair.

- Ca vous dérangerait de m'acheter Conscience animale, le premier Thilliez ? Il est en vente sur le Dark Web et là je ne suis vraiment pas en état d'y retourner.



J'ai repris conscience après un an de coma.

A mon chevet se trouvaient deux livres : le sésame ( enfin ! ) un peu écorné et le nouveau thriller de Sire Cédric, paru quelques jours plus tôt. Avec une dédicace.

"En souvenir des moments partagés, et qui doivent à tout prix rester entre nous. Dès que tu as récupéré n'hésite pas à chroniquer cette saignée, en y mettant un peu d'originalité !".

Et c'est signé Sir Cedriec.



Me voici donc, chers internautes, à vous livrer mes impressions à chaud après cette lecture qui a réveillé de vieux traumatismes enfouis.



Je vais commencer par ce qui m'a le moins plu vu qu'il n'y a presque rien.

La première chose n'est d'ailleurs même pas un défaut, c'est presque le contraire. Mais La saignée évoque le Dark Web, ses connexions ultra sécurisées et son infiltration policière. C'est ultra documenté, probablement réaliste et perfectionniste, mais déjà que je suis une bille en informatique il y a parfois eu surdose de numérique et ça a parfois joué dans la fluidité de ma lecture.

Tout est fait pour donner un rythme d'une folle intensité du début à la fin, le livre est épais mais les chapitres font moins de quatre pages en moyenne et l'intrigue rebondit encore et toujours. Je n'ai pas pu m'arrêter durant la première moitié ni pendant les cent dernières pages, mais j'ai ressenti un petit moment de flottement entre les deux, quelques longueurs ou répétitions, une intrigue qui avançait moins vite. Ca n'engage évidemment que moi.



Quant aux qualités, elles sont réellement nombreuses et Cédric Sire ne s'est pas reposé sur ses acquis. Alors oui, on retrouve sa plume, son côté horrifique, son côté effréné, qui sont déjà autant de raisons de le lire et de lui rester fidèle.

Mais là où il m'a le plus bluffé, c'est avec l'originalité et la psychologie de ses personnages.

Estel est telle qu'il avait commencé à nous la décrire dans l'hôpital désaffectée, pour moi un personnage inédit en littérature, une dynamite dont on hésite à saisir la main, immensément triste voire dépressive mais qui cogne au lieu de se soigner en prenant des cachets. On l'accompagne au bord d'un précipice sans véritablement savoir si ce faisant, on choisit le bon camp.

Parce que de près ou de loin, elle est forcément liée à cette histoire. Mais absolument impossible de savoir comment avec certitude.

Le roman tout entier met les femmes à l'honneur, on est très loin des stéréotypes de thrillers où le vilain tueur en série s'en prend à elles les unes après les autres. Elles sont nombreuses à tenir le devant de la scène, chacune dans leur rôle.

Il y a quand même quelques personnages dont on sait quasiment d'avance qu'ils sont du côté des pourris.

Et deux policiers qui feront quant à eux équipe pour remonter la piste de cette Red Room, Bellefonds et Falconnier. La première note tout de façon quasi maladive, le second est totalement obsédé par cette affaire et par l'identité de la femme qui joue les bourreaux. Un duo parfait.

Le casting est complété par une galerie d'acteurs secondaires qui ont tous leur rôle à jouer, notamment pour nous emmener sur de fausses pistes, un jeu auquel excelle Cédric Sire.



Seuls deux de mes doigts de pied ont pu être retrouvés intacts et greffés sur mon corps abîmé. Je commence la rééducation demain.

J'ai mon roman de Thiliez, mais il m'arrive encore parfois de me demander si le jeu en valait la chandelle.

Alors si un dénommé Ser Cidrice vous propose une rémunération en vue d'une expérience d'écriture, pesez bien le pour et le contre.



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Du feu de l'enfer

Ce que j’ai ressenti:…Une satanique aventure…



Si tu m’entends…



…Sache qu’ouvrir le dernier livre de Sire Cédric ne sera pas de tout repos. Il te faudra te confronter à ta part d’ombre, accepter l’horreur, qui pour une fois, sera bien réelle. Les monstres n’ont jamais fait aussi peur, et les masques aussi expressifs…Qu’une fois, les chiens lâchés, il est impossible de les retenir…Qu’Hellfire Club, renaît toujours de ses cendres…



Si tu m’entends…



…Sache que je crie Du feu de l’enfer . Que j’emprunte les rives tortueuses du Styx. Que des créatures acéphales affreuses m’entourent. Que des sacrifices sont menés. Que de pauvres bêtes subissent la folie des hommes. Mais que nos pleurs restent sourds face à leur impunité…



Si tu m’entends…



…Sache que les cauchemars ont envahi mes nuits. Que je vois des chairs scalpées. Que le sang salit les murs, et que des liens se nouent , se dénouent dans les épreuves. Que la mort est partout. C’est dans les heures sombres, que se jouent nos pires appréhensions, que le diable s’invite à leurs esprits torturés.



