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Critiques de Hugo Pratt (566)
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De l'autre côté de Corto

Voici un ouvrage de référence que je recommande vivement d’avoir à portée de main pour mieux apprécier les bandes dessinées d’Hugo Pratt, qui y commente chacun de ses ouvrages, sans se limiter à Corto Maltese, au travers d’une série d’entretiens avec Dominique Petitfaux. Avec « Le désir d’être inutile », il constitue une lecture passionnante à propos de la personne d’Hugo Pratt et de son oeuvre.



Dominique Petitfaux est un spécialiste de bande dessinée et en particulier de l’oeuvre d’Hugo Pratt. Il a eu l’occasion de passer plusieurs journées à s’entretenir avec Hugo Pratt entre 1987 et 1991. À ses dire, les premières rencontres ont été difficiles, mais les suivantes ont été plus détendues et les deux hommes sont devenus bons amis. Les conversations ont été enregistrées et Dominique Petitfaux en a publié les transcriptions, légèrement adaptées.



J’ai déjà commenté « Le désir d’être inutile », paru en 1991, qui est consacré à la vie d’Hugo Pratt et à quelques thèmes généraux qui lui sont chers. La première édition de « De l’autre côté de Corto » était parue en 1990. Après le décès d’Hugo Pratt en 1995, Dominique Petitfaux l’a complétée ajoutant ses commentaires personnels, faute d’autres entretiens, sur les oeuvres postérieure à 1990.



« De l’autre côté de Corto » est principalement constitué d’une suite de commentaires d’Hugo Pratt sur chacune de ses oeuvres, dans l’ordre chronologique. Pour l’instant, mais je ne compte pas en rester là, je n’ai lu que quelques uns des volumes de Corto Maltese. Mais cela ne m’a pas empêché de prendre plaisir à lire les réflexions d’Hugo Pratt sur ses autres livres. C’est intéressant en soi d’apprendre ses sources d’inspiration, sa façon de travailler et de collaborer avec d’autres auteurs ou dessinateurs, ses démelés avec les éditeurs, etc. Petit-à-petit, on mesure également l’étendue de sa culture (il possédait une bibliothèque de 30.000 livres) et le volume de sa production. Mais bien entendu, la structure du livre permet facilement de retrouver des informations sur un ouvrage au moment où on le lit; de ce fait-là, « De l’autre côté de Corto » est un ouvrage de référence précieux.



Pour ce qui concerne Corto Maltese, Dominique Petitfaux a effectué un travail de recherche minutieux qui lui a permis d’établir une biographie (datée) de la vie du marin, approuvée par son auteur. Cette biographie forme un chapitre de référence fort utile. Et précédant la biographie du héros, on trouvera celle de son créateur, information qui ne se trouve pas dans « Le désir d’être inutile ».



Enfin, le livre comporte également les transcriptions de discussions plus générales avec Hugo Pratt sur son métier, sur Corto Maltese et sur la place de la bande dessinée dans l’art, avant de se terminer par une bibliographie détaillée.



Le livre est illustré de dessins, d’aquarelles et de photos en noir et blanc, ainsi que de reproductions en couleurs de quelques couvertures et de quelques planches inédites. Néanmoins, c’est un moins bel objet que « Le désir d’être inutile ».



Les deux livres de Dominique Petitfaux se complètent, vous l’aurez compris. Si vous souhaitez simplement faire connaissance avec Hugo Pratt, je vous recommanderais plutôt « Le désir d’être inutile », dont la lecture est réellement passionnante !
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En Verve : Hugo Pratt

Un petit recueil de citations d’Hugo Pratt qui d’une part fait ressortir la force littéraire de ses bandes dessinées et qui d’autre part incite à découvrir les recueils d’entretiens dans lesquels l’auteur dévoile sa personnalité.



