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Critiques de Jean-Philippe Blondel (1843)
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La grande escapade

Je lis systématiquement les romans de Jean-Philippe Blondel. J'aime sa manière de raconter la vie, de révéler les petits détails du quotidien, sa bienveillance envers ses personnages. Ce dernier opus m'a un peu moins convaincu que ses précédents ouvrages. J'ai bien aimé la chronique sociale, politique des années 1970 et La découverte du monde de l'enseignement (et de ses enseignants) pendant un an. J'ai moins aimé la multitude de personnages qui ne m'ont pas permis de m'attacher et de m'investir dans l'histoire. In fine, j'ai passé un bon moment avec cette lecture, parfois drôle, à la plume agréable mais j’en attendais plus. Merci à Netgalley et à l'éditeur pour cet envoi en avant-première.
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La mise à nu

La mise à nu qui vient de sortir chez Buchet/Chastel est l'œuvre d'un auteur dont j'ai lu quasiment toutes les productions depuis une dizaine d’années , à savoir Jean Philippe Blondel.



Écrivain à 50% de son temps et prof d'anglais troyen dans les 50% restants, Jean Philippe Blondel a publié son premier roman il y a maintenant près de 20 ans ans, Accès direct à la plage', qui avait connaît un grand succès de librairie et qui installait l’univers de cet auteur plus à l’aise à mon sens dans l’intime et le personnel que dans les grandes envolées romanesques.



Cela faisait trois ans qu’on n’avait pas eu de nouvelles de lui, et malheureusement sa dernière livraison Mariage de Saisons ne m’avait pas vraiment convaincu avec des personnages peu crédibles et des situations trop artificielles.



Heureusement le titre de son nouveau roman paru en cette rentrée hivernale de 2018mettait sur la voie du retour à sa veine la plus personnelle et plus psychologique et c’est effectivement le cas, cette « Mise à Nu » possède bien une dimension introspective et mélancolique qui touche profondément le lecteur.



Un professeur d’anglais (tiens donc), un peu désillusionné à la veille de ses 60ans ( bon Blondel en a quand même 10 de moins) , voit à l’occasion d’un vernissage sur son chemin revenir un ancien élève jadis effacé devenu peintre célèbre et porteur d'une demande pour le moins incongrue qui fera remonter pas mal de souvenirs à la surface



Ce récit sera donc l’occasion pour Blondel de faire le bilan existentialiste de l'existence d’un personnage qui semble lui ressembler pas mal et qui surtout recouvre pas mal de ses obsessions et passions : les voyages, la peinture, le Royaume UNi, l'enseignement... .



Une écriture pudique, et une vraie et belle empathie pour ses protagonistes font le sel d’une jolie histoire où littérature, nostalgie et peinture se mélangent habilement.



Jean Philippe Blondel nous propose pour cette rentrée 2018 un beau portrait d’homme qui doute, au cours d’un roman intime et tendre- dont la fin un peu abrupte frustre cependant un peu- qui peut faire réfléchir le lecteur sur le sens de sa vie et le chemin qu’a a pris sa destinée, à la fois si proches et si différents de ses rêves de jeunesse .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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This is not a love song

C'était son idée: passer une semaine seuls, chacun de leur côté. Susan avait envie de passer quelques jours chez ses parents. Ce serait une occasion rêvée pour lui, Vincent, de retourner chez les siens, en France. Il n'a pas osé dire non. Après toutes ces années où il a fui le domicile familial, à part s'y arrêter deux jours en coup de vent, au retour des vacances, il n'est pas rentré au pays. Il s'en ait trouvé un autre: l'Angleterre. Là, il a réussi aussi bien sa vie professionnelle en devenant un grand chef d'une chaîne de fast-food chic, "Les Cafés Bleus", que familiale en devenant le mari de Susan et père de deux petites filles. En France, il va retrouver ses parents vieillissants dans leur petit pavillon, son petit frère avec qui il ne partage presque plus rien mais aussi ses anciens amis. Il va se prendre de plein fouet la vie qu'il a fuie, sans même se retourner...



Rien n'est simple lorsque l'on a quitté famille et amis, que les liens se sont distendus d'eux-mêmes, que chacun vaque de son côté, prenant trop peu de nouvelles des uns et des autres. On pense les revoir là où on les avait laissés, comme si le temps et la distance n'avaient pas eu d'influence. Et pourtant, Vincent a bien changé lui aussi. Ado turbulent puis looser aimant faire la fête et vivant de petits boulots, il est devenu cet homme important en Angleterre. Costume sombre et cravate ont remplacé le jean et le sweat. Mais il ne regrette nullement son départ, bien au contraire. Ses retrouvailles avec sa famille seront un véritable calvaire et de confidences en secrets trop longtemps tus, Vincent va se prendre une claque. Ce personnage un peu amer, cynique va prendre conscience de ce qu'il est et de ce qu'il a. Jean-Philippe Blondel nous décrit ces quelques jours sans concession, évoquant la solitude, l'amitié, les préjugés et les remises en question. Ce roman, parfois cynique à travers les propos de Vincent, est à la fois provocant, subtil et sobre. De par son écriture franche et crue, l'on est emporté dans le récit de cet homme pas si mauvais dans le fond.