Si tu m’entends…



…Sache que les innocents seront confrontés à l’effroyable. Que leur douceur ne les épargnera pas pour autant. Qu’il te faudra lever le voile sur ses sociétés secrètes dangereuses. Que se battre contre des ombres est, éreintant. Que les légendes ancestrales prennent forme et contenance dans les lieux isolés…



Si tu m’entends…



…Cher lecteur, il te faudra avoir le cœur bien accroché car ce petit pavé t’en met plein la vue, qu’il te jouera des scènes atroces, et intensément diabolique. Mais, toi seul saura, qu’il faut garder espoir dans ce monde de brutes épaisses, qu’il te faudra beaucoup de courage pour faire tomber les masques, ainsi que pas mal de perspicacité pour déjouer leurs manipulations…Je t’assure pourtant que ce moment sera une bonne lecture: haletante et addictive! Tout n’est que Emotions dans ses lignes : de la violence extrême, au plus grand respect , l’indifférence n’est pas de la partie dans ce thriller horrifique! Il se vit, ce roman, dans cette folie, dans ces plus fous chemins de traverses, dans ses plus sordides limites. Il te parle aux tripes, il te fend le cœur, il te chamboule l’esprit…Garde les yeux bien ouverts, cher lecteur, le spectacle se joue dans ses lignes. Il y aura une forte odeur de soufre qui se dégage, une pointe de rage dans un soupçon d’invisibilité…A toi, maintenant, de te laisser prendre au piège, dans les petites routes de Montpellier…



Si tu m’entends…



…Monsieur Sire Cédric, il ne faudra jamais cesser de nous distribuer ses « histoires affreuses« , comme vous le dites dans vos remerciements. Sache qu’il y a eu une combustion de fée, au contact de ses flammes Du Feu de L’enfer…Un coup de cœur enflammé pour votre plume enténébrée…







« Manon savait qu’on arrêtait pas les cauchemars.

Ni maintenant, ni jamais.

Essayer de les affronter ne faisait que les rendre plus forts.

Essayer de remonter leur piste ne pouvait que ramener aux territoires insaisissables de l’âme et à la nuit absolue, insondable, dont ils étaient issus.

Insidieux.

Instoppables. »







Ma note Plaisir de Lecture 10/10


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Déguster le noir

Je voudrais commencer par remercier deux amis babéliotes de longue date, pratiquement les premiers depuis que je me suis aventurée sur ce site si dangereux pour moi, en ce sens que les tentations y sont bien trop nombreuses !

Le premier, c'est Yvan Fauth, alias Gruz ici, pour avoir créé et dirigé cette collection sur les cinq sens dont j'ai savouré chaque opus. Grâce à lui, mes yeux, mon nez, mes oreilles, ma peau et mes papilles se sont affûtés, j'ai découvert de nouveaux auteurs (dont j'ai lu des romans par la suite), et dans ce dernier recueil, j'ai dégusté, dans tous les sens du terme ! Yvan, entend les appels de tes fans, s'il te plaît concocte-nous encore un petit dernier avec le fameux sixième sens...

Le second, c'est Messire Godefroy, autrement dit Antyrya, qui suite à un pari sur le futur titre du présent ouvrage (pari que j'ai gagné) me l'a envoyé le jour même de sa parution. Merci à toi Anty, tu es un homme de parole et tu m'as fourni une de mes meilleurs lectures de vacances.



Bon, c'est très bien tout ça, mais quand est-ce qu'on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire ce que j'ai pensé de ces treize nouvelles centrées sur le goût ? Premier constat : il y en a vraiment pour tous les goûts, et à toutes les sauces dans ces presque 300 pages. Du glauque, du terrifiant, du cynique, et même de l'humoristique, chacun y trouvera à boire et à manger.