En matière de bandes dessinées, je suis un parfait ignare et je le regrette car ce genre m’attire. Il me faudrait lui réserver une place sur ma pile, mais je crains de me disperser; chaque chose en son temps...



Cependant, Hugo Pratt fait exception. Un jour où je me préparais à passer quelques jours à Venise, une amie m’a envoyé un message pour me souhaiter un agréable séjour « en compagnie de Corto Maltese ». De Corto, je connaissais à peine le nom. Le message m’a intrigué et je me suis plongé dans la lecture de ses aventures. Bien m’en a pris car cela m’a permis de comprendre que qualifier Venise de ville des amoureux était un cliché qui occultait sa véritable nature de ville mystérieuse et ésotérique. Et peu à peu, je me suis laissé fasciner par le monde onirique et décalé du marin fétiche d’Hugo Pratt, marin dont il a fait un remarquable ambassadeur de la ville où il a passé son enfance et une grande partie de sa vie.



Le peu que je connais d’Hugo Pratt me donne l’envie d’en connaître davantage. Aventurier et cultivé, il s’est distingué en amenant la bande dessinée au rang de la littérature. Cet aspect apparaît clairement dans ce petit recueil de citations, qui mettent en évidence de belles phrases en les isolant des dessins. Il me donne également l’envie de découvrir les mots d’Hugo Pratt, en particulier le recueil d’entretiens « Le désir d’être inutile ».



Que du plaisir ! Goûtez donc Hugo Pratt !
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Corto Maltese, tome 7 : Fables de Venise

Suite à une lettre sous forme de chasse au trésor, Corto Maltese se rend à Venise à la recherche d'une mythique émeraude.

Une chasse au trésor donc, dans une Venise de l'entre-deux-guerres. Entre loges maçonniques et architecture, les indices se dévoilent petit à petit. Cela frôle parfois l'onirisme dans une ambiance un poil magique.

Comme toujours je trouve que le meilleur atout c'est ce dessin de contraste de blanc et de noir. Venise est vraiment belle sous le trait d'Hugo Pratt.
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Fort Wheeling, tome 2

ont retrouve les personnages découvert dans la première partie. lew wetzel , le tueur d, indien au visage ravagé par la variole, Simon girty le renégat blanc devenu éclaireur des anglais, du côté des pionniers on retrouve le colonel zane ,

fondateur de Wheeling, Daniel boone , et surtout criss kenton virginien de dix-sept ans dont les indiens ont massacré toute la famille.criss a retrouvé mohena

la jeune hollandaise enlevée par les shawnees, et dont il est amoureux.mais a peine arrivé a Wheeling, le colonel zane

lui confie la mission d, aller prévenir boone, et les siens d'une attaque des anglais.il va affronter milles dangers.

une bonne histoire qui nous raconte le destin de personnages, en lutte pour leur liberté.

une bonne aventure, avec un Hugo pratt

en grande forme.😐

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Corto Maltese, tome 15 : Le Jour de Tarowean

un pré quel de la ballade de la mer salée.

on retrouve corto et Raspoutine en Tanzanie en 1912. une histoire plutôt plaisante.
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Corto Maltese, tome 15 : Le Jour de Tarowean

