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Critiques de William Irish (184)
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L'ange noir (Ange)

Voilà ce qu’est un bon polar bien noir.



Une héroïne aussi belle que débrouillarde, une intrigue pleine de rebondissements, un récit au rythme soutenu, une ambiance bien glauque font de ce polar un petit chef- d’œuvre, du moins à mon avis.



A ne pas manquer

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Divorce à l'américaine

Ces six nouvelles, Divorce à l'américaine (1967), Lorsque l'amour s'en va (1964), Dans la gueule du lion (1937), Un détective amateur (1937), Une seule goutte de sang (1962) et Il ne faut qu'un instant pour mourir (1966), nous prouvent une fois encore l'immense talent de ce novelliste de génie. En 250 pages, William Irish nous transporte dans son monde fait de pessimisme, de désespoir et de solitude à travers 6 histoires d'amour et de mort, où les méchants coups du sort ruinent les meurtres les plus élaborés ou à l'inverse rien ne pourra infléchir la destinée d'un homme vers une mort programmée. De son écriture précise comme un coup de revolver, incisive comme un vitrail cassé tranchant comme un un scalpel, directe et forte comme la persévérance des enquêteurs qui luttent contre les assassins bien souvent dépassés par les évènements qui les ont conduit au pire, Irish nous rappelle que "la vie est quelque chose avec quoi il faut composer. Elle est bien souvent terne, faite de grisaille, mais il faut la prendre telle qu'elle est".
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Fenêtre sur cour et autres histoires

Fenêtre sur cour et autres histoires est un recueil de six nouvelles de l'auteur américain William Irish, pseudonyme de Cornell Woolrich (1903-1968). Ces nouvelles sont parus pour la première fois dans des magazines américains que l'ont appelaient des "pulps" : c'étaient des revues avec des histoires policières ou de sciences-fictions à très bas prix très populaires aux Etats-Unis au début du vingtième siècle.

Ces six nouvelles sont très originales, de vrais petits bijoux, très faciles à lire. La première de ce recueil, Fenêtre sur cour, a donné naissance ensuite au célèbre film d'Alfred Hitchcock.

William Irish est un auteur à découvrir absolument !

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J'ai épousé une ombre

J'ai été un peu déroutée par ce roman ne m'attendant pas à ce que j'y ai trouvé... Le début est très intrigant avec ce prologue et le doute qui s'installe. Et puis la rencontre entre Helen et le jeune couple et l'accident de train.

Une jeune femme enceinte, paumée, rencontre dans le train une autre jeune femme enceinte qui noue le contact. Ensemble au moment de l'accident, Helen portait l'alliance de Patricia qui avait peur de la perdre au lavabo... et en se réveillant, après avoir accouché dans l'accident, à l'hôpital, Helen s'aperçoit de la méprise : tout le monde pense qu'elle s'appelle Patricia Hazzard et vient de perdre son mari dans un accident de train.

On a envie de savoir comment elle va s'en sortir et surtout de quel doute il est question dans le prologue. J'ai aimé la bonté des parents Hazzard et suivre le cours des pensées et des émotions de l'héroïne.

Un beau récit sur l'usurpation d'identité à des fins pas si malhonnêtes que ça.
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Irish cocktail

Ce recueil de cinq nouvelles est un vrai bonheur pour les amateurs de suspense. Impossible de résumer ces nouvelles sans dévoiler l'intrigue, sachez toutefois qu'elles ont un petit charme désuet très appréciable et se lisent rapidement avec le sourire. Idéal pour une petite pause revigorante !

Elles doivent être très percutantes dans leur langue d'origine. Je continuerai de fréquenter cet auteur...



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L'heure blafarde

Je ne sais pas trop dans quelle catégorie classer ce roman, un mélange de noir, policier et suspense. Le démarrage est drôlement efficace. J'ai beaucoup aimé l'ambiance rendue par l'auteur. Ici le danger, c'est la ville de New York, qui emprisonne et ensorcelle les gens venus y chercher fortune et les tient sous son emprise. Nos deux protagonistes se rencontrent par hasard et réalisent qu'ils viennent du même village. A eux deux, ils vont se soutenir afin d'échapper aux griffes de la ville, mais celle-ci n'a pas dit son dernier mot... Malgré des situations qui m'ont semblées invraisemblables, comme le fait que nos deux protagonistes décident de retrouver un meurtrier en quelques heures, seuls et armés de leur seule volonté de fuir, j'ai passé un agréable moment et j'ai été prise par le suspense.
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J'ai épousé une ombre

Usurpation d'identité involontaire et opportunité d'un changement de vie radical...