Second constat : moi qui ne lisais pratiquement pas de nouvelles, excepté celles de Stephen King qui s'apparentent souvent à de courts romans, et bien j'y ai vraiment pris goût, au fur et à mesure de la parution de ces recueils, je les savoure de plus en plus. Elles concentrent les spécificités de chaque auteur, et sauf exception, ne me frustrent plus à cause de leur brièveté. Bien sûr, toutes ne m'ont pas rassasiée de la même façon, quelques-unes m'ont un peu laissée sur ma faim, mais dans l'ensemble je me suis sentie repue à la fin de mon repas, pardon, je voulais dire "de ma lecture".



Mais cessons là les métaphores gastronomiques, je crains de vous gaver !

J'évoquerai d'abord les nouvelles qui m'ont vraiment mis l'eau à la bouche (pardon !), à commencer par celle de Jérémy Fel : "Dans l'arène", dont j'ai d'ailleurs mis un certain temps à comprendre le titre. Elle se situe dans un futur qui pourrait être bientôt d'actualité, et met en scène une petite communauté familiale vivant dans les bâtiments d'une ancienne ferme. Tout est sec, plus rien ne pousse, le ciel est constamment voilé, on étouffe. Aux infos on voit des migrants se faire arrêter, la pollution atmosphérique bat des records, il n'y a presque plus d'eau, bref les curseurs d'aujourd'hui poussés un peu plus loin. Entre les épouses des deux frères qui vivent là, rien ne va plus. Bastien, le fils de Juliette et Olivier, a disparu, manifestement dénoncé pour avoir hébergé des réfugiés. Et Juliette soupçonne fortement Mathilde et Matthias, qui d'autre ? Il n'y a plus personne à des kilomètres à la ronde...Le repas d'anniversaire de Léa, fille de Mathilde et Matthias va précipiter les évènements.

J'ai adoré cette atmosphère angoissante, cette montée en puissance et la brusque révélation qui va complètement changer la perspective, un régal !



Parmi mes préférées également : "La visite" de Nicolas Beuglet, que j'ai trouvée particulièrement savoureuse de par son humour décalé et ses clins d'oeil aux adeptes du bio, du local et de la nourriture "saine". Aujourd'hui est un grand jour, car Gilles va faire la connaissance des parents de son amoureuse, Claire. Marlène et Pierre les accueillent chaleureusement, chez eux tout est beau, y compris Marlène, la très jeune maman de Claire. Pierre, le papa, manie l'humour au second degré, mais la bonne chère va vite détendre l'atmosphère. Attention à ne pas forcer sur le digestif quand même, c'est du costaud !



Dans un tout autre registre, on passe du rire (jaune) aux larmes salées : "Joé", de Christian Blanchard, qui met en abyme l'histoire de Lenny dans "Des souris et des hommes" de Steinbeck. Joé est un doux géant qui n'a qu'un rêve dans la vie, connaître le goût de la mer. Mais elle est loin la mer, et pour l'atteindre il faudra mener bien des combats... Une histoire très courte mais qui m'a beaucoup touchée, d'un auteur que je ne connaissais pas.



Ian Manook, lui je le connais déjà bien, et il ne m'a pas déçue avec "Feijoada" ! Si, vous savez, ce plat brésilien à base de haricots noirs et de toutes sortes de viande, les restes, les bas-morceaux, ce qu'on trouve quoi ! De l'humour très noir, qui rappelle les films de gansters des années soixante, genre "Les tontons flingueurs", un vocabulaire truculent-succulent, et une chute certes attendue mais vraiment bien dans le ton du thème. Excellent !



Et puis, un peu comme le dessert qui vient en apothéose du repas, il y a cette dernière nouvelle, plus longue, un petit polar à elle toute seule, "Scène de crime" de R. J. Ellory qu'on a toujours autant de plaisir à retrouver dans les recueils d'Yvan. Pas d'humour ici, on est sur les traces d'un tueur de jeunes femmes, l'enquêteur est sur les dents, les cadavres décapités et vidés commencent à s'accumuler dans une atmosphère quasi apocalyptique. Erikson, le policier chargé de l'enquête, va en faire une affaire personnelle... Une intrigue fouillée, dont les ressorts psychologiques vont vous retourner les tripes.



Voilà pour mon quinté de tête, mais parmi les autres récits, certains valent leur pesant de cacahuètes aussi. Prenons par exemple celle qui sert d'apéritif, "Le goût des autres", de Bernard Minier. Un check-point tenu par des américains dans le désert en Irak. Leila, muséologue, et son chauffeur Hassan se font arrêter pour un contrôle qui va se prolonger...Des relents de fantastique pour une nouvelle qui aurait gagné à être un peu plus développée, à mon avis.



