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Critiques de Hugo Pratt (566)
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Corto Maltese, tome 12 : Mu la cité perdue

Danse cette fantastique aventure Corto Maltese emmène toute son équipe à la découverte de la mystérieuse et dangereuse cité de Mû sur le continent perdu. Il va devoir combattre ,des fantômes, des guerriers d'un autre temps, des femmes sauvages mais surtout lui même pour sortir vivant du labyrinthe.



De superbes dessins pour une grande aventure !
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Un été indien

Magnifique collaboration entre Hugo Pratt et Milo Manara. L'esthétisme du scénario fusionne parfaitement avec la beauté du dessin. Les couleurs sont douces et rendent parfaitement cette saison. On est pas dans un western type, avec les stéréotypes du genre, chevauchées, opposition, violence ordinaire, incompréhension entre deux cultures, c'est plutôt un malentendu. La plume lyrique et moins bavarde qu'à l'accoutumée de l'un mêlé au dessin hyper précis et figuratif sans oublier la puissance érotique propre à l'autre donne une oeuvre très poétique à mon sens.

Super5
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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

L'esprit d'Hugo Pratt est bien présent dans cet album de Pellejero et Diaz Canales: l'errance, la recherche de l'aventure, la poursuite d'un trésor, les rencontres inattendues (ici Winston Churchill, auquel personne ne prédit un grand avenir, et Henri de Monfreid...), la mer, le respect des peuples...

Le dessin de Ruben Pellejero se confond parfaitement avec celui de Pratt et emporte la même impression de flou poétique.

Reprendre une BD mythique est une gageure. Ces deux là l'ont réussi.

Après, on chicanera sur l'histoire, par vraiment faite d'un bloc, mais plutôt constituée de scènes liées aux lieux visités : Venise, Alexandrie, Zanzibar et un improbable fortin perdu au fond de la jungle.

J'avoue toutefois ne jamais avoir été totalement conquis par les intrigues de Pratt, un des très rares auteurs de BD où la forme et la manière l'emportaient finalement sur ce qu'il racontait.
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Corto Maltese, tome 13 : Sous le soleil de ..

Cette BD me laisse un goût étrange. L'histoire est épique, fait voyager, le héros toujours aussi taciturne, mystérieux, genre beau ténébreux, le dessin est réhaussé de coups de pinceaux, mais...

Ce qui fait la force d'Hugo Pratt c'est l'aspect "carnet de voyage" de ses vignettes, pris sur le vif, et là, hormis quelques belles vignettes comme l'attaque d' l'ours polaire, on a plus l'impression que c'est fait "à la manière de", dans le style imitation, travaillé pour être le plus juste possible, les coups de pinceaux semblent systématiques pour reproduire la patte d'Hugo Pratt, et semblent rajoutés après coup, les arrières plans trop fouillés et même les contours des vignettes trop propres.

Malgré ce défaut, l'histoire est plaisante, dans l'esprit de la série, mais je n'y ai pas trouvé ce qui me touche chez Pratt, ce côté "instantané" du dessin.
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En attendant Corto

En attendant Corto - Hugo Pratt



Autobiographie du célèbre auteur de la bande dessinée Corto Maltese

Dans la première partie, après une courte préface de Jean Claude Guilbert, Hugo Pratt nous raconte sa vie ou tout au moins une partie de celle ci. De son départ d'Italie, en 1937, à l'âge de 10 ans, pour l'Afrique jusqu'aux nombreux voyages qu'ils entrepris par la suite. Une vie remplie de folles équipées et d'aventures en tout genre.

La seconde partie contient des dessins qu'il fit entre 1397 et 1959 où l'on reconnaît certains des personnages qui peupleront ces album de Corto Maltese.

La troisième partie il y a des cartes des différents pays ou différentes villes où il a séjourné, suivie d'une chronologie de sa vie et de son œuvre.

J'ai lu ce livre recommandé par un collègue qui m'a dit qu'il fallait le lire avant de me lancer dans le coffret des 7 albums de Corto que j'ai reçu pour Noël. Je ne sais pas si cette lecture m'apportera un plus dans la lecture de Corto mais je l'ai beaucoup apprécié.
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Les Femmes de Corto Maltese

Un bel album pour aficionados du beau marin...et pour nous, mesdames, une galerie de rivales de papier toutes plus séduisantes, plus exotiques, plus mythiques les unes que les autres!