Ceci est la 1ère partie de ma petite note concernant ce 15ème album de la série : Je pense que c'est le moins bon des aventures de Corto Maltese. Bien sûr les 12 premiers sont hors catégorie, ils sont du génial créateur qu'était Hugo Pratt. Mais même les 2 premiers de J.D. Canales (scénar.) & R. Pellejero (des.) étaient plus inspirés. « Sous le soleil de minuit » avait l'avantage de faire renaître Corto après 20 ans d'absence dans les librairies et dans la lignée, « Equatoria », sans être formidable tenait ses promesses. Je pressentais pourtant, et c'était prévisible, le problème de celui-ci et de ceux qui suivront, car je ne doute pas qu'il y en aura beaucoup, tant qu'ils se vendront bien en tous les cas. Je n'ai rien contre Canales qui est un bon scénariste (Voir Blacksad), ni contre Pellejero qui respecte l'oeuvre de Pratt. Mais ce que je notais, comme d'autres, pour Equatoria (voir ma critique) s'avère pire que je ne le pensais ; les auteurs sont corsetés dans un système, un cahier des charges strict, ils ont laissé au vestiaire leur talent propre, leur imagination et surtout leur liberté pour remplir les cases manquantes dans la saga Corto. Ils continuent donc avec un préquel de « La ballade de la mer salée » le tome 1 de la série, qui d'ailleurs n'était pas prévu pour avoir une suite, mais c'est une autre histoire. Je ne vous fais pas le résumé, mais le manque d'idées, d'imagination, de surprises est évident (des références à Peter Pan, au mythe de la caverne de Platon, quelques clins d'oeil sur la protection de la nature et le véganisme ; tout ça est un peu court). C.M. devient donc une marque, un produit, comme d'autres me direz-vous, mais j'ai du mal à m'y résoudre. Allez, salut.



P.S. La 2ème partie de cette note concerne donc « La ballade de la mer salée ».
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Corto Maltese (roman) : Cour des mystères

8/10

Au lendemain de la première guerre mondiale, Corto Maltese quitte Venise et se rend à Hong-Kong, il y rallie Raspoutine, son compagnon d’aventures. Les temps sont très troubles, la Russie subit le contrecoup de la révolution et la Chine est en pleine guerre civile. Plusieurs camps se forment autour de l’or de Russie. L’or des Tsars de la grande Russie à jamais défaite circule dans un train blindé à travers la Mandchourie et la Sibérie. Ce train est emmené par la belle et jeune duchesse Seminova. Cet or attise toutes les convoitises, celles des sociétés secrètes chinoises, celles des russes, celles des Japonnais. Une société secrète chinoise, les Lanternes Rouges, charge Corto Maltese et Raspoutine d’une périlleuse mission qui les mènera peut-être jusqu’à cet or des Tsars tant désiré. Les deux camarades quittent Hong-Kong sur une jonque. Leur but sera déjoué maintes fois. Soutenu par la ravissante chinoise Shangaï Li Corto Maltese et Raspoutine traversent toute la Sibérie pour finalement s’échouer dans des contrées aux mains d’un fou se disant descendant de Gengis Khan lui-même. Le train de la duchesse et son précieux chargement connaît lui un tout autre destin. Les lanternes rouges finissent par en faire bon usage.

L’histoire possède un caractère émouvant et met en scène des personnages romantiques. Ils flirtent souvent avec leur mort pour des objectifs qui les assaillent et les dépassent. Ils sont attachant parce qu’imprévisibles, surtout Raspoutine. Corto Maltese expose une élégance infinie et un détachement sans faille. Les paysages font rêver parce que légendaires lointains, inaccessibles. Une fois encore Hugo Pratt réussie à nous émerveiller avec une histoire ou se mélange, poésie, contemplation, romantisme dans des espaces reculés froids et escarpés. Ce sont les refuges des plus démoniaques et meurtrières ambitions.
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Sandokan : Le Tigre de Malaisie

Je ne connaissais Hugo Pratt que de nom... et surtout lié au nom de son personnage principal Corto Maltese. Je le découvre italien (je ne m'étais jamais posé la question de sa nationalité) grâce à cet ouvrage, édition d'une oeuvre inachevé qui est l'adaptation d'un roman de Salgari, auteur de romans d'aventure du début du XXème siècle, concurrent du français Verne à l'époque.



J'apprends également qu'avant de devenir le dessinateur de Corto Maltese, Hugo Pratt fut surtout un adaptateur de romans en BD, notamment de l'île mystérieuse de Stevenson. On revient ces derniers temps à l'adaptation des classiques, mais à l'époque c'était sans doute le moyen de trouver de bonnes histoires d'aventures pour servir de scénario solide à ces bandes dessinées.



