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Critiques de Henning Mankell (2625)
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La lionne blanche

Il y a deux auteurs de polars qui monopolisent ma bibliothèque, Connelly et Mankell.

Si ce bon vieux Michael revient chaque année imposer un nouveau titre sur mes étagères, le regretté Henning, dont bien des ouvrages sont encore en attente dans ma PAL, était absent de mes lectures depuis trop longtemps.

J'ai donc sorti La lionne blanche de mes lectures en attente, pour mon plus grand bonheur de lecteur du genre.

Peut-être l'un des meilleurs romans de l'auteur que j'ai lu.

A Ystad, Suède,  le commissaire Kurt Wallander est amené à enquêter sur la disparition d'une jeune femme agent immobilier.

Dans le même temps en Afrique du sud, un mystérieux "comité " prépare un attentat contre l'une des personnalités les plus importantes du pays.

Deux événements à des milliers de kilomètres mais qui pourraient bien être liés.

Gare à ceux qui se trouveront sur le chemin des comploteurs.

Un Mankell efficace. Sans temps mort. Ancré dans la réalité de l'époque. (Notamment l'Afrique du Sud post apartheid).

J'ai retrouvé avec plaisir Wallander, le flic cher à l'auteur. Flic, donc, mais aussi, père,  fils, amant, humain quoi... Wallander n'est pas un super héros,  mais quoi qu'il arrive, même s'il doit mettre sa vie en danger il ne lâche rien et va jusqu'au bout de la traque des criminels.

Une lecture que je ne peux que recommander aux amateurs de bons polars.

















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Les chaussures italiennes

J'ai été profondément touchée, car il se trouve dans ces pages quelque chose de grand sur les rapports humains, quelque chose qui dépasse les mots, et qui s'en passe. Mankell nous présente ici une belle brochette de personnes vivant en marge de la société. Ils sont d’une beauté profonde. Je suis surprise, en lisant certains avis, de voir que ceux-ci (pour certains peut-être) ont été ressentis négativement. D'où il est toujours intéressant de lire ce que pensent les autres, c'est assez drôle et instructif sur la façon que l'on a soi-même d'aborder les choses.



Le livre raconte l'histoire d'un ancien chirurgien à la retraite broutant noirement sa solitude sur une île déserte de la Scandinavie. Bougon au possible, il est entouré d'un chien et d'une chatte. Il entretient aussi la foumilière de ses grand-parents. Je dois vous avouer que cette fourmilière trônant au milieu de son salon est bien la seule chose du livre à m'avoir gênée. A mon avis, elle représente peut-être l'angoisse, le mal-être de Fredrik. J'ai savouré les arrivées en bateau de Janson, le facteur, et ses échanges avec Fredrik. Ils m'ont beaucoup fait rire. Nous aimerions mieux connaître Janson, mais tel n'est pas le but. Un jour, Harriet, son ancien amour perdu, débarque sur l'île avec un déambulateur. Elle vient lui demander qu'il réalise une promesse qu'il lui avait faite il y a X nombre d'années. S'en souvient-il encore ? A partir de l'arrivée d'Harriet, tout changera pour lui.



J'ai vécu beaucoup d'émotions avec Fredrik, qui m'a emmenée au fond des bois gelés, et puis dans son passé aussi. Parfois, les choses étaient un peu prévisibles, mais ce n'était pas trop gênant. Sans qu'il soit larmoyant, sauf à la fin où l'on reçoit le coup de grâce (mais je ne vous dis pas comment), ce livre parle d'émotions et aborde des sujets tels que la solitude, la fin de vie, mais aussi d'autres, plus engagés comme aime Mankell, tels que l'émigration clandestine et l'écologie. Avis à ceux qui ne l'ont pas encore lus.
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Les chaussures italiennes

Un joyau! Tel est le roman Les chaussures italiennes. Ciselé à la perfection.



Ce récit à la première personne du singulier d'un ancien chirurgien de soixante-six ans est porteur d'émotions intenses et variées. Lui qui s'était reclus volontairement sur son île de la mer Baltique voit son quotidien et sa solitude volés en éclat suite au retour d'une femme jadis aimée et abandonnée. Son existence prend un virage radical qui le porte en avant tout en l'obligeant à se confronter à son passé. Est venu le temps de faire face. Et qui sait, de trouver une rédemption?