Mais voilà, tout ne se passe pas forcément pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles...



Les points forts de ce roman : le sujet, original, et le suspense que William Irish distille avec un art consommé.



Ceci dit, malgré ça, un comble, je me suis un peu ennuyée : l'ambiance est pleine de suspense, mais au final, on passe plus de temps à attendre ce qui va se passer qu'à "profiter de l'action", et c'est plutôt du ressort psychologique que des actions de toutes façons.
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La Mariée était en noir

Quatre meurtres, quatre modes opératoires différents . Une belle jeune femme ( blonde, brune ou rousse) tue froidement et sans aucun état d’âme , les uns après les autres , des hommes qui ne la connaissaient pas et qu’elle n’avait jamais rencontrés auparavant, avant de disparaître.

L’ inspecteur Wagner, lui, est persuadé qu’il y a un lien entre ces meurtres et qu’avant de chercher « LA femme » il lui faut d’abord comprendre ce que ces hommes ont en commun.



Un policier de facture très classique, chaque chapitre consacré à l’un des meurtres sauf le dernier qui conclut de façon inattendue et prenante la longue vengeance de Julie. Pas de longueur, c’est clair, net et précis et on n’a pas le temps de s’ennuyer une seconde !



J’avais vu, il y a longtemps, le film de Truffaut donc il y avait moins de suspense pour moi. Revu juste après cette lecture, j’ai trouvé que le film avait un peu vieilli mais que Jeanne Moreau y était superbe ! (Par contre Truffaut a totalement changé la fin du roman )



Challenge solidaire 2023
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Concerto pour l'étrangleur

Roman pas inintéressant mais qui (selon moi) a beaucoup vieilli (ou alors c’est moi qui ai vieilli)

En effet la trame est intéressante : sur une petite île, surviennent plusieurs morts : que l’on veut faire passer pour accidentelles ….

Heureusement un flic New-yorkais en convalescence mène l’enquête.



En fait ce qui l’a un peu dérangée est que tout est prévisible et que les ficelles sont très grosses (faire accuser l’idiot du village, le début d’idylle entre le policier et une des habitantes du village…)
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L'ange noir (Ange)

A titre personnel, j'adore les polars US où on est à l'os... le genre de roman ("de gare", disait-on avant, quand on lisait dans les gares...) où on ne se focalise que sur le nécessaire et où on se débarrasse du superflu. Oust la littérature au kilo... pas de ça chez William Irish.



Un jour le monde d'Alberta Murray bascule... Elle découvre que son mari est infidèle, qu'il projette de partir avec sa maîtresse, Mia Mercer une sorte d'allumeuse à la cuisse soyeuse et accueillante, avec en prime le fait qu'elle est assassinée et que son mari Kirk est le principal suspect. Pire... il est condamné à la chaise électrique. Alberta, en femme amoureuse, déterminée, forte et opiniâtre dispose de 2 mois pour prouver l'innocence de son mari, à laquelle elle croit fermement. Pour tous indices, elle dispose d'une pochette d'alumettes monogrammées d'un M, et du carnet d'adresses de Mia Mercer. Outre son mari, Alberta y trouve 4 autres "M"... Elle va donc incarner 4 femmes différentes afin de se rapprocher de ces 4 hommes et de trouver le coupable.



On le voit, on trace, c'est du William Irish... Soit dit en passant, on a un peu la même mécanique que dans La mariée était en noir, publié trois ans avant L'ange noir. On note aussi qu'Iris n'évoque à aucun moment la guerre dans ce roman.



Alberta se livre à un périlleux exercice d'infiltration auprès des 4 hommes, coupables potentiels. Elle va donc devoir s'adapter à 4 univers distincts... tout commeIrish va -avec sa plume ou sa machine à écrire- décrire 4 mondes distincts. Exercice de style pour l'auteur, dont il se tire avec brio.



On aura tour à tour un dépressif amoureux, un médecin dealer, un dandy séduisant et un mafieux méfiant... Le premier épisode est expédié rapidement. Le deuxième exige d'Alberta qu'elle se transforme en ramasseuse d'argent. Elle tombe amoureuse du troisième. Et le quatrième va tout faire pour l'épouser. A cette galerie de portraits s'ajoute l'inspecteur Flood toujours là quand il le faut. Irish semble avoir une faible opinion de la justice, mais une bonne opinion de la police.