C'est en tout cas un moyen original d'entrer dans Hugo Pratt. Les commentaires qui en entourent l'histoire expliquent qu'elle fut abandonnée notamment à cause du succès de la série Corto Maltese, et qu'on trouve dans le dessin beaucoup de choses qui formeront la matière de cette série à succès. Cela donne donc envie de s'y plonger car ce trait noir est évocateur et puissant, il donne aux regards une force assez étonnante. Le regret qui persiste reste l'inachèvement de l'histoire et peut-être aussi l'évitement de la bataille navale du centre de l'histoire qui est plus décrite que dessinée...
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Corto Maltese : La jeunesse 1904-1905

Alors que le conflit russo-japonais en Mandchourie se termine, Raspoutine est une jeune soldat plein de rage, de colère et franchement un brin cinglé aussi. Il va chercher par tous les moyens à fuir ce pays où il n'a jamais voulu être, le voilà pris au milieu de l'armée ennemie. C'est là qu'il fera la rencontre avec Jack London, et plus tard avec Corto Maltese.



Cette historie va donc nous relater la première rencontre entre le célèbre héros de Hugo Pratt, Corto Maltese, et Raspoutine. Nous ne verrons que très peu notre beau marin, l'histoire étant plutôt centré sur Jack London et Raspoutine.

Le scénario n'est pas le meilleur de Hugo Pratt. On se mélange un peu dans ce conflit que l'on connait mal. Mais tous les fans de Corto aimeront connaitre les circonstances de sa première rencontre avec Raspoutine.
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

Je ne suis pas un grand lecteur de BD



Mon premier contact avec pratt a été les éthiopiques j'étais jeune je n'avais accroché.

Redecouvert a la bibliotheque municipale du 18eme de paris, j'ais adoré, et dévoré toute la serie



De l'aventure, du romantisme, un héro cosmopolite qui respect les cultures qu'il rencontre, de l'aventure, une dose de piraterie.



Pour moi le chef d'oeuvre de la BD et meme parfois de la litterature par ses repliques culte

"ma ligne de vie était trop courte, j'ais pris un rasoir"
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Le Désir d'être inutile

Un magnifique recueil d’entretiens avec Hugo Pratt, centré sur sa vie et ses idées, et illustré de superbes dessins et aquarelles. Aventures, rêveries, ésotérisme, brassage de cultures, m’ont procuré un moment de lecture passionnant. Outre les informations que le livre m’a apportées sur Hugo Pratt, j’en tire une belle leçon d’optimisme et d’harmonie !



J’ai déjà évoqué ici toute l’affection que j’avais pour Corto Maltese. Il m’a ouvert les yeux sur le côté ésotérique de Venise, loin de la guimauve touristique qui la présente comme la ville des amoureux. J’aime beaucoup le personnage libre et aventurier de ce personnage, ainsi que son univers onirique. Lire un volume de ses aventures est toujours irremplaçable moment d’évasion.



Là-dessus, j’en suis venu à m’intéresser à son auteur, Hugo Pratt, pour me rendre compte petit-à-petit qu’il ne manquait pas de points communs avec son personnage le plus célèbre. Pour en savoir plus, j’ai choisi de commencer par me plonger dans des entretiens menés par un passionné de bande dessinée, Dominique Petitfaux, qui les a publiés en deux volumes: « De l’autre côté de Corto », centré sur l’oeuvre d’Hugo Pratt, et puis « Le désir d’être inutile », centré sur sa vie et ses valeurs.



« Le désir d’être inutile » m’a procuré un réel plaisir de lecture. Tout d’abord, c’est un bel objet: 287 pages de grand format, papier de couleur crème, composition élégante, superbes dessins et aquarelles d’Hugo Pratt et quelques photographies d’époque. Je l’ai emprunté à la bibliothèque, mais je pense que je vais me l’offrir !



