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Critiques de Jean Ziegler (94)
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La faim dans le monde expliquée à mon fils

La FAO, Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture des Nations unies, évaluait à plus de 30 millions le nombre de personnes mortes de faim en 1998 et à 828 millions celles ravagées par la sous-nutrition sévère et permanente. Les images des famines en Somalie, au Soudan, en Sierra Leone ou ailleurs sont diffusées dans l’indifférence générale et semblent appartenir à une « sorte de normalité ».

(...)

En conclusion, Jean Ziegler préconise de soumettre tous les mécanismes de l’économie mondiale à l’impératif de nourrir convenablement tous les habitants de la planète. « Le droit à la nourriture est le premier des droits de l’homme. » « Il faut fermer la Bourse des matières premières agricoles de Chicago, combattre la détérioration constante des termes de l’échange et anéantir la stupide idéologie néolibérale qui aveugle la plupart des dirigeants des États d’Occident. »

Vœux pieux à notre avis car comme il l’explique fort bien dans d’autres ouvrages les organismes de régulations internationaux (FMI, Banque mondiale, OCDE,…) sont précisément au service de cette idéologie. Cette rapide synthèse a cependant le mérite de la clarté et de ne pas s’embarrasser de circonlocutions. En quelques pages, sont exposées toutes les données du problème.



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L'empire de la honte

Un livre que tout le monde devrait lire, mais qui barberait 99 personnes sur 100. Le récit par un ex rapport rapporteur spécial des Nation Unies de grands rouages de notre monde : comment la faim pourrait être éradiquée facilement, comment elle est entretenue par les transnationales, comment ces multinationales tiennent et dirigent le monde sans contrepouvoir, avec nombre d'exemples concrets... Ce n'est évidemment pas une lecture du type des aventures de Oui-Oui, mais c'est notre réalité...
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Destruction massive : Géopolitique de la faim

Jean Ziegler est un ancien rapporteur spécial aux Nations Unis pour le droit à l’alimentation. Dans cet essai, il dénonce le scandale du XXe siècle, la destruction par la faim de millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans le monde.



Il dénonce l’indifférence de l’opinion publique car celle-ci réagit face aux catastrophes médiatisées (tsunami, séisme…) mais ne veut pas voir ce qui est latent. Le droit à l’alimentation est celui qui est le plus massivement violé sur notre planète.



Il dresse dans une première partie l’état de la faim dans le monde (recensement des biens alimentaires, situation démographique, corrélation entre les deux), des famines liées aux conditions de production ou aux catastrophes extérieures (guerres, criquets, inondations…) et des conséquences de ces famines sur les populations, notamment les plus fragiles, et les maladies qui en découlent.



Une fois ce constat établit, l’auteur aborde les causes et pointe du doigt les responsabilités des pays riches et des institutions mondiales. Alors que le remède à ce problème passe dans un premier temps par des interventions des Etats, les grands organismes internationaux, eux, préfèrent ne pas bouger au nom du libéralisme. Les droits des hommes ne pouvant être selon eux que civils ou politiques, il ne peut y avoir de droit à l’alimentation. Sont concernées par ces propos les grandes sociétés de l’agroalimentaires qui contrôlent la plupart des ressources mondiales (et qui ont des revenus supérieurs à ceux des gouvernements). On retrouve aussi le rôle des sociétés qui gèrent les semences et les produits de traitements agricoles. Les sociétés transcontinentales privées de l’agro-industrie sont les adversaires du droit à l’alimentation.

Selon les pays occidentaux, seul le libre marché pourrait vaincre le fléau de la famine. Mais ces marchés peuvent dysfonctionner (guerre, dérèglement climatique…)

L’OMC, le FMI et la banque mondiale sont décrits comme des « cavaliers de l’Apocalypse ».

Mais depuis vingt ans, la progression des privatisations, la libéralisation des mouvements de marchandises, des capitaux et des brevets ont dépouillé les pays du Sud, les plus pauvres. Et partout dans le monde, les victimes de la sous-nutrition augmentent.



Il consacre aussi un certain nombre de pages à la production de l’ « or vert » et de ses conséquences. Les sociétés transcontinentales productrices d’agro carburant ont réussi à persuader la majeure partie de l’opinion publique mondiale et la quasi-totalité des Etats occidentaux que l’énergie végétale était le remède miracle contre la dégradation climatique.