Henning Mankell maîtrise de main de maître son histoire, dans un style sobre et dépouillé. Cette pudeur des mots recouvre cependant un océan de sentiments et d'émotions. Chaque phrase semble se déposer dans l'esprit du lecteur comme un précieux sédiment. Le tout dans un cadre géographique merveilleux, entre îlots et forêts. Un voyage à faire de toute urgence.
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Le retour du professeur de danse

Fin de l'année 1945, un passager est transporté clandestinement, en avion, entre l'Angleterre et l'Allemagne.

Fin de l'année 1999, en Suède, un ancien policier, Herbert Molin, est torturé jusqu'à la mort.

L'enquêté est confié aux services de police du coin, mais un ancien collègue de Herbert s'intéresse de près à cette affaire. C'est un jeune policier à qui l'on vient de diagnostiquer un cancer de la langue. En arrêt de travail, il décide de se rendre sur les lieux du crime pour se faire une idée. Là-bas il rencontrera les enquêteurs en charge du dossier, si le premier est taciturne et l'envoi promené, le second Giuseppe lui fait confiance et lui confie l'avancement de leurs recherches. Ensemble ils collaboreront pour découvrir l'auteur de ce crime odieux. D'autant plus qu'un second, de même nature vient d'avoir lieu chez le voisin d’Herbert.

Un livre d’Henning Mankell ou le commissaire Wallander n'apparait pas. Mais en fait rien ne change. Nous avons là une enquête des plus complexe dans le laquelle HM s'attaque à l'un de ces thèmes favoris : la montée du nationalisme en Europe. Même si l'on connait le meurtrier de Molin depuis le début, je suis toujours émerveillé par la plume de Mankell. L'histoire fourmille de détails qui s'enchaînent, qui glissent les uns vers et dans les autres donnant progressivement une vision de ce puzzle cauchemardesque. Tout dans son écriture se révèle important, les affinités entre les gens, du rapport qu'ils ont avec leur vie et les personnages qui leur gravitent autour. Et surtout la région, comment après une lecture de cet auteur ne pas avoir envie d'aller passer ses vacances en Suède : quel extraordinaire conteur. Si vous n'aimez pas le genre policier Henning Mankell saura vous convaincre.

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Les chiens de Riga

Pour commencer, je m'adresse aux fans de Wallander : Sauraient ils trouver un point commun singulier entre le commissaire suédois et l'inspecteur Columbo ? réponse à la fin.



Deuxième volet des aventures de Kurt. Son mentor est décédé et c'est seul qu'il doit affronter cette société suédoise qu'il ne comprend plus. Il en est à se demander si comme d'autres collègues désabusés, sa place est vraiment au sein de la police.

Pendant ce temps , un mystérieux canot échoue sur les plages de Scanie avec deux morts à l'intérieur. Pas de doute, ces morts viennent de l'est, vraisemblablement du bloc soviétique qui se morcèle dans la douleur au début de ces années 90. Kurt va devoir partir en Lettonie, pays voisin qui lui est inconnu.



Ce n'est pas le meilleur Wallander, même si tout est subjectif en goût. Mais c'est un Wallander fondamental. Après meurtrier sans visage qui ouvre la série en lançant péniblement notre inspecteur, ce volet permet de camper le personnage, d'installer les collègues de travail et surtout de nous mettre dans la tête du commissaire , tant ses pensées sont dévoilées.

Les chiens de Riga posent les fondations de l'envol de la série dès le troisième tome.

Alors bien sur , cela reste un policier. Dans une Lettonie corrompue que Wallander ne comprend pas , il va devoir déjouer les trahisons et les mensonges. Bon , il y a plus accrocheur comme trame :).

Mais Kurt, c'est un concept. On aime le voir hésiter, pataud avec les femmes, intègre et droit dans ses bottes comme la justice dans un dictionnaire.

