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Citations de Henry Miller (1057)


L’individu créateur, au cours de la lutte qui l’oppose à son milieu, est censé connaître une joie qui compense, quand elle ne les dépasse pas, la souffrance et l’angoisse de l’être qui cherche à s’exprimer parfaitement. Il vit dans ses œuvres, disons-nous. Mais ce genre de vie, unique de son espèce, varie extrêmement selon les individus. Ce n’est que dans la mesure où l’on est conscient d’une vie plus large, plus abondante, que l’on prétendre vivre dans ses œuvres. Là où il n’y a pas réalisation, quel objet, quel avantage peut-on trouver à substituer la vie imaginative à celle, purement aventureuse, du réel ?
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Il est rare qu’un homme n’ait pas éprouvé, à un moment de sa vie, le sentiment d’être en si parfait accord avec toutes choses qu’il ait été sur le point de s’écrier : «Ah, maintenant je pourrais mourir !» (...) Je crois que dans de tels moments nous essayons de nous dire à nous-mêmes ce que nous savons depuis longtemps mais que nous avons toujours refusé d’admettre : que vivre et être mort ne font qu’un, que tout est un, et que vivre un jour ou mille ans ne fait aucune différence.
Confucius l’exprime ainsi : «Si un homme voit la Vérité le matin, il peut mourir le soir sans regret. p 49
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J'applaudis, en Tropique du cancer, le manuel de ma génération ... Pour moi, c'est sans conteste le seul ouvrage digne de l'homme dont le siècle puisse se vanter. Lawrence Durrell
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Nous habitons un monde de fantômes. A peine l'univers est-il né qu'il est déjà moribond. Les gens gâchent leur vie, un pied dans la tombe et l'autre encore coincé dans l'utérus... Ils ne grandissent jamais et vieillissent avant l'âge, dès qu'ils poussent leur premier couinement de protestation en s'apercevant qu'ils sont seuls et ne doivent plus compter sur personne.
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Vous savez, dans la vie, il y a une chose qui me gêne et me fait mal chez les gens : c'est qu'ils ne veulent jamais accepter la grandeur chez les autres.
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« Je pense en ce moment à l'absence de ces éléments essentiels de vie qui permettent à une société d'êtres humains d'exister réellement.

La grande carence fondamentale, partout évidente dans·notre monde civilisé, c'est l'absence totale de tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à une forme d'existence communautaire.

Nous sommes devenus des nomades de l'âme. Tout ce qui ressortit à l'âme s'en va à vau-l' eau, ballotté par les vents, comme autant d'épaves. Le village de Hagia Triada, de n'importe quel point du temps qu'on le regarde, se détache comme un joyau de pure logique, d'intégrité, de sens. »

