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Citations de Philip Roth (1711)


Tous les matins, quand il se réveillait face à ce vide, il se disait qu’il ne pouvait pas affronter une journée de plus, dépouillé de ses capacités, seul, sans travail, et en proie à une douleur permanente. Une fois de plus, le suicide était son point de mire ; dépossédé de tout, il ne voyait pas d’autre issue.
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Philip Roth
En France, on vénère
la réussite littéraire
comme l’Amérique
vénère les sportifs.
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"Punaisée au dessus de l'évier des Girardi se trouve une image du Christ qui monte en flottant vers les les cieux en chemise de nuit rose. Ce que les êtres humains peuvent être répugnants ! Les Juifs que je méprise pour leur étroitesse d'esprit, pour leur bonne conscience, pour le sentiment d'une incroyable bizarrerie que ces hommes des cavernes que sont les parents et ma famille ont acquis Dieu sait comment de leur supériorité - mais dans le genre clinquant minable, en fait de croyance dont un gorille même aurait honte, alors pas question de faire la pige aux goyim. À quelle espèce de pauvres connards demeurés appartiennent ces gens qui adorent quelqu'un qui, primo, n'a jamais existé et, secundo, si c'était le cas, avec l'allure qu'il a sur cette image, était sans doute la grande Pédale de Palestine. Avec des cheveux coupés à la page, avec un teint de Palmolive - et affublé d'une robe, je me rends compte aujourd'hui, qui doit venir tout droit de chez Fredericks d'Hollywood ! En voilà assez de Dieu et de toute cette pourriture! A bas la religion et cette humanité rampante ! Vive le socialisme et la dignité de l'homme!" (P. 231)
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Le fait est que comprendre les autres n'est pas la règle, dans la vie. L'histoire de la vie, c'est de se tromper sur leur compte, encore et encore, encore et toujours, avec acharnement et, après y avoir bien réfléchi, se tromper à nouveau. C'est même comme ça qu'on sait qu'on est vivant: on se trompe. Peut-être que le mieux serait de renoncer à avoir tort ou raison sur autrui, et continuer rien que pour la balade. Mais si vous y arrivez, vous... alors vous avez de la chance.
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A dire " il est de notoriété publique que ", on ne fait qu'invoquer un cliché, que commencer à banaliser l’expérience, et ce qui est insupportable, c'est l'autorité sentencieuse des gens quand ils répètent ce cliché. Ce que nous savons, hors clichés, c'est que personne ne sait rien. On ne peut rien savoir. Même les choses que l'on sait, on ne les sait pas. Les intentions, les mobiles, la logique interne, le sens des actes ? C'est stupéfiant, ce que nous ne savons pas. Et plus stupéfiant encore, ce qui passe pour savoir.
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Comprends-moi bien. Tu ne te berces pas de l’illusion qu’à travers une Consuela tu vas retrouver ta jeunesse une dernière fois. Au contraire, la différence n’est jamais aussi flagrante. Du fait de sa jeunesse à elle, de son enthousiasme, de l’inexpérience de sa jeunesse, de l’expérience de sa jeunesse, la différence ressort à chaque instant. Pas d’erreur, c’est bien elle et non toi qui a vingt-quatre ans. Il faudrait être un abruti pour croire retrouver sa jeunesse. Si on croyait la retrouver, ce serait un jeu d’enfant. Loin de te sentir rajeunir, tu mesures l’écart poignant entre son avenir illimité et les bornes du tien, et tu éprouves encore plus qu’à l’ordinaire l’éphémère poignant de toutes les grâces perdues. Tu te fais l’effet de jouer au base-ball avec des types de vingt ans, dans ces moments-là. On remarque la différence à chaque seconde du match. Mais au moins, on n’est pas assis sur le banc de touche. En somme, on éprouve douloureusement son âge, mais d’une façon nouvelle.
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Etre dans le monde est source de douleur , mais aussi de vigueur.
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Franklin Delano Roosevelt, la plus célèbre des victimes de la polio, avait contracté la maladie quand il était un homme vigoureux de trente-neuf ans, et depuis lors il ne pouvait pas marcher sans soutien.
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En sport tout demande de la détermination. Les trois D. Détermination, disponibilité, discipline, et la réussite est à portée de main.
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Certes, même compte tenu des limites imposées par une époque, la musique a toujours été la complice du sexe. Même Glenn Miller, du temps où la chanson se devait d'enrober le sexe dans la guimauve, arrivait à lubrifier la situation autant que faire se pouvait. Puis il y a eu Sinatra jeune. Puis le sax langoureux. Mais pour les Chattes de gouttière, pas de limites qui tiennent. Elles consommaient la musique comme la marijuana ; c'était leur turbo, l'emblème de leur mutinerie, l'incitation au vandalisme érotique.
