C'est un roman que j'aurai aimé ne pas avoir à lire, car on voudrait ne pas lire l'horrible, le sordide, l'inconcevable.
Et pourtant quel courage a eu Christine Angot, de mettre ses mots crus, choquants sur l'innommable, de décortiquer pas à pas son histoire, doutant parfois de l'avoir vécu tant son entourage voulait l'occulter.
Même si on se sent souvent mal à l'aise, on comprend la nécessité pour la romancière de ne pas nous protéger : édulcorer les images de l'inceste ne rendrait pas compte de la vérité.
Et si, en la lisant, on compensait l'attitude impardonnable de ses proches qui n'ont ni voulu entendre ou ni voulu comprendre.
Accepter ses mots, c'est enfin accorder de l'attention et de la bienveillance à cette adolescente et ensuite cette jeune femme qui en ont reçues si peu.
Commenter  J’apprécie         10
Définitivement taxée de malade, d'hystérique, d'auteur plus que lamentable par la critique et tout particulièrement par Zemmour et Naulleau (sans oublier Pierre Jourde qui l'avait déjà jugée il y a quelques années dans son bouquin remarquable Le Jourde et Naulleau) je crois qu'il n'y a rien d'autre à rajouter sur cette personne qui encombre les rayons des médias et des libraires en semant son fiel et sa bêtise.
Immanquablement vilipendée à juste titre par toute la nation française lors d’anciennes tribulations sur La 2 au cours d’une l'émission politique avec (le fantomatique !!) François Fillon, il est temps pour elle de se faire hospitaliser pour abus de parole et d'écriture.
Cela pue trop, on n'en peut/veut pluS !!
Commenter  J’apprécie         11
Strasbourg, je connais. Grandir sans père, je connais aussi. L'inceste, j'en connais pas mal qui sont passée par là (malheureusement et trop). Alors je comprends tellement que la petite Christine soit attirée par ce nouveau papa qui plus est a une superbe situation (ce n'est pas le cas de tous ces papas lâches!). C'est sur elle est enthousiaste. Et quand son père commence a avoir des comportements bizarres envers elle, Christine le sent bien mais bon, peut être est ce le cas de tout les papas. Qu'est ce qu'elle en sait après tout!
Effectivement beaucoup peuvent rester sceptiques : pourquoi y retourner? Mais mettez vous un peu à sa place : une jeune adolescente, peut être encore très naïve, avec l'espoir d'enfin être reconnue comme la fille de quelqu'un. Parce qu'après tout, ceux qui ont grandi dans une famille avec deux parents, qu'est ce que vous savez de comment on grandit quand il manque une moitié de l'autorité parentale? Ensuite, c'est aussi comme la relation avec un ex : on l'aime encore, on voudrait que tout redevienne comme avant, normal, on y retourne à chaque fois avec ce fil espoir et finalement, notre ex, notre premier amour n'a pas changé, il nous prend de nouveau pour un objet sexuel. Les sentiments ne sont pas là, mais le chantage et l'emprise, toujours. Et comment mettre une croix dessus? C'est notre père après tout...
Donc vous l'aurez bien compris, c'est pas une histoire très jojo. Christine Angot est ce qu'elle est mais ce qu'elle a vécu n'est pas à minimiser. C'est horrible de se faire traiter de la sorte! Comment voulez vous vous construire normalement après avoir vécu cela? La faute n'est pas à mettre sur le dos de l'autrice mais de son père immonde! Comment un esprit sain peut il commettre de telles horreurs? Coucher avec sa fille, mais c'est abject. Enfin bref, c'est également sujet a polemique! Bonne lecture!
Commenter  J’apprécie         20
J'ai bien compris n'avoir rien compris à ce livre: en tout cas, si la prose est souvent belle, le fond est malsain, profondément violent. Je n'ai pas compris le pourquoi de ce livre, étant sans doute bien incapable de livrer autant de moi (autobiographie donc). L'homme est immonde, c'est tout ce qu'on peut retenir.