Mais pour produire ces carburants, il faut des terres et de l’eau. Est-il judicieux d’utiliser des terres auparavant consacrées aux cultures vivrières ? Et d’utiliser 4000 litres d’eau pour produire un litre d’éthanol ? Et de recourir à une quantité considérable d’énergie fossile pour produire ce même litre ? De ce fait, la production de CO2 dans l’atmosphère augmente au lieu de diminuer !! D’ailleurs, pour Amnesty Internationale, « agro carburant – réservoirs pleins et ventres vides ».



Pour reprendre la question de l’auteur, « comment endiguer la déraison des affameurs ? »



Cet ouvrage est très intéressant et nous ouvre les yeux, il nous incite à rester en éveil sur ce qui se passe dans le monde. Il s’appuie sur des études géographiques, démographiques, sur le travail des ONG, et sur l’expérience de l’auteur dans ce domaine. A lire et à gamberger. Et on retrouve le monde…dans un état différent de celui dans lequel il était avant de débuter la lecture.





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La haine de l'Occident

Ce livre de Jean Ziegler devrait être obligatoire à tous les lycéens, étudiants et tous ceux qui se revendiquent citoyen du monde. Certes, il met assez vite mal à l’aise tous occidentaux normalement constitué ayant un tant soit peu d’égard envers les pays que nous avons opprimés, oppressés et exploités. Ce livre est un devoir de mémoire, c’est une prise de conscience, c’est une claque !

Ce livre n’a pas vocation à expliquer tous les rouages, toutes les manipulations, tous les coups d’états (d’autres livres s’en chargent) qui ont fait ce que le monde est aujourd’hui. Il expose juste les causes d’un ressentiment puissant et légitime que les pays « non occidentalisés » revendiquent. Certaines actions ou réactions nous paraissent parfois disproportionnées provenant de régions du monde fort trouble comme le moyen orient, les pays du Maghreb, l’Afrique ou l’Amérique du sud. Ce n’est que le résultat de tant et tant d’années de frustration, de pillages de leurs ressources et de condescendance que les occidentaux ont affiché à leurs égards !

Après cette lecture, comment ne pas être outré par les propos de notre cher président sur le discours de Dakar ? Comment ne pas être outré et un peu honteux par notre société de consumérisme affamant des millions de personnes ? Comment ne pas s’étonner même que les peuples ne se soient pas soulevés bien avant et même avoir basculer dans le terrorisme. Le terrorisme n’est rien d’autre qu’un acte ignobles (cf : 11/09/01) en réponses à leurs traitements ignobles. Comment ne pas être également outré par « le cassage » d’ethnie ou de famille ?

Aucun européen ne peut comprendre ce que ces peuples ont enduré pendant des siècles et des siècles. Pourtant nous en avons eu un court aperçu. Les actes des nazis en 45 fut les pires perpétrés dans la mémoire des européens. Alfred Métraux a dit qu’Auschwitz avait permis aux européens de comprendre ce qu’ils avaient infligés aux Africains lors du commerce triangulaire qui a duré plusieurs siècles !

Lorsque l’auteur expose les conditions de vie du Nigéria, c’est tout bonnement affolant ! Affolant que pas une ligne ne sorte dans les journaux. Puis, à la fin, nous comprenons que les régions les plus calmes du globe renferment les régions les plus riches d’investissements occidentaux. Le peuple est secondaire. Pire nous avons même installé des dictateurs volontairement pour s’assurer d’un interlocuteur conciliant sur le long terme.

Bien que la situation mondiale paraisse très sclérosée, trop bien contrôlée par les multinationales, il y a tout de même encore un espoir. Cet espoir vient de Bolivie, de l’élection du premier Amérindien. Avec lui, la sagesse séculaire des peuples a pris le pouvoir en nationalisant de manière très intelligente les entreprises privées étrangères. Il augmenta de ce fait le PIB de manière radicale ainsi que le niveau de vie des Boliviens sans discrimination (contrairement à ce qu’il se passait précédemment). La révolte des Boliviens n’a pu se propager à d’autres pays du continent à cause des dollars américains et l’équilibre reste encore fragile mais c’est déjà une victoire pour toutes ces années d’oppressions.

La révolte que nous vivons à présent dans les pays du Maghreb va, je l’espère, dans le même sens en espérant que quoiqu’il advienne, le futur de ces pays soit leur futur et non pas celui que les occidentaux ont choisi pour eux, cela atténuera les tensions existantes entre les deux « camps ». Une chose est sûre, la colonisation n’a pas été aussi bonne pour les pays colonisés que certains veulent bien le faire croire.