On fermera ici les yeux sur les poncifs d'un pays satellite à la future Ex Urss. C'est tout pas beau, c'est pauvre, c'est corrompu.On nous le dit 26 fois , on se croirait chez Derrick. Mais on s'en fout, on l'aime à Kurt, sa modestie, sa vie imparfaite qui nous rappelle les nôtres. On est prêt à le retrouver dans le guerrier solitaire , sans doute l'une de ses meilleures enquêtes.



La petite devinette : Columbo et Wallander roulent tous les deux en Peugeot. Ce qui ne serait pas surprenant pour Moulin et Cordier l'est u peu ici quand même!
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Une main encombrante

Court roman qui devait être la dernière enquête du policier cher à Mankell .

A la recherche de sa future maison, Wallander se prend les pieds dans ce qu'il prend pour un râteau et qui s'avère être une main ...

Débute alors une remontée dans le temps pour trouver a qui peut bien appartenir ce squelette enterré 60 ans plus tôt et dont la mort n'a rien de naturelle, et éventuellement trouver le coupable.

Un petit plaisir de lecture comme on aime s'en offrir sans modération...

Monsieur Mankell, votre roman, vous auriez dû le faire plus long...
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Tea-Bag

Elles s'appellent Tea-Bag, Tania et Leïla, ou Irina, Tatiana... peu importe leurs prénoms puisque ce sont elles qui se sont les ont attribués. Elles viennent du Nigéria, d'URSS ou d'Iran. Et, elles ne veulent pas conquérir l'Amérique mais la Suède.

Il s'appelle Jesper Humlin. Il est poète à ses heures perdues, hypocondriaque, boursicoteur et est tiraillé entre sa petite amie qui lui réclame des enfants, sa mère, un brin fantaisiste et tyrannique et son éditeur, soucieux de rentabilité.

Ces quatre-là, rien ne les prédestinait à se rencontrer et encore moins à se raconter leurs histoires. Et, pourtant, au cours d'un atelier d'écriture improvisé, dirigé par Jesper, ils vont faire connaissance.

A tour de rôle, ces trois immigrées lui raconteront leurs périples, leurs voyages et leurs pays d'origine. En mal d'inspiration, Jesper trouvera finalement un bon sujet pour son prochain roman auquel personne ne semble attacher d'importance.



Tea-Bag est un roman social qui dépeint avec force d'un côté la vie privilégiée que mène ce poète et, de l'autre, la vie tumultueuse et chaotique des immigrés. On retrouve beaucoup d'émotion au cours des passages où elles se racontent, mais également un peu d'humour et de désinvolture dans l'attitude de Jesper.

Tea-Bag, à découvrir comme un très beau témoignage et un bel hommage que rend Mankell aux immigrés...
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Les chaussures italiennes

Presque lu d'une traite, j'ai toutefois bien failli abandonner la lecture de ce roman en cours de route en raison d'un revirement de situation par trop évident que j'ai perçu comme une diversion à un rythme de narration qui m'avait happée jusque-là; c'est comme si on m'avait alors tiré le tapis sous les pieds. J'ai failli perdre l'équilibre et laisser le roman à son sort ! Mais j'ai persisté avec un plaisir grandissant. Le visage des personnages se dessinait avec de plus en plus de précision de même que les liens qui les unissaient. À un moment, le désespoir d'un des protagonistes incarne à lui seul toute la solitude de chacun des personnages. Il y a l'ermite, ex-chirurgien, seul sur son île, qui a perdu la foi en l'autre et en lui-même. Pour cet autre, c'est ce chagrin d'amour, la colère qui se cache derrière, le rejet, l'abandon sans aucune explication et la somme de tout cela traînée la vie durant comme un boulet au pied. À lire !
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Profondeurs

Loin des yeux, loin du cœur.

En 1914, alors que la guerre déploie son ombre jusqu'aux portes de la Suède, Lars Tobiasson-Svartman est hydrographe, officier de marine. Sa mission est de mesurer des distances et de sonder le fond des mers pour établir des routes que les bateaux pourront emprunter. Marié à Kristina, ils n’ont pas d'enfant, leurs rapports sont à l'image du climat du coin.

C'est lors d'une de ces longues missions, sur un îlot désertique, qu'il fera la connaissance de Sara, elle a perdu son mari quelques temps auparavant. Très vite ils vont devenir amants et Lars va déraper de mensonges en mensonges essayant désespérément de contrôler la situation.