Commenter  J’apprécie         60
"Le Voyage dans l'Est" est un livre que j'avais envie de lire depuis sa sortie : déjà pour son prix Médicis, mais aussi pour son titre qui m'intriguait beaucoup. Ce voyage, c'est celui de l'autrice qui va rencontrer son père à Strasbourg à l'âge de 13 ans pour tenter de nouer une relation père/fille avec lui. Cependant, elle va être confrontée non à un amour filial, mais à un inceste qui va perdurer de nombreuses années. Le début du livre m'a beaucoup touchée, j'ai trouvé l'écriture touchante mais à la fois percutante, sans nier ou estomper la réalité pour ne pas choquer le lecteur. J'ai éprouvé de la peine pour cette jeune fille qui souhaitait plus que tout l'amour paternel mais qui ne récoltait que des caresses forcées et des baisers volés. La narratrice explique à merveille tout le processus de "faire semblant" qu'elle a mis en place, cette façon de distordre la réalité, faisant comme si elle ne réagissait pas, ne pensait pas, alors que tout son corps était en alerte. Sa tentative, également, de parler à sa mère, aux hommes qu'elle fréquente, sans succès concret. Cependant, plus le livre avançait, plus je me suis lassée : les états d'âme en continu et les prises de conscience sans réel aboutissement dans la réalité ont fini par m'exaspérer. Et le passage sur son journal intime a encore plus contribué à cette lassitude : je n'ai pas du tout aimé le style et je n'en ai pas compris l'intérêt. En bref, un livre en demi-teinte qui n'a pas su me convaincre sur la durée mais dont le début m'a beaucoup plu. Peut-être parce que l'adolescente de 13 à 16 ans m'a davantage touchée, par sa volonté de refuser l'inceste et d'en parler, que l'adulte détachée de sa personne qui revient vers son père à maintes reprises malgré ce qu'il lui fait.
Commenter  J’apprécie         00
Rendre un espace habitable, je dirai même respirable voilà ce que procure la lecture de Christine Angot. Ses mots mettent en lumière la systémique familiale à l'oeuvre dans les situations défaillantes. A chaque ligne on pense que le déclic est franchi pour qu'enfin, sa parole se libère, son père s'arrête, sa mère la protège, les proches s'interposent....et pourtant ce n'est qu'une marche de plus jusqu'à la prochaine étape qui sera pire encore.
Un écrivain dont la subtilité m'a longtemps été caché par l'image médiatique, ma découverte 2022.
Commenter  J’apprécie         00
Le marché des amants - Christine Angot
Un livre sur un couple improbable : Christine Angot et Doc Gynéco.
C’est un roman sur les frontières de l’amour.
L’amour qui déjoue les prévisions et s’il les fait s’approcher, il les sépare de 15 ans !
L’amour bouscule les têtes et les corps. Ce qu’il sépare habituellement, les mœurs, la politique, les amis, dans ce livre rien n’y fait. Ce couple se transforme, les corps se croisent, et par moment dans des échanges, il faut le dire, décousus, qui peut poser question, les font aussi bien s’apprécier que s’éloigner.
Christine Angot marque le pas sur un amour qui se veut sans contrainte pour vivre l’instant présent.
Commenter  J’apprécie         10
J'avais beaucoup regardé Christine ANGOT dans l'émission qui passait le samedi soir et dans laquelle elle était chroniqueuse. Après avoir lu ce premier livre, je comprends mieux son comportement lors de ces émissions, souvent à fleur de peau et s'emportant parfois au-delà du raisonnable sur des sujets qui ne méritaient pas, selon moi, une telle réaction. Christine ANGOT a, à l'évidence, été abîmée par sa jeunesse, à la fois par l'amour sans borne qu'elle vouait à sa mère, mais aussi et surtout par l'absence d'un père qui lui faisait cependant subir lors de leurs rares rencontres des sévices désastreux. Je ne suis pas passionné par l'auteure, je trouve par aileurs qu'elle critiquait bien facilement l'écriture de ses invités alors qu'elle même n'est pas si talentueuse qu'elle aurait pu le laisser croire. Mais ce roman vaut quand même la ecture.