Les entretiens ont été menés de janvier 1990 à mars 1991, quatre ans avant le décès d’Hugo Pratt. Dominique Petitfaux a structuré l’ouvrage en deux parties. Dans la première, « Sous le signe du chat », il laisse Hugo Pratt raconter sa vie, chronologiquement, en sept chapitres. Puis, dans la deuxième partie, « Sept portes vers un univers », il l’interroge sur certains thèmes: la diversité des cultures, l’ésotérisme, les mythes, les femmes, la guerre, etc. La septième porte s’intitule « Le désir d’être inutile »; elle se termine par un paragraphe qui explique le titre et qui caractérise fort bien le dessinateur: « Bien sûr, c’est vrai que les mondes que je visite au hasard de mes recherches peuvent parfois être jugés puérils ou inutiles, tant ils sont éloignés des préoccupations quotidiennes, mais quand aujourd’hui je repense à ceux qui m’accusaient d’être inutile, et à ce qu’ils croyaient être utile, alors, vis-à-vis d’eux, je n’ai pas seulement le plaisir d’être inutile, mais aussi le désir d’être inutile. ».



Hugo Pratt a mené une vie d’aventurier incroyable. Né en 1927 dans une famille multiculturelle, il a grandit dans une Italie fasciste. « Le fascisme était la doctrine officielle, et ma famille était naïvement fasciste. Mon père, en particulier, était totalement sincère et honnête. » Jeune adolescent, il vit avec sa famille en Éthiopie, où il se retrouve enrôlé dans l’armée italienne. Mais, presque par jeu, avec ses copains de l’époque, il finit par passer d’un uniforme à l’autre. « Nous étions parfois irresponsables, mais devions être aidés par le diable. Nous savions comment nous procurer au dépôt américain le chocolat, le Coca-Cola, les cigarettes et le chewing-gum, bref tout ce qui vis-à-vis des gens de notre âge constituait les attributs du pouvoir. » Rassurez-vous, il a rapidement pris ses distances vis-à-vis du fascisme.



Les années passant, il a mené d’autres aventures aux quatre coins du monde, notamment en Argentine, où il a connu un brillant début de carrière de dessinateur.



La première partie de ce recueil d’entretiens se lit comme un roman d’aventures ! Assurément, Hugo Pratt a dû vivre quelques moments difficiles, mais cela ne transparaît jamais dans ses propos: on a plutôt l’impression de suivre un homme qui a su goûter chaque seconde de plaisir que la vie a pu lui offrir. Un modèle d’esprit positif, dirais-je. Des moralisateurs pourraient sans doute déverser un fiel de reproches sur cet aventurier; par exemple, sa façon libertine d’aborder les femmes serait probablement qualifiée de machiste de nos jours. Mais dans ces entretiens, Hugo Pratt m’a frappé, et séduit, par sa sincérité et l’harmonie qui se dégage de sa personne. Il ne cache rien, il assume sa vie telle qu’elle a été. Sans doute que, plus âgé, il n’aurait réagit autrement face à certaines situations qu’il a connues dans sa jeunesse, mais il assume sa jeunesse; c’est ainsi.



Dans la première partie, mais plus encore dans la seconde, on mesure l’étendue de la culture d’Hugo Pratt, nourrie par ses voyages, son ouverture et sa curiosité et facilitée par sa connaissance des langues des pays où il a vécu (ce qui est remarquable, soit dit en passant). Hugo Pratt n’est donc pas un aventurier superficiel, qui ne penserait qu’aux mauvais coups et à la castagne. Il est bien plus intelligent que cela, sans quoi son oeuvre n’aurait pas eu le succès bien mérité qu’elle a eu.



Je vous recommande bien chaleureusement ce beau livre ! Quand à moi, je mets sur ma pile « De l’autre côté de Corto » ainsi que la série des Corto Maltese que j’ai à peine entamée mais que je compte bien lire et relire.
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Voyages avec Rimbaud, Kipling, Baffo

Mon dernier cadeau d'anniversaire que je n'ai pas pris le temps de chroniquer ici.