♫ This is not a love song

Happy to have ♪
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06h41

Le train à en partance de Troyes et à destination de Paris entre en gare. Il est 06h41. Deux êtres qui n'étaient pas destinés à se revoir et qui avaient eu une liaison (amoureuse ?) dans leur vingtième année et qui ne s'étaient pas revus depuis vingt-sept ans se retrouvent assis l'un à côté de l'autre sur les sièges de la SNCF.



Lui, Philippe Leduc, homme de 47 ans, divorcé et père de deux enfants, et elle, Cécile Duffaut, du même âge, ère d'une adolescente et en pleine crise avec son mari actuellement. Les rôles se sont inversés : alors qu'à l'époque, il était aussi sûr de lui, beau gosse qu'elle était insignifiante et effacée, aujourd'hui, elle a prodigieusement réussi dans la vie. Elle est devenue une femme d'affaires brillante qui aurait largement de voyager en 1 ère classe mais qui se borne aux fauteuils (in) confortables de la Seconde mais lui, est un homme tout ce qu'il y a de plus banal, qui s'est empâté et qui n'a que peu d'amis, si ce n'est son ami d'enfance Mathieu qui est sur le point de mourir d'un cancer puisque celui-ci est en phase terminale



Un chapitre pour lui, un chapitre pour elle. J'adore ce genre de construction dans le récit. On aimerait que cet homme et cette femme dont la liaison s'était très mal terminée il y a vingt-sept ans mais peut-on réellement toutes les blessures, mêmes celles que l'on croyait enfouies au plus profond de soi et sur lesquelles on pensait avoir mis une croix ? Peut-on tout pardonner, et ce, presque trente ans plus tard ?



Un livre sur l'amour, sur le pardon, sur les erreurs d'adolescents, bref sur la VIE. A découvrir !
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Le baby-sitter

Alex est étudiant en première année à la fac d'anglais. Il loue un petit appartement avec kitchenette, dans le centre-ville. Mais la vie d'étudiant coûte cher, les fins de mois sont difficiles et le frigo est souvent vide. Pour pallier à cela, ne pouvant décemment pas réclamer de l'argent à sa maman, Catherine, qui vit seule depuis plusieurs années, et encore moins à son père à qui il ne rend plus visite, il envisage de trouver un boulot. Pourquoi pas des cours particuliers? Et pourquoi pas baby-sitter? Il est doué avec les enfants et cela tombe plutôt bien, il souhaite devenir instituteur. Ce serait une occasion de vérifier si cela lui correspond. Il va déposer une petite annonce à la boulangerie du coin. Mélanie, la vendeuse, trouve ce grand gaillard tout menu assez sympathique et c'est tout naturellement que, lorsqu'elle lit l'annonce, elle lui propose de garder ses enfants. Elle comptait justement sortir avec son mari. Cela fait des années qu'ils ne sont pas sortis en amoureux depuis que les deux garçons sont arrivés. Rendez-vous pour 20h, le samedi soir suivant. Il fait la connaissance d'Hadrien, avec un H, et Brian. De fil en aiguille, le jeune homme se fait connaître, Mélanie y est pour quelque chose naturellement et fait savoir à sa clientèle qu'il s'y prend bien avec les enfants. C'est ainsi qu'il ira faire du baby-sitting chez Marc, papa célibataire la semaine depuis que sa femme a accepté une mutation et qu'il se retrouve seul avec ses deux filles, puis chez le garagiste où le petit Emile lui jouera un sale tour ou bien encore chez cette belle et étrange femme russe, Irina, qui envoûtera notre petit homme. Entre les soirées de baby-sitting, celles passées avec Bastien, son ami, ou Marion, sa petite amie attitrée, la vie d'Alex prendra un tout autre sens, ainsi que celles des personnes qui l'entourent...



Jean-Philippe Blondel noue et dénoue les fils de l'existence. Comment un jeune homme devenu baby-sitter pour gagner un peu d'argent de poche va faire basculer le vie des personnes qu'il croise, entrant ainsi dans leur intimité, leur chez-eux et les côtoyant régulièrement. Chacun trouvera en l'autre une oreille attentive ou une épaule sur laquelle il pourra se reposer. L'auteur signe ici un roman bien plus grave qu'il n'y paraît de prime abord, abordant des thèmes qui lui sont chers, à savoir, les relations parents-enfants, la vie de couple, l'amour au fil des années, les relations intergénérationnelles... Face à une galerie de personnages terriblement attachants, de par leur faiblesse, leur solitude, leur manque de confiance en eux, leur désinvolture dissimulée, leur semblant de bonheur, leurs petits malheurs, leur tristesse ou bien leur joie, on ne peut que succomber à leur charme. Ce roman tendre, touchant, empli d'espoir et poétique est une vrai bouffée d'oxygène. Tout en simplicité et finesse, l'auteur nous offre une belle leçon d'humanité.



Le baby-sitter... le gardien de votre âme...
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Café sans filtre

Après 06h41, c'est l'heure de Café sans filtre pour Horusfonck!