(p. 135)
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Vous avez l'air de croire que je suis un grand érudit -mais ce n'est pas le cas. J'ai beaucoup lu, mais jamais en universitaire ! Deux auteurs dont je me demande si vous les avez lus : 1. Dostoïevski, 2. Isaac B. Singer ? Ou mon éternel favori : Knut Hamsun, auteur de La faim, Victoria et de Mystères, entre autres. Vous l'avez lu ? J'aime énormément la façon dont il traite de l'amour. Mystères est ce que je préfère, de loin. Je l'ai lu six ou sept fois, je le relirai encore demain si on me le met dans les mains.
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J’ai commencé dans un chaos et une obscurité absolus, dans une tourbière ou un marais d’idées, d’émotions et d’expériences. Aujourd’hui encore je ne me tiens pas pour un écrivain, au sens ordinaire du mot. Je suis quelqu’un qui raconte l’histoire de sa vie, processus qui semble de plus en plus inépuisable à mesure que j’avance. Comme l’évolution du monde, il est sans fin…
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N'est-il pas étrange que ces livres, ces livres qui appartiennent à ma jeunesse, soient pour moi plus importants que tout ce que j'ai lu par la suite ?
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Je me retrouvai bientôt dans une fureur noire. Tout ça parce qu'il ne restait pas une seule miette de pain dans l'appartement. Quelle bêtise ! Complètement idiot ! Dans mon délire, je me mis à rêver des milk shakes maltés, me appelant qu'en Amérique il y en avait toujours un verre supplémentaire qui vous attendait dans le shaker. Ce verre de rab m'obsédait. En Amérique, il y avait toujours plus que nécessaire, jamais moins.
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Cesse complètement de travailler et crée ! Car la création est jeu, et le jeu est divin.
Tel est le message que je reçois chaque fois que je lis la vie de Van Gogh. Son désespoir final, s'achevant dans la folie et le suicide, pourrait être interprété comme une divine impatience. "Le Royaume des cieux est ici, disait-il. Pourquoi n'entrez-vous pas ?"
Nous versons des larmes de crocodile sur sa fin lamentable, oubliant l'explosion de splendeur qui la précéda. Pleurons-nous quand le soleil sombre dans l'océan ? La magnificence du soleil ne nous est révélée pleinement que dans les quelques instants qui précèdent et qui suivent sa disparition. Il reparaîtra à l'aube, autre magnificence, autre soleil peut-être. Tout le long de la journée, il nous nourrit et nous soutient, mais nous y prêtons à peine attention. Nous savons qu'il est là, nous comptons sur lui, mais nous ne lui offrons ni actions de grâce, ni dévotion. Les grands luminaires, tel Nietzsche, tel Rimbaud, tel Van Gogh sont des soleils humains qui subissent le même sort que l'astre céleste. C'est seulement lorsqu'ils sombrent ou ont disparu à la vue que nous prenons conscience de la gloire qui était la leur. En pleurant sur leur disparition, nous aveuglons nos yeux à l'existence d'autres soleils nouveaux. Nous regardons en arrière et en avant, mais jamais notre regard ne perce droit au coeur de la réalité. [...] Un peu trop de lumière, un peu trop d'énergie (ici-bas), et l'on devient inapte à vivre dans la société humaine. La récompense du visionnaire, c'est la maison de fou ou la croix. Un monde gris et neutre est notre habitat naturel, semblerait-il.
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J'ai vu tout de suite qu'il était fait pour le monologue, comme Cendrars, comme l'astrologue Moricand. J'aime le monologue; je le préfère encore au duo, quand il est bon. C'est comme si vous regardiez quelqu'un écrire un livre expressément pour vous : il l'écrit, le lit à haute voix, le joue, le révise, le savoure, s'en délecte et se délecte de votre joie, et puis le déchire et lle disperse aux quatre vents. Spectacle sublime, car, tout le temps où il est en scène, vous êtes Dieu pour lui — à moins que, par hasard, vous ne soyez le dernier des veaux, des impatients et des butors. Auquel cas, l'espèce de monologue dont je parle ne se produit jamais.
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.......Les choses que nous avons passent, et par leur nature éphémère même elles sont sans valeur. Donnez-nous quelque chose que nous puissions garder et appeler nôtre à jamais
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Quant à la vraie lecture- qui, elle, ne cesse jamais-elle peut se faire avec n'importe quoi: un brin d'herbe, une fleur, un sabot de cheval, les yeux d'un enfant quand l'extase ou l'émerveilement y allument des étincelles, la fière allure d'un vrai guerrier, la forme d'une pyramide, ou la sereine attitude de toutes les statues du Boudha. Si la faculté de poser des questions n'est pas morte, si le sens du merveilleux n'est pas atrophié, si l'on est doué d'une faim réelle et non pas d'un peu d'appétit ou d'une simple envie, on ne peut s'empêcher de lire au hasard de la vie. L'univers tout entier doit alors devenir un livre ouvert. (p.187-188)
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Ou encore il entrait chez un marchand de livres d'occasion, non pas tant pour trouver un bouquin rare que pour parler à quelque vieux libraire, car il aimait parler livres encore plus qu'il n'aimait les livres eux-mêmes. (p.171)
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Je suis de ces lecteurs qui, de temps en temps, recopient de longs passages des livres qu'ils lisent.
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A mesure que l'on vieillit, on rencontre de plus en plus rarement la fantaisie et l'imagination. On est prisonnier d'une routine qui devient sans cesse plus monotone. L'esprit s'émousse si bien qu'il faut vraiment un ouvrage extraordinaire pour nous tirer de notre indifférence ou de notre apathie.
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Ce qui surnage de cette période où il était si désespérément pauvre et misérable, c'est la tenue élégante et soignée, dont il ne se départait jamais .(...)
Il avait besoin de cette garde-robe. Il lui fallait conserver les apparences s'il voulait continuer à entretenir des relations, même intermittentes, avec -le monde- (p.22, Buchet-Chastel, 1976)
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- […] J’aime l’idée de n’arriver nulle part. J’aime l’idée du jeu pour le jeu. Et par-dessus tout, si misérable, si mal fichu et horrible qu’il puisse être, j’aime ce monde d’êtres humains. Je ne veux pas couper l’amarre. Peut-être ce qui me fascine dans le fait d’être un écrivain est que cela nécessite une communion avec tous et chacun.
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- […] Tu sais, je te tarabuste toujours parce que tu es un enfant de salaud paresseux. Je crois que je t’envie. Tu as toujours l’air de bien t’amuser. Tu t’amuses même quand tu crèves de faim. Moi, je ne m’amuse jamais. Plus maintenant. Pourquoi je me suis seulement marié je n’en sais vraiment rien. Pour rendre malheureux quelqu’un d’autre, je suppose.
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