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Le capitalisme expliqué à ma petite-fille

Difficile d'expliquer en 115 pages la complexité de notre système économique et politique, d'illustrer son origine, de dénoncer ses conséquences dramatiques dans le monde et sur les hommes, de donner des solutions pour en sortir de manière pédagogique, simple et j'ajouterai objective puisque l'objectif de ce recueil est d'expliquer le capitalisme à une jeune adolescente.

De mon point de vue c'est raté. Il s'agit plutôt d'un ouvrage militant, certainement sincère lorsque l'on connaît l'histoire et les engagements de Jean Ziegler en faveur des pays du tiers-monde et dénonçant depuis plus de cinquante ans l'exploitation des hommes et des ressources naturelles.

Jean Ziegler n'explique pas, il dénonce. A la fin de ma lecture, je ne vois pas comment un adolescent sera convaincu du bien fondé des propos de l'auteur au-delà d'une indignation légitime mais plutôt superficielle, les réactions de Zohra aux explications de son grand-père en sont la démonstration.

Jean Ziegler dénonce la lâcheté des politiques et surtout les leaders économiques mondiaux déployant sur le monde leur rapacité à maximiser leur profit, sans rappeler que nous sommes tous responsables de cette situation. Nous sommes à la fois citoyen, consommateur et salarié et nous devons faire face à nos propres contradictions.
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Les Nouveaux maîtres du monde et ceux qui leu..

C'est l'annonce, les prémices du livre "L'empire de la honte", avec les mêmes dénonciations des méfaits du capitalisme.
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Destruction massive : Géopolitique de la faim

Je savais qu'en m'attaquant à ce livre je m'exposais à un sujet douleureux et déprimant. Je me suis donc dit que les vacances étaient le moment opportun pour le lire et contrebalancer la sinistrose qui accompagne sa lecture! Même préparer et même dans les meilleures conditions possibles, cette lecture ne peut laisser de marbre!

Cette seconde lecture de Jean Ziegler, après la haine de l'occident, m'a consterné et révolté. Il commence par une première partie classiquement en définissant ce qu'est la malnutrition (micro et macronutriment) et ses conséquences pathologigiques. Je connaissais déjà la maladie de l'enfant au gros ventre appelé aussi Kwashiorkor résultant d'une sous alimentation en protéine. En revanche, j'ignorais la maladie appelé noma. Celle ci résulte d'un effondrement du système immunitaire provoqué par la malnutrition. Cet effondrement entraine une prolifération des bactéries buccales normalement inoffensives. Ces dernières digèrent les muqueuses et les tissus mous du visage! C'est horrible (faites un tour sur google image en tapant noma si vous avez l'estomac bien accroché).



Après toute l'horreur qu'entraine la malnutrition, l'auteur s'attaque à ceux qui la génèrent et qui en profite! En vrac, nous avons les producteurs agrocarburants, le FMI, la banque mondiale, les tradders...

Le plus révoltant selon moi c'est le double discours que nos politiques ( les politiques des pays industrialisés), souhaitant le développement des pays pauvres mais faisant tout pour qu'ils ne restent. Une stratégie couramment utilisée est l'inondation d'un marché par un produit subventionné sur un marché étranger. Un exemple, la vente d'oranges de Floride subventionnées en Haiti cassant les prix du marché et détruisant la production locale. Une fois détruite, les pays sont dépendants des importations et les prix peuvent augmenter! A ces techniques d'appauvrissment, il faut également ajouter la spéculation sur les denrées alimentaires, la réquisition des sols arables pour produire des agrocarburants finalement plus polluant que le carburant seul, les guerres, les conditions climatiques...



Avant cette lecture, j'avais une mauvaise opinion du capitalisme, à présent j'en suis sûr, le capitalisme ne joue pas en faveur des Hommes mais bien pour quelques un contre tous les autres! Un capitaliste ne peut s'émouvoir de la misère du monde puisqu'il la génère lui-même.

Selon moi, il y a des domaines dans lesquels le libéralisme économique ne doit pas être permis et notamment dans l'alimentation. D'ailleurs, le droit à l'alimentation existe bel et bien dans la charte des droits de l'Homme mais malheureusement, il est le plus bafoué de tous. Même si ce livre est quelque peu déprimant, il ouvre les yeux et les consciences!