Irish nous dresse surtout un portrait de femme. Irish aime son héroïne. Il dépeint une femme déterminée, blessée mais combative. Une femme amoureuse, qui pardonne, et qui peut avoir l'air d'une cruche si on s'en tient au fait qu'elle est enamourée au point d'en oublier l'infidélité de son mari... Il faut aller au-delà des apparences et Irish réserve aux lecteurs qui pensent cela un final très particulier où on voit apparaître un bleu à l'âme d'Alberta. C'est très intelligemment amené. Je n'en dis pas davantage.



On est dans un roman très représentatif du polar US des années 40-50. D'ailleurs, il a été adapté à l'écran en 1946, avec quelques modifications majeures. A part Peter Lorre, aucun nom particulièrement retentissant au menu.



Donc, le style Irish, comme celui d'Hammett, de Goodis, de Thompson, est de supprimer le superflu. Pas de latte machiato au parfum de noisettes... pas de vie sociale en dehors du seul récit. On est à l'os. Ce n'est pas la veine scandinave de thrillers sociaux. Au final, on a un polar (pas vraiment un roman noir, en ce qui me concerne) tout à fait correct, avec un final très rythmé et dynamique.
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Lady Fantôme

Pas le meilleur Irish que j'ai lu.

Il faut dire que notre écrivain est une référence. Il est l'un des pères du roman et du film noirs autant en Europe qu'en Amérique. Nombre de ces quinzes romans ont été adapté au cinéma.

On se souvient de "Fenêtre sur cour" (Alfred Hitchcock), "La mariée était en noir" et "La Sirène du Mississippi" (François Truffaut), ou "J'ai épousé une ombre" (Robin Davis) qui sont devenus des classiques de la littérature noire et du ciné.

Lady Fantôme a elle été adapté et porté à l'écran par Robert Siodmak, mais j'avoue je ne l'ai pas vu.

Nous sommes ici dans une histoire de couple, notre auteur s'attache ici à l'intime. Il dépeint les affres simples et les turpitudes de la vie, il met à mal ses protagonistes. Il nous donne à lire leurs inquiétudes et leurs névroses. Pour autant j'ai eu du mal à m'attacher cette fois à ses personnages. Et je crois que le coté femme fatale m'est devenu insupportable. J'ai du coup trouvé le propos et le style daté.

Bref je suis passé à coté


Lien : https://collectifpolar.com/
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Manhattan love song

Au détour d'une rue, en plein milieu de New-York, Wade croise le chemin de Bernice. Et c'est immédiatement le coup de foudre, enfin surtout pour Wade qui pense avoir trouvé la femme de sa vie. Ils entament alors une relation ponctuée de hauts et de bas, de je t'aime moi non plus. Mais petit hic : Wade est marié à Maxine depuis 8 ans. Et Maxine l'aime malgré leurs engueulades, leurs coups de sang. Pourtant, Maxine n'est qu'un petit caillou dans la chaussure de Wade. Rien ne pourra le détourner de sa passion pour Maxine, passion qui vire parfois à l'obsession. Passion qui va l'emmener à faire et dire des choses insensées.



Manhattan Love Song est un livre qui me laisse dubitative. Car pendant toute la 1ere moitié du livre, j'étais certaine de ne laisser qu'une note d'1 étoile à la fin de ma lecture. Cette première moitié ne m'a vraiment pas plu. Le personnage de Wade est désagréable au possible, violent tant dans ses propos que dans ses actes et ceci autant avec des hommes qu'avec des femmes. Quant à Bernice, je n'ai pas pu la blairer. Elle dit aimer Wade mais à des activités louches qui impliquent d'autres hommes (mais on ne sait pas réellement ce qu'elle fait). Quant à la pauvre Maxine, elle m'a fait de la peine. A subir un mari qui n'en a plus rien à faire d'elle.

Donc une moitié de roman pendant laquelle je me suis même demandé si j'allais pouvoir aller jusqu'au bout.

Et puis BOUM! Arrive le meurtre. Et là, tout à changé. J'ai quasiment lu la deuxième moitié d'une seule traite alors qu'il m'avait fallu 4 jour pour venir à bout, péniblement, des 120 premières pages. J'ai même eu le cœur serré en refermant le livre.