A suivre, "Ripaille", d'Anouk Langaney, qui nous a concocté un menu très élaboré des apéritifs aux desserts. Une des convives nous fait part de ses réflexions sur les autres invités et la maîtresse de maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a une drôle de vision des plaisirs, de la table mais pas que... C'est assez tordu, mais plaisant, sans plus.



Comme nous avions beaucoup mangé, la nouvelle suivante est tombée à point nommé : "Tous les régimes du monde" de Cédric Sire nous emmène dans le monde du mannequinat, où l'idéal de beauté consiste à faire une taille 32, obtenue en mangeant trois pommes par jour, et au prix de malaises répétés. L'émulation fait des ravages entre Laura et Giulia, mais leur compétition tournera au désastre pour toutes les deux. Un récit glaçant, car certains détails sonnent hélas très vrai.



Pour ne pas rendre ce billet trop indigeste, je ne détaillerai pas les autres nouvelles, bien qu’elles ne manquent pas d’intérêt non plus. Deux d’entre elles traitent du périlleux métier de goûteur, « Amertumes » de Pierre Bordage et « Le goûteur » de Jacques Expert, deux auteurs dont la réputation n’est plus à faire.

« Jalousies » de Sonia Delzongle joue sur le double sens du mot-titre, et évoque le triste sort d’une femme réduite au rôle de poulinière et de servante de son mari à qui elle concocte sans se rebeller de bons petits plats sans attendre la moindre reconnaissance. J'avoue préférer l'auteur quand elle écrit des romans, même si la nouvelle ne manque pas d'intérêt.



"Alfajores" de Nicolas Jaillet nous parle d'un employé de Huei, où l'on transforme de la camelote asiatique en souvenirs "made in France" à grand renfort d'autocollants censés faire authentique. Un jour Pascal "n'a plus le goût"... L'histoire qui m'a le moins marquée, d'ailleurs je ne m'en souvenais plus (j'ai lu le livre pendant mes vacances, il y a un mois !).



Et enfin il nous reste une petite dernière, pour la dent creuse dirons-nous : "Un père à la truffe", de Patricia Delahaie, auteure que je découvre et qui je trouve a parfaitement saisi le concept de "déguster le noir", j'ai beaucoup aimé cet histoire de père qui ressemble un peu à un ogre et qui va passer une journée singulière avec sa gamine de douze ans, qu'il n'a pas vue depuis longtemps. C'est original, et m'a donné envie de mieux connaître l'auteure.



Pour conclure ce looong billet, plus j'en ingurgite, plus je les aime, les nouvelles ! Et je ne peux que vous inviter à une petite dégustation entre initiés, avec des hôtes de marque qui vont vous recevoir aux petits oignons !











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Avec tes yeux

Le nouveau roman de Sire Cédric va avoir quelques effets secondaires sur votre métabolisme.



D’abord au niveau des yeux. Les yeux bien évidemment. Qui s’écarquillent d’étonnement. Que vous allez fermer aussi, devant l’horreur de certaines situations, pour ne pas les sentir se révulser. Votre pouls ensuite, qui s’accélère inexorablement. Votre cœur aussi, qui a quelques ratés, réactions à vos hoquets de surprise. Vos tripes enfin, qui vous font un mal de chien à force de se tordre d’angoisse.



Sire Cédric ne fait pas du thriller tout à fait comme les autres. Bien sûr, on retrouve dans ce roman tous les ingrédients qui font un bon roman du genre : rebondissements, montée de la violence, psychologie travaillée des personnages… Mais l’auteur se fout un peu des conventions et a toujours aimé exploser les frontières des genres.



Son thriller est mâtiné de fantastique, le tout imbriqué si profondément que l’atmosphère de mystère n’en est que plus prégnante. Le genre de fantastique intégré dans le quotidien d’un personnage, Thomas, qui ne comprend plus ce qui lui arrive.



Il semble voir à travers les yeux d’un odieux tueur en série qui torture ses victimes. Thomas spectateur ? Thomas qui sombre dans la folie ? Thomas acteur de l’histoire, très vite.



L’intrigue pourrait sembler cousue de fil blanc. Au contraire, elle est tissée d’un somptueux fil noir, tressée pour donner une intrigue complexe.