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Maybe, despite ideology, politics, and history, a genuine catastrophe is always personal bathos at the core. Life can't be impugned for any failure to trivialize people. You have to take your hat off to life for the techniques at its disposal to strip a man of his significance and empty him totally of his pride.
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La religion, déclare-t-il, est fondé principalement sur la peur - la peur de l'inconnu, la peur de la défaite, et la peur de la mort.
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Horace était le « dingo » du quartier […]. Il traînait ses pieds sous lui, et sa tête, qui avançait au-devant de son cou comme celle d’une tortue, se balançait à chaque pas, ce qui lui donnait l’air de se déplacer en trébuchant plutôt qu’en marchant. La salive s’accumulait au coin de ses lèvres lors des rares occasions où il parlait et, quand il se taisait, il bavait quelquefois. Il avait un visage maigre, irrégulier, comme s’il avait été écrasé et tordu dans l’étau du col utérin au moment de la naissance, à part le nez, qui était grand et, étant donné l’étroitesse de son visage, bizarrement et grotesquement bulbeux, ce qui invitait certains gamins à se moquer de lui en criant « Hé, nez en clairon ! » quand il passait de son pas traînant devant le perron ou l’allée où ils étaient réunis. Ses habits étaient parsemés de taches sanguines, petites écorchures de la peau qui témoignaient du fait que, même si Horace avait l’esprit d’un bébé, il avait aussi la barbe d’un homme et que, tant bien que mal, il se rasait, ou se faisait raser par son père ou sa mère avant de partir de chez lui tous les jours.
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C’est dégoûtant, c’est pire que dégoûtant. Lentement mais sûrement, ça ne dérange plus personne, en Amérique, que Lindbergh lèche les bottes de Hitler.
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Aussi bien, cette réunion de famille n’avait lieu qu’une fois par an, pour Thanksgiving, fête neutre, vidée de son contenu religieux, où tout le monde mange la même chose, et personne ne va se cacher pour consommer des mets bizarres, style kugel, gefillte fish, et herbes amères. Deux cent cinquante millions de personnes mangent une dinde unique et colossale, qui nourrit tout le pays
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KUNDERA : (…) L’homme sait bien qu’il est mortel, mais il tient pour acquis que son pays possède une sorte de vie éternelle. Pourtant, après l’invasion russe, en 1968, tout Tchèque a dû faire face à l’idée que sa nation pouvait être effacée de l’Europe sans faire plus de vagues que les quarante millions d’Ukrainiens qui ont disparu au cours des cinq dernières décennies dans l’indifférence générale. Ou les Lituaniens. Savez-vous qu’au XVIIe siècle la Lituanie était une nation européenne puissante ? Aujourd’hui, les Russes parquent les Lituaniens dans des réserves comme des tribus en voie d’extinction. On les isole hermétiquement de tout contact avec les voyageurs pour que le secret de leur existence ne s’ébruite pas.

(in "Parlons travail", entretien avec Milan Kundera en 1980, p. 358)
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"c'est toute une affaire, pour l'ouvrier, d'acheter un diamant, si minuscule soit-il, expliquait-il à ses fils. Sa femme peut le porter pour la beauté de la pierre, et elle peut le porter pour le standing, et quand elle le porte le gars n'est plus un simple plombier, c'est un homme qui a une femme qui a un diamant. Sa femme possède quelque chose d'éternel. Parce qu'en plus de la beauté, du standing, et de la valeur, le diamant est éternel. C'est un éclat de planète éternel, et une simple mortelle le porte à son doigt!"
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J'ai fait mon temps d'homme de gauche outré et de citoyen indigné.
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Philip Roth
Depuis sa plus tendre enfance, tout ce qu’il avait voulu, c’était être libre : pas noir, pas même blanc, mais indépendant, libre. Il ne voulait insulter personne par ce choix.
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Voyez les pages culturelles dans le [New York] Times : plus il y en a, pire c'est. Dès que l'on entre dans les simplifications idéologiques et dans le réductionnisme biographique du journalisme, l'essence de l'œuvre d'art disparait. Vos pages culturelles, ce sont des potins de tabloïde [sic] déguisés en intérêt pour "les arts", et tout ce qu'elles touchent est converti en ce que cela n'est pas. [...] Sans avoir la moindre idée de ce qu'il y a d'intrinsèquement transgressif dans l'imagination littéraire, le chroniqueur littéraire se soucie sempiternellement de problèmes prétendument éthiques : L'écrivain a-t-il le droit de ... bla-bla-bla?"
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