Je finirais en paraphrasant ce livre: sur une planète abritant 7 milliards d'êtres humains, un Homme qui meurt de malnutrition alors qu'il est possible d'en nourrir 12 milliards, c'est un meurtre!
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Le capitalisme expliqué à ma petite-fille

C'est une critique du système capitaliste sans explication et sans solution à part l'action des ONG.

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Les Nouveaux maîtres du monde et ceux qui leu..

Ziegler n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer le fonctionnement du monde d'aujourd'hui. Il accuse ceux qu'il appelle les oligarques, les prédateurs ou pire, les charognards. Qui sont-ils, ces nouveaux maîtres du monde? Une poignée d'ultra-riches qui se partagent la terre grâce à leurs entreprises multinationales qui pillent sans entrave les ressources humaines et naturelles. Ziegler passe alors en revue le système injuste mis en place pour le profit de quelques-uns : l'évasion fiscale aux Bahamas ou en Suisse, la corruption des Etats soumis, les conditions de travail iniques des petits qui engraissent les gros, la complicité du FMI qui ruine les Etats en leur empêchant d'investir pour leur peuple, la banque mondiale qui ne prête qu'à condition de perpétuer les injustices, etc. Le tableau fait peur. C'est l'hypocrisie d'une idéologie qui refuse de se considérer comme telle qui est pointée du doigt. C'est son aveuglement qui fait qu'elle laisse mourir de faim des millions de personnes tout en spéculant sur les denrées alimentaires, que Ziegler combat. Bien sûr, le propos est sans nuance. Sans doute le trait est-il parfois forcé, mais on sort de cette lecture convaincu que quelque chose cloche. Que faire? Ziegler évoque les mouvements populaires qui contestent la toute-puissance de l'économie libérale. Il semble croire à leur efficacité. On aimerait y croire.
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La haine de l'Occident

Assez bizarrement, ce livre de Jean Ziegler m'a paru incroyablement moins pertinent que ses ouvrages précédents.

J'apprécie beaucoup cet auteur pour son engagement constant en faveur des populations les plus démunies et sa lutte contre l'économie inhumaine de marché, aussi c'est un petit déchirement que de me voir affirmer que cette "Haine de l'Occident" n'est finalement qu'un ouvrage de Don Quichotte.



Car là est bien le problème: Jean Ziegler semble se tromper de cible à longueur de temps.



La culture occidentale pose des problèmes mondiaux: modes de consommation, comportement vis-à-vis des pays non-alignés,politiques économiques délétères. Certes.



Pourquoi Jean Ziegler, en ce cas, ne semble voir que les effets négatifs, et jamais les effets positifs de l'influence occidentale?

Pourquoi Jean Ziegler semble ne pas voir que la corruption et les dérives qu'il dénonce sont tout autant le fait des compagnies transcontinentales que des Gouvernements qui pactisent avec elles de leur propre chef?



A le lire, les peuples d'Afrique et d'Amérique du Sud seraient parfaitement innocents et candides, incapables de percevoir les conséquences des décisions que prennent leurs dirigeants, incapables de prendre en main leur avenir, incapables de résister à une domination économique occidentale.



Si l'Amérique du Sud a effectivement été sous la coupe américaine via la CIA et ses agents, et si l'Afrique a effectivement été sous la domination européenne, tant sur le plan politique qu'économique, Jean Ziegler oublie de préciser que c'est de moins en moins le cas dans un monde multipolaire. Il ne semble pas voir les exemples cubains, vénézuéliens, sud africains, libyens, soudanais, qui tous démontrent que lorsqu'un Gouvernement désire réellement s'opposer à la politique occidentale, il le fait.



Jean Ziegler accuse l'Occident de corruption, mais oublie de voir que cette corruption nécessite deux acteurs, le corrupteur et le corrompu.

Il accuse l'Occident de cautionner les répressions voire les massacres de populations dès lors que ses intérêts économiques sont préservés, en oubliant de mentionner le fait que les premiers à se prévaloir des règles de non-ingérence sont justement ceux qui répriment et qui massacrent sous prétexte de préserver les intérêts politiques et économiques occidentaux.