Avec tes yeux est un cauchemar éveillé, un « slasher » comme on dit dans le milieu du cinéma. Un terme bien adapté, tant l’écriture et la manière de raconter de Sire Cédric sont très cinématographiques. Pas de fioriture inutile, l’écriture se met au service exclusif de l’intrigue, à coups de chapitres courts et de situations hyper expressives. Une plume qui arrive très vite à rendre réelle cette situation irréelle, et à vous faire croire à cette histoire les yeux fermés.



Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Sire n’a pas froid aux yeux. Certaines scènes sont difficilement soutenables (parfois un peu trop à mon goût), âmes trop sensibles, passez votre chemin.



Mais Sire Cédric est bien trop intelligent pour ne proposer qu’une accumulation d »horreurs. L’émotion est présente également, de quoi se retrouver avec une larme (l’arme ?) à l’œil.



Les ingrédients sont donc là pour passer un excellent moment de divertissement entre frissons et émotions. Une intrigue imaginative et dont il est impossible d’anticiper le prochain rebond. Avec, je dois dire, un sacré sadisme de l’auteur qui a le talent de nous faire croire qu’on va anticiper la suite des événements, alors que non, pas du tout…



Si vous aimez frémir, je ne peux donc que vous conseiller de venir passer quelques heures entre quatre yeux avec l’auteur. Un roman gothique, abouti dans le (les) genre(s). Il va falloir regarder la vérité en face, Sire Cédric, avec son arrivée dans la série Sang d’encre des Presses de la cité, prend un essor qui devrait lui permettre de toucher un plus large public encore. Pensez à manger léger avant de vous lancer dans l’aventure.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Du feu de l'enfer

«Devenir dingue ? C’était bien ce qu’elle ressentait en cet instant. (…)»



C’est avec mon amie Saiwhisper, qu’on repart à l’aventure, avec notre auteur Sire Cédric, qu’on affectionne beaucoup. On choisit dont à lire : «De feu, de l’enfer», son récent thriller, qui est classé dans la catégorie fantastique.



«Je veux simplement me défendre. Mais on ne peut rien faire contre eux, tant qu’on ignore contre qui on se bat.»



Intriguant, Angoissant, Percutant



C’est vraiment une course contre la montre, pour nos deux personnages principaux : Manon et Ariel. Ariel, encore une fois, y entraine sa sœur. Ils ne s’imaginent même pas où ils ont mis les pieds.



C’est un très bon thriller, tu y passes vraiment un excellent moment. L’auteur Sire Cédric maîtrise très bien sa plume, et il manie bien l’intrigue. Il transmet bien les sujets autour de son histoire. C’est certain, qu’il possède un peu de longueur, sur ses théories, mais ça n’enlève rien, à ma lecture. Je retiens, ce qui est important, à mes yeux. Il y mêle aussi une enquête policière, dont on fait la connaissance de deux enquêteurs : Reynald et Selim. Tu te demandes toujours, si on peut faire confiance, surtout dans ce milieu.



Tu suis attentivement le déroulement, jusqu’à la finale. Il m’est arrivé souvent de deviner, et une fois, il m’a vraiment bluffée. Je me rappellerai toujours de la fin, d’où il nous met un petit doute, à la dernière page tournée. Je l’accorde, que c’est un très bon pavé, mais qui se laisse lire, du début, jusqu’à la fin. Je me suis beaucoup attachée à mes personnages et j’ai ressenti toutes sortes d’émotions, dans leurs folles escapades, en leurs compagnies. Il sait très bien manipuler autant les bons que les méchants, et sur ce, il nous tient en haleine, tout le long du livre. Il parvient à garder également notre attention et notre curiosité. Il y ajoute bien tous les ingrédients que j’aime, dans son thriller fantastique.



«Ou parce que les Virgo sont directement impliqués dans les tueries. Parfois les apparences sont simplement ce qu’elles semblent être, capitain.»



Je conclus alors que c’est un excellent thriller : «De feu, de l’enfer», il porte très bien sa marque. Et la question qui se pose : «Êtes-vous prêts à y entrer ?» Il faut être sur ses gardes car la ligne est mince entre ce qui est réel vraiment et la vraie réalité. J’en garde une forte impression et surtout le plaisir de retrouver sa plume, que j’aime tant avec mon amie.



«Au revers, des mots gravés.

DU FEU DE L’ENFER.»



Je remercie ma complice Saiwhisper, de nos échanges autour de ce livre, de notre belle amitié, et de nos papotages. C’est toujours du bonheur de lire, avec toi. Je vous invite donc à aller lire sa très belle critique, à votre tour.