En fait, les personnages se ressemblent un peu dans les deux romans avec ces retrouvailles provinciales.

Comme un nouveau matin, d'après - pandémie...

Cette fois, c'est le Tom's qui remplace le train comme lieu de retrouvailles et rencontres. Les protagonistes sont un peu plus nombreux, entre ceux qui sont rentrés, se sont retirés où rêvent de partir... Chacun avec son lot de passé, de passifs et de drames divers.... Et Jean-Philippe Blondel donne la parole et la pensée à chacun d'eux tour à tour. Il y a les blessures, et comment ces personnages les pansent.... Et puis, le loser ou l'emmerdeur n'est pas forcément celui qu'on croit de prime abord. Question de point de vue. Habile. Jean-Philippe Blondel a bien sa piste en main, dans ce petit cirque le la vie de province.

Pas énormément de surprise, pour moi, entre 06h41 (encore lui) et Café sans filtre... Mais de l'agrément , bien sûr, avec cette écriture fluide et travaillée.Ce qui retient ma cinquième étoile que j'attribuerai peut-être à une nouvelle lecture d'un auteur doué.
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Mariages de saison

Je me suis mariée un 4 juillet : préparation fébrile, maquillage, coiffure, cérémonie, embrassades, chaleur, joie intense et envie que ça se termine, invités qui transpirent, qui dansent, mal aux pieds…

Belle journée, oui, mais pour moi, c’est la vie après qui est encore plus belle. Trop de gens, ça me met mal à l’aise. Je déteste les grands groupes, même pour mon mariage.



Donc, je voulais voir comment cela se passait chez Blondel. Eh bien, j’ai retrouvé la même ambiance.

Corentin est un jeune « vidéaste » de mariage, mal dans sa peau, ne sachant pas trop ce qu’il veut dans la vie. Il accompagne son oncle Yvan chaque samedi de la belle saison des mariages (de juillet à septembre) et est témoin du bonheur mais aussi du mal-être de nombreuses personnes, à commencer par les mariés. Il décide d’interroger quelques personnes, genre « confessionnal » dans les séries de télé-réalité. Et quand les esprits et les cœurs peuvent se lâcher…



J’ai lu ce petit roman très vite, trop vite, car je n’en ai pasretiré grand-chose. Ce mal-être de presque trentenaires ne m’a pas touchée, j’en suis loin, c’est vrai. Beaucoup d’indécisions, ce je-ne-sais-quoi qui leur fait penser qu’ils n’ont pas encore rencontré l’expérience qui change tout, cet entre-deux, tout ceci m’ennuie, au fond.



J’avais lu « Une pièce montée » de Blandine Le Callet, et la comparaison n’est pas à l’avantage de Blondel, que pourtant j’apprécie. « La mise à nu » m’avait bien intéressée.

Ces mariages de saison m’ont laissée dubitative, un peu à côté. Non, je n’y étais pas invitée, tant mieux d’ailleurs !

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La grande escapade

L’année de tous les possibles



Jean-Philippe Blondel poursuit son exploration de la France d’avant dans le milieu éducatif qu’il connaît si bien. Avec «La grande escapade» il nous offre de découvrir le microcosme d’un groupe scolaire dans les années 70.



Tout à la fois plongée dans la France des années 70, étude sociologique et évocation d’un système éducatif en mutation, le nouveau roman de Jean-Philippe Blondel, après Un hiver à Paris et La mise à nu, est avant tout la chronique des souvenirs d’enfance, de cet âge où l’innocence peu à peu s’enfuit pour laisser place à des personnalités qui s’affirment, à des destins qui s’ébauchent, marqués par quelques épisodes inoubliables qui ont valeur de rites de passage.

Pour ouvrir ce roman au goût nostalgique, on retrouve une poignée d’enfants sur la corniche qui court le long du grenier du groupe scolaire, à une dizaine de mètres du sol. C’est Baptiste Lorrain qui a eu cette idée et qui a entraîné toute la bande en haut de l’immeuble pour un jeu qui mêle aventure, audace, danger, adrénaline. Si Pascal Ferrant n’avait pas touché l’épaule de Philippe Goubert et si les pieds de ce dernier ne s’étaient pas emmêlés, ce dernier ne se retrouverait pas les mains accrochées à la corniche. En quelque secondes, il voit son destin basculer… Mais la main secourable d’un pompier, suivi de la gifle retentissante de sa mère vont le ramener sur terre.

La vie autour du groupe scolaire Denis-Diderot peut dès lors reprendre son cours. Les parents se préoccuper de la vie de leurs voisins et leur progéniture faire du terrain vague au bord de la ligne de chemin de fer Paris-Bâle le cadre de leur émancipation et l’endroit où ils vont ériger leur cabane.

Jean-Philippe Blondel, en observateur attentif, va alors dévier des enfants à leurs parents et nous montrer combien ce microcosme – les enseignants et leurs époux ou épouses respectives – va se trouver au cœur des bouleversements d’une société qui n’a pas encore pris toute l’ampleur du mouvement initié par mai 68. Le patriarcat vacille, les principes rigides de l’enseignement vont soudain être traversés de voix discordantes, d’expériences nouvelles. Le jean et le tee-shirt s’invitent dans les garde-robes.