Magnifique coffret de 3 albums, associant Pratt à Rimbaud, Kipling et Baffo.

"Dès que me vient une idée je fais un sonnet", disait ce dernier. La devise de Pratt serait plutôt, dès que me vient une idée je peins une aquarelle.

Aquarelle dont le sujet, en l'occurrence, est l'évocation des souvenirs fantasmés de Hugo : Norma de Mar de Plata, Rosa, Irma, Nelli, Elle, Esther, Luciana de Venise, Esther de Rome, et Liliana d'aujourd'hui !

A lire et à regarder " Écoute, peintre ; tu vas me peindre une femme, sans chemise, telle que Dieu l'a créée..."

Mission accomplie ! Bravo Hugo !

Lanciers du Bengale aux milles couleurs pour illustrer sur fonds de drapeau britannique, les poèmes de Kipling.

Aquarelles mouchetées, plus suggérées que peintes.

Guerriers Beja dans le désert, le cheveu dru et tressé, le sabre brandi, le bouclier arboré dans une pose étudiée. Peur ou respect ?

Dromadaires vêtus du drapeau Éthiopien...Casques coloniaux et uniformes vert bouteille. Kilts de la garde Écossaise.

L'amour n'est jamais loin sous "la lune d'autrefois", lorsque "L'Océan Indien se couche et sourit..." pourrait penser Gunga Din occupé à batailler contre l'envahisseur ! Des soldats à 1 shilling par jour !

Kaboul envahie à jamais, pour l'éternité !

"Ne cherchez pas à poser vos questions à d'autres qu'à ces livres que je laisse après moi."

Et Rimbaud me direz-vous ? Il n'est pas oublié !

D'Aden où il séjournait le 25 août 1880 jusqu'à Aden où il se trouvait encore le 30 avril 1891.

Lettres minutieuses de blanchisseur de ménagère ou de comptable dans lesquelles le poète, comme s'il voulait fuir les rimes, détaille avec précision ses dépenses abyssales et ses recettes fugitives...

"Les gens du Harar ne sont ni plus bêtes, ni plus canailles que les nègres blancs des pays dits civilisés ; ce n'est pas du même ordre, voilà tout."

Aquarelles sombres, visages soucieux des hommes affairés insensibles aux sourires éclatants des femmes de passage.

Rimbaud obnubilé par la réussite de ses projets toujours plus hypothétiques, floué par la rouerie du roi Ménélik...

Aquarelles qui se délitent dans le sable et le soleil du désert...

Merci Hugo !
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Ann de la jungle

Ann de la Jungle fut une des première BD d'Hugo Pratt en temps qu'auteur complet. C'était à l'époque où il travaillait à Buenos Aires pour un éditeur Argentin, comme nous l'apprend la préface.



L'héroïne de cet album, Ann de la jungle, est une jeune fille anglaise élevée en Afrique, dans une garnison britannique. A ses cotés, on verra Dan, fils d'un roi étranger venu faire un safari, et qui va devenir l'ami d'Ann.

L'album comporte quatre histoire : dans la première la garnison devra faire face à une attaque d'une tribu africaine. Dans la deuxième Ann et Dan accompagneront O'Hara, marin irlandais, dans la recherche d'une antique cité égyptienne. La troisième verra naître une expédition pour dénoncer un trafic d'esclave et dans la quatrième on partira à la recherche du cimetière des éléphants gardé par les Tutsis.