Siabelle

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Le premier sang

Les romans de cet auteur sont un peu comme les chansons de Francis Cabrel, ils me ramènent illico à l'adolescence. J'ai presque l'impression d'avoir à nouveau 16 ans et de lire mes premiers romans un peu angoissants.

Ce n'est pas que le style soit mauvais, mais l'écriture de Sire Cédric est assez prévisible, dès le début du roman, on sait dans quel genre d'univers on se dirige et le scénario est presque fléché, tout ce à quoi on avait pu penser se réalise, mais je reconnais que ce n'est pas désagréable pour autant.

Le titre lui-même est assez évocateur si on a l'habitude de lire ce type d'ouvrage, c'est un terme connu des étudiants en anthropologie et en criminologie par exemple.



Bien qu'il puisse se lire tout seul, ce roman est quand même une sorte de suite à "De fièvre et de sang", on y retrouve les personnages principaux et surtout Eva, une femme policière avec un très lourd passé. Il y a dans ce récit des références aux aventures passés des deux héros et ce roman apporte d'ailleurs un genre de conclusion à l'histoire personnelle d'Eva.



Sinon, côté histoire, on a des meurtres aussi horribles qu'inexplicables, des cadavres mutilés, des sacrifices humains, des phénomènes magiques, du sang, des viscères, des cris d'horreur, des larmes, bref, toute la panoplie pour horrifier les lecteurs.

Je ne boude pas ce genre de plaisir, mais j'en ressors toujours un peu déçue en ayant l'impression de m'être une fois encore fait avoir par la facilité.

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Déchirures

Moi qui voulait découvrir Sire Cédric, voilà qui est chose faite. Quand j'ai vu Déchirures dans la liste des ouvrages à remporter lors de l'opération Masse Critique de l'imaginaire, je me suis empressée de le sélectionner en croisant fort les doigts et bingo j'ai remporté le fameux exemplaire alors merci qui? Jacquie et Michel n'auront pas la vedette aujourd'hui par contre Babelio et les éditions Le pré aux clercs ont droit à toute ma reconnaissance de lectrice pour m'avoir permis de faire cette découverte qui s'est avérée... déchirante !



Déchirures est un recueil contenant neuf nouvelles plutôt réussies. Les personnages qui jalonnent ces courts récits sont en grande partie des écorchés vifs au quotidien bien pourri et comme un malheur n'arrive jamais seul, nos protagonistes ne sont pas au bout de leurs surprises. Gare au démon, il se trouve partout, revêtant la plus belle apparence pour mieux nous berner ensuite...

Le sang gicle, les viscères se répandent, la peau se déchire, une vraie boucherie! Les amateurs de gore et d'horreur y trouveront leur compte, moi j'ai pris mon temps pour tout lire histoire de pas saturer en tournant les pages. Heureusement Sire Cédric a du style et il maîtrise son sujet, à fond dans le gothique et le fantastique, l'étalage de violence n'est pas balancée à l'emporte pièce, tous les récits ont un sens alors ça passe sans trop donner la nausée sauf deux des nouvelles qui m'ont mise mal à l'aise : Deathstars et Chérubins, un peu trop horribles à mon goût mais ça n'engage que moi. Globalement j'ai bien aimé, le tout est mené d'une main de maître, le suspense est au rendez-vous, l'écriture est fluide et le contexte décoiffe d'ailleurs je vais certainement me plonger dans un des romans de l'auteur pour faire plus ample connaissance avec son univers. Je conseille ce recueil aux lecteurs avides de sensations fortes, âmes sensibles d'abstenir.

A découvrir !
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La Saignée

Violent, très

Efficace, surement

Long, un peu trop

Estel est devenue garde du corps, après une bavure policière. Elle est embauchée par un auteur à succès. Très vite, des éléments étranges la poussent à se questionner sur son employeur. En parallèle, des policiers enquêtent sur des séances de torture en direct dans le Dark Web...

Je ressors un peu mitigée de cette lecture. le suspense est bien mené, on tourne les pages avec l'envie d'en savoir plus, mais je n'ai pas accroché avec les différents personnages et leurs interactions. Ils m'ont pour la plupart paru un peu "trop", de Estel, quasiment invincible, fascinée par la violence à Léo, amoureux transi, en passant par Quentin, flic prêt à tout pour faire aboutir ses enquêtes. Peut-être est ce du au fait que l'auteur renchérit encore et encore sur leurs traits spécifiques, amenant quelques longueurs et lourdeurs dans le récit et la description des personnages. J'ai en revanche bien aimé le personnage de Delphine, femme flic intelligente et perspicace.