C'est un livre de Mankell que je ne connaissais pas, découvert au détour d'un rayon de la nouvelle médiathèque dont je fais partie. Pas de commissaire Wallander dans celui-ci, bien qu'il y ait un nom approchant Welander.

Tout doucement l’auteur nous attire vers le fond, vers les profondeurs, vers une lente dérive de ses personnages. Cette histoire ne se résume pas qu'aux trois principaux, avec Mankell, il y a toujours des événements parallèles qui viennent se greffer apportant de la richesse à la trame principale.

Je suis toujours aussi émerveillé par les talents de conteurs de Mankell. Sa façon de décrire les situations, les rapports entre les gens, les paysages, ça façon d'avancer dans le scénario, tout me transporte, tout me passionne dans ses bouquins.

L’un de mes trois conteurs préférés avec Robin Hoob et désormais Pierre Bordage.

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Profondeurs

C’est certainement le roman le plus poétique et le plus mélancolique de l’œuvre de Mankell.

L’écriture très imagée donne la place aux éléments naturels du paysage nordique. La mer est le point d’ancrage, les dialogues sont écrasés dans un silence âcre et il y a comme un voile de crêpe qui entoure le récit dans un brouillard diffus.

Mankell sonde les voies intérieures du cœur et cartographie nos vies, qui peuvent devenir de lents naufrages, entraînant tout et tous sur leur passage. Comment il est simple de vaciller dans le gouffre et partir à la dérive, brisant les branches qui nous retiennent…

C’est triste, c’est noir, c’est sombre, c’est tragique, mais il y a une forme de beauté dévorante de désespoir qui m’a touché en profondeur.



Un roman taiseux à la beauté fragile qui nous traverse de frissons de mélancolie.

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Le cerveau de Kennedy

J'ai moyennement aimé. Je dois admettre que je suis un fan inconditionnel des enquêtes de Wallander alors je suis toujours un peu déçu quand Mankell met de côté son personnage fétiche. Dans certains cas, ce fut très concluant, dans d'autres, moins. le cerveau Kennedy me laisse mitigé. D'abord, son héroïne est assez atypée (une femme dans la cinquantaine). Ensuite, il y a enquête, oui, mais pas policière. Il s'agit davantage d'un mystère à élucider. Et ce titre, plutôt énigmatique, approprié mais en même temps, pas beaucoup.



Louise Cantor découvre le cadavre de son fils de vingt-cinq ans, apparemment mort suicidé dans son lit. Mais elle ne croit pas à cette hypothèse et commence à creuser dans le passé d'Henryk, un passé dont elle ne soupçonnait pas l'étendu et le mystère. de Stockholm à l'Australie (où vit reclus depuis longtemps Aron, son ex-mari) à Barcelone puis enfin le Mozambique. Partout, cette présence qui rôde, entoure, fait peur. À plusieurs endroits dans le roman, je me suis surpris à ressentir de l'anxiété, à anticiper la suite avec appréhension. le suspense fonctionnait à merveille.



Louise Cantor est une archéologue de métier. Son travail consiste à fouiller à la recherche d'indices du passé mais, habituellement, il s'agit de traces qui ne la concernent pas directement. Dans ce cas-ci, elle est émotivement affectée. Ses découvertes la trouble profondément. D'autant plus qu'elle a une histoire trouble (la mort de sa mère, alors qu'elle était toute petite). Mankell s'est trouvé une protagoniste peu conventionnelle et c'est tout à son honneur : peu d'auteurs ont l'audace (ou simplement l'idée) de mettre vedette une quinquagénaire.



Louise Cantor est peut-être une femme de tête, n'empêche qu'elle n'est pas dans on élément. Elle s'est sans doute lancée dans une aventure qui la dépassait. Déjà, après la disparition d'Aron, elle commence à avoir peur. Mais elle ne lâche pas prise. Quand elle se retrouve seule au Mozambique et que ses contacts meurent ou agissent de façon étrange (pour ne pas dire menaçante), elle fléchit un peu. Mais son désir d'aller jusqu'au l'emporte. Elle est seule et fragile mais en même temps courageuse, déterminée.