On révise ses fondamentaux?



Voici la jeune Pandora Groovesnore, le bijou romantique de Corto, puis Soledad Lokâarth la blonde évangéliste, voilà l'Irlandaise Banshee O'Danann qui porte malheur à ceux qu'elle aime et refuse de suivre Corto; voici encore Morgana Dias Do Santos Bantam, la banquière farouche, Hipazia Theone, la philosophe réincarnée au grand front pensif qui a fréquenté Corto dans des vies antérieures mais que Corto , à Venise, ne reconnaît pas, la chère Bouche dorée, l'amie de la famille, qui fait savoir à Corto qu'il est fils d'une gitane et d'un marin de Cornouailles, rencontré à Malte.. la jeune Changhaï Li, la camarade révolutionnaire qui n'a pas froid aux yeux et fait une prise de jiu jitsu à Raspoutine (il faut oser...), Tracy Eberhardt, l'aviatrice,un vrai garçon manqué, Lady Rowena l'espionne allemande, Marina Seminova, sous ses toques de fourrures sibériennes,et encore tant d'autres, inspirées par les égéries du cinéma ou de l'actualité, mais toutes si captivantes, si particulières, si mystérieuses...



Oui, vraiment, le célibataire farouche à la boucle d'oreille est un homme à femmes ...et quelles femmes!
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Les celtiques, 3 histoires courtes

J’avance un peu plus dans les tomes de de Corto Maltese. Les Celtiques regroupent plusieurs nouvelles qui mettent Corto au cœur du premier conflit mondial en Europe. Comme les êtres mythologiques qui en songe ou en réalité, le croisent dans ses aventures, Corto ne semble être qu’un témoin de cette guerre meurtrière. En passant de Venise en Irlande, puis revenant de Stonehenge aux côtes du Nord, Corto Maltese croise de belles femmes et des hommes amoureux pour lesquels les guerres ne font qu’exacerber les passions.



Hugo Pratt est un maître incontestable de la narration et du dessin. A travers ses récits, il fait aussi appel à notre imaginaire collectif, celui des contes et légendes, mais aussi à la littérature, pour mélanger ces influences et façonner, lui aussi, un mythe. Le mythe d’un héros éternel, esthétiquement beau et mystérieux.



❓Quel est votre Corto Maltese préféré ?


Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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Venise : Itinéraires avec Corto Maltèse

S'il en est parmi vous qui souhaitent visiter Venise prochainement, il peut être utile de mettre ce joli livre dans votre valise.

Joliment illustré grâce à Hugo Pratt et son célèbre Corto Maltese (cela a un sens car il passa une partie de son enfance aux environs de Venise), le livre, très agréable de présentation (et de format un peu plat large qu'un guide traditionnel, mais guère plus épais en revanche), propose de parcourir la cité des doges en suivant plusieurs itinéraires. Le premier nous conduit ainsi aux Portes de l'aventure, au nord de San Marco et le dernier intitulé Porte du voyage, nous conduit à travers les îles de la lagune. Ici pas de guide traditionnel, mais des balades donc avec à chaque fois des explications bien choisies et courtes pour saisir l'essentiel, en suivant un itinéraire intelligemment confus qui s'éloigne parfois pas mal des sentiers battus.

Pour découvrir donc la ville de manière tout à la fois rationnelle et poétique je trouve que c'est vraiment très bien, pour l'avoir expérimenté moi-même. Il y a de jolies cartes pour se repérer (mais on peut continuer à rester collé à son téléphone si on le souhaite !), et des sortes de zooms permettent de découvrir certains points spécifiques (les chevaliers de Malte à Venise, les cafés à Venise...).

L'interpénétration des dessins de Hugo Pratt, des plans ou des parties de plans et des explications produit un guide touristique bien différent des autres.

En somme, pour une jolie découverte ou redécouverte de Venise, c'est idéal ! En bonus quelques adresses sympas.
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Corto Maltese, tome 2 : Sous le signe du Ca..