Dommage, car l'enquête dans le Dark Web est intéressante, et bien documentée et j'ai bien aimé suivre les enquêteurs dans leurs investigations.

Merci aux Editions Fayard pour ce partage qui m'a permis de découvrir cet auteur #LaSaignée #NetGalleyFrance

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Du feu de l'enfer

Sire Cedric est au thriller fantastique ce que Carla Bruni est au murmure maniéré, c'est dire le niveau.



Il y est ici question d'une fratrie.

Un frère et une soeur que tout oppose, n'était un lien de filiation pesant pour cette frangine vouée à sortir éternellement son frérot d'une mouise récurrente.

Manon et Ariel.

Loin de laver plus blanc que blanc, cet Ariel possède le don de vous marroniser la vie en y adjoignant un p'tit fumet des plus désagréables. Et je passe sous silence les mouches afférentes.

Il en fait encore l'affligeante démonstration en venant quémander chez Manon un énième coup de main débouchant sur un énième pffffffffft de lassitude.

Petit conseil perso, les amis, il serait urgemment judicieux de sortir les parasols. Le temps est à la pluie...de cadavres mutilés.



Ne jamais, au grand jamais, contrarier une secte.

Rancunière et sanguinaire, qui plus est.

Manon et Ariel vont en faire l'amère expérience, épaulés en cela par le capitaine Raynal qui ne laisserait pas notre frangine indifférente, aux dires de certaines sources non autorisées.



Sire Cedric nous convie à un jeu de piste sanglant, multipliant les chausse-trappes et les faux-semblants entre deux macchabées délicieusement martyrisés, pour le plus grand plaisir des amateurs de zénitude outrancièrement affichée.



Rarement décevant, l'auteur prouve, une fois encore, de manière éclatante, que le mélange des genres peut enfanter un hybride haletant, prodigieusement addictif, tout en le rendant étonnamment pertinent, voire crédible.



Sire Cedric, en...gore !
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L'Enfant des cimetières

Amis du Fantastique et de l’Irrationnel, bonjour ! Amis ayant les pieds sur terre et allergiques aux romans qui flirtent avec le fantastique, "Passez votre chemin de ce livre"... Mais pas de ma critique.



Si je n'ai rien contre les polars ou les thrillers aux effluves "fantastique" c'est parce que bien souvent, derrière ce qui nous semble démoniaque de prime abord, se cache du concret, comme dans "Le chien des Baskerville" où aucun chien de l'Enfer ne rôde vraiment sur la lande.



Dans ce roman, il n'en est rien ! Les faits étranges que je pensais être expliqué par du concret sentent en fait le souffre. Le vrai souffre... Ici, si on était sur la lande, on éviterait réellement de se promener à l'heure à laquelle les forces démoniaques s'exaltent ! Mhouhahaha.



Bon, vu que le fantastique mélangé à notre monde ne m'a jamais dérangé et que j'aime ça, le roman est passé tout seul, avalé en deux traites assez rapide parce que c'est ce qu'on peut appeler un "page turner".



Mon seul point négatif est que j'ai trouvé le personnage principal, David, manquait un peu d'étoffe au départ alors que sur la fin, il devenait presque un surhomme. Malgré tout, j'ai eu peur pour lui, surtout à la fin, quand l'adrénaline et le suspense sont à leur comble.



Pour ce qui est su personnage du flic Alexandre Vauvert, je l'ai apprécié et j'ai hâte de lire la suite de ses aventures.



Malgré ce petit défaut avec un personnage - qui n'en est pas vraiment un - j'ai passé un bon moment de lecture et dévoré les 580 pages en deux jours.



Une écriture qui pulse, des démons qui s'échappent des pages, des cadavres pas toujours en un seul morceau, de la cervelle qui adhère aux murs, des ombres qui vous grignotent par petits morceaux, des signes cabalistiques tracés au sol, c'était la recette qu'il me fallait pour m'évader dans un autre monde.



Les personnages, que se soit David aidé d'Aurore ou de Vauvert, le flic, ont tous bien remonté la piste du tueur, croisant les données, et bien que Vauvert soit un homme avec les pieds sur terre, il a quand même compris, tel un Fox Mulder, que "nous n'étions pas seuls".



Un roman qui nous transporte ailleurs, une enquête bien rodée, un meurtrier bien vicieux et un joli petit coup de pied au cul sur la fin.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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La Saignée

Mitigé.