Louise Cantor est tout ça, certes. Mais la détermination n'est pas toujours suffisante. En tous cas, pas dans le cas du Cerveau Kennedy. Même si la fin de ce roman est tout à fait appropriée, elle ne m'a pas vraiment plu. Il restait beaucoup de mystère que j'aurais aimé voir éclaircis mais je suppose que c'est aussi ça, la vie : des questions qui restent sans réponses. du Mankell, quoi ! Il a l'habitude de nous faire réfléchir sur un tas de sujets et il réussit encore. Ombres du passé, SIDA, préoccupations sociales, Afrique noire, etc. Tout y passe.
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La Muraille invisible

Un homme qui meurt apparemment de mort naturelle, un chauffeur de taxi violemment assassiné par deux jeunes filles, et voici l'inspecteur Wallander lancé dans le labyrinthe d'une enquête complexe où les menaces pèsent sur le monde et sur sa vie.

Il y avait longtemps que je n'étais pas retourné du coté de chez Henning Mankell. Quel plaisir que de le retrouver et de retrouver par la même occasion son policier favori.

Un roman rythmé, où se mêlent avec réussite, action et suspense.

Rien que du plaisir pour l'amateur de polar que je suis...

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Les chaussures italiennes

Il était, depuis sa sortie, dans ma liste "à lire"; je n'en ai eu que des échos positifs et quand un ami m'en a reparlé la semaine dernière je me suis dit qu'il fallait vraiment que j'aille le chercher! Je m'y suis mise hier soir et je ne l'ai quasi pas lâché!

Un homme a trouvé refuge dans la solitude, sur une île, pour échapper aux ennuis, à tout ce qui lui faisait peur ou l'obligeait à s'engager en fait... Un évènement en entraînant d'autres, toute sa petite vie bien orchestrée va se retrouvée chamboulée en l'espace de quelques mois.

Un superbe roman, une balade à l'air pur, une prise de conscience même!

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Meurtriers sans visage

Si je suis aujourd'hui ce que l'on peut appeler un lecteur compulsif, je le dois en partie à Henning Mankell et en particulier à sa série Wallander.

Comme beaucoup d'autres , je me suis attaché à ce anti héro suédois, divorcé, un peu alcolo, ayant une hygiène de vie déplorable, s'occupant de son père, cherchant l'amour et devant composer avec ses partenaires de travail. Un être humain en fait, loin de ces flics américains tirant sur le super héro. Wallander est sans doute l'un des précurseurs du polar nordique.

A l'époque , soumis aux caprices de l'éditeur, impossible de lire la saga dans l'ordre.

Meurtriers sans visage n'est pas le meilleur opus de la série, derrière le guerrier solitaire par exemple ou les feux de la Saint Jean mais il en contient les grandes caractéristques et pour les fans , il permet de côtoyer Rydberg, celui qui deviendra le mentor de Kurt. D'où l'intérêt de lire la série dans l'ordre chronologique. je n'ai jamais compris que des éditeurs puissent infliger cela aux lecteurs.

L'énigme est somme toute banale, deux vieux se font trucider pour une raison inconnue. Il n'y a aucun indice . La police d'Ystad est dépourvue mais la suspicion des "étrangers" va entraîner des représailles.

Comme souvent, le livre sert de base à une profonde réflexion sur la mutation de la société suédoise, dans une paisible campagne loin de Stockholm. Ici, le thème de l'immigration est abordé et les thèmes évoqués , on est 1990, n'ont pas bougé d'un iota 30 ans plus tard.

Les énigmes de Henning ne sont sans doute pas les plus haletantes, les plus sexy ou macabres mais elles ont cette part d'humanité qui nous rapprochent forcément de son héro. Je ne saurais trop vous conseiller cette série si vous vous intéressez au genre .

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Les chaussures italiennes

Un homme de soixante-six ans qui vit quasiment en ermite sur une île de la Baltique.Un homme qui a vécu toute sa vie en ayant peur des sentiments trop intenses pour pouvoir être contrôlés et qui ne sait réagir que par la fuite, l'esquive. L'arrivée d'une femme sur son île, va faire ressurgir son passé, l'obliger à trouver des réponses. Elle agira comme une messagère en rompant le sortilège qui l'avait maintenu si longtemps sur cette île. Elle lui demandera de remplir une promesse et de là découlera de nombreux évènements qui l'aideront à y voir plus clair et qui donneront un sens à sa vie.