Après la coupure des vacances en famille, les envies d’émancipation se précisent. Alors que Gérard Lorrain rêve de ses prochains grands voyages, son épouse Janick grimpe les échelons de l’entreprise. Baptiste va sur ses quinze ans et prend la direction du collège. Charles Florimont se détache de sa Josée pour rêver à d’autres corps. Celui de Michèle Goubert ne lui déplairait pas. Mais avant cette grande escapade qui donne son titre au roman, il devra éteindre l’incendie provoqué par Reine Esposito. Un joli scandale qui rester dans les mémoires. Mais le point d’orgue de cette année particulière sera ce voyage à Paris dont je vous laisse découvrir les acteurs et le scénario.

C’est avec la palette d’un impressionniste que l’auteur nous raconte ce pays en train de basculer dans une société plus libre, plus ouverte. Par petites touches, il dépeint les courants encore en gestation qui vont déboucher sur une frénésie consumériste. Ayant partagé cette expérience du groupe scolaire – mon père était instituteur – j’ai aussi retrouvé dans ce livre une partie de mon enfance. Et ce joli parfum de nostalgie douce-amère.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Et rester vivant

Un voyage, sur la piste d'une chanson de blues qui parle de Morro Bay, California, USA.



Une Thunderbird pour mêler les temps: celui de l'accident qui en deux fois a fait du narrateur un orphelin et celui de l'errance au hasard, Balthazar, au pays des motels roses, des failles ocres et de l'océan indigo.



Un oiseau de tonnerre pour que le passé éclate comme un ciel d'orage, pour que le noir et blanc se dissolve, libérant les couleurs.



Un trio, amour, amitié, amant, amie, parce que trois roues ça trouve plus facilement l'équilibre.



Une histoire simple, directe, juste, sincère, comme les sentiments qu'elle exprime.



Une phrase aérée , pleine de failles, de trous d'air.



Qui garde intacte la tentation du vertige, l'attraction du vide.



Mais un récit quand même, qui trace sa route hésitante, fragile, et presque forte d'en accepter les risques.



Pour rester vivant.

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06h41

C’est la cohue comme tous les lundis matins quand le train de 06h41 qui relie Troyes à Paris.

Cécile Duffaut rentre d’un week-end chez ses parents qui ne s’est pas très bien passé, comme à chaque fois. Elle a hâte de rentrer, retrouver son mari et sa fille, son travail qu’elle affectionne particulièrement. Après des années d’un travail routinier elle a monté « sa boîte » une chaîne de magasins cosmétiques bio, « Pourpre et Lys »

De son côté, Philippe Leduc se rend à Paris au chevet de son ami d’enfance Mathieu, atteint d’un cancer. Il a divorcé et vit seul sans trop s’occuper de ses enfants…

Le train est bondé, Philippe arrive juste à temps et il ne reste qu’une seule place libre, à côté de Cécile. Ces deux-là se connaissent, ont vécu quelques mois ensemble lorsqu’ils étaient jeunes, il y a vingt-sept ans, et on comprend vite qu’ils n’ont nulle envie de renouer le dialogue. Que va-t-il se passer ? De quoi peut-on se parler au bout de tant d’années, comment aborder l’autre et surtout a-t-on envie de l’aborder ?



J’ai bien aimé l’histoire de ces deux êtres qui font le bilan de leur vie parce qu’ils se rencontrent par hasard dans un train alors qu’ils ont vécu une brève histoire d’amour vingt-sept ans plus tôt. Philippe n’apparaît pas sous son meilleur jour dans sa façon d’évoquer Cécile, limite goujat…



Cécile ne nous est pas forcément plus sympathique. Sa rupture l’a conduite à ne plus jamais être transparente pour quiconque. Ne plus jamais se laisser mépriser, maltraiter. Au contraire, réussir dans son métier, devenir une femme élégante. Elle s’est construite contre cette rupture pour ne pas se laisser démolir par elle.



Le livre est bien construit, l’auteur alternant un chapitre au nom de Cécile, le suivant au nom de Philippe, chacun donnant sa version de l’histoire comme un match de ping-pong. Ce qui donne une lecture agréable. On voit évoluer leur réflexion, leur ressenti à l’un comme l’autre. Qu’éprouve-t-on face à quelqu’un qui vous a fait souffrir et a modifié votre vision e la vie : haine, mépris compassion ?



On note également le poids de l’enfance, des relations avec les parents, qui ont vécu les trente glorieuses alors que tout est devenu si difficile, et c’est une empreinte qui pèse lourd : « Chaque fois que je reviens les voir, mes parents, j’ai l’impression de redescendre l’échelle temporelle et sociale que je grimpe avec circonspection mais ténacité. Dès que j’arrive à la gare, je retrouve mes oripeaux d’enfance ». P 107



J’ai aimé cette idée de faire le bilan de la vie des deux héros bien cabossés dans un lieu particulier, un train comme une sorte d’huis-clos dont ils ne peuvent s’échapper. Le trajet dure à peine deux heures mais il est raconté avec une telle intensité qu’on ne décroche pas du texte.