A tous les amateurs de roman noir, si vous attaquez cette lecture, soyez patients et vous serez récompensés 😄.
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La Sirène du Mississipi

Quand on dit "La sirène du Mississipi", on pense très certainement d'abord à l'excellent film de Truffaut avec le duo Belmondo-Deneuve. Mais c'était sans avoir lu le livre ! Une fois la dernière page parcourue, on est sûr de ne jamais l'oublier !

Le roman est tout simplement GRANDIOSE ! L'écriture est magnifique, le suspens total et les personnages passent à la postérité.

Il n'y a rien à redire sur ce petit bijou , il faut juste souligner le talent de Mr Irish !
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J'ai épousé une ombre

Roman noir de 1948, digne d'un film d'Hitchcock, qui raconte pourquoi Patricia ne pourra pas rester avec Bill, l'homme qu'elle aime, alors qu'on voudrait y croire.



C'est bien écrit, le suspense est insoutenable (pour moi) et l'atmosphère vous prend à la gorge. Le style, le vocabulaire et les descriptions sont soignés.
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La Mariée était en noir

Les films "Fenêtre sur cour" d'Alfred Hitchcock ou "La mariée était en noir" de Trufaut ont pour origine un livre de William Irish.

Celui-ci est un roman sans un très grand suspens qui raconte l’histoire d’une veuve qui assassine plusieurs hommes afin de se venger du meurtre de son mari. Plus que déterminée, elle se transforme en une véritable machine à tuer sans être inquiétée.

L’inspecteur Wanger aura la puce à l'oreille et finira par remettre les pièces du puzzle en place.

Rien d'exceptionnel, mais j'avoue avoir été quand même surpris pas le dénouement final.

N'est-ce pas l'essentiel ?

Lu agréablement dans le cadre du challenge "Solidaire"2023.
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Une incroyable histoire

Voici un roman policier qui est maintenant destiné à la jeunesse et qui fut écrit par l'auteur de fenêtre sur cour.

Buddy assiste à un assassinat mais quand celui-ci cherche à le dire aux adultes, on ne le croit pas. C'est là tout l'objet du roman. Comment arriver à se faire entendre lorsque notre parole n'est pas prise au sérieux.

Ici le statut de l'enfant et sa parole sont considéré comme inutiles et de leur bouche ne peut sortir qu'affabulation et bêtise pour se faire remarquer ou pour faire honte aux parents. On ressent toute la détresse de cet enfant qui ne comprend pas pourquoi on ne le croit pas, et Buddy se prend de plein fouet la rudesse du monde adulte.



Court roman, intense et haletant qui ne laissera pas indifférent surtout les jeunes lecteurs. A partir de 10 en lecture autonome.
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Un pied dans la tombe

Six nouvelles, dont certaines auraient mérité d’être plus développées et de faire l’objet d’un livre à part entière.

- Un pied dans la tombe : quand une vieille dame découvre un cadavre, que la conclusion de la police est suicide, que la veille dame a la conviction qu’il s’agit d’un meurtre…

- Si je devais mourir avant de m'éveiller : il faut toujours écouter la parole des enfants…

- La seule issue : Les bonnes idées ne sont pas toujours les meilleures, surtout quand il s’agit de se faire la belle….

- Crains la femme avant le serpent : quand un assassin pense faire le meurtre parfait mais qu’il devient lui-même la victime de sa machination…

- Sinistre : Quand un enquêteur pour une compagnie d’assurance se rend compte que des incendies sont en fait l’œuvre d’un pyromane qu’il côtoie tous les jours, comment le dénoncer sans le dénoncer vraiment ?

- Le locataire d'en-haut : Bien sûr, elle a juré sur la Bible de ne pas le dénoncer, mais il y toujours la possibilité d’une dénonciation sans avoir même besoin de parler….



Un recueil plaisant qui nous propulse dans la société américaine du début des années 50.

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Une incroyable histoire

Parfois qualifiée de nouvelle (120 pages quand même), cette histoire date de 1954. Elle a figuré dans un recueil cette année-là. Et elle a été republiée en roman en 1998.



Buddy est un garçon doté d'une imagination très fertile et d'un goût prononcé pour le cinéma. Ses parents en ont marre qu'il raconte n'importe quoi. Alors quand il dit qu'il a vu les voisins du dessus tuer un homme et qu'ils prévoyaient de le découper, personne ne le croit. Ni ses parents, ni la police.