Il est devenu aujourd’hui difficile de dissocier Corto Maltese de ses deux aventures les plus connues : La balade sur la mer salée et bien entendu, le deuxième volume, non moins (sinon plus) connu que le précédent : Sous le signe du capricorne.



Une première lecture, après autant de décennies de distance, révélera bien des surprises. La première d’entes-elles, restera le format. Il ne s’agit pas d’un album d’un seul tenant mais d’un recueil de six récits, certains liés aux précédents, mais sans que cela soit une règle absolue. Paradoxalement, nous affaire à quelque chose qui tient ensemble sans faire preuve d’une unité complète. L’approche est originale.



Corto va devoir dans un premier temps défendre (à la suite d’événements assez curieux) un jeune homme qui doit faire face à des difficultés sans nombre. Si le petit Tristan Bantam et sa sœur sont bien vite attachants, ce sont surtout les personnages secondaires ou futurs personnages récurrents qui retiendront l’attention : Steiner, Bouche dorée… Les deux premières histoires forment un tout cohérent avant de laisser la place à un récit d’attente, pourtant intéressant en lui-même, notamment grâce à l’étrange tir Fixe et à sa conclusion.



Raspoutine sera brièvement de la partie, au cours d’une chasse au trésor elle aussi composée en deux temps. Il s’agit assurément ici du temps fort de cet album. La dernière histoire, déroutante au possible est une porte ouverte sur l’avenir.



Voici donc un ensemble passionnant, intéressant d’un point de vue scénaristique avec des personnages attachants. L’exotisme est ici une force, tout particulièrement appréciable en ces temps de crise où les voyages paraissent devenus bien plus lointains.



En revanche, il faudra ici composer avec le trait du dessinateur. Si celui-ci est une belle réussite lorsqu’il s’agit de faire interagir des personnages, de dévoiler des panoramas uniques, des couchers ou levers de soleil… il n’en est pas de même pour les séquences d’action. Il faudra ici clairement s’adapter à cette approche rigide… tout comme il faut apprécier les histoires longues avec un texte omniprésent.



Sous le signe du capricorne est bien davantage qu’un album. Il s’agit tout à a fois d’un grand classique de la bd mais également d’une autre manière de voyage dans l’imaginaire, dans le temps et dans un espace perdu…
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

Peu habituée à ce genre de lecture, les premières pages m’ont assez déroutées. J’ai pourtant persévéré dans ma lecture, intriguée par l’histoire et le style et j’ai finalement apprécié cette découverte. Les dessins, bien qu’en noir et blanc retranscrivent très bien les paysages et la luminosité de l’océan Pacifique et de ses îles.

L’histoire est complexe à l’image de la réalité de la piraterie et des guerres qui se sont déroulées dans cette partie du globe au début du XXème siècle. Mais je me suis laissée prendre par l’histoire des personnages, leurs caractères et leur mystère. Corto Maltese qui m’est apparu comme un personnage secondaire au début, gagne en étoffe et devient un véritable aventurier solitaire au fil du récit.

Je ne sais pas si je lirai la suite des aventures mais je suis contente d’avoir fait cette lecture qui m’a permis de sortir de ma zone de confort et de mes habitudes.
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Corto Maltese, tome 4 : Les Celtiques

Avis en demi-teinte, n'appartenant pas, hélas? au "club Corto Maltese" et ayant du mal à me laisser séduire par ce personnage de bel aventurier hors des normes.

Il y a pourtant du bon voire du très bon dans cet album, à commencer par les aventures rapportées qui, bien qu'ancrées dans l'Europe de la première guerre, semblent se dérouler dans un univers parallèle. L'ami Corto est au-dessus des contingences de l'histoire, grand ou petit H.

Coups de coeur pour la pointe de merveilleux avec la convocation de Merlin et Morgan sur le site de Stonehedge, et pour une scène magnifique autour d'un spectacle de marionnettes.

En revanche, la construction en plusieurs épisodes mal reliés rend l'intrigue un peu pénible à suivre. Et franchement, on aimerait qu'il se prenne une bègne ou qu'il se plante de temps en temps, Corto le-plus-que-parfait!
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Corto Maltese, tome 15 : Le Jour de Tarowean

Corto Maltese et Raspoutine sont en mission : délivrer un jeune homme et le ramener sur din ile natale.