Commenter  J’apprécie         30
J'ai eu du mal a entrer dans l'histoire, n'étant pas habituée a ce format (qui est raconté a la troisième personne et dont les dialogues sont intégré dans la narration). Malgré tout, je me suis vite attaché à l'histoire. Christine et Eric sont attachants et j'attendais avec impatience de lire les pages suivantes. L'auteure raconte sa vie amoureuse avec légèreté alors que celle-ci en est tout l'inverse. Les mots utilisés et la formulation des phrases sont touchantes, j'ai ressenti de la tendresse pour cette histoire. Il y a tant de vérités sur l'amour, que l'on est obligé de s'y retrouver un peu. C'est une très bonne découverte.
Commenter  J’apprécie         10
Franchement, je n'ai rien aimé. L'écriture, la narration, les répétitions, les lenteurs. Je me range du côté des lecteurs, et lectrices qui ne comprennent pas le pourquoi du succès de cet ouvrage. Ce qui est arrivé à cette jeune fille, évidemment, je compatis, je condamne ce père qui ne mérite d'ailleurs ce nom . J'attendais davantage d'un tel drame.
Commenter  J’apprécie         10
Une première pour moi, et c'est illisible.
C'est un roman très court, et pourtant j'ai eu l'impression qu'il était tellement long. J'ai espéré, beaucoup, jusqu'à la dernière page, mais non rien à faire, je ne comprends pas le succès de cette auteure.
Commenter  J’apprécie         40
Premiere lecture de cet auteur pour moi. J ai trouve cet ouvrage tres personnel, franc. Cela demande sans aucun doute du courage pour ecrire ce contenu et une tres grande force. Lecture enchainee sans pause. Il est des ouvrages qu on est content d avoir lu. Et d avoir referme. Car pour nous, lecteur, il ne s agit que d une lecture, justement.
Commenter  J’apprécie         30
Ce livre est troublant. . .
Je ne sais quoi en penser, un roman qui m'a laissée confuse. Les faits sont
racontés d'une manière bouleversante. Auparavant, je n'avais jamais lu de
roman traitant, du sujet tabou, l'inceste. Christine Angot raconte sa vie, et je
ne me sens pas légitime de porter un jugement sur ce qu'elle a vécu, je ne l'ai
jamais vécu. Après, je pense que Christine a une façon d'écrire crue et sans
filtre, d'un côté c'est bien mais de l'autre tout le monde ne peut pas le lire, il
faut avoir le coeur bien accroché. En tout cas j'ai un avis mitigé, j'aime bien ce livre mais le sujet est un peu dure à lire et à subir. Un témoignage poignant.
Commenter  J’apprécie         00
Christine a treize ans quand elle rencontre pour la première fois son père, un moment qu'elle attend depuis longtemps et qui ne va pas se passer comme prévu.
▪︎
Va s'en suivre une relation toxique et incestueuse qui va durer des années même au delà de sa majorité.
▪︎
Dans ce roman autobiographie Christine Angot décortique les relations malsaines, la place du rôle père fille, les répercussions psychologique qui surviennent après ce genre de traumatisme.
▪︎
C'était intéressant, bouleversant, gênant, franc.
▪︎
Commenter  J’apprécie         40
Ce témoignage raconte l’histoire de Christine, cette femme qui, à l’âge de 13 ans, rencontre pour la première fois son père.
Ce père dont elle souhaite tant l’amour et la présence abusera d’elle pendant des années.
Soumise, perdue, détruite, elle raconte comment elle a vécu ces abus et l’immense impact qu’ils ont sur ses choix, ses relations et sa vie de femme.
Ce roman retourne l’estomac, sans surprise au vu du sujet…
Il est écrit avec un rythme altéré, nous laissant reprendre notre souffle après des épisodes très difficiles. Il y a de l’intention dans chaque mot, le style est posé malgré le contenu.