Si les pays occidentaux ont indéniablement une responsabilité dans la situation mondiale actuelle, et sont susceptibles de critiques parfaitement fondées, justifier la Haine de l'Occident comme cet ouvrage le justifie, c'est faire le jeu des transcontinentales et des oppresseurs contre lesquels Jean Ziegler se bat depuis maintenant quatre décennies.
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Destruction massive : Géopolitique de la faim

Êtes-vous, comme moi, révoltés de voir jeter quantité de nourriture? De voir des gens se plaindre de réplétion et d'obésité alors que, pas si loin de chez nous, des mères sanglotent d'impuissance devant leur petit qui meurt de faim, incapables qu'elles sont des les allaiter, sans aucun moyen de leur procurer un substitut alimentaire?

Aviez-vous déjà entendu parler de « kwashiorkor » ou de « noma »? Pour ma part, je ne connaissais pas ces maladies. Elles font frémir. Le noma est « une forme de gangrène foudroyante qui se développe dans la bouche et ravage les tissus du visage ». Sa cause est la malnutrition: « les lèvres, les joues disparaissent, des trous béants se creusent. Les yeux tombent (…) la mâchoire est scellée ». Ces ravages monstrueux s'appliquent à des enfants entre un et six ans. Cela me glace d'horreur.

Or, il serait possible de nourrir douze milliards d'êtres humains avec les ressources que nous produisons. Donc, « près du double de la population mondiale ».

Mais « dix sociétés seulement (…) contrôlent un tiers du marché des semences (…). Six entreprises contrôlent 77% du marché des engrais (…) Six sociétés concentrent quelque 85% du commerce mondial des céréales; huit se partagent environ 60% des ventes de cacao et trois se répartissent 80% du commerce des bananes. »

« Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim. Sur une planète qui regorge pourtant de richesses... »

Cela me bouleverse et m'indigne.

Dans cet essai, Jean Ziegler nous explique avec clarté cette situation. Il en explore les causes, il nous propose des solutions.

Son ouvrage est nécessaire. Il ouvre les yeux sur des problèmes dont nous n'avions pas pris conscience.

C'est pourquoi il est important de le lire.
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La Suisse, l'or et les morts

La lecture du livre de Jean Ziegler « la Suisse, l’or et les morts » confirme nos plus sombres pressentiments. On réfléchira une fois de plus aux raisons qui ont toujours poussé l’occident à ne parler de la seconde guerre mondiale qu’en termes militaires ou en termes de génocide des populations juives d’Europe. Qu’est-ce qui pouvait être encore plus douloureux à dire que les souffrances des soldats ou l’infinie cruauté des univers concentrationnaires ?

Parler tout bonnement de deux choses qui ne sauraient exister l’une sans l’autre, d’une part de la faiblesse et la lâcheté de la plupart des individus que nous sommes et d’autre part de l’immense cupidité et de l’hypocrisie impitoyable des classes dominantes. Concernant la Suisse, Jean Ziegler fait un peu de ménage. Le temps aidant, de nombreuses archives de par le monde finissent par devenir accessibles et ce que l’on y découvre donne autant le vertige que la nausée.

La guerre coûte cher et en conséquence, elle se doit aussi de rapporter beaucoup à ceux qui la soutiennent. Le saviez-vous ? Hitler est parti en guerre sans le sou ou presque, et sachant très bien qu’il ne tiendrait pas longtemps sans financements conséquents. Les nazis en prirent acte et dotèrent leur mouvement politique d’officines financières extrêmement efficaces. Pour financer sa guerre, Hitler n’avait d’autre solution…que de la faire payer par les autres. Or en matière de finance, chacun le sait, il est difficile d’échapper au système bancaire suisse, l’un de plus performants au monde. Hitler et ses sbires ont dû rêver plus d’une fois de voir leurs chars à croix gammées se garer devant les façades rutilantes des dépôts bancaires de Bâle ou de Genève. La bataille de France en témoigne, Hitler chercha un temps à encercler la Suisse. Il y renonça cependant parce que la Suisse lui était plus utile « libre » qu’occupée : elle pourrait l’aider à financer sa sale guerre.