Personne ne le croit? Eh bien, si... les voisins du dessus le croient, eux. Car ils savent ce qu'ils ont fait... Et quand ils finissent par kidnapper Buddy, il se dit que sa dernière heure est arrivée...



Un roman jeunesse où William Irish fait preuve de toute sa science littéraire. Ecriture nerveuse, directe, angoissée, sans fioritures inutiles. On laisse prédominer l'émotion, la peur de Buddy, le piège dans lequel il est ferré par ce couple de meurtriers. Très chouette.
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Rendez-vous en noir

« La nuit n'est jamais complète.

Il y a toujours puisque je le dis,

Puisque je l'affirme,

Au bout du chagrin,

Une fenêtre ouverte,

Une fenêtre éclairée. »

(Paul Eluard)

Lui s'appelait Johnny Mar, elle, Dorothy. Ils se connaissaient depuis l'enfance. Ils se sont aimés dès le premier regard. Ils se rencontraient chaque soir au même endroit, devant la pharmacie. Un soir, le destin leur a joué un sale tour. Dorothy n'est pas venue au rendez-vous. Ce soir-là, Johnny était en retard. Johnny n'a pas voulu voir dans cette poupée à taille humaine, allongée sur la place, tordue, ensanglantée, sa Dorothy. La douleur l'en a empêché. La traque, quant à elle, peut commencer.

Dans ce roman, l'auteur remonte aux racines du désespoir. Il dresse un portrait contrasté et troublant d'un homme qui se métamorphose malgré lui en meurtrier. le lecteur s'attache à cet être sensible, déjà mort à l'intérieur. C'est presque de la tendresse.

C'est avec « La mariée était en noir », un roman que j'apprécie particulièrement.

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Rendez-vous mortel

Le cinéaste François Truffaut tenait l'auteur de "la mariée était en noir" et de "la sirène du Mississippi", qu'il a adapté pour le grand écran, davantage pour un romancier de la Série Blême que pour un écrivain de la Série Noire. Un avis sans doute justifié par le talent déployé par William Irish pour distiller la peur et le suspense dans ses nombreuses oeuvres.

Dans ce recueil de six nouvelles, le lecteur retrouve l'univers caractéristique de cet auteur dont la vie a été perpétuellement harcelée par un destin qui lui a rarement fait de cadeaux.

Avec "Rendez-vous mortel", la première nouvelle qui donne au recueil son titre, un flic infiltre un gang de voleurs de bijoux et risque la mort.

Dans "Meurtres sur le showboat", un inspecteur de police en virée avec sa fiancée est témoin d'un meurtre qui l'entraîne à mener une enquête rapide, mouvementée et dangereuse.

"C'est le pied" est la nouvelle la plus longue du volume. Elle met en scène un détective privé qui joue les bons samaritains en sauvant du suicide un jeune homme amnésique et se retrouve, comme son protégé, poursuivi par des tueurs de la mafia.

"La maison de la folie" provoque l'effroi total quand une visite de courtoisie dans un manoir austère, par une nuit de brouillard, se transforme en cauchemar.

"Le bain de sang" plonge le lecteur dans l'enquête d'un flic victime d'un dégât des eaux pour résoudre le meurtre de sa voisine.

Et pour terminer, "Ma propre mort" a pour cadre la ville de Chicago durant la Grande Dépression. Un candidat au suicide criblé de dettes rate son coup mais se retrouve à la tête de 40 000$. Est-ce la fin de ses ennuis ? Rien n'est moins sûr.

Ecrites entre 1935 et 1943, ces six nouvelles sont imprégnées du climat lourd de l'époque, que les ténèbres de la nuit, quasiment omniprésente, rendent encore plus pesant. Que ce soit dans les bars louches, les salles de spectacle, les hôtels miteux, les beaux manoirs ou les quais de gares, la pauvreté ou le hasard s'acharnent sur les individus bien souvent solitaires, et l'angoisse des lendemains et le désespoir qui les étreignent les poussent dans leurs derniers retranchements pour commettre vols, usurpation d'identité, suicides ou meurtres, incapables de lutter contre des forces qui les dépassent. La riche de son oeuvre est telle, avec bien souvent l'amour en toile de fond, porté par un style teinté de poésie, que l'on pardonnera bien volontiers l'absence parfois de logique ou les défauts de construction à celui qui est considéré comme l'Edgar Allan Poe du XXème siècle.
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