J’ai donc retrouvé avec plaisir l’écriture de Jean-Philippe Blondel, ses phrases courtes, concises presque chirurgicales pour décrire cette société dure, sans concession qui est la nôtre. J’aime bien l’univers de cet auteur, son analyse des tourments et des incertitudes de la jeunesse. Je préfère ce roman à « Un hiver à Paris ».

Note : 8,2/10




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(Re)play !

Aaaah l’adolescence ! Ses coups de cœur, ses coups de mou, ses coups dans l’eau, ses désespoirs, ses errances et ses renaissances ! Ses élans musicaux, aussi, et ses créations !



Oui, ses créations. Car l’ado passionné, pris dans les rets de l’école, des cours, de la discipline, trouvera un exutoire parfois dans l’écriture, le dessin ou la musique.

C’est ce qui se passe ici avec Benjamin, notre héros de Terminale. Il faisait partie d’un groupe qui s’est disloqué suite à une histoire mal répartie d’amour et d’amitié. Le voilà seul et désarçonné, mais il se raccroche à la musique et arrive à sortir de lui des mots…des mots pleins de rage, de révolte, de tendresse aussi. La venue d’un critique célèbre de la presse rock à l’école mettra le feu aux poudres.



J’ai apprécié ce roman dès le début, puis mon intérêt s’est délité vers les trois quarts de l’histoire, par manque de relief. Beaucoup de répétitions dans les descriptions de l’état d’esprit du jeune homme, et même s’il y avait une pointe d’humour, je me suis un peu ennuyée. En effet, j’ai comparé avec la série des romans de Anne Percin relatant l’histoire de Maxime, lui aussi passionné de musique, et j’ai regretté l’ambiance de cette auteure.



Mais bon, je reconnais que Blondel a un don certain pour connaitre les ados et relater leurs relations quelque peu compliquées avec les adultes et même avec leurs pairs, si ce n’est pas avec eux-mêmes !



Bref, un bon roman, à (re)lire.

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La grande escapade

J'ai lu la grande escapade sans aucune émotion et donc sans plaisir. Après avoir lu "dévorer le ciel" de Paolo Giordano, mon niveau d'exigence était sans doute trop élevé. Pas de chance pour ce roman qui n'a pas réussi à retenir mon attention. Peut être, aussi que ce microcosme de l'éducation nationale ne m'intéresse plus. Toujours est il que je me suis ennuyée. Contrairement aux autres lecteurs, les histoires des Coudrier, des Goubert, des Lorrain et des Ferrant, ne m'ont pas accrochée. Certes, nous sommes dans les années 70 et ce retour en arrière ravive des souvenirs parfois teintés de tendresse, de nostalgie mais ces moments ont été très furtifs pour moi et n'ont pas su détrôner mon ennui. Quelques passages m'ont fait sourire mais désolée , je suis passée à côté de ces familles sans avoir envie de mieux les connaître. Je suis convaincue que mon enthousiasme pour ma lecture précédente y est pour quelque chose. Mon impression est donc complètement subjective et ne repose que sur du ressenti.
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La grande escapade

C’est l’histoire du groupe scolaire Denis Diderot (il porte bien son nom !), sorte de petite communauté où l’on vit le plus souvent entre instituteurs, dans des logements de fonction.



Évidemment, nous somme en 1975, année du premier choc pétrolier qui va mettre fin à une période relativement sereine. Mai 68 est passé par là, il est donc temps de bousculer un peu les vieilles méthodes d’enseignement : au garde à vous ou presque devant l’instituteur (le directeur est parfait en mini dictateur, plus ou moins réac !), avec châtiments corporels à la clé, les élèves encaissent, les parents ne disent rien…



Mai 68 cela signifie réformes : fini l’école des filles d’un côté, l’école des garçons de l’autre, on tente d’introduire la mixité (au compte-gouttes vu que le directeur s’y oppose fermement), on envisage de mettre l’élève en avant de le faire participer au lieu de lui faire entrer de gré ou de force les matières dans le crâne de façon passive…



Pour remuer ce « vieux monde », on va envoyer un instituteur (un espion ?) qui est enthousiaste et met en place les « nouvelles méthodes » ce qui va entraîner des réactions en chaîne…



On assiste aux relations pas toujours nettes des instituteurs entre eux, les suspicions, la médisance, on a même l’institutrice commère, concierge qui espionne tout le monde derrière sa fenêtre et répand des méchancetés, (distille son venin serait mieux adapté).



L’auteur nous raconte au passage les histoires des gamins entre eux, se lançant des défis plus ou moins dangereux, copains une année, s’ignorant l’année suivante au gré aussi des relations entre instituteurs (trices).



Il évoque aussi le statut des femmes, les soi-disant instituteurs féministes qui considèrent que les tâches ménagères incombent uniquement à leurs femmes et ne lèvent pas le petit doigt à la maison. Et aussi, le côté soupçonneux vis-à-vis des pièces rapportées : les conjointes notamment qui n’appartiennent pas au corps enseignant.