Sur tous les fronts, le pillage fut pratiqué avec zèle, attention et perspicacité, par une cohorte d’agents financiers aussi assermentés qu’enthousiastes. Partout les réserves d’or furent volées, les lingots maquillés, refondus, tout comme on extorqua de force aux populations tout ce qui pouvait avoir une valeur monétaire (bijoux, œuvres d’art, monnaies). Cela se pratiqua encore plus sadiquement dans les camps de concentration du Reich où les dents en métal précieux étaient arrachées dans la bouche des cadavres. Mais piller n’est pas jouer. Les alliés exerçant un blocus féroce sur les approvisionnements de l’Allemagne, Hitler ne put jamais traiter directement ses affaires. Il devait en premier lieu « blanchir » son argent sale puis le faire circuler à travers un circuit particulier, aussi anonyme que possible. En cela, Jean Ziegler nous en fournit toutes les preuves, les banquiers suisses apportèrent à l’Allemagne nazie une aide déterminante. Les industries suisses tournèrent à plein régime pour fournir de l’armement ou de la technologie de pointe aux nazis, cela pendant que les banques s’occupait de financer en sous-main toute les importations vitales nécessaires à la continuation du conflit.

Ziegler cite à comparaître la poignée d’hommes, allemands et suisses qui ont cautionné sans état d’âme une telle infamie. En toute bonne foi, sans en perdre le sommeil ni même l’âme, au nom de la sacro-sainte neutralité helvétiques et du non moins sacré secret bancaire suisse. Il s’agit d’hommes de finance, de quelques politiques et de quelques militaires. Ils ont su verrouiller tout un système, tout un pays, et appliquer les plus viles méthodes sans être inquiétés ou remis en cause.

Et les juifs dans tout cela ? Ziegler nous en parle aussi. De façon générale et à quelques exceptions près, les réfugiés furent refoulés au-delà des frontières et rendus à leurs bourreaux, notamment en direction de la France et de l’Allemagne. Le racisme antisémite a prédominé en Suisse tout au long de la guerre.

Au point de forcer les juifs helvétiques à payer la pension ou le passage de leurs coreligionnaires (quelques centaines de privilégiés) sur le territoire national. Une recette non négligeable pour le Trésor Suisse ! Quant aux nombreuses richesses appartenant à des dépositaires juifs qui avaient été déposées avant la guerre dans les diverses banques du pays, la majeure partie ne fut jamais récupérée…et pour cause ! Leurs propriétaires avaient été réduits en cendre, ni plus ni moins. Quant à leurs descendants, plusieurs décennies plus tard, qui voulurent récupérer leurs biens, on leur fit et on leur fait encore toutes les tracasseries administratives possibles. Les banquiers, que Ziegler appelle rageusement « les gnomes », ne lâchent rien. Les biens juifs en dormance se sont depuis longtemps rajouter à leurs bénéfices extraordinaires et bingo !

Jean Ziegler semble garder confiance en une tardive, mais réelle, « prise de conscience » de la part de ses compatriotes. Nous lui souhaitons bon courage.

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L'empire de la honte

Un livre essentiel pour r-éveiller les consciences contre l'empire des "cosmocrates".Pour citer son auteur "informer, rendre transparentes les pratiques des maîtres est la tâche première de l'intellectuel..."
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La haine de l'Occident

Depuis plus de cinq cents ans, les Occidentaux dominent la planète. L’actuel ordre économique du monde imposé par les oligarchies du capital financier occidental est le produit des systèmes d’oppression antérieurs, notamment de la traite et de l’exploitation coloniale. Le Sud regarde comme un schizophrène cet Occident dont la pratique dément constamment les valeurs qu’il proclame. Jean Ziegler cherche à comprendre l’hostilité suscitée par l’arrogance des pays du Nord, à localiser les racines de cette haine pour construire une société planétaire réconciliée, juste, respectueuse des identités, des mémoires et du droit à la vie de chacun



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Les Vivants et la Mort

Le chapitre sur « Les Maîtres de la mort » et « l’Agonie » m’ont le plus intéressé. Sans doute fortement m’ont-ils fait écho car cela est toujours d’actualité dans notre société Européenne. Par contre cette petite taille de police a rendu cette lecture longue et pas évidente, surtout par les tournures de phrases.



L’auteur en citant Melvin J. Crant rappelle à quel point des patients sont incompris, non écoutés donc non aidés dans les hôpitaux. Puisque les patients ne sont pas vus comme des humains doués de conscience, mais comme un objet, un meuble, une voiture qui est au garage. Évidemment, le ressenti du milieu médical dira toujours qu’ils ont fait le meilleur, ce qui de leur point de vue est vrai, mais pas nécessairement celui du patient-cobaye qui lui est spolié. Ce qui fait qu’en même temps il n’est pas respecté et ni libre. Et s’il va à l’encontre du traitement qu’il ressent néfaste, dès lors « son cas est déclaré pathologique, les soins changent de nature. Le traitement devient punition pour délit de résistant au médecin. » Là encore demander un mercy-killing est incompris. C’est un paradoxe dans cet univers dit de " soins ". Comment peut-on aider " réellement " si nous ne sommes pas à " l’écoute " de l’autre ?