Ce récit poignant est accessible à toutes et tous et la plume fine de l’auteure amène beaucoup d’intensité aux scènes terribles qu’elle a vécue.
J’ai particulièrement apprécié la sincérité de l’auteure et son recul sur son rôle dans ce qu’elle a subi. Le travail qu’elle a fait sur elle-même depuis se ressent et je le trouve admirable.
La manipulation est le sujet dominant, la dissociation entre le corps et l’esprit, l’impact d’un trauma non-soigner font partie également des thèmes qui ressortent de ce témoignage.
Si le sujet est difficile, l’ouvrage est bien écrit, bien construit et permet au lecteur de prendre son temps pour en assimiler le contenu.
Commenter  J’apprécie         60
Beaucoup de belles et émouvantes critiques ont été publiées avant la mienne. Je partage l'émotion, et voudrais en parallèle insister sur l'importance de cet ouvrage, qui permet de comprendre de façon saisissante la destruction opérée par l'inceste. Inceste qui n'a pas (n'est toujours pas ?) été nommé, dans sa spécificité, par la loi française, qui l'assimile de façon générique au viol. Ainsi, les magistrats, les fonctionnaires de police, les éducateurs, les enseignants, les soignants, les psy, devraient avoir cette oeuvre au programme de leur formation. Pourquoi ? Parce qu'elle rassemble toutes les composantes de ces métiers: la Loi, la filiation, le developpementet l'identité symbolique et l'unité psychique de toute personne, la définition de la famille, l'énonciation du droit de la famille et des interdits dont elle se constitue,les devoirs des adultes, la protection des mineurs, la portée symbolique structurante de l'interdit de l'inceste allant jusqu'à la genèse du langage et de la pensée chez l'individu. le clinicien trouvera la description parfaite de la perversion narcissique. le géniteur de Christine Angot ne la "reconnaît" que pour l'asservir à sa propre jouissance, lui barrant l'accès à la féminité et à la sexualité . Il fait de sa fille une image de lui-même, dont il se repaît, lui deniant tout désir qui lui soit propre, toute qualité qui ne provienne de lui, et donc ne lui appartienne inconditionnellement. On repère aussi au passage qu'après son mariage, franchissement symbolique dont l'impossible se manifeste violemment à elle, Christine Angot tombe dans un gouffre sans fond, dont elle ne pourra émerger que très longtemps après, avec le secours de son travail psychanalytique, travail de construction par la parole, qui lui permet aussi de commencer à écrire.
J'ai été particulièrement touchée par le moment de détresse incommensurable où, adolescente, jetée comme un paquet à la gare par son père, parce qu'elle se refuse à lui, elle cherche un lien qui la replacerait dans l'ordre de l'humanité, en parlant mentalement à son sac de voyage. Elle parle de ce moment de deréliction à trois reprises dans le livre. Moment fondateur aussi, puisque le langage, faute de se traduire en parole juste, en parole vraie si elle pouvait alors être adressée à un être humain et entendue par lui, ce langage dont elle a l'usage, pourra être l'outil permettant le travail d'analyse, et la construction par l'écriture.J'ai un respect infini pour Christine Angot, et je suis fière de compter parmi ses lectrices et lecteurs, de lui dire que sa parole est entendue et reconnue par des lecteurs de plus en plus nombreux et de la remercier pour son travail inlassable d'écriture dont la lecture me rend plus humaine.
Commenter  J’apprécie         214
Je n'ai pas aimé ce livre même si Christine Angot parvient à émouvoir le lecteur en donnant la voix a Séverine Nivet violée puis assassinée par un voisin Daniel Collard alors qu'elle a six ans.Devenue ange, du ciel elle "dialogue avec Christine qui elle a été victime d'inceste.L'auteure aime ressasser le sordide et fait parler ses personnages très crûment.Ce qui est dérangeant c'est le lien établi entre les origines sociales de l'enfant Séverine et sa destinée.Il y a peut-être d'autres façons d'aborder la pédophilie par la littérature.Certes, le livre ne manque pas d’être dans la réalité…
Commenter  J’apprécie         21