Les histoires sont assez mignonnese. On s'attache vite aux personnages même si je trouve qu'ils ne sont pas très développés. Notamment Dan, sa naissance n'est pas du tout utilisé s'est dommage. Mais je pense que le but était surtout de créer une histoire divertissante, pour tout public. Et l'on voit dans cet album des prémices de ce que seront les autres œuvres d'Hugo Pratt. Tipperary O'Hara, notre marin irlandais, bourlingueur, à des faux airs de Corto Maltèse non? Et certains personnages réapparaîtront dans d'autres histoires.
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

Une ballade bien périlleuse en 1914 - 1915 dans le pacifique, parmi les nombreuses îles de Polynésie. Ce début de guerre mondiale voit les marines allemandes, anglaises et japonaises s'affronter pour la possession de repaires protégés et cachés parmi certaines peuplades encore cannibales. L'histoire, avec suspense, nous dévoile qu'à la fin les secrets de la famille Groovesnore et met plus en lumière les personnages qui se côtoient au fil du récit, qui nous place dans une ambiance de navigateurs dans ces lieux de mer, bien éloignés.
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Corto Maltese, tome 4 : Les Celtiques

J'ai la chance d'avoir cette belle version collector des "Celtiques" de Corto Maltèse. Grand format carré, couverture cartonnée et édition couleur. Après une préface de Jean Markal nous avons le droit à quelques belles aquarelles d'Hugo Pratt.



Cet album regroupe trois histoires courtes du plus célèbre marin qui se passent toutes les trois pendant la première guerre mondiale. Dans la première, Corto est sur le sol Irlandais en pleine rébellion, il va alors aider l'IRA. Dans la seconde, il est endormi au pied de Stonehenge où un homme vient de se suicider après lui avoir avoué sa trahison. Puis dans la dernière nous sommes dans notre belle Bretagne Armoricaine.

Des histoires très courtes qui vont très vite donc dans leur dénouement. Si le scénario n'est pas très poussé, on ne crache pas sur cette petite escapade avec Corto Maltèse dans les légendes celtiques.
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Corto Maltese, tome 2 : Sous le signe du Ca..

"Ce n'est pas un traité d'astrologie mais un recueil des premières aventures de CORTO MALTESE"

C'est ce qui est marqué sur l'album, sous le titre aguicheur "Sous le signe du Capricorne". Et je trouve que ça résume plutôt bien cette bande dessinée de Hugo Pratt. Un mélange entre voyage, exotisme et ésotérisme.



Nous avons en réalité six histoires de notre beau marin, certaines sont reliées d'autres non. A travers elle on appréhende un peu plus la vie et la personnalité de notre ténébreux Corto Maltèse. Héros généreux mais épris de sa liberté. A demi-mots on apprends parfois quelques brides de son passé. Il a un charme qui opère sur bien des lecteurs!!

Par contre je trouve qu'au niveau de la trame scénaristique, ça a un peu trop tendance à partir dans tous les sens. Je me suis parfois retrouvé un peu perdu dans les discours ésotériques des premières histoires, j'ai même eu l'impression que l'histoire n'était pas fini. Je m'attendais à m'embarquer pour rechercher les cités de Mu ou de l'Atlantide à travers les documents hérités des deux enfants... et puis non. J'ai peut être loupé quelque chose?



En tout cas les albums d'Hugo Pratt sont toujours plaisants à regarder et à lire. Ils font voyager bien loin de notre quotidien.
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Un été indien

Je connais le dessin de Manara sans en avoir jamais vraiment lu un ouvrage. Dessins croisés par hasard, essentiellement en noir et blanc...c'est donc une première pour moi que cette BD que j'ai vue des dizaines de fois sans l'ouvrir malgré le fait que ça soit Pratt au scénario.

On adhère ou pas à l'érotisme souvent cru de Manara et franchement, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé mais je dois reconnaitre que c'est un dessinateur comme il y en a peu. Quelle maitrise, quel talent!! Je suis sans voix.

Le scénario est atypique, mêlant des histoires de vengeance, de moeurs, d'amitié et d'amour. Loin du manichéisme habituel, les personnages sont tous à la fois innocents et coupables à leur façon.