Nous sommes vus comme des biens marchands, on produit, on consomme → cela influence la qualité de vie, et aussi sa durée, qui est inégal d’un individu à un autre.



Une question m’est venue par rapport à l’indifférence du personnel médical tant médecins qu’infirmiers face à la douleur du patient, physique, psychique et à sa mort prochaine. → Cela changerait-il, si tous les humains étaient tous connus, célèbres ? Car un inconnu aura moins d’attention, de soins, qu’une star de cinéma, télévision, musique… Et donc il y a une injustice sociale, puisque si cela ne nous touche pas, alors on ne remue pas ciel et terre pour aider.

Et puis, comment une infirmière pourrait aller sociabiliser avec les patients, pour lui rendre cette fin de vie moins terrible ? Elles ne sont pas formées pour ça, et si quand bien même, elles ont cela en elle, elles n’ont pas de temps pour ça, overbooké qu’elles sont.





📖 Les vivants et la mort, cet essai écrit en, 1975 par Jean Ziegler est toujours d’actualité 42 ans après sa parution. Cela le sera sans doute fortement encore bien des années plus tard, puisque ce sujet-là reste tabou en France, et c’est uniquement par les mentalités, la prise de conscience générale qu’il peut y avoir changement.



La mort ne devrait pas être un sujet tabou, et comment le pourrait-il quand des milliards d’êtres humains ont une bien meilleure image de l’au-delà que la vie terrestre ?

Peut-être cette lecture vous fera échos, ou non, en tant que patient, soignant, vivant, ou mourant ?

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Lesbos, la honte de l'Europe

Un rapport sur la condition de vie et d'accueil des réfugiés en Europe, édifiant... On ne peut rester insensible à ce témoignage, qui glace le sang.

Premier livre de Jean Ziegler pour moi, il est clair que cela ne le restera pas longtemps. Un témoignage coup de poing, à lire absolument.
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La Suisse, l'or et les morts

Jean Ziegler, sociologue et homme politique suisse, révèle, dans ce livre, les relations des banques suisses ainsi que de l'Etat helvète avec le régime nazi et ses dignitaires, pendant la 2ème Guerre Mondiale. La Suisse, avec son réseau bancaire et son industrie d'armement notamment, a apporté un soutien au troisième Reich, sans lequel le conflit n'aurait pu se prolonger autant.

L'auteur dénonce, aussi, le recel et le blanchiment de richesses (or sous toutes ses formes, argent, devises, œuvres d'art biens immobiliers, entreprises...) volées au quatre coins de l'Europe, y compris en Allemagne, par Hitler et ses sbires, à des nations ou à des personnes privées, le plus souvent des Juifs.

Il nous montre aussi, comment les banques suisses se sont approprié les dépôts après le conflit, surtout ceux du régime nazi et de ses hauts dignitaires ainsi que ceux des Juifs.

Depuis 1945, les Alliés, des nations, les organisations juives internationales ainsi que les descendants des victimes de la Shoah à titre individuel, demandent, font pression, pour que les banques restituent les valeurs dont elles ont été dépositaires. Mais la neutralité suisse, le secret bancaire, la disparition de documents, "naturelle ou malencontreuse", l'hypocrisie et le mensonge font que les survivants de l'Holocauste et leurs descendants n'ont pas obtenu leur dû. Leur obsession n'étant pas l'argent, mais la justice.

L'auteur n'a pas dû se faire que des amis avec ce livre.
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Le capitalisme expliqué à ma petite-fille

Intriguée depuis longtemps par les écrits de Ziegler que je n'avais jamais eu l'occasion de lire, ce sont les derniers mots de ce court essai qui m'ont décidée à l'acheter: Podrán cortar todas las flores, pero jamás detendrán la primavera.



Le ton est donné dès les premières pages, très critique, parfois véhément, doté de nombreuses références à des débats télévisés houleux. Je craignais que le livre ne se transforme en pamphlet, passant outre la complexité de certaines situations. Si cette complexité n'est pas forcément détaillée, Ziegler ne réduit néanmoins pas ses dires à une simplification démesurée, et c'est là la force de l'ouvrage. Très engagé, aux opinions affirmées, certes, Le capitalisme expliqué à ma petite-fille n'en couvre pas moins des thèmes importants que l'on connaît sans nécessairement en saisir la vraie problématique: propriété privée, héritage de la Révolution française, répartition des terres et révolution agraire, matières premières minérales et exploitation des enfants, société de consommation et obsolescence programmée, paradis fiscaux et dettes souveraines, ou encore fonds vautours.