" Mais pourquoi étais-je devenu cet homme en quête de nouvelles cachettes plutôt que d'intimité? Pourquoi avais-je toujours vécu comme un renard avec plusieurs issues à son terrier?"

Au bout du compte, au crépuscule de sa vie il pourra dire: "Nous étions arrivés jusque là. Pas plus loin. Mais jusque là."

J'ai beaucoup aimé me retrouver sur cette île; les grands espaces, les ciels étoilés, le silence. Un endroit où on aimerait y trouver refuge, loin du monde turbulent et changeant.

Ce roman aborde de nombreux thèmes essentiels comme la solitude, la mort, l'abandon, le mensonge, la trahison . Certains choix que l'on fait et pour lesquels il n'y a pas de retour en arrière possible, pas de possibilité de refaire les choses autrement.

Ce livre me donne envie de découvrir d'autres romans de cet auteur, car son écriture est très belle, poétique, avec des citations magnifiques, comme je les aime. C'est donc un coup de cœur pour moi, autant pour les idées que pour les personnages le paysage grandiose.
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Les chaussures italiennes



Le thème récurrent qui sous-tend l’œuvre est celui de la recherche de soi ou comment l’amour, sous toutes ses formes mais toujours pudiquement ici, souvent à la frontière du simple souci de l’autre, peut recréer du lien social, des attaches affectives fondamentales pour des personnages qui, pour des raisons différentes, sont en rupture de la société, condamnés à la solitude, l’incompréhension, la violence ou la mort. Ou comment un évènement fortuit, une rencontre non sollicitée, une découverte inattendue peut transformer une vie d’ombres et de désespoir un des univers possibles qui amènent à se reconsidérer soi-même, à envisager de donner du sens à une vie qui n’en avait plus guère.



Or, et c’est la force de ce roman, l’auteur sait ne pas tomber dans le pathos, le tragique ou l’hypertrophie face à des thèmes aussi lourds. Au contraire, une écriture maîtrisée fondée sur les nuances, les infimes variations du quotidien, la vertu de laisser au temps le soin de donner et prendre du sens font du livre un récit aux profondes racines, puissant sans ostentation, souvent bouleversant.



Un homme de soixante cinq ans vit seul sur une île de la Baltique simplement accompagné d’un vieux chat, d’un chien souffreteux et d’une fourmilière géante qu’il a laissé s’installer depuis dix ans dans son salon déserté. Il vit reclus là, simplement visité d’un facteur que la présence de cet ancien chirurgien, retiré du monde et de lui-même, conforte à ce que cet employé des postes se considère comme un éternel malade imaginaire. L’activité principale de l’habitant solitaire îlien consiste à creuser un trou dans la glace de la mer et à s’y plonger, en un geste de catharsis symbolique et douloureux.



Soudainement, la vie de cet homme va basculer lorsque, Hariett, une femme qu’il a aimée trente ans plus tôt et qu’il a abandonnée sans explication, lâchement, va surgir inopinément. Hariett est en phase terminale d’un cancer et vient solder une existence entachée d’un lourd secret.



A partir de cette survenue, notre homme va devoir quitter son île, partir à la quête de souvenirs profondément enfouis dans les forêts enneigées d’une Suède glaciale et solitaire, accepter d’être ce qu’il ne pouvait imaginer être en faisant une découverte capitale. Par la magie de rencontres que je vous laisserai le soin de découvrir et parce que celles-ci vont lui donner la force de sortir de sa réclusion volontaire, il va alors entreprendre une démarche de repentance envers une patiente dont il a brisé la vie, suite à une erreur médicale. Une démarche qui, à nouveau, va lui ouvrir les yeux sur des misères, des terreurs et des horreurs bien plus profondes que les siennes propres et, peu à peu, l’obliger à prendre conscience de la fatuité de son isolement jusqu’à redonner un sens à une vie qui était dans une impasse totale.