Il a beaucoup de choses que j'aime dans les Corto Maltese. Il y a cette ambiance particulière comme un invitation au voyage et au carpe diem. Et il y a le personnage évidemment. Beau brun ténébreux, un peu pirate mais toujours avec un certain romantisme et un sens de l'honneur.

Au-delà de ça je trouve l'histoire sympathique et agréable mais il me manque quelque chose pour être totalement convaincue. Peut-être une intrigue plus étoffée, plus de lien entre les différents événements. La fin est réussie.

Le dessin a beaucoup d'élégance et de respect du travail de Hugo Pratt. Le jeu ombre/lumière est bien réalisé.
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Corto Maltese : Suite Caraïbéenne

Du dépaysement et de l'aventure garantie dans ce volume. Le caractère de Corto Maltèse nous est montré par l'auteur comme un défenseur de bonnes causes, un ami de confiance, qui sait se défendre et se battre quand nécessaire. L'ensemble dessins et textes est indissociable et nous place dans une ambiance anticonformiste qui sied bien à ce marin anti-héros. En plus des planches de l'histoire contée on peut admirer de magnifiques aquarelles.
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Corto Maltese, tome 5 : Les Ethiopiques

J'aime toujours le trait agressif du dessin d'Hugo Pratt, ses coups de pinceaux jetés avec précision. Corto Maltese, dans cet épisode, se retrouve dans la région de la corne de l'Afrique, du Yémen à Zanzibar, d’Éthiopie en Somalie. Comme dans toutes ses aventures, Corto rencontre des personnages ambigus, ni bons ni méchants, au caractère fort. On oscille entre magie noire et réalisme sordide, entre moments de poésie et d'action. Un bon opus de la série.
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Corto Maltese (roman) : La Ballade de la me..



Corto Maltese est un homme fier qui détourne son destin. Un jour il s'empare de sa chance avec la plus forte des volontés. Avec un rasoir il trace sa propre ligne de chance au creux de sa main. Depuis il ne cesse de parcourir le monde en compagnie de Raspoutine. Rien ne l'arrête même ce nouveau conflit mondial du début du siècle il y voit même une occasion pour s'enrichir. Un pirate ne prend parti que pour l'argent et les femmes. Justement une femme va peut-être lui faire changer d'avis il devra alors déjouer les plans de Raspoutine. Des aventures dans de lointaines mers et beaucoup de rebondissements Corto Maltese est ravi. Il pourra ensuite atteindre une sérénité tant recherchée. Tous les personnages hésitent à trouver un camp, Corto a le sien, la liberté. Hugo Pratt excelle dans un style infiniment romantique penchant de la dureté vers des douceurs plus merveilleuses encore.
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

J'ai rencontré Corto Maltèse quand j'avais 13 ou 14 ans au détour d'un rayonnage poussiéreux dans une petite bibliothèque de campagne. La balade de la mer salée était posée à côté de BD que je lisais alors (Thorgal). Je l'ai feuilleté sans vraiment être convaincue (à l'époque je n'étais pas franchement convaincue par le noir et blanc...comme j'ai changé depuis) et la bibliothécaire m'a encouragée en me disant que c'était une très belle aventure à lire...Elle avait raison mais elle ne pouvait pas savoir, et moi non plus, que cette aventure allait devenir passionnelle et qu'elle dure toujours.

Dès les premières pages j'ai été happée, je n'ai pas pu m'arrêter de lire avant d'avoir tourné la dernière page. Je pense que ce tome n'est pas le meilleur qu'Hugo Pratt ait écrit et dessiné mais c'est celui vers lequel je reviens le plus régulièrement. Il incarne pour moi l'Aventure avec un grand A, le dépaysement.

Les personnages sont touchants, attachants. L'histoire semble se terminer, redémarre, on parcourt le Pacifique, on explore les îles, on découvre les Indigènes et leur mode de vie. On éprouve mille sentiments : on déteste le Moine, on aime déteste aimer Raspoutine (ou on déteste l'aimer) et inévitablement, quand on est une jeune fille de 13 ans, on tombe amoureuse de Corto (et j'avoue l'être encore plus de 20 ans plus tard).
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El Gaucho

La collaboration fonctionne entre les deux artistes: les dessins de Manara illustre le scénario de Pratt.