L'exposé est finalement clair, et chaque assertion est accompagnée d'un exemple réel, parfois très classique, parfois moins. À défaut de laisser le choix à son lecteur de son opinion politique (ne pas être d'accord avec Ziegler revient à être un franc salaud ou un aliéné ayant oublié son impératif moral), Ziegler a le mérite de dresser un tableau sans fard de situations et mécanismes économiques qui gangrènent nos rapports humains et l'équilibre mondial.
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Retournez les fusils ! Choisir son camp

Personne n’a la théorie juste de sa pratique. Reconnaissant s’être installé dans ce monde dont il refuse intellectuellement l’ordre, c’est-à-dire acceptant implicitement sa normalité, Jean Ziegler reprend, met à jour et complète certains chapitres d’un livre publié une première fois en 1980 comme « manuel de sociologie d’opposition ». Il propose de fournir des « armes » pour comprendre notre situation et d’indiquer les voies d’actions pour sa transformation. (...)



En conclusion, Jean Ziegler cite en impératif catégorique cette évidence d’Emmanuel Kant : « L’inhumanité infligée à un autre détruit l’humanité en moi. » et compte sur une société civile planétaire pour s’opposer à la dictature planétaire des oligarchies du capital financier globalisé, sur la logique de la solidarité contre la logique du capital. Un front du refus s’organise sur une critique plus radicale qu’aucune des idéologies formalisées et vise, non pas à prendre le pouvoir, mais à détruire tout pouvoir que les hommes exercent sur d’autres hommes.



Si ce compte-rendu est plus dense que la moyenne, c’est que l’ouvrage est particulièrement riche. Il apporte un éclairage sur l’histoire des idées et des projets de société depuis le siècle des lumières, tout en revendiquant une volonté d’armer les consciences.
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Destruction massive : Géopolitique de la faim

Sur notre belle planète qui déborde de richesses, toutes les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim et 37 000 êtres humains disparaissent chaque jour à cause du manque de nourriture. Dans leur brutalité, les chiffres dépassent l’entendement. Le scandale de la faim dans le monde est dénoncé depuis si longtemps que nous finissons par nous y habituer. Pourtant, la situation actuelle mérite une étude attentive comme celle réalisée par Jean Ziegler, professeur de sociologie à Genève et vice-président du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.



Alors que l’agriculture mondiale pourrait nourrir douze milliards de personnes, les sociétés multinationales du secteur alimentaire bloquent les réformes agraires essentielles. De plus, les prix du maïs, du riz et du blé qui représentent 75% de la consommation mondiale, flambent comme quelques exemples permettent de le constater. Au cours des dix-huit derniers mois, le prix du maïs a augmenté de 93%. Une tonne de riz qui coûtait 105 dollars, en vaut maintenant 1 010 et le prix de la tonne de blé meunier (271 €) a doublé depuis septembre 2010. Pour quelle raison ? Tout simplement pour permettre aux spéculateurs de réaliser des profits astronomiques. Pendant ce temps, la nourriture est devenue trop chère pour les programmes d’aide d’urgence en Afrique.

Ce phénomène est relativement récent puisque c’est depuis 2008 que des fonds spéculatifs et de grandes banques spéculent sur les marchés des matières premières agricoles. Ces spéculateurs affament des populations entières et sont donc auteurs d’un véritable crime collectif.

Il serait temps de réaffirmer ce droit à l’alimentation inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme pour que ce droit élémentaire reprenne le dessus sur l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et le FMI (Fonds monétaire international), deux organisations qui travaillent pour le capitalisme financier et sont plus puissantes que la FAO (organisme onusien pour l’alimentation et l’agriculture) et le PAM (Programme alimentaire mondial).



Ne nous étonnons pas alors si des insurrections paysannes enflamment l’Indonésie, les Philippines, le nord du Sénégal ou le Brésil. Il est urgent d’interdire la spéculation boursière sur les aliments de base ainsi que la destruction de centaines de millions de tonnes de plantes nourricières (agro carburants), de désendetter les États les plus pauvres et surtout de rendre la terre aux paysans.
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