On a évidemment une histoire d’amour au milieu pour ajouter piment autant que douceur au sujet.



Je ne dévoile rien de la grande escapade dans le train pour Paris, pour ne pas divulgâcher.



J’aime beaucoup Jean-Philippe Blondel que j’ai découvert avec « Un hiver à Paris » qui m’a beaucoup plu. Depuis je le suis car son style me plaît. J’ai adoré ce roman, car c’est mon époque, en 1968, j’entrais en fac, et j’avais vécu « les évènements » de près, donc l’école des filles et l’école des garçons qui se touchaient en fait, et ensuite le lycée de filles bien-sûr. Donc, j’ai connu la mixité sur les bancs de la Fac. Autre époque…



Je me souviens de tout le remue-méninge qui avait suivi…



La manière dont l’auteur évoque le milieu scolaire, les relations entre collègues et le fait de cohabiter tout le temps avec les logements de fonction est drôle. Ce roman se lit d’une traite, et le ton est beaucoup plus léger que dans « La mise à nu » par exemple.



Petite précision, je ne suis pas enseignante, donc mon avis est purement personnel.



Jean-Philippe Blondel nous livre une scène fabuleuse : la femme de ménage qui pète un plomb, et se promène à poils dans tout le bâtiment des logements de fonction, en faisant un trip érotique fixé sur le directeur : hilarant !



Un auteur qui ne me déçoit pas.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet Chastel qui m’ont permis de lire ce roman, dont je me procurerai sûrement la version papier



#LaGrandeEscapade #NetGalleyFrance
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Et rester vivant

«  J'espère que, désormais , plus aucun de mes livres ne sera un hommage. »

Dernière phrase de cet opus lu d'une traite grâce à une amie de Babelio qui se reconnaîtra.

Même si j'ai lu trois ou quatre romans de cet auteur celui- là est particulier .





Je ne vais pas en dire grand- chose sauf que c'est un beau récit introspectif, autobiographique ou comment surmonter un vide abyssal après la disparition de sa famille à l'âge de 22 ans?

D'autres l'ont fait avant moi.



Une histoire douloureuse , un livre qui ne se raconte pas , il se lit..



Le style est vif, sobre, la langue parfois hésitante ,fragile, sans phrases inutiles, sans gras, aucun apitoiement , une survivance à travers un road- trip en Amérique : sur les routes californiennes , à l'écoute de morceaux de Lloyd Cole, cuivres, , batteries et cordes, aux côtés de ses deux meilleurs amis , Laure et Samuel ....



Intense Voyage intérieur, prenant et exigeant , poignant et éparpillé , décalé et irréel, dans la nuit américaine qui interpelle, prend aux tripes entre douleur, questions, interrogations.



LUTTE perpétuelle pour continuer, survivre, revivre.... coûte que coûte , une mouvance pimentée d'humour et de dérision à l'image d'un funambule qui serre les dents , là - haut , tout là-haut ...



Tel un hymne à la vie et à la vitalité.

Rien à perdre !









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G229

Voici un ouvrage passionnant et passionné! lLe portrait pétri d'émotions ,à la fois simple et profondément humain ,d'un professeur amoureux de son métier, heureux malgré un quotidien à la fois plat et exceptionnel à la fois, oú l'enseignement de l'anglais nourrit la litterature et oú la litterature nourrit pleinement l'enseignement , loin des discours officiels sur l'école et l'enseignement.... " On s'enfonce dans les œuvres, on a des heures pour ça ....."

L'auteur parle de son métier avec passion, exercé dans la même salle et le même lycée depuis plus de vingt ans....

Il en brosse un portrait optimiste, sans mièvrerie , avec naturel , un peu nostalgique tout de même.....il lance des clins d'œil à l'administration, aux collégues, aux éléves et aux parents d'élèves ....

Le lecteur retrouve les thèmes chers à Jean Philippe Blondel: rapports entre les générations, le temps qui passe , relations entre profs, liens tissés, oubliés ou renoués sur un long temps, rencontres marquantes,,éducation, enseignement., culture , amour de la belle litterature .

Un message optimiste que l'auteur "de Baby Sitter "et D'un hiver à Paris " transmet à tous ceux qui doutent de l'école aujourd'hui!

Un ouvrage à lire d'une traite pendant les vacances !
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La mise à nu

Roman intimiste dans lequel l'introspection se fait vertige.



Professeur d'anglais en fin de carrière, divorcé et vivant seul, Louis se satisfait d'une vie assez routinière, et cultive peu de liens sociaux.

Quand un de ses anciens élèves, qui est devenu un peintre reconnu, le contacte pour lui demander de poser pour lui, il entrevoit que leur relation est susceptible de le faire basculer hors de sa zone de confort, mais il semble néanmoins attiré par le bouleversement que cette insécurité laisse présager.



De discussions en confidences, le prof et son élève, le peintre et son modèle, vont se dévoiler l'un à l'autre dans une atmosphère ambiguë.