Chaque personnage est porteur d’une souffrance particulière qui a besoin d’un autre, d’actes souvent incompréhensibles au premier abord pour s’exprimer et devenir, plus ou moins, supportable. C’est de la combinaison de ces maux, de la juxtaposition des chemins ne menant nulle part de tous ces personnages que sortira un avenir positif redevenu possible parce que ceux qui auront survécu auront su accepter de s’assumer.



Un vrai coup de cœur pour mon premier livre de cet auteur.



Vraiment un excellent roman.







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La cinquième femme

« La Cinquième Femme » est le second ouvrage d'Henning Mankell qui me passe par les mains, le premier de la série mettant en scène l’inspecteur Wallander. Je l’ai eu en prêt sous le format .2, format paysage qui s’ouvre verticalement. J’avoue que ce format est pratique car il se glisse partout même dans un sac féminin surchargé (pléonasme ?). Le papier fin m’énerve un peu, m’obligeant à mouiller le bout de mon index à chaque page lue. Facile à lire lorque je suis assise mais beaucoup moins en position couchée



C’est un roman à lire lentement et c'est le temps qu'il faut pour s'en imprégner et le savourer. Il raconte la vie quotidienne d'un policier, Kurt Wallander, antihéros tout en introspection, solitaire, tenace et l’épreuve pénible qu'il traverse : le deuil de son père. Mankell nous fait partager sa vie personnelle avec l'avancement d'une enquête pénible, construite de façon détaillée qui confine au documentaire. Loin du sensationnel, il donne un bon aperçu du travail long et fastidieux mené lors d'une enquête. L’auteur décrit de façon presque clinique, le mécanisme de la pensée du policier qui associe observation, réflexion et intuition, laisse les faits infuser dans son esprit, repasse en revue les éléments accumulés, attentif à ne rien oublier. Avec une sensibilité particulièrement développée, il combine au fur et à mesure les faits, les réflexions, les impressions, les paroles pour laisser éclore l’information qui amènera à la résolution de l’enquête.



J’ai apprécié la qualité de l'écriture avec sa prose lente, journalistique et sa construction soignée. La profondeur des portraits et l'utilisation de détails de dialogue et de décors m’ont marquée. « Le vent s’empara de son manteau », « La peur le lacéra comme une griffe », « Le silence se fit dans la pièce. Pour la première fois, l'enquête tout entière semblait retenir son souffle ».

Pas de suspens ou de retournement de situation. La progression de l’enquête est difficile, laborieuse et l'intrigue lente. C’est un roman sombre rempli d’introspection et de considérations moroses sur une société qui évolue mais pas toujours dans le bon sens. Les personnages sont attachants, l’enquête est un vrai travail d'équipe, avec des policiers atypiques qui apportent une valeur ajoutée à l'histoire.



Lire Mankell, au-delà de l'histoire et de l’enquête c'est également découvrir la Suède que je connais mal. Il en trace un portrait social et culturel plus noir qu’imaginé. Thèmes abordés : le malaise social suédois, les milices privées, l'émigration, le manque de policiers sur le terrain, la difficulté pour les femmes d’élever leurs enfants tout en travaillant, la montée générale de la criminalité violente et complexe et en particulier, celle de la criminalité féminine, le mercenariat.



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Les morts de la Saint-Jean

Trois étudiants se sont donné rendez-vous avec perruques et habits d'époque pour un pique-nique champêtre d'un autre siècle. Mais la fête tourne court. Un tueur abat les trois convives. Pourtant, dans le mois suivant, leurs parents reçoivent des cartes postales de diverses villes d'Europe de leur part. Une mère prétend que l'une de ces cartes imite l'écriture de sa fille mais personne au commissariat d'Ystad ne semble la prendre au sérieux. Jusqu'au jour où les cadavres décomposés des jeunes refont surface.

Les choses s'aggravent lorsque, inquiet du silence de son collègue Svedberg, Wallander le découvre dans son appartement, mort d'une balle dans la tête.

Ces deux histoires seraient-elles liées ?



Mankell nous impose ici une histoire forte et dramatique, son intrigue est parfaitement ficelée. Révélations et rebondissements font que ce polar nous tient en haleine jusqu'au bout.