Un livre qui démarre très vite, direct dans un vif du sujet original, et l'on se dit que l'on tient du bon.

Malheureusement l'histoire, délayée, s'étiole à en devenir trop prévisible, rythmée par des coups de théatre par trop annoncés.

D'une entrée en matière originale et forte, le roman bascule sur une intrigue policière pour le moins classique de la machination que l'on voir venir tel le scénario du téléfilm policier du samedi soir sur une chaîne tout public.

Le roman eut gagné à être plus concis et en quantité avec un amaigrissement de 200 pages, et en qualité avec une trame nettement plus percutante si plus directe et simple. Sa sophistication aboutit in fine à un scénario banal. Et après son entrée en matière ce constat est grinçant.

Les personnages mériteraient aussi d'être moins caricaturaux, et, pour certains, avec une description allégée ; l'on comprend vite les rouages psychologiques d'Estel, est-il utile d'en remettre une couche toutes les 50 pages?



L'écriture est agréable, la structure du récit, par petits chapitres parallèles se rejoingnant par effet entonnoir pour le bouquet final menée avec talent, renforçant ainsi cette impression de promesse non complètement tenue.

Je reste donc sur ce sentiment mitigé rapport aux avis plutôt positifs, et lirai une autre œuvre de l'auteur pour le confirmer ou l'infirmer.



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La Saignée

Alors qu’il enquête sur un trafiquant d’armes à Marseille, Quentin Falconnier, spécialisé en cybercriminalité, tombe en explorant l’ordinateur de ce dernier, sur un site qui propose des vidéos de mises à mort d’une violence inouïe dans une pièce tout de rouge recouverte : la red room alias « La saignée ». Mais, le détenu décède de mort violente à la prison, alors que Quentin voulait explorer le site dont il a été mystérieusement « éjecté » car identifié comme flic.



Pendant ce temps, à Paris, Estel Rochand, qui avait été suspendue à la suite d’une « bavure policière » s’est reconvertie dans la garde rapprochée de personnes peu recommandables intéressées uniquement par ses dons de championne de boxe.



Démissionnant de son premier job, elle se trouve embauchée par un écrivain douteux Dardeau qui écrit des romans malsains, vaguement inspirés de Cinquante nuances de Grey et va tomber dans un piège redoutable.



Une autre affaire de photographie de torture dans la région parisienne arrive dans le bureau de la police et Quentin va être autorisé à se rendre sur place…



Avec ce roman, on assiste à « bienvenue dans le Dark Web » et ses dérives, notamment ce dont sont capables « les petits génies de l’informatique » quand ils veulent explorer les univers obscurs, les dérives… Jusqu’où peuvent aller aussi les cyber-criminalistes pour entrer dans l’univers des gens pour les traquer : bonjour la transparence, la protection des données… Cela ne rassure absolument pas le lecteur. Mon antivirus et mon VPN sont-ils au top ?



Ce thriller est très intéressant et le suspense, savamment entretenu, fait que, une fois commencé et la première vidéo digérée, on le lit de manière addictive. Les personnages, même les plus odieux, le sont tellement justement qu’on s’accroche pour voir jusqu’où peut aller l’horreur. J’ai dévoré ces 550 pages !



L’écrivain pervers narcissique, manipulateur de haut vol, est très bien étudié. On le voit se dévoiler, peu à peu, tout en se disant qu’on aimerait se tromper. La manière dont il réussit à convaincre ses fans, littéralement sous le charme qui ne pensent qu’à entrer dans son lit et à l’inverse son attitude méprisante vis-à-vis des féministes sont conformes à tout bon manuel de psychiatrie.



Mais, vous l’aurez compris, il y a un mais : la violence. Entre les scènes de coups échangés par les protagonistes, les vidéos d’horreur, c’est souvent à la limite du supportable ; Mais chose étrange, elles ne hantent pas la mémoire et quand le livre est refermé, on ne retient que l’intrigue très solide et palpitante, ce qui fait donc seulement un petit bémol. Il fallait bien que je râle un peu !



C’est ma première incursion dans l’univers de Cédric Sire et si j’ai apprécié le côté haletant de l’intrigue, où l’on en arrive à soupçonner tout le monde, où certains gentils s’avèrent être toxiques. Cette lecture m’a souvent fait penser à un auteur que j’aime bien : Franck Thilliez, car leurs univers se ressemblent.



Un grand merci à NetGalley ainsi qu’aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont je tenterai très probablement le best-seller Vindicta, quand ma PAL sera un peu plus légère…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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