Entre la résurgence de souvenirs enfouis et le regret d'espoirs inaccomplis, Louis fait le bilan des choix qu'il a faits plus ou moins librement en fonction des diktats de la vie.



Emprunte de nostalgie et de désillusion, cette «Mise à nu» aborde avec lucidité et délicatesse l'entrée dans l'automne de la vie, quand les enfants ont définitivement quitté le nid et que la vie professionnelle se termine.
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La mise à nu

Quel plaisir de retrouver cette plume douce amère où Louis Claret , professeur d'anglais en province , désabusé et vieillissant, séparé de sa femme Anne depuis quelques années, père de deux filles qui vivent des vies très différentes de ce qu'il avait imaginé , arrivé à cinquante - huit ans «  Je suis un guerrier fatigué », nous révèle ses failles et ses douleurs, «  Les années qui fondent sur lui »...



Il évoque avec douceur le cimetière des souvenirs, réfléchit à ce qu'il est vraiment , retourne à ses propres terres, explore les replis de sa mémoire, la litanie des surprises que la vie lui a réservées, ses regrets, ses angoisses, ses tâtonnements , absorbé par son monde intérieur.

Faudrait - il qu'il se secoue , retrouve les enthousiasmes d'antan .?

En parallèle il redécouvre Alexandre , un ancien élève , à l'évolution inédite, mystérieux, un peu hors de tout, fragile, nerveux, délicat et incertain...



Ces retrouvailles bouleverseront sa vie.....



Ce roman délicat et tendre, intime , drôle , le livre d'un père , d'un professeur, d'un ex- mari, d'un ami , lancinant et profond questionne de désillusions en surexposition .

L'auteur, avec son talent habituel dresse la litanie des surprises de l'existence .

Il creuse , décortique , interpelle chacun de nous «  J'ai aimé ce métier , aussi.

« J'aime l'idée d'avoir été un soleil , parfois . »

« Mes souvenirs sont des larmes de verre . »

Par contre la fin est déroutante , angoissante , incertaine ....

Peut - être voulue ?

Un très beau livre fin et élégant, «  une Mise à nu » délicate et exemplaire qui fait réfléchir .

Que laisser derrière soi ?

Un auteur que j'aime beaucoup pour sa simplicité, son approche sincère de ce qui nous fait avancer .....









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La mise à nu

L'âge des bilans..



Louis, le narrateur, est un sexagénaire un peu fatigué, un enseignant désabusé, un divorcé-sans-histoires-mais-qui-n'a-pas-refait-sa-vie, un père dont les filles ont pris leur envol, un "populaire" dont les amis d'enfance se sont progressivement esquivés du paysage.. pourtant ce n'est pas un paysage mais un portrait qu'Alexandre, un ancien élève, devenu peintre célèbre, se propose -et lui propose- de faire de lui.



Entre l'ancien prof charismatique et l'ancien élève effacé, s'est opéré, avec le temps, un étrange échange d'énergie et d'aura.



Louis, avec une docilité mi- curieuse, mi-fataliste, se prête au jeu des séances de pose, nombreuses, étalées dans le temps, car le peintre a le projet d'une série de toiles, qui s'approcheront au plus près du modèle, jusqu'à le traquer dans son intimité la plus secrète.



Une véritable Mise à nu.



Chaque "pose "du modèle est l'occasion d'une "pause" mémorielle pour Louis. La petite mécanique désabusée de cette vie qui s'écoule se met sur rewind. Silence, on rembobine.



Flash back : c'est l' heure des bilans.



Cette fois je n'ai pas été aussi captivée par Jean Philippe Blondel, je n'ai pas retrouvé sa petite musique sincère et ironique à la fois. J'ai trouvé le truc du portrait un peu forcé, sa structure un peu artificielle.



Plus d'humour non plus,... partant , plus de joie, pour paraphraser La Fontaine.



Quant aux silhouettes des personnages - même celles de Louis et d'Alexandre-, elles m'ont paru un peu fadouilles, pas vraiment tracées, ni colorées.. Pour un récit élaboré par les touches de pinceau du peintre qui éveillent, par un jeu de correspondances, les mots du portrait écrit, c'était plutôt une pâle esquisse...



D'ailleurs, tout entortillés dans l'ambiguïté de leur relation, le prof et l'eleve, l'écrivain et le peintre, sans doute un peu amoureux l'un de l'autre, ou fascinés par l'inversion des pouvoirs qui les touche, abandonnent l'un son projet, l'autre ...son roman.



La fin est une énigme, une sortie de route.



Comme si l'écrivain, à l'instar du peintre, n'avait plus le coeur d'aller plus avant dans cette mise à nu, et s'échappait en roues libres..







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Café sans filtre

*** Une de mes dernières commandes aux camarades de la librairie Caractères ,fermant ses portes dans quelques jours ( pour cause de retraite fortement méritée !!)-7mai 2022 /Issy-les-Moulineaux



Un roman joyeux rempli de personnages attachants...qui montre et démontre, si besoin était, que certains cafés (parmi les plus accueillants) devraient être remboursés par la Sécurité Sociale, tant ces lieux créent du lien social,de la camaraderie,de l'entraide...cassant avec bonheur certains isolement trop lourds !!!