Ce dernier nous emmène, via le récit d'un vieillard, sur les vaisseaux de la Royal Navy au début du 19 eme. En effet, quatre vingt ans plus tôt, sur un de ces bateaux mettant le cap sur l'Argentine, était embarqué un jeune tambour de 17 ans Tom Browne. L'espoir des anglais était alors de récupérer le rio de la Plata et Buenos Aires aux mains des espagnols.

Il me semble nécessaire de ne pas en dire trop pour laisser aux futurs lecteurs le plaisir de découvrir cette BD.

Pratt ne s'était pas trompé sur son choix de Manara "parce qu'il savait dessiner les femmes" , on ne saurait le contredire.

Certains dessins sont crus et violents, de plus j'ai eu l'impression que la fin du récit est bâclée, j' aurais aimé en savoir davantage sur la vie de Tom Browne.

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Corto Maltese : La jeunesse 1904-1905

On ne présente plus Corto Maltese, mais ce n’est pas une raison pour ne pas chercher à comprendre comment il est — au-delà de son énigmatique personnalité et du trait incomparable d’Hugo Pratt — devenu ce personnage à part, qui déambule nonchalamment entre mythes et réalité. Avec Corto Maltese Histoire et histoires se mêlent au point de prendre une dimension authentiquement fantastique.



Dans LA JEUNESSE, album couleur qui ne sort qu’en 1981, Pratt revient sur les origines de son héros. L’histoire, courte, mais dense, se déroule au tout début du XXe siècle pendant la guerre russo-japonaise. Et Pratt ne se presse pas pour la raconter. Il prend même tout son temps pour présenter la genèse de son personnage et de sa stratégie narrative, où l’entre deux tient une place fondamentale.



La couverture nous présente Corto et celui que l’on peut considérer comme son double : Raspoutine. L’un séduisant et idéaliste, l’autre cynique et cruel. Ces deux-là ne se jugent ni ne s’affrontent, mais s’opposent et se complètent en bonne intelligence comme un Ying à son Yang.



La double page d’ouverture se compose d’un dessin, bien sûr, mais aussi d’un texte. Corto, clope et sourire aux lèvres, avec, en fond, le soleil rouge et levant (notre héros n’a que 17 ans) et les soldats japonais, fusil à l’épaule et baïonnette au canon. Lui va d’un côté, eux vont de l’autre.

Le court texte qui suit plante le décor. Une guerre entre deux mondes, à cheval sur deux siècles où déboulent nos deux comparses :

« Les jeunes Corto Maltese et Raspoutine se rencontrèrent pour la première fois au beau milieu de cette guerre ».



Puis vient la première partie. Des gravures d’époque présentant grades, uniformes et belligérants, puis des aquarelles reprenant les mêmes thèmes. Photos, dessins, cartes et textes se succèdent ensuite.

Le « portrait du marin adolescent » est en fait l’occasion de présenter Corto comme un personnage historique. Son nom serait apparu dans les souvenirs de Joseph Conrad et de Jack London ou dans la biographie de John Reed. Bref, à la lecture de ce texte, le lecteur se demande si Corto est vraiment un personnage de fiction.



La partie narrative débute sur un dessin de Corto et sur c/ses mots : « je peux vous raconter deux ou trois choses… »



La guerre s’achève, Jack London et Raspoutine, personnages centraux de cette aventure, cherchent à survivre dans le chaos quand Corto apparait (pour la toute première fois chronologiquement) dans les vapeurs d’une pipe d’opium ! « Tiens, un revenant ! » s’esclaffe London. Calme et mystérieux, l’adolescent jette un œil amusé et distant sur la folie qui l’entoure. Il fait le trait d’union entre le russe et l’américain, mais ne prend parti que pour le respect et l’amitié qu’il éprouve pour ces deux hommes.



Laissant derrière lui les continents qui se déchireront bientôt à l’échelle mondiale, il embarque pour l’Afrique non sans répondre à la question « Comment avez-vous compris ? » par un malicieux « parce que nous sommes intelligents ».