J'ai particulièrement apprécié les scènes qui sont consacrées aux Indiens que j'ai trouvées très réussies.

Une belle lecture donc, dont je retiendrai surtout le dessin de Manara.
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Corto Maltese, tome 13 : Sous le soleil de ..

Le moment tant attendu est arrivé, plus de 20 ans d’attente, pourtant je savais au fond que je serai déçu. Pourquoi ? Le dessin de Ruben Pellejero est parfait, rien à redire. Certes la couleur n’est pas idéale, notamment pas d’aquarelle et j’ai acheté la version couleur, éditée spécialement pour un grand marchand de "n’importe quoi" (la même que l’édition « Casterman normale » avec en bonus quelques pages documentées sur la « renaissance » et des infos sur les personnages de l’Histoire avec un grand H), on lui pardonne il est fan de BD parait-il, je me procurerai plus tard la version N&B, là j’étais impatient et ils n’avaient que la version couleur dans ce magasin. Le scénario de Juan Diaz Canales est très bien, respectueux de l’esprit du maître, tout y est (peut-être un peu trop, mais je chipote) : la recherche d’un trésor, l’amitié, les traitres, les exaltés révolutionnaires, les rebondissements, les bagarres, les putes au grand cœur, les coups de feu (Craack !), les morts (trop à mon goût), les paysages grandioses, l’Histoire et la Géographie, les bateaux, l’aventure quoi, et notre grand Corto, toujours aussi flegmatique, romantique et philosophe aussi (on ne le dit pas assez), qui traverse tout ça. Je ne vais pas vous raconter l’histoire (San-Fransisco, l'Alaska, les Inuits, la lettre de Jack London), mais je vous promets que c’est du grand Corto, dans la même veine que « Corto en Sibérie » ou « La maison dorée de Samarkand ». De plus le récit s’insère parfaitement dans la chronologie de la saga de Corto Maltese. Alors, Pourquoi cette (petite et relative) déception ? Hé bien parce qu’il y a quelques années, j’ai rêvé - Un vrai rêve, pas une envie ou un espoir - qu’une nouvelle aventure de Corto paraissait, j’allais aussi sec acheter l’ouvrage et je me souviens même de certains dessins de ce livre qui n’existe pas. Je ne me souviens plus de l’histoire, mais elle était géniale, le rêve était plus grand que ce bouquin là, voilà pourquoi je suis déçu aujourd’hui. Allez 4 étoiles quand même.
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

Raspoutine lisant , de son oeil noir, le Voyage de Bougainville...c'est sur cette image surréaliste que commence la ballade de la mer salée..



On retrouve le Moine fou au capuchon vide, la brune Pandora, que Corto séduit appelle "bijou romantique" et son blondinet de frère Caïn pour une navigation au long cours à travers légendes presque vraies, guerres presque fausses, trafics presque louches, amitiés cyniques et meurtres romantiques.



Du grand art...
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Corto Maltese, tome 12 : Mu la cité perdue

Un Corto en couleurs..



L'immersion dans le rêve est immédiate: des poissons dialoguent à coup de bulles , sous la mer.... l'un d'eux n'est rien moins que Solon d'Athènes, l'un des 7 sages de Grèce, l'autre a plutôt l'air maya, et le troisième derrière son casque de scaphandre est notre marin à la boucle d'oreille, le beau, mystérieux, le lunaire Corto Maltese...



C'est parti pour un voyage en Atlantide...Corto fera la rencontre de Saint Brendan l'Irlandais au capuchon sans visage qui l'enverra vers le labyrinthe harmonique...petit tour entre les têtes géantes de l'Ile de Pâques, dans les temples mayas, le continent du Mû...



On navigue, on navigue -en plein rêve ou dans une histoire revisitée par la poésie...pour retrouver à la fin les poissons loquaces du début, dans une longue volute de rêve éveillé..



Un enchantement!
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