A travers ce thriller, Mankell soulève le problème de l'évolution de la société qui est de plus en plus touchée par de nombreux changements et où une violence irrationnelle et aléatoire susceptible de frapper aveuglément se développe.

Les morts de la Saint-Jean : ils pourraient bien vous brûler les doigts...
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Les bottes suédoises





Fredrik Welin, vit seul sur une minuscule ile de la Baltique. Médecin à la retraite au lourd passé, une erreur médicale le hante depuis des années, il a très peu de contact avec les habitants du continent. Une nuit sa maison est détruite par un incendie d’origine douteuse. Fredrik Welin, 70 ans ne possède plus rien.



Pourquoi survivre à un l’incendie de votre vie se questionne-t-il ?. Mais Fredrik a encore un rôle à jouer auprès de Louise, sa fille, qui réapparait après des années de silence, auprès de Lisa, une journaliste venu enquêter sur les causes du sinistre, auprès de Jansson le facteur hypocondriaque. Il y aura trois décès, bruts, soudains, la mort à l’œuvre devant Fredrik, comme une répétition à sa propre mort.



À son âge Fredrik à pourtant des choses à apprendre parce que les êtres sont rarement ce que l’on croit qu’ils sont et il nous faut toute une vie pour comprendre que la vérité est à jamais provisoire et changeante.



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Crépusculaire et pourtant débordant de vie « Les bottes suédoises » est le dernier roman d’Henning Mankell décédé en octobre 2015. Un roman tendre sur le bilan d’une vie, sur l’amour que l’on donne ou que l’on a donnée, sur l’amour que l’on reçoit.



Un roman profond sur la mort, à croire qu’il n’y a que les suédois pour parler de cela, impossible de ne pas penser à « Sarabande » le dernier film de Bergman (beau-père de Mankell). Créateur du commissaire Wallander, on savait le romancier bourré de talent, avec ses deux derniers romans « Les chaussures italiennes » et « Les bottes suédoise » il atteint le niveau de la très grande littérature.



Ses polars pouvaient se lire comme des essais philosophiques, ici, il nous livre un roman philosophique, qui se lit comme un polar.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La faille souterraine et autres enquêtes

Il est morne, il est taciturne, il préside, à son bureau du commissariat d'Ystad, aux enquêtes sur des crimes inquiétants. Il porte un joli nom, Wallander.



Ce recueil d'enquêtes captent quelques moments importants de la vie professionnelle mais aussi personnelle de notre enquêteur favori. On apprend comment à 22 ans il accède à la brigade criminelle de Malmô au terme d'une enquête menée en solo. Mais cela ne se fait pas sans soucis, on s'en doute. Par exemple, dans sa relation avec Mona, la femme de sa vie, qu'il plante sans arrêt à leurs rendez-vous au gré des accélérations de l'enquête.

Et même un peu d'humour suédois, de-ci de- là, cahin -caha, va chemine, va trottine, dans ces récits de policier désabusé.

Ainsi 5 enquêtes, comme aussi 5 photographies différentes entre 1969 et 1990 d'un enquêteur qui se dépatouille comme il peut avec un père acariâtre, une ado qui grandit ou des femmes qui ne remplaceront jamais Mona. 5 enquêtes qui ne décevront pas les amateurs de la fameuse série des Wallander.

En remontant ainsi le temps, j'ai retrouvé avec plaisir le vieux Rydberg, le mentor de Wallander, l'ambitieux Martinsson et bien d'autres personnages qui gravitent autour d'Ystad.

Même si, pour encore paraphraser le Saturne de Brassens, il a payé la gabelle avec ses quelques cheveux de sel, Mankell parvient toujours à renouveler son héros en 2012.
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Henning Mankell et Kurt Wallander

Deux hommes sont retrouvés morts sur un canot, exécutés d'une balle dans le cœur. Les corps sont identifiés : des criminels lettons d'origine russe liés à la mafia.

Meurtriers sans visage (1994)
Les Chiens de Riga (2003)
La Lionne blanche (2004)
L'Homme qui souriait (2005)
Le Guerrier solitaire (1999)
La Cinquième Femme (2000)
Les Morts de la Saint-Jean (2001)
La Muraille invisible (2002)
Avant le gel (2005)
L'Homme inquiet (2010)

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