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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

« Je suis l’océan Pacifique et je suis le plus grand de tous les océans. On m’appelle ainsi depuis très longtemps, mais ce n’est pas vrai que je suis toujours pacifique. Je me fâche parfois, et alors je donne une raclée à tous et à tout. Là, par exemple, je viens de me calmer après un gros coup de sang, mais hier, j’ai sans doute balayé trois ou quatre îles et autant de coquilles de noix que les hommes appellent bateaux… Celle-ci… … Oui, celle que vous voyez ici, je ne sais pas comment elle a pu s’en sortir, c’est peut-être parce que le capitaine Raspoutine connaît son métier et que ses marins viennent des îles Fidji. Ou bien parce qu’ils ont fait un pacte avec le diable. Mais cela n’a pas d’importance. Aujourd’hui c’est « Tarowean », le jour des surprises, jour de tous les saints, le 1er novembre 1913. » (p. 5)



Ainsi commence La Ballade de la mer salée, qui se passe en Mélanésie entre novembre 1913 et janvier 1915, à la veille de la Première Guerre mondiale. Roman d’aventures chargé de références littéraires et cinématographiques, il marque l’introduction de Corto Maltese, ce gentleman pirate que rien ne semble trop affecter, qui apparaît au capitaine Raspoutine et à son équipage solidement attaché à un radeau à la dérive à la suite d’une mutinerie. Si j’ai aimé le cadre de cette histoire intégrant tous les codes de la piraterie – contrebande, île, trésor… -, je ne peux en dire autant du dessin, en particulier les visages avec leurs traits changeants et lourds par moment, ni du traitement de certains des personnages : Pandora, le seul personnage féminin, frappée par Raspoutine dans les premières pages et dénigrée dès qu’elle exprime ses opinions; Corto Maltese, qui échappe à un peu trop de tentatives d’assassinat; et le Moine, mystérieux et menaçant personnage, dont l’identité se devine aisément… Mon personnage préféré aura été l’océan, sans lequel cette histoire n’existerait pas comme nous le rappelle l’adresse, et le voyage dépaysant qu’il m’aura permis de faire à la rencontre des Mers et des peuples océaniens.

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Corto Maltese, Tome 3 : Toujours un peu plu..

Troisième volume des aventures de Corto Maltese, Toujours plus loin nous offre cinq nouveaux récits tous autant plus intéressants les uns que les autres.



Même si cet ouvrage peut être lu de manière indépendante (au prix cela dit de quelques révélations et incompréhensions), il est fortement recommandé de respecter l’ordre de parution, ce qui facilitera grandement la lecture. Nous allons ici composer avec les problèmes de mémoire de Corto mais également avec des personnages secondaires déjà croisés par le passé et très appréciés.



Têtes et champignons nous offre une belle histoire d’aventures, avec à la clé une confrontation avec les jivaros. La conga des bananes est un récit d’action : Corto devra affronter des truands et tenter de récupérer une valise convoitée par beaucoup de monde. La lagune des beaux songes est le récit le plus émouvant et le plus étrange, évoquant avec talent ce que l’on nomme aujourd’hui le stress post traumatique sur fond de mysticisme.



Fables et grands-pères est la plus belle histoire de ce volume, avec des surprises plus au moins prévisibles, mais surtout un récit basé sur la recherche d’un enfant qui ne laissera personne indemne. Quelle richesse et quelle force ! Bien que d’une intensité moindre, Vaudou pour monsieur le président, est l’autre grande histoire forte de cet album. Il s’agit ici d’un récit qui mêle émotions, agacement, amusement, manipulation, surprises… bref de nombreuses surprises.



L’exotisme reste ici prépondérant. Les aventures de Corto se déroulent toujours dans des endroits étranges. Les croyances y jouent un rôle important et les intrigues s’en ressentent. Si les personnages secondaires peuvent paraitres plus en retrait, l’espace reste bien occupé. Les histoires sont assurément bien composées, envoutantes au possible.



Toujours plus loin est une nouvelle réussite, un voyage vers d’étranges rivages… et un grand classique de la bd.
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