L'auteur,à travers cette fiction : la reprise d'un café par un jeune trentenaire, Fabrice,avec un ami d'enfance, José...ces deux amis se complètent ; ils font des travaux,transforment le lieu et réouvrent l'endroit après les deux confinements...Chacun,sa personnalité et sa manière de recevoir et d'échanger avec leurs clients ! José, même si il a ,au final,un grand coeur,est un ours mal léché, alors que Fabrice est aussi accueillant,à l'écoute que possible...



Nous faisons connaissance avec les uns et les autres; les récits de chacun s'alternent;-Chloé, une cliente trentenaire,qui s'installe au fond du café, dessinant et crayonnant. Jeune femme se trouvant dans une sorte de parenthèse de vie; Elle revient de Finlande où elle tenait un salon de thé ; une forte déception amoureuse provoque son départ ainsi que les menaces sanitaires de fermer les frontières. Autant Fabrice ,le patron ,l'apprécie autant son associé, José trouve qu'elle ne renouvelle pas assez ses consommations !!!



-Jocelyne, l'ancienne propriétaire qui passe voir son protégé, Fabrice, avant de partir au bord de l'océan, profiter de sa retraite...Elle sympathise et fait la connaissance de Chloé...et de José .On apprend son histoire, son vécu dans l'histoire des cafés qu'elle a tenus,le choix de l'appellation de ce dernier bistrot: le Tom's .( Elle va jusqu'à demander à

Fabrice de ne surtout jamais changer le nom !?)



"C'est étrange, cette terrasse vide- c'est comme une mini-fin du monde. Moi,j'aime surtout quand il y a du mouvement, des éclats de voix,des réparties qui fusent. Souvent, je m'absorbe dans la conversation des autres.C'était mon atout et ma faiblesse, lorsque je tenais l'Atlantic. J'étais proche des lycéens qui peuplaient cet endroit.Je les trouvais maladroits et attachants. Je jouais le rôle de la grande soeur.Je me mêlais de ce qui ne me regardait pas. Je me dissolvais dans leurs existences sucrées (...)(p.231)"



-Thibaul,57 ans,écrivain....



On suit les doutes,les aventures sentimentales ou autres de chacun des protagonistes...Pour chacun d'eux,c'est un tournant de vie !



Ce café va permettre aux uns et aux autres de reprendre pied dans un monde d'après confinement....où chacun est heureux et soulagé de retrouver des alter-ego pour discuter,échanger....reprendre goût aux mouvements de la vie sociale !...



"Je me promenais avec mes autorisations dûment remplies.Tous les matins,je quittais la maison de ma mère et je marchais jusqu'au centre-ville.J'avais terriblement envie de voir des gens. Même masqués. Même méfiants. Même agressifs. J'arpentais les rues,je me répétais qu'un jour tout cela s'arrêterait, et que ce jour là ,la première chose que je ferais ,ce serait devenir boire un Café ici,au Tom's.Je m'installerai à une tableau fond. J'enlèverais mon masque.je sortirais mes crayons, mes craies ,mes feutres. Je me gaverais de couleurs. C'est comme ça que je reprendrais contact avec le monde d'après. Ce monde d'après dans lequel je ne voulais pas revivre la vie d'avant.(p.277)"



Bravo aux éditions de L'Iconoclaste pour la publication de cet ouvrage et pour la couverture chatoyante, fort réussie !!

Je finis ce billet par la très belle citation mise en

exergue":

"Courage, on est tous reliés mais on oublie de s'en souvenir"

-Nicolas Bouvier, Chroniques japonaises
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06h41

Après un week-end fatiguant chez ses parents, Cécile quarante sept ans, décide de prendre le premier train pour Paris gare de l'est, celui de 06h41, partant de Troyes. Installée tranquillement, qu’elle n'est pas sa surprise de voir un homme qu'elle reconnaît, la cinquantaine, un peu bedonnant, une calvitie naissante, il s'agit de Philippe, avec qui elle a vécu une histoire d'amour vingt sept ans auparavant, quand elle avait vingt ans. Philippe s'assoit sur le siège à côté d'elle, ne semblant pas l'avoir reconnue. le train démarre et l'espace du voyage d'une heure trente, les ex-amants vont revivre intérieurement leur histoire et surtout le voyage à Londres qui a consacré leur rupture et qui a constitué l'événement fondateur de leur évolution.



Ce court roman de Jean-Philippe Blondel nous plonge dans les réflexions des deux personnages, elle l'a reconnu instantanément et s'est très vite crispée, se remémorant l'humiliation de la rupture qu'elle s'est promise de surmonter en devenant une femme forte quant à lui, il a continué sa vie sans vraiment se remettre en cause, passant à côté d'une introspection qui aurait pu lui être salutaire et lui éviter l'échec de son couple.

Un roman sur les amours passées, la capacité de rebondir après un affront sentimental, l'absence de remise en cause qui fige un être et le prive d'évoluer. Jean-Philippe Blondel offre, avec 06h41, une étude psychologique très fine du couple.
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